Episode 13 : La triche

Je deviens vieux et les souvenirs s'effacent, cela faisait plus d'un an que je n'avais plus posté d'article sur la nostalgie scolaire. Ce qui m'a fait reprendre du service, c'est un dessin du vraiment trop génial de Martin Vidberg, l'instit qui dessine des patates. Vraiment, si vous ne lisez pas chaque planche quotidienne, vous perdez tous les jours quelque chose.

Donc, son dessin traitait de la triche aux examens, et j'ai tenté de me remémorer mon expérience scolaire dans le domaine. Je me demande s'il y a vraiment de quoi remplir un billet car j'étais plutôt un enfant sage de ce côté là.

L'anti-sèche
Le truc de base pour tricher, c'était le colleton. Le petit papier qu'on cachait quelque part et qui contenait les informations capitales pour réussir son interro. Plus le papier était petit, moins on avait de chances de se faire attraper, mais plus la sélection des informations à y consigner était rude et plus l'écriture était illisible. Tout était dans l'art du compromis.
Il fallait faire attention à ne pas trop plier le petit papier pour que cela reste lisible, et éviter qu'un stylo ouvert ne vide sa cartouche dessus par capillarité.
Je pense avoir eu recours à ce genre de stratagème seulement une fois ou deux dans ma vie scolaire.

Les mémoires de la calculatrice
La technologie évoluant avec l'élève, l'arrivée au lycée permettait de gaver la calculatrice de formules, dates historiques, et autre nombre d'Avogadro (ah, vous l'aviez oublié celui-là, hein ?). Les premières années où sont sortis ces calculatrices graphiques et dotées d'une mémoire faramineuse de quelques kilos-octets, le clivage entre les élèves aisés et les autres se voyait sur le bulletin de note. Je me souviens avoir négocié ma calculatrice graphique en 1ere ou terminale, suite à l'obtention par mon père d'une prime de sujétion. C'était un beau cadeau.
Malheureusement, rapidement l'avantage de la calculatrice fut annihilé par la fourberie professorale : ils donnaient dans l'énoncé les formules importantes et mettaient la difficulté de l'exercice ailleurs : dans la compréhension même du sujet ou dans l'astuce qui permettait de le traiter.
On pouvait alors voir un certain nombre d'élèves désespérés en train de pianoter leur calculette à la recherche de la solution d'un exercice qui demandait avant tout un savoir faire qui ne pouvait s'acquérir que par le travail tout au long de l'année.
Au final, peut-être que ces calculatrices évoluées ont permis de rendre les examens moins bêtes.

Guetter sur le voisin
Le plus simple restait de loucher sur la feuille du voisin, encore fallait-il que le voisin en question soit fiable. Je n'ai jamais eu cette chance. Au mieux, un visionnage rapide de la feuille du voisin me collait le doute sur mes propres résultats obtenus. J'ai donc finalement opté pour une technique plus efficace : je négociais mon aide contre des petits bonus. J'avais une bande de copains qui s'étaient spécialisés dans la fauche à la papeterie du coin. Chaque jour, ils faisaient une descente dans les rayons et en ressortaient avec des beaux crayons Pilot de toutes les couleurs, alors que je me tapais l'air con avec mes Bic où il manquait toujours les bouchons.
J'avais obtenu un jeu complet de stylos Pilot après avoir ostensiblement soulevé ma feuille pour que mon voisin de derrière soit inspiré par l'interro de maths. Cela doit représenter mon plus gros fait de guerre sur vingt années de scolarité. Je pense qu'il y a prescription.

Comme le conclut Martin Vidberg, le plus gros avantage de la tricherie, c'est qu'elle permet de réviser ses cours en les recopiant sur des petits papiers ou en les insérant dans la mémoire de sa calculatrice. Un effet de bord amusant...
N'hésitez pas à me raconter vos pires tricheries dans les commentaires. Il est temps maintenant de vous confesser.

Pour ceux qui éventuellement ne suivent pas le blog depuis longtemps, un petit récapitulatif des précédentes "Nostalgie scolaire" :

Episode 12 : Le jour de la rentrée
Episode 11 : Le parfum de la maîtresse
Episode 10 : Les cahiers et les classeurs
Episode 9 : Les voyages scolaires
Episode 8 : Le tableau noir
Episode 7 : La récréation
Episode 6 bis : Le cahier de texte
Episode 6 : Le cartable
Episode 5 : Les stylos plume
Episode 4 : les crayons de papier
Episode 3 : La colle
Episode 2 : La règle
Episode 1 : La gomme

Commentaires

1. Le mardi, 23 juin 2009, 08:33 par Marzi

Avant même que ma femme devienne ma... femme, en l'occurrence, 3 ans avant, en seconde, mes yeux fourchaient déjà vers elle : pas vers son décolleté, mais vers sa copie d'allemand, qui permettait de pallier mon manque de révision...
Par contre, contrairement à toi, j'ai été bp moins "reglo", je vais donc éviter de lister l'ensemble de mes méfaits... ah si, qd meme, je me rappelle de l'iut où on commencait à avoir droit au cours lors des partiels, et donc, en Cobol (si, si !), on pouvait désagrapher le cours photocopié pour y glisser le code des TP..

