Docteur Merome, Mister Jérôme

"Schizophrène, faut que je te freine (c)"

Il faut que je vous avoue une chose : je mène une double-vie.

Depuis que je me cache sous le surnom méconnaissable de Merome, je souffre d'un dédoublement de personnalité qui est parfois lourd à gérer.

Merome peut paraître sûr de lui et donneur de leçons. Il sait tout sur tout, il a toujours un lien internet sous la main pour accréditer son opinion qui est tranchée, construite et argumentée. Un avis qu'il n'hésite pas à asséner sur les blogs et les forums qu'il fréquente, sans aucune retenue et peu de pudeur.

Face à ça, Jérôme doute énormément en société comme dans le privé. Le moindre de ses choix personnels est le fruit de tergiversations sans fin. En public, il se tait et écoute les autres, sans presque jamais les contredire. Et s'il le fait, il le fait doucement pour être sûr qu'on ne l'entende pas. Sans le soutien du web, il est démuni, sans argument, presque sans avis. Une discrétion qui choque peut-être dans l'autre sens.

Cela mène à des contradictions et des incohérences qui me vrillent régulièrement le cerveau, une torture auto-administrée et masochiste.

Pourquoi faire un article de cette non-information ? Parce que, peut-être, cela aidera à la lecture de certaines de mes interventions. Cela les modèrera et l'éventuel lecteur pourra les prendre avec les pincettes et le recul qu'il faut.

Un caramel à celui qui trouve, sans googler, la chanson dont est issue la citation en sous-titre de cet article.

Commentaires

1. Le jeudi, 3 décembre 2009, 20:39 par Fred Bird

Je n'ai pas remarqué que tu sois si péremptoire sur ton blog. Rien qui ne m'ait choqué en tout cas.

2. Le jeudi, 3 décembre 2009, 22:07 par agase

Fred Bird : en fait il faut le connaitre dans la vraie vie :), pour bien prendre la mesure de ce post.

3. Le vendredi, 4 décembre 2009, 11:30 par Fil

Si ça peut te rassurer (surement pas en fait voire même au contraire mais c'est pas grave) je suis un peu pareil. Je crois savoir d'où ca vient, et je ne me risquerai pas à t'attribuer les mêmes causes de cette fausse schizophrénie.

Je suis très discret dans la vie de tous les jours, dans mes prises de positions tout en étant très actif, voire même souvent virulent et tranché dans ce que j'écris sur le web. J'ai d'ailleurs quelques soucis à ce niveau là sur le forum des supp' du GF38 tant l'abrutisme de certains m'effare mais c'est pas le sujet.

En ce qui me concerne, je crois savoir d'où ça vient : une répartie déficiente à l'oral, le cerveau lent quoi. J'ai besoin de réfléchir beaucoup (trop) à ce que je dis avant de le dire. Le problème du débat oral c'est que t'as pas le temps de réfléchir donc tu te tais, plutôt que dire des conneries.

Si ça peut te donner une piste pour comprendre cet état de fait...
Mais oui, cet article est très intéressant je trouve car oui, il permet d'aider à prendre du recul sur tes commentaires en forme de lames de rasoir ;-) .

Et je dis rien pour la fin parce que j'aime pas les caramels.

4. Le vendredi, 4 décembre 2009, 11:42 par Merome

Fil : Oui, à l'oral, je suis clairement moins bon. Mais je me soigne. Au point que je crois maintenant que le problème a évolué. Avant je ne parlais pas par timidité et manque d'éloquence. Maintenant je ne parle plus car je trouve mon argumentation pauvre si je ne peux pas la soutenir d'un élément sourcé.

5. Le vendredi, 4 décembre 2009, 14:07 par merline

en tant que voisine (de bureau), j'aurai persisté à mettre çà sur le compte de la timidité face au nombre. Parce qu'en comité restreint (2 ou 3), tu as les mots et les réf qu'il faut pour motiver tes propos.
Tu es peut être oralement légèrement moins sardonique que par écrit ....... quoique quand je vous vois jouer ;-)
De toute façon, c'est bien connu, ce n'est pas celui qui crie le plus fort qui a raison. Bien que cela soit couramment pratiqué dans les couloirs de notre chère maisonnée

6. Le vendredi, 4 décembre 2009, 18:45 par Pierre

Merline: y en a qui crient fort??? j'avais pas remarqué :-)

Merome: sans parler comme un vieux schnock, mais l'âge et l'"expérience" (j'insiste sur les "") sont bénéfiques quant à la prise de parole et de positions en public.

