Ah ben si en fait il en est quand même sorti quelques-uns, des bons trucs.

Chose promise, chose due, j'ai passé mes étagères en revue et creusé un peu mes souvenirs des mois passés pour y retrouver des albums qui m'ont marqué, et effectivement il y en a quand même quelques-uns. Comme par exemple, Rudy Spiessert qui raconte dans Les villes d'un jour son enfance en voyage permanent dans le cirque itinérant de ses parents. En séquences de 5 ou 6 pages, c'est toute la troupe qui vient se produire sous vos yeux ébahis, la ménagerie, le dompteur de lions, le trapéziste, Valérie-la-fille-de-l'électricien... Agrémenté d'illustrations pleine page aux couleurs d'antan, à la façon des affiches d'époque, et de photos souvenirs, un bien bel hommage sous forme d'album qui sent bon l'éléphant et le pop-corn à l'entracte. Monsieur Bajram (oui, celui d'Universal War One) qui dirige la collection Quadrants chez Soleil a fait là un fort bon choix.

Partant de là, il est bon de noter que Spiessert a également commis, chez Dargaud, Stéréo Club et Ingmar, deux séries sympatoches, avec son compère Hervé Bourhis au scénario. À la lecture de Stéréo Club, on soupçonnait que Bourhis puisse être un amateur de musique. C'est probablement le cas puisqu'il a sorti à la fin de l'an passé, toujours chez Dargaud, un joli Petit livre rock. En une grosse centaine de pages en noir et blanc, ce pavé rouge au format 45 tours (aux plus jeunes qui ne comprendraient pas de quoi je parle : allez fouiller le grenier de mamie ou celui de vos parents, il y traîne presque à coup sûr un pick-up ou un mange-disques, ça vous changera des mp3) offre une sélection historico-nostalgique, subjective et illustrée, de toute la musique qui s'écoute (ou pas) depuis 1951 jusqu'à aujourd'hui. Si vous êtes en panne de choses à écouter, ça vous donnera certainement des idées.

En fouillant les archives du site, je découvre avec un mélange de surprise et de honte que je n'ai apparemment pas évoqué les Légendes de la garde de David Petersen. Un petit bijou qui vient d'outre-Atlantique et dans lequel les héros portent plutôt bien la moustache. Un royaume sous tension, un traître, un complot, un héros d'antan retiré en ermite : thème connu, simple et efficace (d'aucuns diront : bête et méchant). Mais alors mes aïeux : un dessin somptueux (la petite biographie en fin de bouquin indique que l'auteur étudie la gravure), une mise en scène qui va à l'essentiel et qui ne prend pas le lecteur pour un abruti à qui il faut tout expliquer par le menu, ce qui est déjà peu courant en BD, mais surtout un sentiment de cohérence et de complétude que j'ai rarement ressenti. On dirait que l'auteur a mis au point chez lui un univers parfaitement huilé et qu'il nous en a juste donné un petit extrait. Ce qui fait que malgré la simplicité du scénario, on referme le livre avec comme seule envie de savoir s'il y aura un jour un tome 2. La bonne nouvelle est que sur le site de l'auteur, on peut voir que ce tome 2 existe déjà un peu plus à l'ouest, et qu'un troisième est en préparation. Vivement la traduction !

Si il vous reste de la place pour un petit dessert, je terminerai juste en vous recommandant Martha Jane Cannary, par Matthieu Blanchin et Christian Perrissin. Vie et œuvre de celle qu'on appelait Calamity Jane, du western comme on en voit peu, on s'y croirait. C'est chez Futuropolis, éditeur récemment ressuscité et dont le pourcentage de très bonnes choses dans sa production me semble être, et de loin, le plus élevé de ce que vous pourrez trouver.

J'ai failli oublier : après Shenzen et Pyongyang, Guy Delisle a sorti un pavé de Chroniques Birmanes sur lequel vous pouvez vous jeter sans la moindre hésistation.

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