Fiche de lecture : Ecologie, la grande arnaque

Un livre de Christian Gérondeau que je viens de finir

Il faut savoir sans cesse remettre en question ses convictions les plus profondes, pour ne pas s'enfermer dans de l'idéologisme, du sectarisme, et pour faire progresser sa propre argumentation. C'est dans cette optique que j'ai emprunté il y a quelques semaines le livre de Christian Gérondeau : Ecologie, la grande arnaque.

Je n'ai pas été déçu. Ce bouquin est ce qui se fait de mieux dans la mauvaise foi et la manipulation mentale contre l'écologie. Christian Gérondeau est actuellement président de la Fédération française des automobiles clubs et des usagers de la route, ce qui en dit long sur son objectivité sur le sujet de l'écologie.
Son objectif principal est de défendre les droits des automobilistes à utiliser leur voiture, autant que faire se peut, tellement c'est pratique, pas cher, facile, agréable, indispensable...

Bien évidemment, quand on part de ça, il faut un peu user de mauvaise foi pour arriver à se convaincre de ce qu'on dit. Cela ne fait pas peur au sieur Gérondeau, qui n'hésite pas à utiliser un certain nombre de biais rhétorique que j'ai tenté de recenser ici :

Réduire le champ jusqu'à ce qu'il ne soit plus significatif

Chacun sait que les efforts individuels de chacun, multipliés par le nombre, permet de faire évoluer les choses dans le bon sens. Les petits ruisseaux font les grandes rivières, mais pas pour Christian Gérondeau qui prend un malin plaisir à calculer les impacts infimes de l'action de chacun. Les transports mondiaux sont responsables d'une partie non négligeable des émissions de gaz à effet de serre ? Soit, alors réduisons le champ de vision aux automobilistes français, en enlevant les camions, parce que bien sûr, ça on n'y peut rien, et paf, règle de trois, calcul empirique pour aboutir à la conclusion que même si on faisait des efforts drastiques de ce côté, on gagnerait l'équivalent de quelques minutes des émissions de CO2 mondiales => Négligeable. La discussion est close. Circulez, y a rien à voir.

Trouver pire que nous

Ok, si tout le monde vivait comme un français, il faudrait trois planètes pour subvenir aux besoins de tous. Mais il y a pire : les américains consomment 5 planètes, et les chinois, par leur nombre, vont bientôt nous dépasser. C'est une excellente raison, pour Christian Gérondeau, de ne rien faire de notre côté. Ce serait dommage de faire un effort que d'autres refusent de consentir.

Restreindre le problème écologie à celui du réchauffement et du CO2

Le réchauffement global est sans doute le problème le plus important et le plus urgent en matière d'écologie. C'est loin, malheureusement d'être le seul ! La biodiversité, l'érosion et l'appauvrissement des sols, la déforestation, la pénurie des matières premières... sont autant d'autre thèmes que les écologistes abordent depuis des décennies. L'auteur ne jure que par le réchauffement, seul problème dont il a visiblement conscience, et assassine donc les partis écologistes qu'il juge alarmistes et catastrophistes.

Oublier les "effets de bord" de la voiture

Pour Christian Gérondeau, une voiture ne pollue que si elle roule. Et encore, si peu. L'aménagement routier, la construction des voitures elles-mêmes sont des activités énergivores et polluantes que l'auteur ignore volontiers, alors qu'il en tient compte parfois pour stigmatiser les autres modes de transport comme le rail.
L'emprise foncière des routes et des parkings qui pullulent dans nos villes et nos campagnes a aussi un coût.

Prendre l'instant présent comme référence

La société est ce qu'elle est. Elle ne doit pas changer parce que c'est la meilleure. Cela ne se discute même pas. C'est comme ça. Si l'on doit changer les modes de transports, la production d'électricité, cela ne peut être qu'à habitudes constantes, il ne faut rien modifier dans notre quotidien. A la limite, si on doit se déplacer en vélo, il faut qu'on puisse aussi l'utiliser pour aller en vacances ou faire les courses. Ce n'est pas possible ? Donc le vélo n'a aucun intérêt. CQFD.

Opérer de faux raisonnement logique

A propos des éoliennes, l'auteur est très violent. Puisqu'il n'y a pas de vent tout le temps, les éoliennes ne peuvent fournir de l'électricité tout le temps. Par conséquent, il faut une solution de secours, un plan B, pour les jours où il n'y a pas de vent. Jusqu'ici, nous sommes d'accord. Là où cela n'est plus honnête, c'est de dire que chaque éolienne nécessite la construction de l'équivalent de production de centrale électrique qui pollue, pour pallier aux jours sans vent. Cela suppose que l'on ne part de rien, et que l'on installe un parc d'éoliennes. Or, nous partons d'un existant, et nous cherchons, par l'ajout d'éoliennes, à réduire les émissions de CO2 de cet existant. Sans construire de nouvelles centrales thermiques !
Le nucléaire, que l'auteur défend par contre ardemment, souffre des mêmes défauts : le nucléaire est incapable de répondre aux pics de demande, ce qui nécessite l'utilisation de centrales thermiques, plus réactives, pour y pallier. Il ne le mentionne bizarrement pas.

