La fin des ressources, c'est pour demain.

Les meilleures choses ont une fin. À force de prélever sur notre planète les ressources nécessaires à notre confort, nous arrivons au bout des limites. J'ai déjà parlé plusieurs fois ici de la fin annoncée du pétrole bon marché, à l'horizon 2050 selon les experts. Mais les autres ressources sont dans le même état et parfois leur stock est dans un état encore plus critique que le pétrole.

La quantité des matières premières non renouvelables étant finie, chaque gramme que nous prélevons dans la nature diminue le stock. Ça a l'air débile, dit comme ça, mais c'est ce qui différencie une ressource renouvelable d'un matériau qui ne l'est pas. Par exemple, vous pouvez tirez 100 kg de patates de votre jardin, l'année suivante, vous avez potentiellement la même quantité qui pousse. Chaque pomme de terre prélevée ne fait pas diminuer un stock fini. Le rythme de renouvellement étant court (1 an), on considère que les pommes de terre sont "renouvelables".

Les ressources naturelles dont on se sert énormément, le fer, le cuivre, le plomb,... sont non-renouvelables. Elles sont présentes en grande quantité sur Terre parce qu'il y a très longtemps, l'explosion de l'une ou l'autre étoile a projeté des débris qui ont donné naissance au soleil et à la Terre.
Comme il est peu probable qu'une étoile explose pas loin et comme si c'était le cas, on ne serait pas là pour en parler, même sur de très longues périodes, ces matériaux ne se renouvelleront pas. Jamais.

Il nous restera alors deux solutions : recycler ces matériaux pour réutiliser ce qui a déjà été utilisé une première fois ; ou bien synthétiser le matériau, c'est à dire parvenir à le fabriquer avec d'autres choses.

Recycler, oui, mais...

Le recyclage pose deux problèmes épineux : d'abord, il faut collecter et trier. Pour récupérer le cuivre ou l'or utilisé pour la fabrication d'un ordinateur, il faut d'abord les séparer du reste, ce n'est pas simple et c'est plus ou moins dangereux de le faire, selon le modus operandi, c'est pour ça qu'en général on confie ça à des enfants africains qui font ça pour trois fois rien, c'est pratique.

Par ailleurs, le recyclage est une opération qui demande de l'énergie. Pas mal d'énergie. Or, la seule énergie pas chère que l'on a a disposition pour l'instant, c'est celle issue du pétrole (ou du gaz, mais le problème est le même), qui va s'épuiser tout aussi rapidement.

La synthèse n'étant pas toujours possible, c'est pourtant bien le recyclage qu'il faudra maitriser.

Alors bien sûr, comme pour le pétrole, l'épuisement de chacune des ressources ne va pas arriver du jour au lendemain. Cela se produira insidieusement, petit à petit, la ressource devenant de plus en plus chère, au point de n'être plus exploitable de façon rentable. Recycler sera alors plus intéressant, mais restera compliqué et dépendant du coût de l'énergie.

Alors à votre avis, l'épuisement des ressources les plus communes, c'est pour quand ? Dans 500 ans ? Dans une centaine d'années ?..
Non, non : on aura plus de cuivre en 2039, plus de plomb en 2030, plus d'étain en 2028, plus d'or en 2025... et même plus de terbium en 2012 (le terbium est utilisé dans les écrans cathodiques et les piles à combustibles), dans deux ans ! Je vous invite à consulter ce site qui recense les dates d'épuisements des principales ressources, c'est édifiant.

Bref, c'est demain, et c'est pour ça que tous les journaux en parlent sans arrêt et que la société toute entière se mobilise pour réduire toute forme de production. Pardon ? On me signale dans l'oreillette qu'en fait, non : aucun journal n'en parle, et il n'est pas question de sacrifier notre confort et notre croissance pour réduire nos prélèvements. Pas à l'ordre du jour. Pensez-vous ! Il manquerait plus que nos enfants aient encore du cuivre. Et puis quoi encore ?

Commentaires

1. Le mercredi, 17 février 2010, 17:34 par agase

merome, si je suis d'accord avec toi sur l'épuisement trop rapide des ressources naturelles, je ne peux pas être d'accord avec ton raisonnement qui est totalement faux.

