Fins observateurs de la société que vous êtes sûrement, vous avez pu analyser avec la finesse de jugement qui vous caractérise que tout fout le camp. Et notamment, y a plus de jeunesse mon pauvre monsieur, parce qu'ils sont trop gâtés, ils ont tout alors que nous on n'avait rien à leur âge.
Essayons d'oublier un instant les épaves humaines que représentent aujourd'hui les adolescent(e)s et posons nous les bonnes questions et de façon constructive : comment nous, parents, ou futurs parents, pouvons-nous faire en sorte que nos propres rejetons ne ressemblent pas à ces crétins boutonneux ?
Il n'est sans doute pas complètement faux de lier les mauvaises attitudes en vogue à l'abondance de biens. Je le constatais encore hier soir avec ma propre descendance : il est bien difficile de leur apprendre la persévérance, par exemple dans un jeu, quand mille autres jeux plus attirants, plus simples, plus beaux, plus nouveaux leur tendent leur manettes. De mon temps pas si ancien, on avait, un jeu électronique dans toute notre vie d'enfant. Moi c'était Donkey Kong :
Source : emunova.net
J'y ai joué un milliard de fois sans doute, et mes frangins aussi et on notait nos scores. Dieu sait pourtant l'intérêt limité et la répétitivité du jeu en question. Mais on n'avait quasiment que ça et on mesurait donc la valeur inestimable de ce passe-temps. Aujourd'hui, la Nintendo DS et ses centaines de jeux a débarqué en multiples exemplaires dans tous les foyers, et chaque Noël d'autres jeux viennent s'entasser sur nos rayons, empêchant un tel approfondissement dans l'une ou l'autre activité.
Doit-on pour autant revenir à la frugalité ludique et culturelle ? Je pense que c'est une fausse bonne idée. Si l'on mesure bien les conséquences négatives d'une abondance d'activités et de sollicitations ludo-culturelles, sommes-nous bien conscients de ses apports positifs ?
Je ne peux souhaiter à aucun gosse de jouer à Donkey Kong comme je l'ai fait, et je ne crois pas que cela m'ait apporté énormément de richesses culturelles, ni même de capacités techniques genre réflexe ou vivacité d'esprit.
En revanche, cela me semble important de veiller à ce que nos enfants ne sombrent pas dans la facilité et le zapping continuel. Il faut pour cela, je crois, leur montrer à quel point chaque activité est importante et mérite une attention totale, jusqu'à la fin. Un jeu de société, par exemple, si on le commence, on le termine. Et pendant qu'on y joue, on ne fait pas autre chose. Dans un jeu vidéo, on essaie de progresser, de se dépasser, de se mesurer aux autres.
Il faut veiller à ce que l'enfant ne recherche pas la facilité, la fuite devant l'adversité ou la difficulté ou la triche.
Par la force des choses, nous autres vieux cons développions presque tous naturellement ces facultés de persévérance et d'assiduité à l'activité qui font défaut à la jeune génération. Aujourd'hui, c'est du rôle des parents de veiller à ça, car l'environnement matériel prête plus volontiers au butinage superficiel.
Commentaires
J'ai découvert récemment votre blog avec beaucoup de plaisir.
D'après vos textes, j'ai l'impression que le "vieux con" que vous prétendez être a l'âge de mes enfants. Alors qu'est-ce que je suis, moi ?
Voici le "tuyau" d'une mamie, si vous en voulez bien :
Mon petit-fils adore venir chez moi, car je joue avec lui : aux cartes, aux dames, et plus récemment au Monopoly, qui a l'avantage de l'inciter à lire et à compter. Et pas question d'interrompre les parties avant la fin. Et pas de console de jeux chez moi...
Mais il est vrai que quand mes enfants avaient cet âge, je bossais, je n'avais pas le temps de jouer avec eux. Alors patience, le temps travaille pour vous, attendez la génération suivante !
Tiens, un peu dans le même genre d'idée, on parlait hier avec ma moitié de l'"éducation ludique" qu'on avait reçu :
), autant je pense que ça nous (mes frere/soeur et moi ) a appris a chercher a "bien jouer", a nous concentrer sur la partie et que la victoire ne s'obtenait pas sans effort. 