Abuser des chiffres qui parlent aux gens

Chaque français émet 1 tonne de CO2 par an, contre 15 Milliards de tonnes émises par l'ensemble de l'humanité. Ce qui est une raison suffisante pour ne rien faire ?
De la même façon, quand je vote, je n'influence le résultat que d'une voix sur plusieurs millions. Voter ne sert à rien.
Mon propre travail représente une fraction infime du PIB mondial. Travailler est inutile.

Oublier des catégories de personnes dans les statistiques

Quand Christian Gérondeau parle des trains, et plus particulièrement des TER, qu'il exècre au-delà de l'entendement, il les voit toujours vides. Il faut dire qu'il donne des statistiques de fréquentations des plus de 25 ans seulement, oubliant volontairement les déplacements des étudiants, et des jeunes travailleurs qui comptent pour du beurre, c'est bien connu.
Du coup, une fois les kilomètres parcourus rapportés au coût pour la collectivité, c'est hors de prix.

Plus généralement, l'auteur est un paranoïaque du complot écolo-cheminot-CGT. Ces trois groupes de pression contrôlent le monde, et influencent jusqu'aux politiciens les plus intelligents. Heureusement, lui ne s'y est pas laissé prendre et se présente en défenseur de la Vérité, courageux, qui ose dire les choses telles qu'elles sont. Ce serait même drôle si ce n'était pas si idiot. Le gars est invité sur un paquet de plateaux télé pour défendre son point de vue pro-automobiliste et anti-écolo.
Il a quand même l'intelligence de ne pas contester le réchauffement climatique lui-même. Il faut saluer, parce que c'est une forme d'intelligence que Claude Allègre n'a pas. Il partage par contre avec lu l'idée que le progrès technique va nous sauver. Et qu'il faut donc se dépêcher de couper les vivres des transports ferrés, des écologistes de tout poil, des transports en communs, pour mettre tout dans le développement des bagnoles, du nucléaire, de tout ce qui pue et peut nous péter à la gueule, pourvu que l'on ne change rien à nos sacro-saintes habitudes.

Commentaires

1. Le dimanche, 17 février 2008, 16:14 par Arnaud

Il semblerait effectivement que ce monsieur est un vrai défenseur de la nature !!! ;)

J'étais à un colloque il y a deux semaines où on a parlé des efforts de toutes les puissances de la planète en matière d'émission de gaz à effet de serre.
Il y avait à ce colloque, le major (le maire) de la ville de Pittsburgh qui présentait ses actions en cours.
Pittsburgh est une petite ville de plus de 300000 habitants et de près de 2,5 millions pour son agglo. Et c'est fou tout ce qu'elle fait pour l'environnement ; bien loin des déclarations de l'Etat Américain. C'est peut être parce que son major n'a que 27 ans !!!
En tout cas, dans tous les pays, dans tous les domaines, beaucoup d'efforts sont faits pour améliorer le quotidien et surtout protéger la planète.

Il ne faut peut être donc pas seulement regarder et écouter ce que disent les grandes puissances. c'est souvent l'arbre qui cache la forêt et pour une fois, une forêt de bonnes actions.

On s'en sortira effectivement qu'en faisant chacun des efforts. Il ne faut pas attendre que le pouvoir central nous les impose puisque l'on peut voir qu'ils sont souvent très en retard sur les initiatives individuelles.

Alos à vos bonnes actions et laisser Christian Gérondeau utiliser sa voiture.

2. Le dimanche, 17 février 2008, 17:25 par F.MYKIETA

Bonjour,
En fait, bizarrement, je serais presque d'accord avec lui, ce monsieur Gérondeau.
L'inventaire de ses non-sens me fait brusquement prendre conscience (non, non, en fait c'était déjà là, bien en moi) que finalement, ne rien faire n'est pas une mauvaise solution... pour la planète.
Considérant que nous ne sommes qu'un épiphénomène sur cette Terre, nous n'existions pas il y a 500.000 ans, nous n'existerons sans doute plus, au train où vont les choses, dans quelques milliers (centaines) d'années.

