(Notez le vrai effort que je fais pour trouver des titres d'articles audacieux)
Je me dis souvent que mon indignation face aux problèmes de société et leur gestion par les politiques, partagée, je crois, par beaucoup de monde, n'a d'égale que la passivité avec laquelle nous réagissons.
Pour gueuler sur un blog, ou le commenter, on trouve du monde. Pour mettre de l'ordre dans les idées, et construire quelque chose de concret, on compte les volontaires sur les doigts d'une main de Thierry Henry.
Notre force, pourtant, devrait nous encourager à tenter quelque chose. Entre ceux qui votent blancs, ceux qui votent "contestataire" en désespoir de cause, ceux qui ne votent pas, ceux qui votent utiles, je suis certain qu'il y a moyen de faire une vraie opposition. Bien sûr, tout ce petit monde ne court pas vers le même but, mais précisément, cette somme d'individualités, c'est notre société. La France n'est pas divisée en deux : les gens de droite et les gens de gauche. La France est divisée en 60 millions de personnes qui toutes, tirent la couverture de leur côté.
Pour représenter cette diversité, on n'a rien trouvé de mieux qu'une démocratie représentative ? C'est triste. Et il faudrait bien que ça change.
Le problème, c'est que ces faux-rebelles sont une armée sans chef. Il nous manque un leader désintéressé et talentueux qui saurait porter l'étendard de ceux qui veulent que ça change. Qu'est-ce qui doit changer ? L'irresponsabilité des politiciens de tous bords. La mauvaise utilisation des fonds publics. Les gaspillages, les passe-droits, le népotisme... Tout ce qui est directement issu de notre système démocratique mal foutu et désuet. Vous connaissez des gens qui ne sont pas d'accord avec ça ? Je vous dis : si ça se trouve, on est majoritaires !
C'est la fin de la démocratie représentative. Les dinosaures de tous partis devraient s'éteindre et laisser place à quelque chose de beaucoup plus dynamique, moderne et réactif. Combien de temps pour arriver au sommet de Copenhague et ne rien en sortir ? Combien de temps qu'il est déjà trop tard ?
Seuls 29% des français, et je n'en fais pas partie, peuvent citer le nom de leur président de région. Sans doute une vieille barbe de plus qui use ses fonds de pantalons sur les fauteuils en velours aux frais de la princesse, en dépensant l'argent public dans le seul but de se faire réélire, sans réflexion sur le long terme, sans autre ambition que personnelle.
Malheureusement, ou heureusement, je ne suis pas le leader qui manque à la concrétisation de ce ras-le-bol. Et encore plus malheureusement, je ne le vois pas poindre à l'horizon, celui qui s'exposera pour expliquer aux français qu'il ne faut pas voter pour lui, mais pour nous-mêmes.
En attendant, je le redis comme je le repense, c'est la caisse du supermarché le nouvel isoloir. Plus exactement celle du petit commerçant de quartier, de la ferme du coin, du marché, du SEL, de l'AMAP, ...
Commentaires
merome, je trouve là que tu exagères
Ce n'est pas une vieille barbe, c'est une femme. Et effectivement, ca ne pourra pas être toi car je ne te crois pas quand tu dis que tu ne connais pas ton président de région
Et comme tu aimes internet, tu n'as qu'à chercher
@agase : Je ne connais pas le président de région, et je n'ai pas envie de chercher parce que ça ne sert à rien de le connaître.
"Malheureusement, ou heureusement, je ne suis pas le leader qui manque à la concrétisation de ce ras-le-bol. Et encore plus malheureusement, je ne le vois pas poindre à l'horizon, celui qui s'exposera pour expliquer aux français qu'il ne faut pas voter pour lui, mais pour nous-mêmes."
Un chat, nommé Rodilardus
Faisait de rats telle déconfiture
Que l'on n'en voyait presque plus
Tant il en avait mis dedans la sépulture.
Le peu qu'il en restait, n'osant sortir du trou,
Ne trouvait à manger que le quart de son soûlt,
Et Rodilard passait, chez la gent misérable,
Non pour un chat, mais pour un diable.
Or un jour qu'au haut et au loin
Le galant alla chercher femme,
Pendant tout le sabbat qu'il fit avec sa Dame,
Le demeurant des Rats tint chapitre en un coin
Sur la nécessité présente.
Dès l'abord, leur Doyen, personne fort prudente,
Opina qu'il fallait, et plus tôt que plus tard,
Attacher un grelot au cou de Rodilard ;
Qu'ainsi, quand il irait en guerre,
De sa marche avertis, ils s'enfuiraient en terre ;
Qu'il n'y savait que ce moyen.
