Idée reçue : l'écologie coûte cher.

Un sujet maintes fois abordé dans d'autres articles, mais on change l'angle d'approche, et hop, ça fait un article tout neuf !

J'entends régulièrement autour de moi un argumentaire de ce type : "moi, je voudrais bien être plus écolo, mais ça coute cher". Et de citer des tas d'exemples : les panneaux solaires hors de prix, le bio plus cher que le reste, le discount moins cher que l'éthique, l'équitable inaccessible, la chaussette chinoise...

C'est, à mon avis, faire fausse route, et je vais m'en expliquer. Vous avez sans doute déjà entendu ou lu cette phrase, ou une de ses dérivées : l'énergie la moins chère et qui ne pollue pas, c'est celle que l'on n'a pas besoin de produire.
Et bien, cette phrase est, à mon sens toujours, la base de l'écologie individuelle.

Vous vous sentez concerné par le problème du réchauffement climatique ? Vous craignez la crise du pétrole qui se profile ? Vous doutez de la qualité de l'eau dont vos enfants pourront profiter ? Une première chose à faire, qui ne coûte rien, et bien au contraire : Réduire vos besoins, réduire votre consommation.

Effectivement, le t-shirt fabriqué localement en coton bio cultivé localement par des gens qui ne sont pas exploités est hors de prix. Mais on est tout aussi "éco-responsable" (je dirais même plus) quand on évite d'acheter ce t-shirt, en faisant durer plus longtemps le précédent, en évitant de se faire des tâches, en le lavant moins souvent quand c'est possible, en le recyclant en pyjama ou en chiffon quand il n'est plus décemment utilisable en société.

Par ailleurs, ce qui n'est pas cher, bien souvent, n'est pas de bonne qualité et dure moins longtemps. C'est donc un double mauvais calcul (écologique et économique) que de se jeter sur le discount, plutôt que sur les produits d'un certain niveau de qualité.
Exemple : une maison d'entrée de gamme, mal isolée, mal orientée car mal pensée, avec chauffage électrique de mauvaise qualité coûtera certes bien moins cher à l'achat, mais en fonctionnement, à la longue, son prix de revient sera prohibitif.

Bien sûr, il y a des contre exemple, on peut en trouver facilement, de produits ou services que l'on ne peut pas réduire, et où l'équivalent écologique serait bien trop onéreux pour un budget modeste.
Je préconise alors de commencer par réduire tout ce qui est facilement réductible, les dépenses d'électricité, d'eau, de chauffage, la consommation de viande (notamment de boeuf), les dépenses de carburant... Et d'utiliser les économies ainsi faites pour investir dans de l'écologique "lourd". Des panneaux solaire, un vélo électrique, du bio, du local... Qui à leur tour, permettront des économies, que l'on réinvestira ... Cercle "vert"ueux de l'écologie qui finalement ne coûte pas si cher.

Avec un peu de volonté, tout est possible. Si vous n'arrivez pas, malgré tout, à réduire votre empreinte écologique, ne dites pas que c'est le prix qui vous arrête, c'est bel et bien la volonté.

Commentaires

1. Le mardi, 31 juillet 2007, 14:28 par Eric

Enfin une réponse claire et simple que l'on peut servir facilement à tout un tas de gens autour de soit. Probablement qu'en France vous êtes plus avancé dans les meurs du recyclage, j'ai encore de la misère à faire comprendre à mes colocs de séparer le plastic/métal du carton/papier dans les deux bacs que j'ai prévu pour le recyclage et ça c'est quand ils ne les jettent tout simplement pas aux poubelles.

2. Le mardi, 31 juillet 2007, 18:23 par Arnaud

Un petite réaction avant de partir en vacances et à la va vite (un peu comme tous ces articles qui ne prennent pas le problème dans sa globalité).

Demande à ton collègue si avec sa paie, il peut s'offrir la maison écologique ? Pas qu'il ne le veuille pas mais bien parce qu'il n'a pas forcément les moyens de se la payer. Une banque ne lui donnera pas de quoi réaliser ses rêves !