L'analogie que j'emploie parfois pour comparer notre problématique est la suivante:
Nous sommes dans un véhicule (ça, c'est pour être d'accord avec ce monsieur Gérodeau) qui ne pollue –presque- pas (ça c'est pour faire plaisir à Mérome) et qui roule à 300km, sur une route bien plate, bien lisse, bien dégagée.
Nous voyons le mur, là bas, tout au bout de la route.
Notre capacité de freinage pour ne pas heurter ce mur étant dépassée depuis quelques dizaines de mètres déjà, nous savons pertinemment que nous ne pouvons plus nous arrêter à temps pour éviter le choc, même si nous nous mettions à freiner de toute nos forces, maintenant.
Mais pour arrêter un bolide de mettons… 1500kg à 300km/h, il faut quand même 300 ou 400m, non ?
Et il ne nous reste que 250m.
Alors, que faisons-nous?
Et bien, on garde le pied "plein dedans" sur l'accélérateur et on regarde le beau paysage en pensant à l'achat que nous avons fait, de cette belle voiture qui roule si vite et si bien, si confortable.
Il sera toujours temps, pour les ingénieurs automobiles, d'équiper notre voiture (en roulant, c'est sur, cela sera difficile, mais faisons confiance à nos ingénieux ingénieurs) de freins tellement puissants que nous parviendrons tout de même à nous arrêter avant le crash.
Mais, 250m, à 300km/h, il faut que ces ingénieux ingénieurs ne prennent pas trop de temps pour agir… 250m à 300km/h, ça ne fait que … 3 secondes…
Cdt,

3. Le dimanche, 17 février 2008, 18:56 par Etheriel

Elle est sympa ton image, mais tu oublies que tu n'es pas le seul à piloter cette voiture. Tu es un des seuls à avoir le pied sur le frein, et un des rares à payer des ingénieurs qui bossent pour inventer des freins plus puissants. A coté de toi, y'a aussi dix chinois (entre autre...) qui appuient comme des malades sur l'accélérateur de leur nouvelle voiture, avec des ingénieurs qui cherchent à optimiser la puissance du moteur pour aller encore plus vite :)

4. Le dimanche, 17 février 2008, 19:16 par F.MYKIETA

Ouais,
Et ben, c'est pour ça que je suis d'accord avec christian Gérondeau.
Tout ça, c'est de la faute des écologistes.
Comme disait Marc Jolivet il y a quelques années:
Les écologistes, ils disent toujours: "Vous allez voir ce qui va arriver! Vous allez voir ce qui va arriver!"
Et bien, à force de le dire, ça va arriver!
;)

5. Le lundi, 18 février 2008, 09:28 par Arnaud

Etheriel, tu ne travaillerais pas par le plus grand des hasard chez un constructeur automobile ? Ce n'est pas incompatible avec écologie. Mon père a travaillé 40 ans chez ce même constructeur, en plus il est "vieux" et pourtant, il a pris conscience du mur.

F.MYKIETA, même si on se crashe, ne vaut-il pas mieux le faire un 50 km/h quand 300 km/h ? IL y aura certe des dégats mais normalement mon important. Il parait qu'en deça de 50 km/h le cerveau humain résiste bien ;)

6. Le lundi, 18 février 2008, 13:18 par F.MYKIETA

Bonjour Arnaud,
Si je te suis bien, nous sommes en train de prendre les paris sur les fonctions vitales du pilote qui seront préservées?
Un cerveau sans les bras et les jambes, c'est dur à conserver.
En fait, le fond du problème est et restera de savoir combien d'entre nous serons préservés.

Le problème de l'énergie que nous rencontrons (le reste ne sont que conséquences) vient, selon moi, du fait que nous ayons disposé, depuis 100 ou 150 ans, d'une source quasiment intarissable (jusqu'ici, bien sûr).
Si nous partons du principe que l'énergie à consommer pour un être humain est globalement une donnée constante (faisons abstraction de comportements extrêmes), plus nombreux nous sommes et plus nous consommons.
L'équation serait donc:
EA=[NbHxENi].
EA = Energie Annuelle
NbH = Nombre d'humains
Ei = Energie Nécessaire individuelle

Si EA est infini, NbH tend aussi vers l'infini, que ENi soit plus ou moins grand.
Si EA est fini, NbH sera sera d'autant plus grand que ENi sera petit.
Si EA tend vers 0, NbH tend vers 0, que ENi soit plus ou moins petit.

L'ère de l'énergie fossile arrivant à sa fin, nous ne pourrons -probablement- plus avoir une autre énergie aussi « énergétique », accessible, pratique, maniable, …
L'alternative est maintenant la suivante:
1 - Nous essayons de réduire NbH volontairement pour continuer d'exister et assurer ainsi une situation durable pour les siècles à venir et il est vrai que moins ENi est grand et mieux c'est sur la durée.
2 - Nous maintenons notre niveau de consommation (ou nous essayons de le réduire un peu) et de fait, par disparition progressive de EA, nous réduirons NbH.

