La déontologie hasardeuse du trentenaire désabusé

Un article qui s'annonce bien ennuyeux !

J'ai pris la sale habitude de prendre mon cas pour une généralité, et cette fois encore, ce sont mes conscrits trentenaires qui vont en faire les frais.
Décidément, la trentaine, ça vous change un homme, et à plus d'un titre. Ce qui ne simplifie pas la vie au quotidien. Mais non, je ne me plains pas tout le temps.

L'heure du choix
Je l'ai déjà dit et redit : j'ai pas le temps. Et ça ne fait qu'empirer de jour en jour. L'éducation des gosses, la maison à entretenir, le boulot, et les passions à mener de front, ça fait beaucoup. Beaucoup trop, il faut faire des choix et ils sont cornéliens (comme tous les choix). Par exemple, on ne peut pas raisonnablement quitter son boulot pour mieux s'occuper de sa maison ou de sa famille, ça se fait pas. Abandonner ses gosses pour être plus efficace au boulot n'est pas non plus un choix facile à faire (encore que, y a des jours, c'est pas l'envie qui manque !).
Bref, la peste, le choléra... toussa.

De l'idéalisme au réalisme
C'est d'une banalité affligeante, ce que je vais dire, mais quand on est jeune, on a des certitudes et des idéaux qui survivent assez mal à la trentaine.
L'expérience aidant, on se rend compte de certaines choses qui balayent d'un coup nos positions pourtant si fermement tenues par le passé. Goldman le résume assez bien dans sa fabuleuse chanson "En passant" :

Déjà ces lents, ces tranquilles naufrages
Déjà ces cages qu'on n'attendait pas
Déjà ces discrets manques de courage
Tout ce qu'on ne sera jamais, déjà

Compromis ou compromission
Et paradoxalement, nos idées s'affinent, on se radicalise sur certains points, on se persuade, mais notre position n'en est que plus délicate à tenir. Je suis passé du stade "tout juste sensible à l'écologie", à celui de "extrêmement inquiet pour l'avenir de la planète", mais dans le fond, peu de choses ont changé, et la vie se charge chaque jour de me mettre devant mes incohérences. Quand j'emballe les cadeaux du Père Noël, plein de plastique rutilant, fabriqué on ne sait où et on ne sait comment, j'ai quelques problèmes de conscience.
Il faut marcher sur un fil, avec le vide de chaque côté. Et au final n'être jamais tranquille ni content de soi.
Histoire d'accentuer le malaise, on tombe parfois sur un lien bien dérangeant, comme celui-là.

Bon, je vais reprendre un Tranxene 200.

Commentaires

1. Le dimanche, 26 novembre 2006, 14:00 par Amazone

Je ne m'imaginais pas aussi vernie par le sort. Ce site me file aussi le bourdon !

2. Le dimanche, 26 novembre 2006, 17:48 par Arnaud

Tu devrais lire l'article du parisien d'auourd'hui : la planète des mutants. Où comment tout abandonner pour consommer moins.

3. Le dimanche, 26 novembre 2006, 21:09 par bouchon

Pour les paquets cadeaux, il suffit de récuperer les anciennes cartes routières ou journeaux publicitaires et de faire travailler son imagination (vive l'origami!). Raffa a même maché le travail:
raffa.over-blog.com/artic...

4. Le lundi, 27 novembre 2006, 10:18 par Marzi

Mouais enfin, Goldman, pour lui, la trentaine, ca represente surtout l'age de sa (nouvelle) femme :)

5. Le samedi, 23 juin 2007, 18:26 par percy

Je ressens la même chose que toi..... C'est atroce la trentaine finalement

6. Le mardi, 3 juillet 2007, 09:50 par ob1

Pas d'accord Percy. La 30aine, c'est génial. Parce que t'en sais 10 fois plus qu'à 25 ans, où tu en savais 10 fois plus qu'à 20, où tu en savais 10 fois plus qu'à 18 !
Juste, tu t'es mis suffisament de "batons" dans les roues pour pas pouvoir profiter de tout ça : mariage, gamins, ... qui a dit : "il faudrait vivre 2 vies. La 1ère pour apprendre, la 2nde pour en profiter" ?

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