La douche qui fait déborder l'urne

Je copie-colle la nouvelle, brute de décoffrage :

Le rapport de la Cour des comptes sur les dépenses de la France en tant que présidente de l’Union Européenne fait polémique. Dans la ligne de mire, les travaux effectués au Grand Palais, à Paris, pour lancer le projet d’Union pour la Méditerranée, le 13 juillet 2008. Et notamment à la construction d'un bureau spécial avec douche pour Nicolas Sarkozy, flanqué de salons pour entretiens bilatéraux, pour un coût de 245.572 euros.
La Cour évoque aussi une dépense de 653.703 euros pour l'aménagement d'un système de climatisation, de 91.500 euros pour une moquette éphémère, de 194.900 euros pour des jardinières et de 136.000 euros pour un fond de scène. Sur la globalité de l'enveloppe de la présidence française, la Cour constate que les dépenses ont été équivalentes à celles de la présidence allemande en 2007, mais ont été cependant très supérieures aux présidences françaises précédentes de 1995 (14,1 millions d'euros) et de 2000 (56,9 millions), et aussi à celles des autres présidences les plus récentes, qui se sont situées entre 70 et 80 millions d'euros.

Je vous laisse apprécier tout cela comme il se doit si toutefois vous ne l'aviez pas encore lu/entendu. Apparemment, la fameuse douche a maintenant une renommée internationale. On parle aussi de repas à 5000 euros par tête, toujours dans le cadre des festivités de l'Union pour la Méditerranée.

Bon, ok, c'est intolérable, c'est inimaginable, c'est scandaleux... Mais on n'en parle déjà bientôt plus. Une actu chasse l'autre, il paraît que Ségolène rencontre François.
On peut faire deux mois sur la mort de Mickael Jackson, mais de l'argent public jeté par les fenêtres, c'est juste bon pour Combien ça coûte, et ça ne peut qu'être à cause des fonctionnaires, dont il faut diminuer le nombre pour régler le problème. Fermez le ban.

Cette histoire de douche arrive après une série de nouvelles pas plus réjouissantes pour le citoyen, qu'il soit électeur ou simple contribuable.

Il y a eu Brice Hortefeux et son histoire d'auvergnats
On a eu l'affaire Jean Sarkozy, étudiant en que dalle et malgré tout pressenti pour un poste à responsabilité à l'EPAD
L'élection de David Douillet, accusé de fraude par son opposant, et élu sans doute pour son charisme plus que pour son talent politique.
La condamnation de Pasqua nous rappelle que les affaires politiques sont la règle depuis bien (trop) longtemps maintenant.
Frédéric Mitterrand a des pratiques sexuelles douteuses.
Allègre continue de répandre sur les plateaux de télé sa haine contre Hulot, et son incompréhension totale des problèmes écologiques.

On se dit que c'est le moment pour l'opposition de se ressaisir. Eh bien, pas du tout, c'est exactement pareil en face :
L'élection du premier secrétaire a été pipée
On murmure que Aubry a envisagé de jeter l'éponge et de claquer la porte.
Manuel Valls quant à lui, n'a rien à envier à Brice Hortefeux.

Et tout cela s'est passé en quelques mois à peine. De tous les côtés de l'échiquier politique et à tous les niveaux, les élus et les élites font n'importe quoi. Dépensent sans compter tout en parlant de crise financière. Reçoivent des bonus. Obtiennent des postes et des portefeuilles. Placent des copains.
Pendant ce temps, les journalistes s'offusquent. Un temps. Puis ils partent sur un autre scoop. Jamais le fond du problème n'est évoqué. La représentativité des élus. Le partage des pouvoirs et des richesses. La démocratie ? À quoi elle ressemble notre belle démocratie au milieu de ces affaires ?

Pour que ça change, il faudra ... voter pour des gens qui devront sacrifier leurs privilèges. Vous y croyez encore vous ? Moi plus.