La malédiction des portes de placard

Elle a encore frappé

Pour bien rire de cet article, il convient de (re)lire celui-ci, qui traitait d'un sujet connexe.

Déjà d'ordinaire, il suffit que j'empoigne un tournevis pour qu'une table ou une étagère s'écroule à l'autre bout de la maison. C'est une poisse à laquelle je me suis fait, petit à petit. Mais lorsqu'il est question de portes de placard, le sort s'acharne sur moi avec toute la perversité dont il peut faire preuve. Je vais vous raconter ça, mais promettez-moi de ne pas vous moquer.

Poursuivant sans relâche l'ameublement de mon chez moi, bientôt dix ans après mon aménagement, il reste encore mille choses à faire, j'en étais à la chambre de numéro 3, dans laquelle il ne restait plus que des portes de placard à poser. Portes commandées au mois d'août, avec un délai de cinq semaines réglementaires, avec les congés d'été, ça nous fait sept semaines avant de les recevoir.

Coup de téléphone du magasin, elles sont arrivées. Nous nous précipitons pour les chercher, mais chat échaudé craignant l'eau froide, nous nous attendons au pire. Et effectivement, au moment de nous apporter les portes sur un chariot, on entend l'employé jurer dans l'arrière-boutique : "Eh merde !".
Je crois que nous avons esquissé un sourire, parce qu'on s'y attendait. Le gars est venu tout gêné pour nous expliquer que l'une des portes était pétée. On lui a dit "Vous inquiétez pas, on a l'habitude". Et c'est reparti pour 5 semaines de SAV.

Entre temps, mon serveur a rendu l'âme, j'en ai parlé ici, et vous allez me dire que ça n'a pas de lien avec mes portes de placard. Un peu quand même. Je reçois un email lorsqu'un message est laissé sur mon répondeur. Cet email est envoyé à une liste de distribution gérée sur mon serveur. Sauf que la liste, j'ai oublié de la recréer. Donc quand le magasin nous a appelé pour nous avertir de la disponibilité de notre porte flambant neuve, on n'a pas eu le message aussitôt. On s'en est rendu compte juste en début de cette semaine. Et donc, ce matin, on est allé chercher nos portes.

Avec précaution, nous chargeons les portes sur le toit de notre voiture, en ayant préalablement vérifié que les coloris et les profilés étaient bien les bons. Et j'ai passé ma journée à monter tout ça. Jusqu'à ce que la malédiction frappe à nouveau. Comme je n'avais pas trop de place et que la chambre est fraichement repeinte et toute meublée, j'ai posé les portes de placard contre un mur, appuyées sur une couette pour éviter à la fois les chocs et les traces sur la peinture.

Je vous passe les détails sordides qui hantent mes heures de bricolage. Les outils qui manquent toujours et sont au sous-sol, alors que la chambre est à l'étage. Les plafonds qui sont jamais droit comme il faut. Les découpes trop longues, puis trop courtes. Les vis qui pètent. La perceuse qui rippe. Les rails en métal qui cognent et éraflent la peinture. Les angles à la con qui rendent les finitions infaisables...

Au moment où je m'y attendais le moins (évidemment), la première porte de placard a commencé à glisser sur le sol, le temps que je réalise, j'ai tenté un héroïque sauvetage avec le pied qui a stoppé net sa chute, provoquant tout aussi nettement la fissure dans le verre laqué de la porte.

Bon, j'avais dit, on se moque pas !

Me voilà donc avec l'une des trois portes pétée, le moral dans les chaussettes et des envies de meurtres. Heureusement, je suis seul à la maison et personne n'entend les commentaires fleuris qui ont suivi cet évènement.

Je m'accorde une pause pour réfléchir, puis décide de démonter le bazar pour voir si des fois en changeant juste le verre qui est sur la porte, je ne pourrais pas m'en sortir pour pas trop cher. Je passe une heure à trouver le sésame pour ouvrir cette merde. Et découvrir que, surprise, la vitre n'est pas transparente, donc pas moyen de trouver le même modèle pour la changer moi-même.
C'est rien, juste une heure de perdue à démonter/remonter ce machin pourri, au péril de ma vie. J'ai quand même réussi à me ruiner le nez en tirant la prise de l'aspirateur. J'ai cru mourir.

Je décide de me faire humilier en retournant au magasin, histoire de profiter jusqu'au bout de mes deux mains gauches. Mais, me dis-je, plutôt que d'y aller pour rien, je vais faire un saut à la déchèterie, et acheter une bricole qui me manque au rayon électricité.

Je fourre dans la bagnole des monceaux de polystyrène et de plastoc qui emballaient les portes. Au moins, je serai débarrassé. J'arrive devant la déchèterie. Fermée. Cool.

J'arrive dans le magasin et explique mon cas au gars que j'ai vu le matin, il a la politesse de ne pas me rire au nez, et tente de me dépanner comme il peut. Comme il peut, ça fait 400 euros et 5 semaines de délai.
Je passe au rayon électricité, rupture de stock sur les caches blanc comme il me fallait. Ah non, mais moi quand j'ai pas de chance, j'ai pas de chance, hein ?!

Heureusement, reste le blog en exutoire, et l'impression que mes déboires auront au moins servi à distraire trois lecteurs et demi.

Commentaires

1. Le dimanche, 25 octobre 2009, 00:59 par Stef

Merome mon héros.

J'ai toujours l'impression d'être le plus mauvais bricoleur du monde mais j'ai fixé cette semaine 2 barrières enfant sans aucun souci (non non, même pas le petit détail comme la vis manquante ou le mur pas droit !!!), et ce soir je tombe -encore* sur un article de ta collection désormais légendaire.

Je peux me coucher, serein, je ne suis qu'avant-dernier au classement des bricoleurs du dimanche, j'ai l'impression de progresser ! :)

2. Le dimanche, 25 octobre 2009, 08:07 par Merome

Stef : Trop facile quand on n'a qu'un numéro, aussi ...

3. Le dimanche, 25 octobre 2009, 09:34 par Stef

Tu sais bien que la Planete n'a pas les moyens que j'en fasse d'autres. :)

4. Le dimanche, 25 octobre 2009, 09:47 par Bob

Mouahahahahahahahahahahahahahahahaha.
Pardon, ne crois pas que je me moque : c'est juste nerveux :)

5. Le lundi, 26 octobre 2009, 13:40 par merline

un grand merci à toi Mérome, lire tes épreuves me "rassure"
Certes je ne peux tenir la comparaison en matière de bricolage, puisque c'est un domaine que j'ai consciencieusement éviter.
Mais je connais un niveau de poisse à peu près équivalent à la tienne en cuisine, que je transforme systématiquement en champ de bataille : Verdun, c'était rien.
Sans compter les stigmates que je m'inflige....
Pour finir cette séance d'autoflagellation, ou de réconfort (si je prends ton point de vue), j'éviterai d'aborder le résultat de mes tentatives culinaires.
Dis-toi au moins que le bricolage revient moins souvent que la cuisine ;-)

6. Le mercredi, 20 novembre 2013, 19:28 par Phil

Ben franchement, même 4 ans après, ce qu'il peut faire rire !! on s'y reconnait tous ! qui n'a pas connu de galères monstrueuses en bricolage ! ceci mériterait d'être repris en sketch humoriste et çà ferait un carton.

Bon bricolage,

Phil.

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