Les biais cognitifs

Je crois avoir déjà dit ici ma fascination pour le fonctionnement du cerveau. Oh je vous rassure, pas le mien, j'en n'ai pas. Mais en général, quoi.

Je me plais souvent à simplement regarder les gens débattre, sans même participer et c'est souvent riche d'enseignements sur la psychologie de chacun des intervenants.

C'est en lisant cet article péché encore une fois sur le forum de Tric Trac dans un topic où il était question du hasard que je me suis décidé à en faire un article.

Si vous avez la flemme de le lire, que dit-il ? En gros, que nous sommes extrêmement mauvais pour assimiler les fonctionnements chaotiques de l'aléatoire. C'est plus fort que nous : on veut une explication. Ainsi, lorsque nous entendons à la radio la chanson à laquelle on était justement en train de penser, on y voit "un signe".
Si d'aventure trois avions se cassent la gueule la même semaine, c'est la "loi des séries".
Et si des coïncidences troublantes entourent tel ou tel fait d'actualité, on imagine tout de suite les complots les plus invraisemblables.

Mais les pires tours que nous jouent notre cerveau, c'est quand il croit "raisonner" alors qu'il "déraisonne". C'est ce qu'on appelle généralement les biais cognitifs. Il en existe de plusieurs espèces :

Le biais rétrospéctif nous donne l'impression qu'un fait qui s'est déroulé était plus probable qu'un autre scénario. Par exemple, un écolo convaincu ne sera pas étonné si demain, on découvre que les ogm sont directement néfastes pour l'homme. Même si aujourd'hui, rien ne le prouve scientifiquement. Ce biais peut se résumer à la phrase "Je le savais depuis le début"

Le biais de confirmation d'hypothèse est assez proche. Il consiste à interpréter les faits de manière à ce qu'ils correspondent à l'avis qu'on se fait. Par exemple, si le réseau informatique de votre entreprise est chancelant, vous allez considérez que chaque page internet qui s'affiche lentement est le fruit de ce dysfonctionnement, sans même chercher à savoir si le site tiers peut être pour tout ou partie responsable du problème.

L'effet de récence ou de primauté vont influencer notre capacité à mémoriser des informations nombreuses. Par exemple, si je vous donne une longue liste de mots à retenir, il y a de bonnes chances que vous reteniez les tout premiers, les tout derniers, et éventuellement ceux qui vous sonnent "étranges" au milieu de la liste (des intrus). Ainsi, on oublie volontiers les dernières crises financières, même si elles ne sont pas si anciennes que ça : l'éclatement de la bulle internet en 2001, par exemple.

Le biais de représentativité nous incite à stéréotyper les individus, les choses par rapport à notre propre connaissance, plutôt que par rapport aux statistiques. Le racisme me semble un bon exemple de biais de représentativité. Ou bien encore la fameuse phrase "tous pourris".

La dissonnance cognitive nous fait purement et simplement oublier ce qui ne nous arrange pas ! Par exemple : "Cette année la Toussaint tombe un samedi. Les jours fériés tombent toujours pendant le week end..."

J'en passe et des meilleurs, je vous invite à faire le tour du sujet sur Wikipédia, c'est passionnant. Tiens, en disant ça, je vous crée un a priori positif sur cet article. C'est un effet de simple exposition. Ça vous la coupe, hein ? Non ?

Bon, ce genre de trucs ne doit intéresser que moi...