Chacun fut de l'avis de Monsieur le Doyen,
Chose ne leur parut à tous plus salutaire.
La difficulté fut d'attacher le grelot.
L'un dit : "Je n'y vas point, je ne suis pas si sot";
L'autre : "Je ne saurais."Si bien que sans rien faire
On se quitta. J'ai maints Chapitres vus,
Qui pour néant se sont ainsi tenus ;
Chapitres, non de Rats, mais Chapitres de Moines,
Voire chapitres de Chanoines.
Ne faut-il que délibérer,
La Cour en Conseillers foisonne ;
Est-il besoin d'exécuter,
L'on ne rencontre plus personne.
Jean de La Fontaine
Ca me semble assez utopique d'essayer de réunir 30 millions d'opinions différentes sur une seule personne.
Non ?
12 millions ont suffit à Sarkozy, et je doute qu'ils votaient tous de gaieté de cœur pour lui.
Je me demandais, juste comme ça en passant Merome : as-tu déjà eu une expérience concrète d'un engagement collectif ? Je ne parle pas de ton action via ton blog, tes actions individuelles pour l'écologie, tout ça (dont je pense beaucoup de bien d'ailleurs), mais de ne serait-ce qu'un embryon de participation à une action politique ou une association, voire un engagement du côté de la représentation du personnel.
ça m'intéresserait d'avoir ton retour d'expérience
Personnellement, j'avoue à ma grande honte ne pas avoir les c... de m'engager. J'ai fait quelques tentatives dans divers domaines (politique, représentation du personnel, associatif...) et me suis pris de sacrées baffes. On a pas tous la même vision de l'intérêt collectif et les "héros désintéressés" ne se trouvent pas à tous les coins de rue. Pour en connaître au moins un, je sais qu'il en bave des ronds de chapeaux et que je ne pourrais pas être à sa place.
Et quand même, en passant, bravo pour tes titres
@Nath : Un engagement collectif ? Euh... J'ai fait le téléthon avec l'asso de jeux de société samedi dernier, ça compte ? Non, d'une manière générale, je m'engage plutôt individuellement que collectivement. J'aimerais réussir à démontrer un jour sur ce blog que les engagements individuels sont notre seul planche de salut car je le crois. L'Homme est individualiste par nature. C'est en servant de ça qu'il faut repenser la société qui voudrait aujourd'hui le rendre collectiviste par force.
Alors pourquoi regretter : "ces faux-rebelles sont une armée sans chef. Il nous manque un leader désintéressé et talentueux qui saurait porter l'étendard de ceux qui veulent que ça change." ?
Il ne peut y avoir de leader sans engagement collectif..
Et je ne suis pas d'accord avec toi sur le fait que l'Homme est individualiste par nature. C'est justement sa capacité à se regrouper qui lui a permis de trouver des ressources sans lesquelles, si mal pourvu par la nature, il n'aurait pas fait long feu dans l'histoire de notre belle planète.
Quant à la société qui voudrait le rendre collectiviste par force, j'ai plutôt l'impression que c'est le contraire... Et c'est peut-être bien le soucis, cette dérive individualiste où chacun cherche le bonheur à sa porte sans se soucier des autres...
Là où je te rejoins je pense, c'est qu'il ne faut pas se réfugier derrière l'excuse qu'à l'échelle individuelle, on ne pourrait rien faire. Mais si on agit seul dans son coin, sans partager, sans essayer d'amener d'autres personnes à faire de même, ça ne servira pas à grand chose. Et quand tu témoignes sur ton blog, c'est bien ta façon à toi de faire avancer le schmilblick.
Perso, je me cherche encore, aussi bien dans mes actions, que dans mes formes d'engagement. ça occupe
@Nath : Aujourd'hui, il faut un leader, parce que la société fonctionne comme ça. Nous restons dans un monde représentatif, et pour le quitter, il faudra quelqu'un pour représenter cette idée, le temps de mettre en place autre chose.
Je pense que l'Homme est individualiste, et que ce n'est pas prêt de changer. Je le suis moi-même énormément. Et ma conviction est que c'est seulement quand on aura fait comprendre à l'Homme qu'il s'automutile quand il est irresponsable (par ex : quand il rejette abusivement du CO2 pour des loisirs au goût douteux), que nous pourrons avancer. Bref, il faut de l'éducation, de la prise de conscience, de la pédagogie. On aura alors des gens individualistes, mais conscients de la portée de leurs actes. Je suis persuadé que si l'on savait un peu plus de la réalité qui se cache derrière les jouets chinois, les gadgets hi-tech, les pots d'échappement, nous aurions tous une autre façon de nous regarder dans la glace.
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