Et réécrire sur le blog de Merome par la même occasion :)

C'est marrant comme les esprits, grands ou petits, se rencontrent. L'idée de cet article me tourne en rond dans la tête depuis que je suis allé voir Gran Torino, sans que je trouve beaucoup de mots à mettre autour. Le week-end dernier Merome va voir Ponyo ; hier il fait un article dessus, reçoit dans ses commentaires un lien vers un second article sur le film, par Maître Eolas, et il me le transmet. Et il se trouve que dans ce second article se trouve la phrase magique, celle qui résume en quelques mots ce que je ne parvenais pas à formuler. Il y est dit ceci : « Vous avez l'opportunité d'aller voir un Miyazaki au cinéma, lors de sa sortie. Ne passez pas le reste de votre vie à pleurer cette chance de perdue. Un jour, il y aura un dernier Miyazaki. »

C'est plus ou moins exactement une des premières choses que j'ai ressenties dès les premières images de Gran Torino. Sauf que comme moi je suis un barbare dépourvu de bonnes manières, j'aurais sans doute exprimé ça plus prosaïquement, genre « la vache, il n'est plus tout jeune le père Eastwood, ça va faire un sacré gros trou dans le Cinéma quand il sera parti, j'ai bien fait de venir ». Et voilà, le fond de l'affaire est là : peu importe que ce soit Miyazaki, Eastwood ou n'importe qui d'autre, aller voir un film au cinéma est une occasion à ne pas rater.

C'est d'ailleurs d'autant plus vrai maintenant que les films restent à l'affiche de moins en moins longtemps, quand ils y arrivent seulement. Si, comme moi, vous habitez hors de la capitale et que vous préférez aller voir vos films dans un cinéma indépendant plutôt que dans un bunker à pop-corn, vous aurez sans doute été victime vous aussi d'un distributeur qui fait de la rétention de copie, ou film que vous vouliez voir et qui disparaît dès la fin de la première semaine de diffusion parce qu'il n'a fait que 15 entrées et que, quand la programmation jongle avec 20 films sur 8 salles, on peut difficilement se permettre de tourner à vide, même pour le meilleur des longs métrages.

Le fait est que le cinéma ne s'apprécie réellement que sur un grand écran et dans une salle obscure. Sur plusieurs mètres de large, les scènes de bataille du Seigneur des anneaux m'avaient scotché à mon siège. Sur ma télé, j'aime toujours autant le film mais il faut bien reconnaître que ce n'est quand même plus du tout la même chose. Tout est plus petit, plus plat, plus fade, il y a plein de choses autour qui attirent l'œil et l'esprit et les éloignent du film ; on peut arrêter la cassette / le DVD / le DivX (rayez la mention inutile suivant votre degré d'avancée technologique) pour aller aux toilettes ou, dans les cas graves, profiter de la coupure de pub pour débarrasser. Bien sûr c'est pratique, mais le rapport que l'on a avec le film n'est plus le même, on est moins impliqué. Et donc inévitablement on passe à côté d'une partie plus ou moins conséquente de ce qui rend le film intéressant.

Et puis... je ne sais pas comment le dire exactement, mais aller au cinéma c'est plus que juste le film. C'est aussi le cinéma lui-même, les affiches, les gens dans la file, prendre son billet, les fauteuils, la lumière qui s'éteint doucement, les bandes-annonces, le générique (sauriez-vous dater la dernière fois que vous avez vu un générique de film en entier à la télé ?). Il y a là une sorte de sas qui permet de passer du monde du dehors à celui du film et qu'on ne peut pas retrouver hors des cinémas, sauf à avoir les moyens de se faire sa salle perso, et encore.

C'est pour ça que je continue à aller au cinéma, à une heure où nombre de mes copains récupèrent les films sur disque dur avant même leur sortie en salle et consomment ça par petits bouts au bureau pendant la pause de midi. Je vous laisse seul juge de ce que vous considérez comme du bon cinéma, mais, pour paraphraser Maître Eolas, les films que vous aimez, allez les voir au cinoche pendant que vous le pouvez. Parce qu'un jour votre ciné fermera et il sera trop tard. Un jour, il y aura une dernière séance.

Commentaires

1. Le mercredi, 15 avril 2009, 07:17 par Arnaud

Bob, je suis totalement d'accord avec toi. Le grand écran et parfois le son quand il est bien réglé change tout.
Malheureusement, je n'ai pas toujours le temps d'aller voir tout ce que je voudrais, compte tenu de mes occupations nombreuses.

2. Le mercredi, 15 avril 2009, 08:13 par Merome

Mais qui est ce Bob qui écrit sur mon blog ? :)
Je trouve que ce que tu dis est plus vrai au sujet du spectacle vivant, le théatre, les concerts... Je m'en veux à mort de n'avoir pu trouver un moment pour voir la dernière tournée de JJG (numéro 3 était en route), d'autant plus que cet âne a mis sa carrière de côté et que c'est pas demain la veille que ça va se reproduire.

J'ai moins de scrupules à rater les films au cinéma. Un film, ça se repasse, en salle ou en salon dans des conditions qui me semblent tout à fait acceptable, même si l'ambiance n'est bien sûr pas la même.

Et pis je vois pas le rapport avec Gran Turismo.

3. Le lundi, 18 mai 2009, 15:10 par Steh

Honnêtement, aller au cinéma me gonfle un peu.

Faire la queue, trouver une place potable, supporter les commentaires des gens à coté de soi.
Ou alors, il faut y aller entre potes pour voir un film rigolo.

Bref, je préfère attendre que le film sorte sur le petit écran. Et avec les écrans d'aujourd'hui, on a facilement des écrans a plus de 100cm. Donc, pas si petit que ça finalement.

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