La première solution a le mérite d'engager une action volontaire et réfléchie.
La seconde solution sera une solution tout aussi radicale (peut-être même plus radicale), mais beaucoup moins volontaire...
Dans les 2 cas, c'est NbH qui sera révisé à la baisse, et ce, quoi qu'il arrive.

Croire que nous arriverons à nourrir 10 Milliards d'individus avec une diminution obligatoire de la mécanisation agricole et une réduction drastique des moyens logistiques relève de l'utopie.
Comment ferons-nous, lorsque sans carburant, il nous faudra nourrir des mégapoles de plus de 10, 15 ou 20 millions d'individus?

Ah, j'oubliais : Nous avons des gens qui cherchent.
Mais comme disais un de nos Présidents du passé : « Des chercheurs qui cherchent, ont en trouve, des chercheurs qui trouvent, on en cherche !».

Cdt,

7. Le lundi, 18 février 2008, 13:47 par Loïc F

Une bonne analyse de ce livre. Il faudrait cependant, pour être tout à fait objectif, que je le lise moi-même. Mais bon..., je ne vois pas comment ce Christian Géraudeau peut lui l'être quand on voit le poste qu'il occupe.

En ce qui concerne l'image de F.MYKIETA.
Est ce que, ramené à l'echelle humaine, le fait de ralentir avec ce "bolide" ne permettrait il pas tout simplement à l'humanité de vivre plus et mieux?
"Il faut bien mourir de quelques chose", c'est souvent ce que repètent(entre autres)les fumeurs.
Mais si cette triste fin (parcequ'il faut avouer que se crasher dans un mur, ce n'est pas un fin heureuse pour les être vivant sur terre - du sang, c'est ça que nous laisserions de notre passage?) arrivait dans le plus de temps possible?

Je continue à freiner, et avec les deux pieds!

8. Le lundi, 18 février 2008, 14:36 par Merome
Et bien moi, je ne freine pas, je tourne ! Ce n'est pas tant la vitesse qui pose problème que la direction que l'on prend. Et varier d'un petit degré, quand le mur est encore à 250m, ça nous donne une chance de passer à côté, ou de le prendre moins de face. Si en plus on ralentit, tant mieux !%%% La population devrait se stabiliser autour de 9 milliards, selon les prévisions. Jusqu'ici, les démographes se sont toujours trompés à la hausse, ils ont surévalué l'augmentation de population. Si l'on part sur cette hypothèse de 9 milliards, nous savons que la Terre pourra tous nous nourrir (C'est le CCFD qui le dit, je crois). La grosse erreur, c'est de croire que seule l'agriculture intensive peut parvenir à ce résultat. Au contraire, celle-ci appauvrit les sols au point que la culture bio est plus rentable à terme.%%%
9. Le lundi, 18 février 2008, 17:35 par miniTAX

"Le nucléaire, que l'auteur défend par contre ardemment, souffre des mêmes défauts : le nucléaire est incapable de répondre aux pics de demande, ce qui nécessite l'utilisation de centrales thermiques, plus réactives, pour y pallier. "
-----------------------

@Merome,
Une centrale nucléaire à eau pressurisée, par construction, peut parfaitement répondre aux pics de demande et ce de manière automatique et à température constante. L'EPR par exemple est conçu pour varier instantanément sa puissance entre 20% et 100% pour répondre à un appel de courant sans aucune intervention de l'opérateur. C'est même un de ses arguments de vente.

Tu devrais te renseigner sur le principe de fonctionnement des centrales à eau pressurisées au lieu de répéter une contrevérité.

10. Le lundi, 18 février 2008, 17:48 par Merome
miniTax : je sais bien ce que tu penses de Wikipédia, mais il faudrait que tu ailles corriger l'article "Production d'électricité" qui dit ceci :"Par exemple, une centrale nucléaire produit de très grandes quantités d'électricité (de 900 à 1450 MW en comparaison avec un barrage hydro-électrique, mais il faut plusieurs jours pour démarrer une centrale nucléaire à l'arrêt, alors qu'il ne faut que quelques heures pour un barrage hydro-électrique, encore moins pour une centrale thermique."
Je ne suis clairement pas compétent en nucléaire civil, donc je ne vais pas essayer de démontrer que tu as tort. Mais si tu avais une source, il serait plus facile pour nous, béotiens, de se faire une vraie idée sur la question, puisqu'il est généralement admis que le nucléaire ne permet pas de répondre aux pics...
11. Le lundi, 18 février 2008, 23:42 par miniTAX