ON est dans un monde sans pitié

3. Le mercredi, 1 août 2007, 14:17 par bagheera

Oui, mais économiser un peu en dépensant moins ça doit pouvoir se faire... Moi, je m'habille en fripes et ça dure encore un bon bout de temps en en prenant soin.
Pour les chaussures, j'achète de la marque en soldes, ça dure plus longtemps...

4. Le mercredi, 1 août 2007, 17:48 par Banj

Aahh!! Merci Merome!!je vais pouvoir placer ici mon cher CHIOTTE SEC!! Consideré par beaucoup, et a juste titre, comme le sommum de la conscience écologique, il est ultra économique (10euros), ultra propre, permettrai de résoudre les problemes d'engrais à grande échelle, d'améliorer considerablement la qualité de l'eau (il n'y aurait, a terme, meme plus besoin de station d'épuration), en plus de l'économiser de facon réelement efficace. D'accord, il necessite d'avoir un petit bout de jardin pour le compost, mais a part cela, il suffit juste de ... changer nos rapport avec nos excréments, aussi utils pour la Terre que tout autres choses... L'écologie à 10euros, si quelqu un a encore quelque chose a redire... Et pour tout info, le magnifique site de Joseph Orszàgh : www.eautarcie.com

5. Le jeudi, 2 août 2007, 06:50 par Arnaud

Banj
les toilettes sèches, bien que surement plus écologiques ne résolvent pas tous les problèmes. D'ailleurs les excréments d'animaux carnivores sont très mauvais comme engrais sauf à subir une transformation longue. On en revient donc à des durées pas forcément compatible avec un simple jardin.
On peut aussi changer l'homme et en faire un ruminant ;)

6. Le vendredi, 3 août 2007, 14:48 par banj

ah bon?? effectivement, le compostage de nos excrements necessite une année... Cela donne ensuite un tres bon engrais!! Donc effectivement, la premiere anée, il faut trouver autre chose, mais apres?? Ca s'appel faire dans le durable, la Terre ne nous donne effectivement pas tout tout de suite... et on peut ensuite cultiver dans son jardin moult choses permettant de nous differencier de nos amies les vaches! non?

7. Le dimanche, 5 août 2007, 22:11 par swingphil

C'est pourtant simple la décroissance. Le truc Untel qui me fait envie, est-ce que j'en ai vraiment besoin ?
Avoir toujours plus d'argent... est-ce indispensable ?
Une fois supprimé ce dont on peut se passer (sans tout supprimer ce l'agréable, on est pas au moyen-âge) on peut réinvestir dans le cercle vertueux de l'écologie.

8. Le lundi, 6 août 2007, 14:52 par Arnaud

Banj,

Une précision : les excréments d'animaux omnivores ou pire en core carnivores mettent beaucoup plus de temps à se décomposer et contiennent tout plein de substances nocives. C'est pourquoi, il est bien meilleur d'utiliser du fumier de ruminant que du fumier d'hommes. L'urine en revanche est aussi bonne car contenant essentiellement des dérivés azotés.
En plus, pour être vraiment écolo, il est nécessaire de faire son compost sur une dalle imperméable car la concentration sur une petite zone à la longue est mauvaise et pour le sol et également pour les réseaux d'infiltration qui se mettent rapidement en place. On pourrait alors arriver à l'inverse de ce que l'on recherche : garder toutes les "bonnes choses" pour son jardin. Toutes celles-ci iraient directement dans la nappe, la rivière,... sans faire profiter le jardin.

9. Le vendredi, 10 août 2007, 22:09 par Roland

Et d'abord je recommande d'acheter des vêtemets de seconde main! (c'est ce que je fais depuis quelques mois, il y a un magasin comme ça pas loin de chez moi)

D'abord, ça ne se vend pas dans les supermarchès,
bonne occasion de les boycotter,
deuxio, il y a un peu plus de chance d'y trouver
des vêtements autres que noirs!

Ajouter un commentaire

Les commentaires peuvent être formatés en utilisant une syntaxe wiki simplifiée.

La discussion continue ailleurs

URL de rétrolien : https://merome.net/blog/index.php?trackback/347