- chez eux la partie de jeu de société était forcément remportée par un des enfants et souvent le plus petit. Parce que c'est le plus petit.
- chez moi la partie de jeu était remportée par celui qui y arrivait, autant dire que c'était rarement le petit ! Bien sur on jouait parfois a des jeux 100% hasard pour que tout le monde ait sa chance.
Autant il n'est évident pas question de chercher a écraser les autres par tout les moyens(dans ce cadre de jeu familial seulement parce que sinon c'est tout a fait conseillé
Je n'ai pas encore osé transposer ma "théorie" aux domaines autres que le jeu mais je suis assez tenté.
Stef : Effectivement, ne jamais faire exprès de perdre avec un gosse. Il vaut mieux, comme tu dis, choisir un jeu avec une large part de hasard pour que chacun ait sa chance, ou un jeu où les enfants sont décidément meilleurs que les adultes (à base de mémory), ou bien encore s'infliger un handicap au départ... De toute façon, très vite, ils vont nous mettre des raclées, alors autant ne pas regretter ce temps où on pouvait encore les battre
La fin du Monopoly c'est quand mon petit-fils m'a totalement plumée, ce qui arrive régulièrement, sans que je triche pour obtenir ce résultat, et sans qu'il triche lui-même, chez nous on a des principes.
Mais il est vrai qu'une partie peut se prolonger sur deux ou trois visites, et on fait des breaks de temps en temps pour que ça ne devienne pas trop obsessionnel.
merome, t'es vraiment sectaire. J'en ai fait des tas de parties de monopoly et j'ai bien aimé.
Maintenant, je recherche effectivement autre chose mais j'y rejouerai (pas avec toi)
1. Le jeu est entièrement basé sur les tirages de dés, sur lesquels on a aucun contrôle.
2. Le jeu est de type "win win", c'est à dire, plus un joueur prend de l'avance, plus il aura de facilité à prendre encore plus d'avance et ruiner ses adversaires.
3. Le jeu met en avant des valeurs qui ne me plaisent pas : l'argent pour l'argent, sans autre but.
4. Le monopoly est interminable et a dégoûté des milliers de joueurs des jeux de société qui croyaient qu'il n'y avait que ça.
5. Le monopoly et son éditeur Hasbro ont inondé les supermarchés avec des déclinaisons infinies de leur jeu, étouffant le marché du jeu de société, la concurrence et la créativité.
Pour toutes ces raisons, montrer aux enfants qu'il existe d'autres jeux que le monopoly me semble important voire capital. Jouer une fois ou deux au monopoly avec eux pour qu'ils connaissent me semblent suffisant. Après, il faut passer à autre chose.
merome,
Ton argumentaire, dont je n'ai rien à redire, sauf pour les dés et le hasard car ça c'est une histoire de goût (personnellement, j'aime aussi les jeux basés sur le hasard), est celui d'un adulte.
Les enfants aiment ce type de jeux, familial et simple à comprendre, sans stratégie marquée. On peut vraiment y jouer dès l'age de 8 ans.
Et contrairement à ce que tu avances, AdR n'est pas un jeu pour des enfants de moins de 10 ans. Si ils peuvent en comprendre le mécanisme, ils leur faudra encore quelques années avant d'en comprendre toute la finesse : la seule chose intéressante du jeu. Parce que tirer des cartes pour faire des tronçons c'est vraiment pas très marrant.
Sinon, tu joues souvent avec ton ainé aux jeux de sociétés ? Il m'a semblé qu'il n'aimait pas spécialement cela !
Mince alors !! Le Père Noël a apporté dans sa hotte le Monopoly Junior, et je pensais que c'était vraiment un beau cadeau : règles du jeu épurées (du coup j'ai compris) et surtout valeurs numéraires concevables pour les petits...