@10 Merome, qu'une centrale nucléaire soit lente à démarrer n'a rien à voir avec sa capacité à faire du suivi de charge instantanée. Les centrales nucléaire à eau pressurisée sont PAR CONSTRUCTION capables de faire du suivi de charge (load following) de manière entièrement automatique et ce avec une très large plage d'excursion de puissance : plus l'eau se refroidit à cause d'un appel de puissance de la turbine, plus elle devient dense et donc meilleure devient la modération de neutrons lents et donc plus le coeur fournit de la puissance. Donc le système est capable dans son principe même de varier instantanément sa puissance, et ce à température de fonctionnement constante. Si ce n'est ça du suivi de charge, je ne sais pas ce qu'il faut. Ce n'est pas parce que les anti-nucléaires, qui souvent ne connaissent strictement rien du sujet, répètent mille fois le contraire que ça en devient pour autant vrai.

Pour ce qu'il y est de la doc, tout est sur les sites du CEA ou d'Areva. On lit par exemple dans la brochure de présentation de l'EPR, page 56
www.areva-np.com/common/l...

"The EPR has the capacity to be permanently operated at any power level between 20 and 100% of its nominal power in a fully automatic way, with the primary and secondary frequency controls in operation.
The EPR capability regarding maneuverability is a particularly well adapted response to scheduled and unscheduled power grid demands for load variations, managing of grid perturbations or mitigation of grid failures."

12. Le mardi, 19 février 2008, 03:31 par cultive ton jardin

Ce qu'il y a de bien avec le nucléaire, c'est qu'on sait pas combien on va payer, ni quand, ça nous permet de continuer à siffloter gaiement, diable, on aura pas d'autre Tchernobyl avant longtemps, si ça se trouve. Et d'ici là...

Emportez aujourd'hui, payez à la Saint Glinglin, comme ils disent chez Carouf. Ou mieux, débrouillez-vous pour que ce soient les autres qui paient.

Variante temporelle de NIMBY.

13. Le mardi, 19 février 2008, 03:39 par cultive ton jardin

Pour ce qui est des pays dits émergents, bien sûr qu'ils galopent vers notre propre "niveau" de vie (ce mot niveau est une sacrée trouvaille pour nous faire oublier la qualité de nos vies).

Quelques voix divergentes se font pourtant entendre, des transports en commun se mettent en place, les énergies renouvelables apparaissent. Gouttes d'eau de bon sens dans un océan de pollution? Je préfère l'image de la graine, toute petite, mais qui sait son avenir?

Hélas, c'est comme pour le mur, freiner, tourner, mais sera-t-il temps?

14. Le mardi, 19 février 2008, 12:18 par Merome
@ miniTax : Hmm... Combien d'EPR sont en activité aujourd'hui ? Et donc, ta démonstration est-elle valable aujourd'hui, avec les centrales nucléaires qu'on a en fonctionnement ?
15. Le vendredi, 22 février 2008, 23:44 par Kuri Koer

Le fait que les centrales nucléaires ne peuvent pas réguler le réseau ne vient pas de la technologie associée au réacteur nucléaire pour produire la chaleur mais vient du générateur électrique utilisé pour produire l'électricité à partir de chaleur. Les générateurs à vapeur ne sont pas capable de faire varier leur puissance rapidement, le passage cité par minitax veut simplement dire que l'EPR est capable de réduire sa production de chaleur il est donc un peu moins mauvais de ce coté là qu'un réacteur classique. Cependant même s'il le faisait instantanément, le générateur électrique ne pourrait pas suivre assez vite. Celà le rend incapable de s'occuper de la régulation électrique, mais celà le rend beaucoup moins toxique qu'un réacteur nucléaire classique dans le cas d'une perturbation du réseau. C'est que veux dire le passage cité par miniTAX.

De plus pour les pics de consommation prévisibles (comme le pic du déjeuner ou celui de la soirée), il serait totalement dispendieux d'utiliser une telle centrale, pour prendre des valeurs simples celà reviendrait à l'utiliser à 50% la plupart du temps puis à l'utiliser à 100% quelques heures... La durée de vie d'une centrale nucléaire étant comptée en terme d'année de vie et non en terme d'utilisation, une centrale nucléaire qui tourne à 50% va produire moitié moins d'énergie pendant sa durée de vie ce qui fera exploser les prix de l'électricité.

16. Le jeudi, 9 octobre 2008, 22:10 par al

Je vous invite a regarder les bilans du RTE pour essayer dy voir plus clair dans toute ces information discordantes ...

17. Le dimanche, 2 novembre 2008, 14:21 par fabienn

Bonjour
Les plus éminents comités scientifiques de la planète, tels que la FAO, l'OMS ou le GIEC (groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat) désignent l'élevage intensif et la production de viande comme principales causes du réchauffement climatique.
Personne n'en parle. Personne ne dit qu'il faut reduire la consommation de viande.
L'elevage pollue plus que tous les transports.
Mais silence radio...

