Et pourtant, moi, j'adore ça, discuter de goûts et de couleur. Vous vous souvenez peut-être d'un de mes articles de février dernier, Le crétin parmi l'élite, j'avais appelé ça, et j'y expliquais à quel point j'avais du mal, parfois, à comprendre l'intérêt que portent certains à une certaine catégorie d'œuvres qui me laisse totalement froid.
J'aime bien comprendre... même ce que je ne comprends pas. C'est pathologique ?
Incorrigible, j'ai remis ça, en lançant un troll velu sur Hfr, à propos de l'Héroïc Fantasy.
Effectivement, je ne peux rien au Seigneur des anneaux, encore moins à Harry Potter, je suis allergique. Cela me surprend d'autant plus qu'en tant qu'informaticien boutonneux, je devrais adorer ça, statistiquement. Et puis non. J'adhère pas. J'abhorre. Que ce soit les bouquins, les films, les jeux,... Rien n'y fait.
Bon, je ne vais pas refaire ici le débat qui a déjà lieu sur Hfr (n'hésitez pas à y participer si vous avez des choses à ajouter), mais plutôt revenir d'une manière générale sur cette manie que j'ai de contester le goût des autres. Car c'est comme cela que cela paraît, de l'extérieur.
En réalité, je suis plutôt curieux, et j'aime bien comparer mes goûts, mon mode de vie, mes habitudes avec ceux des autres. J'aime encore plus entendre un passionné défendre sa passion, et essayer de convaincre tout le monde que c'est cultissime, ce qu'il regarde/écoute/lit...
Et j'ai l'impression, à mon grand regret, que cela se perd, cette envie de faire découvrir aux autres ce qu'on aime. Chacun pour soi. Pire que ça, on garde pour soi les trucs bien comme si on avait peur que les autres s'en emparent.
Pourtant, s'il y a bien une denrée renouvelable à l'infini, c'est la culture et le loisir. Si je fais découvrir à mon voisin le dernier album des cowboys fringants, ou le transporteur 3, cela ne m'enlève rien à moi (Lire à ce sujet ces deux billets du standblog : L'économie des biens matériels et L'économie des idées)
Et même au contraire : plus on est nombreux à apprécier tel artiste, tel écrivain, tel musicien, plus on a de chances de le voir produire encore plus de choses qui nous plaisent, plus souvent.
Au lieu de ça, et c'est quelque chose que je ne m'explique pas, ou alors est-ce une énième dérive d'une société trop individualiste, on dirait que pas mal de gens se désintéressent de tout ce qui devient populaire. A partir du moment où c'est connu, où ça passe à la télé, alors forcément, c'est que c'est mauvais ou indigne d'intérêt.
J'aime ce qui est populaire. Ce qui est accessible. Ce qui fait vibrer le plus grand nombre. Car c'est là le véritable talent. Et il faut bien différencier ce qui est populaire de ce qui est commercial.
Et inversement, je maudis ces artistes et ces auteurs qui s'adressent plus ou moins consciemment à une minorité sélectionnée, qui rendent opaque la moindre de leur œuvre et se gargarisent de formules pompeuses en jouant sur le style, en oubliant le fond.
Je n'aime pas les élitistes.
Commentaires
Différencier ce qui est populaire de ce qui est commercial relève d'une subjectivité qui prête a des discussions sans fin, non ?
Tiens, c'est bizarre ! Mais il me semble que cela peut aussi s'appliquer au boulot!
J'ai entendu un grand nombre de reproches au sujet d'une réunion où rien n'a filtré. Et tu étais également visé ! (pas par moi). Serais-tu aussi quelque peu élitiste dans le domaine ? Ou penses-tu que tout le monde ne pouvais pas comprendre ?
Pierre, Calcifer ? Qu'en pensez-vous ?
Ta réponse confirme ce que je viens de dire !
Je pense au contraire que cela a à voir. Pas forcément pour le goût et les couleurs mais au moins sur la démarche du partage !
Pourquoi ne laisses-tu pas à chacun le CHOIX de faire sa propre interprétation ?
Encore faut-il que les propos rapportés ne soient pas déformés
Maintenant, il y avait sûrement des choses intéressantes puisqu'on m'en a encore parlé pas plus tard que ce matin.
Salut,
"Les goûts et les couleurs..." 3
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