Je vous en prie, donnez-moi des pistes de réflexions !! Je suis allée à Avalon cet après-midi (sous la neige, hein, notez bien) et il y a tellement de boîtes que j'en ai eu le tournis... Donc Aventuriers du rail, ce n'est pas pour les petits ? Que conseilleriez-vous à une néophyte du jeu (et mauvaise joueuse/perdante de surcroît) pour jouer avec un garçon de 5 ans ?
D'avance merci !!!
Je reste convaincu que c'est bien plus instructif de jouer à ce type de jeux qu'au Monopoly ou aux petits chevaux avec eux.
Récemment, une réédition de Formule Dé a vu le jour. Le jeu est assez souple pour permettre de jouer avec des règles plus ou moins compliquées. A priori, il suffit de savoir compter jusqu'à 30 pour y jouer. Clique ici pour voir la fiche tric trac
Si tu es très mauvaise perdante, et que tu cherches plus à mettre une "ambiance", le jeu "Il était une fois" te permettra de stimuler l'imagination du fiston et de raconter des histoires originales : Clique ici pour voir la fiche tric trac
Si tu veux du jeu bien rigolo que les gosses adorent, il y a Los Mampfos, où le but est deviner de quelle couleur les ânes vont faire caca ! Un jeu de mémoire assez simpliste mais avec du joli matériel. Clique ici pour voir la fiche tric trac
Si tu cherches un jeu d'adresse pour développer la motricité fine, Pitch Car peut convenir aussi : Clique ici pour voir la fiche tric trac
Je maintiens que Les Aventuriers du rail (LADR) et Jamaica sont adaptés, n'en déplaise à Arnaud (je doute qu'il ait compris les règles de ces deux jeux, vu comme il joue lui-même
Sinon Nicolas d'Avalon te sera de bon conseil, n'hésite pas à lui faire part de tes doutes et à lui expliquer ton cas. Et je reste aussi à ta disposition si tu as besoin d'un avis.
merome,
Et après une petite partie d'AdR avec tes enfants, un petit peu de Koh Lanta pour qu'ils comprennent bien la vie ?
bravo pour ce blog que j'ai découvert par un jeu de hasard évidemment... j'y reviendrai régulièrement avec plaisir.
en attendant, j'apporte modestement mon Kapla à l'édifice : je conseille le wooden roulette (qui a d'autres appellations je crois). Le jeu est simple et on ne fait pas plus hasardeux contrairement à ce que disent certains joueurs : un plateau, une toupie, une main qui la tourne, et quelques amulettes ou fétiches sur soi pour envoyer les boules dans les trous qui rapportent le plus de points. ça ravit petits et grands !! SOS ouistitis est pas mal non plus dans un style plus fin!
j'ajouterais qu'il faut aussi savoir se laisser guider par son enfant, être ouvert à ses envies, ses propositions, même si on ne les partage de prime abord. par exemple, âgé de 4 ans à l'époque, mon fils m'a un jour demandé de lui enseigner à jouer aux échecs. je lui aurais naturellement dit non si je ne m'étais dit "pourquoi pas..." et depuis, il y joue régulièrement et je ne boude pas mon plaisir pour jouer avec (ou plutôt contre...) lui.
sinon je partage les réflexions sur la persévérance dans le jeu, même si parfois je me demande de qui elle doit venir : mon fils est un tel mauvais joueur qu'il me donne parfois envie de mettre prématurément fin à nos parties. toujours l'éternelle question du qui éduque l'autre...
ce qui me fait écrire sur le caractère pédagogique d'un jeu (comme de toute action, loisir...) : je partage pour l'essentiel vos jugements concernant le Monopoly, Mérome, et pourtant je pense que j'y jouerai volontiers avec mes enfants pour plusieurs raisons.
1)j'ai pris beaucoup de plaisir à y jouer et j'aimerais le partager avec mes ouailles
2) c'est caricatural (et pour cela assez éducatif je crois) mais cela se passe un peu comme cela dans la vraie vie.
3)et justement it's just a game : cela ne devrait pas être comme ça dans nos vies!!!
enfin, concernant vos conseils, je les partage pour Formule Dé et Los Mampfos. les autres, je ne les connais pas mais je vais les essayer...
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