18. Le samedi, 25 avril 2009, 17:54 par artilleur

EFFET DE SERRE - GAZ CARBONIQUE et OXYDE D'AZOTE.


Du mouvement perpétuel, au"bogue" de l'année, 2000, en passant par la pompe à chaleur, on est arrivé à l'effet de serre. « Des Scientifiques ont dit » c'est la locution préférée de nos informateurs pour propager les pires bêtises.
Les lois de la physique sont souvent difficiles à comprendre.
L'équation caractéristique des gaz les imagine parfaits.
Les lois de Dalton sont souvent mal assimilées.
Quand à la thermodynamique, elle est si mal perçue qu'au 21éme siècle on peut construire une merveilleuse chaudière atomique, mais ce n'est que pour faire marcher les machines de Denis Papin(1690) ou, mieux, de FULTON. Nos automobiles continueront encore longtemps à utiliser les inventions du 19éme siècle sous le nom de cycle de Beau de Rochas (1862), popularisé par le moteur à quatre temps. L'électronique, en l'améliorant, ne sera jamais qu'un cautère sur une jambe de bois.

Les Scientifiques de bureau ont encore beaucoup d'avenir dans leurs prévisions qui ne sont étayées ni par des mesures, ni par des statistiques, ni par des expérimentations sérieuses. Leur invention d'effet de serre, provoqué par l'accumulation du DIOXYDE de carbone (avouez que cela a plus d'allure que le gaz carbonique) dans l'atmosphère, les ferait recaler au Certificat d'Etudes Primaires s'il existait encore.
Sans aller jusqu'à un tel niveau de culture scientifique, limitons au cours moyen des années 1957 et suivantes, notre bibliographie.
Qu'ils essaient d'extraire le gaz carbonique accumulé au fond d'une cave de fermentation. Ils constateront que pour le soulever il faut complètement le pomper.
Qu'ils essaient, en soufflant dessus, de le maintenir en suspension dans l'air. Ils verront qu'il est si lourd qu'il retombe en se dissolvant dans la moindre goutte de pluie et dans bien d'autres choses encore.
A la pression atmosphérique un litre d'eau dissout un litre de gaz carbonique.
A « n » fois cette pression un litre d'eau va dissoudre « n » litres de gaz carbonique.
Imaginez ce que peut en absorber l'océan dans ses profondeurs.
Ce qu'en produisent les industries humaines est ridicule devant les volumes émis par les respirations, les fermentations, les éruptions volcaniques, les calcinations des carbonates de toutes sortes qui constituent une bonne partie de notre planète. Enfin, la consommation du gaz carbonique par les végétaux n'a jamais été mesurée, ni même estimée. Pourtant, c'est la seule source de carbone dont disposent les végétaux pour fabriquer de la cellulose. Vous imaginez tout ce qu'il en faut pour construire un tronc d'arbre.
Avant d'en faire le « vitrage » de notre atmosphère, il serait bon d'en mesurer sérieusement la réelle concentration en fonction de l'altitude.
Il en va de même pour ces fameux oxydes d'azote, du « trou » dans la couche d'ozone et de toutes ces billevesées qui ne reposent sur rien. En effet, nos statistiques sur ces questions manquent manifestement d'ancienneté.
Que dire de cette histoire de niveau des océans qui serait en augmentation ? Est-ce l'eau qui monte ou la terre qui descend ?
Nos misérables existences ont été, de tout temps, victimes de ces conformismes majoritaires, contre lesquels il faut lutter mieux que des moutons de Panurge.

Pour ceux qui doutent encore.

L'azote et l'oxygène sont intimement mélangés pour former l'atmosphère que nous respirons. Leurs densités différentes devraient les dissocier ? Pourquoi n'en serait-il pas de même entre le gaz carbonique et l'air ?

Constats qui ne sont pas des explications.

L'eau et l'huile ne se mélangent pas, l'huile moins dense surnage.
L'eau et l'alcool se mélangent en toutes proportions, malgré des densités différentes.
Pourquoi ? Si l'on ne veut pas être noyés dans un cours de physique, il faudra nous contenter d'une réponse d'adjudant :

« C'est comme cela parce que ce n'est pas autrement.»

