Si tu sais plus ce que tu fous là, ni à quoi tu sers, eux le sauront pour toi. (c)

Sortie d'école, 16h30. Les classes, les unes après les autres, déboulent dans la cour de récréation, chaque enfant allant retrouver son père ou sa mère pour lui raconter en quinze secondes le résumé de sa journée. Numéro 3 arrive en tête, encore pas tout à fait familiarisée au nouveau rythme de la rentrée, Numéro 2 arrive ensuite, reste plus que Numéro 1, toujours le dernier à sortir, parce que sa classe est libérée plus tard, d'une part, et parce que ce n'est pas une flèche, en règle générale.

Sauf que là, ça dure. Les parents d'élèves discutent devant l'école, les instits regardent leur montre, petit à petit, l'endroit se désertifie, l'impression d'être le dernier parent à attendre là, avec deux numéros accrochés aux baskets, Numéro 1 arrive enfin, la tête des grands jours.

- Que se passe-t-il ?
- J'ai perdu ma leçon C3.
- Perdu ?
- Oui, j'ai fouillé dans ma case, partout, je la retrouve pas.

Il faut dire que Numéro 1 en est un sacré, de numéro. Si un jour on déplaçait la maison de 2 km, je ne sais pas s'il s'en apercevrait. Et depuis la rentrée, il cumule les oublis, les maladresses, les erreurs, les ratures et une écriture de cochon.

Arrivés à la maison, coup d'oeil au classeur et à la pochette, censée contenir les travaux en cours. Force est de constater que la C3 reste introuvable, et que le reste n'est pas beaucoup plus beau à voir,
C'est assez difficile, quand on est parent, de placer son niveau d'exigence à propos des travaux scolaires de ses enfants. Tentés de comparer avec sa propre expérience de l'école, qui n'avait rien à voir, à de nombreux points de vue, on se retrouve fort démunis dès les premières contrariétés, et des contrariétés, il y en a souvent !

21h00, extinction des feux pour les enfants. Les devoirs qu'il était possible de faire ont été bouclés tant bien que mal. On ronge son frein et on adapte tant bien que mal sa demande à ce que l'enfant est capable de fournir.

22h00 et des brouettes, extinction de voix, des feux et du reste pour les parents. Les paupières se ferment toutes seules jusqu'à, au moins ...

23h00, numéro 3 a une fuite. Quelques semaines que ce n'était plus arrivé. Démarrage en trombe du lit conjugal pour monter voir ce qu'il se passe. On se rattrape au mur pour éviter la chute en sortie d'escalier parce qu'on a un peu présumé de ses capacités à piquer un sprint en plein premier sommeil. On constate les dégats, on répare, et on se recouche pour, cette fois, ne pas réussir à dormir. Cool.

6h40, tout le monde debout pour une nouvelle journée, sermon du matin pour Numéro 1 : récupérer par tous les moyens cette leçon de conjugaison n°3. Numéro 3, comme a son habitude le matin est d'humeur exécrable. Les tartines au Nutella trop petites, ou alors c'était du miel qu'elle voulait, et pas de lait. Séance de coiffure pour les 2 filles. Tirage de cheveux, pleurs. Hmm, les pleurs à 7h du mat'...

Petit déjeuner dans le calme, Numéro 1 dit qu'il a oublié de faire un truc : la maitresse a demandé des objets de la nature pour faire du Land Art. Je t'en foutrais du Land Art à cette heure, moi ! Donc, il faut aller chercher ça dans le jardin. Il s'en charge, en chaussons dans la rosée du matin, bien sûr. Et en tshirt, puisque gilet et coupe-vent ont été, encore, oubliés quelque part à l'école.
Les instits se rendent pas compte de toutes les merdes auxquelles on doit penser à leur place. Des rouleaux de PQ à collectionner, aux photos d'identité pour faire le cadeau de la fête des pères, en passant par les trucs à signer, les idées à trouver, les devoirs...

Tout est minuté, le matin. Dès qu'un truc dérape, c'est le stress, alors les feuilles mortes à mettre dans un sac, c'est déjà au-dessus de nos forces.

Vous allez me dire : je ne parle pas beaucoup de Numéro 2. C'est vrai qu'elle est plutôt calme le matin. Mais, comme les gremlins, passé minuit, elle peut devenir tout à fait détestable, elle aussi. De temps en temps, vous la retrouvez en sueur dans le lit, parce qu'elle a chaud, et qu'elle s'est énervée toute seule à ne pas pouvoir dormir, sans raison, bien sûr. Et depuis cette année, elle prend des cours de flûte ! On a estimé qu'il y avait encore trop de moment où on était dans le silence...

Commentaires

1. Le lundi, 5 octobre 2009, 07:29 par marzi

"une écriture de cochon" => un vrai atout pour proner le zéro papier plus tard !

2. Le lundi, 5 octobre 2009, 13:34 par Nath

Tout pareil !!!
4ème punition depuis le début de l'année pour N°1 parce que monsieur a préféré regarder par la fenêtre un pigeon faire sa crotte plutôt que d'effectuer le travail demandé par la maîtresse...
Pas moins de 6 fautes dans une phrase de "dictée préparée", dont deux au moins qu'il aurait pu relever rien qu'en se relisant...
On se sent un peu désemparé... que faire pour l'accompagner dans sa scolarité ? On ne sait même pas si on se fait du mouron pour rien ou s'il est largement temps de s'inquiéter... Faut-il demander dès à présent un RDV avec la maîtresse ?

3. Le lundi, 5 octobre 2009, 14:32 par Merome

@Nath : avec le risque que le rendez-vous avec la maitresse braque son attention sur lui sans rien régler au problème. Je trouve que c'est extrêmement difficile d'évaluer la gravité des problèmes scolaires de ses enfants. Les instits ont une vision globale qu'on ne peut pas avoir. Peut-être que les classements avaient au moins cet intérêt là : faire prendre conscience du réel niveau de son gosse dans sa classe d'âge.

Il y a un épilogue à ce billet : samedi soir, on a appris par un autre parent affolé qu'il y avait un contrôle sur la préhistoire aujourd'hui. Leçon qu'on avait à peine vue passer dans une pochette et qui n'avait jamais été apprise, bien sûr.

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