Pour vous réconcilier avec les jeux de cartes

Comme je le disais dans mon article précédent sur les jeux de société, j'avais classé un peu rapidement les jeux de cartes dans la catégorie "A fuir". En m'offrant Citadelles il y a quelques mois, sans le savoir, Bob, qui plusieurs siècles en arrière écrivait encore de temps en temps sur ce blog, sans le savoir, disais-je, il me réconciliait avec les jeux de cartes.
Peut-être devrais-je dire plutôt les jeux "avec des cartes". Car il ne s'agit pas ici d'un bête jeu avec des trèfles et des piques, mais bel et bien un jeu ou les cartes sont le matériel principal dans la boîte.


Photo : Tric Trac

Citadelles est un jeu de Bruno Faidutti, un nom qui ne dira rien à ceux qui ne suivent pas de près le monde du jeu, mais beaucoup aux autres. C'est une référence.
Le but du jeu est de construire un maximum de quartiers dans sa cité, chaque quartier rapportant un certain nombre de points. Le joueur ayant le plus de points à la fin est déclaré gagnant. Simple et efficace.


Photo : Tric Trac

Moins simple est la mécanique du jeu, surtout quand on l'explique à des néophytes. Formatés que nous sommes pour jouer chacun à notre tour bêtement, on s'attend à jouer traditionnellement après notre voisin de droite, et avant notre voisin de gauche, dans un ordre religieux et immuable.
Il n'en est rien dans ce jeu où ce sont les personnages choisis par les joueurs au début de chaque tour qui vont définir l'ordre. Les personnages sont (généralement, car il y a de nombreuses variantes) au nombre de huit, numérotés de 1 à 8, que l'on choisira au début de la partie parmi 16 ou plus (dans la seconde édition du jeu).
L'assassin, le voleur, le magicien, le roi, l'abbé, le marchand, ... ont chacun une particularité, un "pouvoir" qu'ils pourront utiliser lors de leur tour de jeu.


Photos : http://jeuxstrategie.free.fr

L'assassin par exemple, peut choisir une victime qui ne jouera pas ce tour-ci. Seulement, comme il est le premier à jouer, il ne sait pas sur qui va tomber ce malheur. Il choisit un personnage et non un joueur. Le voleur, de la même façon, volera l'argent d'un personnage. Le roi aura le privilège de choisir son personnage le premier au tour suivant et les quartiers affublés d'un pastille jaune lui rapporteront une pièce d'or. L'abbé reçoit une pièce d'or du joueur le plus riche...

Lorsque le huitième personnage a joué, le tour est terminé, les cartes personnages sont regroupés et le roi du tour précédent peut choisir en premier son personnage pour le tour suivant.

Un tour de jeu se déroule comme suit dans l'ordre que l'on souhaite (celui qui arrange le joueur) :
- On pioche 2 pièces ou une carte quartier de la pioche (parmi deux)
- On construit un quartier
- On exploite le pouvoir de son joueur.

Pour construire un quartier, il faut avoir la carte quartier en main et l'argent nécessaire à sa construction. Il est alors posé devant soi. Si l'on réunit 5 couleurs de pastille différentes dans sa cité, on obtient un bonus au décompte final.


Photos : http://jeuxstrategie.free.fr

Le premier joueur qui pose son huitième quartier aura lui aussi un bonus dans le décompte final, et il donne le signal de la fin prochaine du jeu : à la fin du tour, les dés seront jetés (enfin, c'est une expression, parce que là, c'est un jeu de cartes, j'ai dit).

La stratégie du jeu réside dans le bon choix du personnage en fonction de sa situation, et dans l'emmerdement des adversaires qui se développent trop vite. De deux à huit, voire neuf joueurs peuvent s'affronter, avec un système assez bien pensé de personnages écartés par chacun des joueurs (lorsque les 8 personnages ne peuvent pas être distribués équitablement ou que l'on joue à deux) qui ajoute un soupçon de stratégie dans le bazar.

Pour votre première partie, je ne saurais trop vous conseiller de jouer contre quelqu'un qui connaît le jeu. Je ne suis pas sûr qu'on puisse s'en sortir en lisant les règles du premier coup !
Difficile de jouer avec des enfants de moins de dix ans, par conséquent.

Commentaires

1. Le jeudi, 20 décembre 2007, 21:23 par Bob

Bob écrit dans le blog quand il veut d'abord :p (De fait j'ai une paire de trucs en tête qu'il faut que je prenne le temps de rédiger).

2. Le vendredi, 21 décembre 2007, 15:32 par Steh

De toute facon, à ce jeu la, Mr Jack, c'est toujours l'abbé. ;)

3. Le vendredi, 21 décembre 2007, 22:17 par Bob

On peut ajouter que pour la première partie, certains personnages "agressifs" comme le voleur ou l'assassin peuvent s'avérer frustrants pour ceux qui en sont victimes, surtout si ça leur arrive plusieurs fois dans la partie et qu'ils se retrouvent à ramer pour rattraper les autres. Le jeu ne m'avait pas spécialement enthousiasmé à cause de ça lors de ma première partie.

Il peut donc être préférable de réserver ces personnages aux joueurs expérimentés et de les remplacer, pour les premières parties, par leurs alter ego de la "deuxième série de huit" apportée par la seconde édition. Ça rend le jeu plus "gentil" et plus équilibré, ce qui n'est pas négligeable si vous voulez que vos camarades de jeu aient envie de remettre le couvert.

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