Jeudi soir, Bénabar passait pas loin de chez moi. Une bonne occasion pour aller le revoir.

C'est en août 2006 que je l'avais vu pour la première fois sur scène, et j'avais été emballé par son dynamisme, son humour, ses textes et sa communion avec le public. Je ne pouvais pas manquer son passage à 15 km de chez moi, même s'il a fallu braver une nouvelle fois les lois de murphy et notamment celle qui dit qu'on choisit toujours la file qui avance le moins. Une heure dans le froid et dans la queue, Je pense que la moitié des spectateurs m'a doublé dans la file. Je ne sais pas comment je me démerde.

M'enfin, je suis arrivé à ma place juste quand la première partie a commencé, assurée par Charlotte Marin que je ne connaissais pas plus que vous avant jeudi soir.
Entre le sketch comique et la chanson à texte, cette comédienne-chanteuse a réussi à réchauffer les 2000 personnes qui étaient présentes en quelques minutes seulement. Pourtant, la partie n'était pas simple : le public n'était pas venu pour elle, et son exercice comique était des plus délicat à mener.
Ses chansons traitent principalement des soucis féminins, de la cellulite à la recherche de l'âme soeur en passant par les régimes et autres cosmétiques miracle. Le ton est assez proche de celui de Bénabar, avec une touche féminine qui apporte un peu de fraicheur et de nouveauté. C'était vraiment très très bien, je vous recommande chaudement.

Et puis Bénabar a fini par arriver et dans les premières minutes, on a senti comme une petite gêne. Il est vrai que le dernier album n'est pas aussi bon que le précédent, les textes un peu moins forts, les mélodies moins accrocheuses... Et la salle n'est pas pleine, il reste des sièges libres. Et cette première partie vraiment excellente. Tout cela donne une impression en demi-teinte.
Les deux premières chansons du spectacle ne sont pas mémorables. Le chanteur avait beau déployer toute son énergie, le courant n'est pas passé tout de suite. On comprendra ensuite pourquoi (peut-être ?).

Au fil des chansons, et notamment lorsque les incontournables Berceuse, Le Diner, Quatre murs et un toit sont passées, on a retrouvé notre Bénabar au sommet de son art. Drôle autant qu'émouvant et quoi qu'on en dise excellent interprète.
Et puis on apprend que le batteur habituel de la troupe est à l'hopital, péritonite, et qu'il a donc eu être remplacé au pied levé, dans l'après-midi, par un musicien qui ne connaissait pas les chansons ! D'où, sans doute, le petit flottement ressenti en début de concert. Une fois que j'ai su ça, j'ai observé le batteur et j'ai vu qu'effectivement, les autres musiciens se relayaient pour le guider dans les chansons. Incroyable ! Le talent de ces gens, capables de se retrouver devant 2000 personnes sans avoir répété aucune des chansons. Je leur tire mon chapeau.

Au final, le concert était très bon. Si l'on exclut les toutes premières chansons qui étaient en gros "comme sur le disque", sans plus value, le reste du concert était très riche en instruments, en connivence, en humour... J'entendais un spectateur derrière moi dire en sortant "Je découvre ce gars aujourd'hui", comme je l'ai découvert sans doute il y a trois ans. C'est vrai que la première fois, ça fait un choc, surtout si on ne connait que peu de ses chansons et qu'on écoute les paroles attentivement.
Si vous n'avez pas encore découvert, je vous encourage à le faire.

Commentaires

1. Le dimanche, 1 novembre 2009, 12:39 par Yr

Je ne partage pas vraiment l'analyse faite à propos de Charlotte Marin : "Le ton est assez proche de celui de Bénabar, avec une touche féminine qui apporte un peu de fraicheur et de nouveauté."
Malgré quelques idées originales, la vulgarité des paroles, un timbre de voix manquant cruellement de justesse et un ton humoristique visité et re-visité constituent les ingrédients des chansons de Charlotte Marin....Ceux-ci ne sauraient soutenir la comparaison avec les qualités poétiques et théâtrales de Benabar (malgré tout le respect que je voue aux artistes indépendemment de leur univers).

2. Le dimanche, 1 novembre 2009, 18:20 par Merome

Charlotte Marin penche en effet plus du côté comédie que chanson. Mais j'ai trouvé qu'on était dans le registre "trentenaire désabusé", comme avec Bénabar.

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