Le gaz carbonique n'a aucune affinité avec l'air qui nous entoure. Au maximum, l'air peut en dissoudre trois volumes pour dix milles (3/10000). Au delà de cette concentration, il s'en sépare et « tombe » au fond où tout concourt pour qu'il soit absorbé par l'eau, mais aussi par d'autres minéraux et végétaux.
Il en va de même du fameux oxyde d'azote que nos automobiles sont accusées de produire à l'excès. Or, le véritable producteur d'oxyde nitreux, c'est l'électricité sous tension élevée. Bien sûr, on en trouve un peu aux électrodes des bougies d'allumage des moteurs à explosion.
Les aigrettes bleues qui s'échappent des isolateurs des lignes à haute tension en produisent un peu plus. Par temps humide, on en sent l'odeur, qui accompagne le grésillement sonore caractéristique. Il s'y mélange un peu d'ozone qui accentue l'odeur.
Tout cela ne produit pas grand-chose si on le compare à la puissance énorme de l'éclair en temps d'orage, capable d'en synthétiser des milliers de tonnes.
Ce gaz nitreux est une bénédiction pour la nature et pour l'homme. Sans lui, il n'y aurait pas de végétation.
On peut faire, les mêmes constatations avec le gaz sulfureux.
Gaz carbonique, gaz nitreux et gaz sulfureux, solubles dans l'eau, ne restent pas dans l'atmosphère. Heureusement, s'il n'en était pas ainsi la vie, ne serait pas possible sur terre : nous serions tout asphyxiés. Depuis le temps que l'on consomme l'oxygène de l'air pour faire des oxydations, sa teneur devrait diminuer si l'on poursuit le raisonnement de nos fameux « Scientifiques médiatiques ». On ne l'a jamais constaté et on respire encore.
Ces trois dioxydes se combinent à l'eau pour donner les acides, carboniques, nitreux et sulfureux qu'on ne peut pas isoler. Ce sont leurs solutions qui ont des caractéristiques acides.
Contrairement aux autres solutions, ces dioxydes voient leur concentration dans l'eau diminuer quand la température s'élève. Finalement, ils ont tous tendance à être absorbés par le sol.

Comment pourraient-ils provoquer un effet de serre ? Qui provoque réellement l'effet de serre ? comment le constate-t-on ?

C'est l'eau dans l'atmosphère qui est à l'origine des nuages. Les propriétés de diffusion des rayonnements par les nuages sont connues du bon sens populaire. Un ciel clair provoque le refroidissement nocturne de la terre. Un ciel nuageux, au contraire, protège des excès du soleil et de la déperdition des calories accumulées par la terre et les eaux.
Si l'on compare les masses d'eau nuageuse, avec les quelques gaz transparents, qui se diluent en quantités ridiculement petites dans l'atmosphère, on voit bien que tous ces gaz, soi-disant à « effet de serre », ne peuvent avoir aucune influence sur le climat de la planète.

Les gaz à effet de serre : canular ? Ou imbécillité ?

Il serait tellement plus satisfaisant que ce soit un canular. Comment analyser les causes réelles de l'imbécillité ?
Un essai de réponse est apporté par un chiffre.
Lorsque nous avons demandé à ces fameux « Scientifiques », correspondants attitrés de nos « Reporters », à combien ils chiffraient le réchauffement de la planète, depuis les années 1900, ils ont répondu :

« La planète a connu, au vingtième siècle, un réchauffement d'un demi degré centigrade »

Mépriser le calcul d'erreur à un tel niveau, est franchement scandaleux.
Comment mesurer des températures avec une telle précision ?
Les conditions de prise de température et les performances des matériels, tant au début du vingtième siècle que maintenant, permettent-elles d'être aussi affirmatif, pour prétendre que le chiffre donné est significatif.
Aucune élucubration statistique ne peut étayer une telle sottise.

Même le suffrage universel ne nous permet pas de nous protéger des « maries Chantal» scientifiques, qui ne sont pas moins dangereuses que leurs soeurs en Politique et en Littérature.

KYOTO ou la mondialisation de la bêtise.

Les activités industrielles humaines, en y ajoutant les autres occupations des sols, couvrent moins de dix pour cent de la surface terrestre. L'exploitation n'en perce l'écorce que sur une moyenne de quelques centaines de mètres. Les fourmis humaines sont bien prétentieuses quand elles prétendent modifier les climats, par leurs activités minuscules.
Accuser les Etats-Unis d'Amérique de tous les maux, c'est oublier leur territoire gigantesque.
Ramenée au kilomètre carré, leur activité industrielle et humaine est bien inférieure à celle de l'Europe.
On envisage pourtant, sans inquiétude, que la population du globe atteindra rapidement les dix milliards d'individus. Comme toutes les formes de vie, celle de l'homme disparaîtra noyée dans son caca. Dans la fosse morte universelle, quand les hommes verront le niveau des sanies atteindre leur lèvre inférieure, chaque nouvel arrivant provoquera la supplication unanime : « Surtout, pas de vagues ». Les plus grands seraient donc les derniers à disparaître ?
Cela ne sera pas la conséquence des émissions de gaz carbonique qui s'élimine automatiquement. La vraie source de nuisance et d'autodestruction tient dans une seule phrase de la genèse :

Croissez et multipliez

Il faut bien que les choses s'arrêtent un jour.