En ce qui concerne tes patates d'abord ! La culture des patates comme tu la présente n'est pas renouvelable. En effet, en cultivant des patates sur la même parcelle, tu réalises une exportation de ressources. (sauf à laisser pourrir les pommes de terre sur place).
Pour faire de l'agriculture, même dans un jardin familial, il faut apporter des fertilisants (naturels ou pas), réaliser des rotations, mélanger les espèces,...

Ensuite, on ne peut pas comparer le fer, le cuivre, le plomb,... qui sont des éléments pour ainsi dire primaires et le pétrole qui est un produits résultant de la chimie (qui plus est naturelle).

Donc contrairement à ce que tu énonces, le fer, le cuivre,... ne s'épuisent pas, ils se combinent avec d'autres éléments mais il y a toujours autant de fer ou de cuivre sur la terre.
Antoine Lavoisier l'a dit : "Rien ne se crée, tout se transforme".

Alors, oui des gisements disparaissent mais d'autres apparaissent et cela dans des délais plutôt court comparés au cycle du pétrole.
De plus quand on utilise 1 kg de pétrole, on fait disparaitre 1 kg de pétrole et on obtient d'autres kg d'autres choses.
En revanche, quand j'utilise 1 kg de fer, j'ai toujours 1 kg de fer !
Et pour info, selon les spécialistes, la terre est une grosse noix avec un noyau composé exclusivement de fer. :)

Maintenant, oui le recyclage pour les éléments de la table de mendeleiev est une bonne solution. Il s'agit en fait d'un gisement bien plus facile à mobiliser que l'on ne croit . quand on recycle une voiture, il faut peut être un peu d'énergie pour séparer les différents composants (et de la main d'oeuvre) mais on obtient du fer ou du cuivre pratiquement pur.
En revanche, à l'état naturel, le fer et le cuivre : c'est de gros cailloux qu'il faut broyer, faire fondre pour en extraire le précieux métal. A mon avis, ces opérations ne se font pas non plus sans un minimum d'énergie.

L'énergie est en fait le plus gros des problèmes et tu as raison quand tu dis qu'on en a trouvé une pas chère : le pétrole. Simplement, lorsqu'on l'utilise il ne se renouvelle pas. D'ailleurs aucune énergie n'est renouvelable dans l'absolu.
Ce sont toutes des énergies provenant de la transformation de l'énergie solaire, que ce soit le vent, les marées, l'eau,...et même le pétrole.
C'est simplement, pour reprendre Lavoisier une transformation d'un apport du soleil. Et donc pour reprendre l'exemple agricole une fertilisation de notre bonne vieille terre par le soleil.

Alors oui, il ne faut pas gaspiller, oui il faut recycler et oui il faut être plus intelligent afin de transmettre un planète vivable à nos enfants. Mais non, ne racontons pas des conneries sur l'épuisement des ressources.

2. Le mercredi, 17 février 2010, 17:50 par agase

Tiens, il y a un reportage demain soir 18 février sur envoyé spécial qui devrait te plaire et qui colle bien au sujet

3. Le mercredi, 17 février 2010, 19:04 par Merome

@agase : tu as raison de noter mon abus de langage. Effectivement quand on extrait du fer, on obtient... du fer. Mais ce fer là est disséminé dans des millions d'ustenstiles, d'appareils et d'objets qui ne sont aujourd'hui pas recyclé ou très peu. Le raccourci que j'ai fait ici, c'est de considérer le fer utilisé comme définitivement perdu. En fait, non je ne l'ai pas fait puisque j'évoque le recyclage. Mais cela ne doit pas nous enlever de l'idée que les gisements de fer et des autres métaux vont s'épuiser, à un rythme très soutenu. Si l'on ne fait pas ce qu'il faut dès maintenant, on va se prendre une crise encore bien plus méchante dans les gencives.

4. Le jeudi, 18 février 2010, 23:56 par agase

justement, je serais curieux de connaitre le bilan énergétique pour collecter et recycler une tonne de fer en comparaison du bilan énergétique pour produire une tonne de fer à partir de minerai.

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