2. Le mardi, 23 juin 2009, 10:23 par Merome
Marzi : Non seulement j'ai quasiment pas triché, mais j'ai quasiment pas séché un cours non plus. Tu ne peux pas en dire autant !
3. Le mardi, 23 juin 2009, 12:27 par Stef

Excellent, la seule fois ou j'ai eu l'idée de tricher a un controle, c'était exactement comme sur la BD en lien : anti-sèches copiées sur ma règle en bois que je n'ai pas osée sortir et qui ne m'aurait pas servie puisque du coup je me souvenais de tout... :)

Petit souvenir gentil aussi des interros d'histoires de 3e ou le prof s'asseyait au 1er rang pour interroger un élève au tableau avec toute la classe qui essayait de mimer les réponses dans le dos du prof, tres drole mais peu efficace !

4. Le mardi, 23 juin 2009, 13:42 par Merline

J'étais moi aussi, du genre petite fille sage, donc de celle qui montrait sa copie, plus que de regarder sur les autres. Ce qui est du coup très handicapant le jour où l'on tente de tricher. Mon seul (?) exemple serait une interro d'allemand. J'ai fait un "petit" papier, la fameuse anti sèche. Pb: le papier était trop gros, donc bruyant au dépliage et dans mon sac, donc pas pratique à relire. Essai pas concluant : de toute façon ma prof s'est évertuée toute l'année à me mettre 10 (sur 20, bien entendu) moins 1 pour la place du verbe ;-)

5. Le mardi, 23 juin 2009, 13:57 par Merome
Merline : "petite fille sage"... Ça a bien changé. ;)
6. Le mardi, 23 juin 2009, 15:07 par Marzi

Jamais seché un cours ? Possible, mais par contre, je suis sur qu'il t'es arrivé de ne pas rendre un TP que tu étais sensé faire... te rappelles-tu ?

7. Le mardi, 23 juin 2009, 20:02 par Etheriel

J'ai finalement peu triché... A part ma Casio FX 8500g et ses 11Ko de RAM que je m'etais payé apres mes jobs d'été (c'etait un investissement en quelque sorte, pour obtenir le Bac, et ensuite un taf !). Je me souviens surtout d'une triche "cascadeur" en terminale en science nat. Contexte: un pote avait le meme prof que moi en sci-nat. Il se tape l'interro "qui va decider de la moyenne du trimestre", et c'est un QCM. Dans la foulée, le prof corrige, et file les reponses. Quel âne ! Le pote sort du cours, et me file un petit bout de papier avec les reponses: "1A, 2C, 3A, 4A, ...". A partir de là, 2 possibilités: soit je coche betement (en faisant quand meme qq fautes), soit je me dis "pas possible qu'il soit aussi con et qu'il mette la meme interro aux 2 classes". A la vue des questions, je me dis que de toutes facons, j'ai peu de chances d'avoir une note correcte avec mes seules competences. La geologie, ca m'a toujours gavé. Je prends donc la solution 1, à savoir le "cochage en aveugle". Fin de l'interro, le prof ramasse les copies et commence la correction. Bingo, c'etait la meme :)

8. Le mardi, 23 juin 2009, 20:17 par Merome
Marzi : pas dans les détails, mais j'imagine que c'était un truc que tu devais faire en tant que binome prétendu compétent dans le domaine. Pff, déjà à l'époque, on ne pouvait pas compter sur toi.

Etheriel : Ce qui explique ta place usurpée aujourd'hui. Si les actionnaires de ta boite apprenne ça, dont je tairais le nom pour t'éviter des ennuis, elle va encore chuter en bourse. Elle n'a déjà pas besoin de ça.
9. Le mercredi, 24 juin 2009, 09:47 par Marzi

Ah, je comprend mieux l'incompétence d'Etheriel, maintenant...

Mérome : non, je crois pas que c'était plus moi qui en était reponsable. En tout cas, ce qui est sur, c'est que... personne ne l'a rendu !! C'était le TP Chorus.

10. Le mercredi, 24 juin 2009, 20:32 par Etheriel

En effet, j'avoue: je suis une grosse imposture en géologie. Mais bon, Merome, ça ne doit pas être gênant, vu ta théorie sur "les jeunes ont le droit d'écrire comme des merdes avec 100 fautes à la ligne vu qu'en contrepartie ils maîtrisent d'autres domaines mieux que les anciens, comme l'informatique par exemple"

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