Le réchauffement climatique :

« Sans effet de serre, comment faire pour expliquer le réchauffement climatique ? »

J'ai déjà dit combien nos statistiques et la précision de nos mesures, dans le temps, étaient insuffisantes pour prouver que le climat se réchauffait. Nos pauvres mémoires sont si courtes qu'elles ont oublié les mois de juin torrides pendant lesquels on « faisait les foins ». Elles ont aussi oublié les étés « pourris », froids et humides avec les récoltes qui pourrissaient sur pied, les épouvantables sécheresses qui décimaient les troupeaux. Pensez donc qu'en 1947 et en 1959 les vignes du Nord ont produit et conduit à maturité des raisins bien sucrés. A Melun le bananier du jardin public a produit un splendide régime de bananes parfaitement comestibles.
Ces années-là, les vins étaient méconnaissables. Ils étaient si généreux que cela cachait leurs terroirs. Les vins blancs avaient tous le goût de Xérès espagnol et, en Champagne, ils étaient inaptes à la seconde fermentation appelée prisez de mousse. Il fallait les couper (on dit assembler cela fait plus noble) avec des « piquettes » des années antérieures.
Les vents étaient alors autant de Sud-Ouest que de Nord-Ouest, les tempêtes aussi. On ne parlait pas encore de réchauffement climatique.

« Mais, cher Monsieur, sans épiloguer sur les mesures thermométriques que vous contestez, la régression des glaciers, la fusion des glaces polaires sont bien en rapport avec une évolution du climat qui ne trouve d'explication que dans l'effet de serre, universellement reconnu. »

Les glaces qui fondent sont une réalité. Alors ! Qui les réchauffe ?

Le sens des proportions :

Il faut remettre les grandeurs à leurs places qui sont toutes relatives. Le monde vivant occupe une « pellicule » du globe terrestre bien mince : à peine un pour mille du rayon de le terre. En volume, cela ne représente que trois pour mille de notre globe. Ramenez cela à un beau pamplemousse de cent millimètres de rayon, cela représente péniblement un dixième de millimètre, soit la peau d'une pomme de terre nouvelle.
L'astronomie ne signale pas des mouvements du soleil, ni des émissions calorifiques inhabituels. Par contre, les tsunamis, éruptions volcaniques et tremblements de terre se sont distingués ces dernières années. Quand on pense aux sources chaudes d'Islande et d'ailleurs et qu'on observe que les glaciers et les banquises fondent surtout par la base, on peut se demander si ce n'est pas la croûte terrestre qui laisse transpirer un peu plus du feu central si mal connu.
Une campagne de mesures de la température des sols, tant sur la terre qu'au fond des océans, permettrait d'émettre des hypothèses moins philosophiques que l'effet de serre. Cela prendra du temps et, dans l'attente, on entendra encore de belles âneries.
Enfin, l'histoire est là qui nous apprend que les vikings appelaient VINE LAND ce que nous appelons encore GROELAND, malgré les glaces et les névés qui recouvrent ce territoire.

On peut regretter que nos formations intellectuelles nous spécialisent trop en nous enlevant la capacité généraliste de raisonnement scientifique et technique. Les sociétés et académies savantes ont bien failli à leur mission.





Dinard le 17 Février 2001 –
François TATARD – 18 rue de l'isle célée

19. Le mardi, 30 juin 2009, 19:31 par yes

Je suis surpris finalement qu'on ose pas aborder une facette non négligeable du problème, qui est la démographie galopante. Cette question était abordée sans tabou dans les années 70 et 80. Aujourd'hui, on fait semblant de ne pas comprendre ..

20. Le jeudi, 2 juillet 2009, 07:10 par Nath

@artilleur : ta belle démonstration n'est-elle pas un cautionnement au "ne changez rien, continuez à polluer, ce ne sont pas les petits ruisseaux qui font les grandes rivières" ?
Les scientifiques agitent peut-être les mauvais chiffons rouges mais l'homme n'en exploite pas moins les ressources terrestres dans des proportions qui ne sont pas tenables à long terme (bien que les avis divergent sur l'horizon de ce "long terme")

@merome : le commentaire d'artilleur ne t'a pas inspiré ?

21. Le jeudi, 2 juillet 2009, 08:24 par Merome
Nath : Un copier-coller venu d'on ne sait où, non, ça m'inspire pas. Si le gars était venu pour discuter, pourquoi pas, mais là... Je l'ai laissé par soucis de transparence :)

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