PS: certaines de mes "positions" ne seront jamais divulguées en public, il y a des limites tout de même... -:)

7. Le vendredi, 4 décembre 2009, 19:27 par Flashman1974

Ce que je trouve avec le net, c'est qu'aujourd'hui on entre dans la contestation systématique. Tout est dit et son contraire à la fois. C'est parfois déconcertant même si l'excès d'information vaut quand même mieux que le contraire.

8. Le lundi, 7 décembre 2009, 08:46 par vonm

Schizophrene des fatals picards...

Facile !

9. Le lundi, 7 décembre 2009, 11:27 par Calcoran

"ce n'est pas celui qui crie le plus fort qui a raison" ...

Peut-être, mais en attendant, il faut parfois oser parler fort pour réussir à faire passer des idées.

Je dis ça, c'est juste que j'ai testé une tactique il y a peu que je n'avais je crois jamais utilisé ... et j'ai été étonné du résultat. En gros j'étais à un repas, et un voisin était en train d'affirmer péremptoirement que l'agriculture biologique ne pouvait pas nourrir la planète. Forcément, je réagis, en citant quelques organismes sérieux pour indiquer que la réalité était beaucoup moins tranchée que ça. Ce sur quoi l'autre me coupe, "Non, ce n'est pas possible!". Je ne sais pas pourquoi, j'ai vu rouge, du coup j'ai répondu sur le même ton "Si, c'est possible!". On a continué crescendo ... "Non, ce n'est pas possible!" ... "Si, c'est possible, et je suis certain que je peux le dire plus fort que toi, si c'est ça qui compte." ... Du coup l'autre m'a regardé un peu interloqué, a bredouillé un "mais ce n'est pas la peine de le prendre sur ce ton là" et on a pu conclure sur un semblant d'échange d'arguments.

Là où je veux en venir, c'est que je ne sais pas si je l'ai convaincu. Je ne crois pas. Mais ce qui est certain, c'est qu'il était en passe de convaincre l'auditoire avec des non-arguments "l'agriculture industrielle produit nettement plus, c'est le bon sens, comment l'agriculture bio pourrait-elle nourrir 9 milliards de personnes", et que si j'essayais d'apporter des nuances avec des arguments raisonnés, ça ne passait pas. Le fait d'avoir accepté de tenir le débat là où il le plaçait (à savoir, plus en joute oratoire qu'en échange d'arguments intelligents) a au moins eu l'intérêt de mettre le doute dans l'esprit des observateurs "neutres" et de les faire réfléchir.

La question est la même qu'en politique. Que vaut-il mieux mettre en face d'un LePen? Un Bayrou ou un Tapie (je sais, mes références datent un peu ... on peut choisir d'opposer Allègre à Jouzel/Jancovici, peut-être). L'un est capable d'apporter des réponses argumentées et pensées aux questions, sauf que l'affreux en face ne le laissera jamais en placer une et mener une réflexion jusqu'au bout. L'autre usera d'effets oratoires n'apportant pas grand chose au schmilblick, mais faisant efficacement barrage aux arguments nauséeux en face. L'un dans l'autre, je crois que je préfère la seconde solution, au moins ça évite la propagation d'idées fausses ou destructives.

10. Le lundi, 7 décembre 2009, 11:50 par Merome

@vonm : Perdu. Ces paroles ne figurent pas dans la chanson des fatals picards.

11. Le lundi, 7 décembre 2009, 12:20 par Stef

C'est dans une chanson de JL Aubert.

12. Le lundi, 7 décembre 2009, 13:47 par Merome

@Stef : Ah ! et c'est encore un pharmacien qui gagne un filet garni avec une dose de tamiflu dedans.

13. Le mardi, 8 décembre 2009, 08:39 par vonm

Rhaaaaaaaaaa...

Vais aller me prendre 5 minutes moi !!!

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