Réflexions sur le thème des relations humaines

Le printemps arrive, la sève monte, la sexualité des français(es) est au beau fixe, et les couples, eux, se défont autour de moi. Plusieurs exemples récents me laissent perplexe et m'amènent à la réflexion. Parce que lorsqu'on est en couple, tant que ça marche bien, on comprend mal comment on peut arriver à l'extrémité qui consiste à se séparer de l'autre.
Mais on ne comprend pas, non plus, ce qui nous différencie vraiment de ces échecs relationnels. Goldman, résume ça à une histoire d'âge, en affirmant que lorsqu'on est jeune (et amoureux), on est toujours persuadé de vivre une histoire différente de celle des autres, plus forte. Il aborde cela dans la chanson C'est pas vrai qui tord le cou à pas mal d'idées reçues, par une phrase laconique : "Nous, c'est pas pareil".
Il en remet une couche sur le même album dans Je voudrais vous revoir en fredonnant "Nous avions l'orgueil ordinaire du <<nous deux, c'est différent>>"...
Dans plusieurs interviews, il évoque également le drame de la modernité qui fait que l'homme n'a plus besoin d'une femme pour faire sa lessive ou à manger, tandis que la femme peut largement se passer du salaire de son mari si elle travaille elle-même. Et il conclut en disant (approximativement) : l'unique chose qui peut faire tenir un couple aujourd'hui, c'est l'Amour, et là, c'est plus compliqué.

Partant de ces pensées pertinentes de mon artiste préféré, voici mon analyse des choses, basée sur ma propre expérience et sur ce que j'observe autour de moi.
Ma théorie tient en deux points contradictoires :

Un besoin viscéral de complexité

L'Homme, cherche continuellement à se mettre au défi, et c'est ce qui a permis à l'humanité de progresser. Au contraire de l'animal qui se complait bêtement (au sens propre) dans une routine ancestral, l'Homme est joueur, intrépide, curieux. Il veut se dépasser, créer des choses nouvelles, voir d'autres horizons.
Il veut aussi dépasser son voisin et éventuellement baiser sa femme, pour voir. Pour se mettre à l'épreuve en quelque sorte.

Aussi, enfermé dans une vie de couple bien rôdée, l'homme ou la femme étouffe, il manque d'air. Son instinct premier de conquête n'est plus valorisé, son désir de changement n'est plus assouvi.
Il, ou elle, va donc rechercher une complexité artificielle, il va provoquer le chaos, en balayant d'un revers de la main ce qu'il a construit pourtant pendant une bonne partie de sa vie. Trop facile. Plus aucun intérêt.
Et sur des bases qui ne sont pas les siennes, par jeu, par défiance, il va tenter de reconstruire un couple bancal, chancelant, mal foutu, mais où l'ivresse de l'inconnu et le frémissement du risque va le faire tenir debout.

De l'extérieur, ce n'est pas très beau à voir. Des gens qui paraissaient équilibrés et stables se montrent tout d'un coup sous un jour qui ne les grandit pas. Superficiels, voire débiles, ou au contraire dépressifs, ils ont retrouvé l'instabilité qui manquait à leur vie devenue trop simple. Mais, ce n'est que partie remise car...

Une recherche permanente de simplicité

Paradoxalement, l'Homme est également fainéant. S'il cherche plus ou moins inconsciemment à se mettre au défi, c'est dans l'espoir, au final, de se faciliter la vie. En inventant les machines, l'Homme aurait pu se dégager d'une partie du boulot. Il n'en a rien été, il s'est trouvé des tâches plus complexes à réaliser. Il n'en reste pas moins que l'objectif était bien de simplifier son environnement.
L'Homme moderne n'a que l'embarras du choix pour se simplifier la vie, puisque de nombreux gadgets, outils tout-en-un, services tout compris, lui tendent les bras au quotidien. Le gros risque du couple, à mon sens, est donc de s'auto-enfermer dans une spirale infernale de recherche du confort absolu, surtout s'il est purement matériel. Un risque aujourd'hui très présent dans notre société de consommation, ce qui explique en partie le nombre croissants de divorces et de séparations.
Au contraire, un couple sain est blindé de projets compliqués à mener ensemble. Ne dit-on pas également qu'un couple sans dispute est mal en point ? La confrontation et la complexité dans le couple font sa richesse et son attrait pour l'humain de base.

La morale de cette théorie est la suivante, elle vaut ce qu'elle vaut : pour maintenir votre couple en bon état, faites des gosses, ayez des projets à la con irréalisables, remettez-vous en cause sans cesse, ne cherchez pas toujours le consensus mou. C'est dans la difficulté que le couple s'épanouit. C'est dans le luxe et la facilité qu'il explose.
Si vous ne savez plus quoi inventer pour vous corser l'existence à deux, essayez donc de réduire de moitié vos émissions de CO2 et votre empreinte écologique. Vous sauverez ainsi votre couple ET la planète de vos enfants...

Commentaires

1. Le mardi, 13 mars 2007, 21:55 par Coquine

Tout à fait d'accord avec ta conclusion. Dans un couple, faut que ça bouge! Vive les projets...

2. Le mardi, 13 mars 2007, 22:06 par calypso

Ça me fait penser à cette interview que j'ai écoutée ce matin sur France Inter. Une journaliste française partie en Afghanistan formait de jeunes afghanes à son métier et leur apprenait l'indépendance, le respect de la femme... Jusque là tout va bien, où ça se complique c'est qu'elle avait accepté par amour d'être la seconde concubine d'un grand chef de clan, pire elle était capable de justifier le fait que la jeune fille de 12 ans de ce fameux chef de clan soit déjà destinée à un homme ; le tout sans avoir le droit d'aller à l'école !
Son explication, je cite : nous sommes faits de contradictions ! En effet !

3. Le mercredi, 14 mars 2007, 08:22 par Steh

C est pour ca que ma femme insiste pour virer les 10m3 de terre du jardin, et installer une cheminée là où il n'y a aucun conduit à proximité?

4. Le vendredi, 23 mai 2008, 11:06 par sex

Alors la complètement d'accord en particulier sur le besoin de complexité, c'est affolant !!!

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