Le web passe la seconde (Partie 2/2)

Dans mon article précédent, je tentais d'expliquer en quoi l'universalité du web permettait à chaque individu d'être reconnu à sa juste valeur.
Cela n'a été rendu possible grâce à la progression des outils et notamment du premier d'entre eux : Firefox.

Depuis mercredi, Firefox est disponible en version 2.0, dans 30 langues différentes et pour trois plateformes différentes (Windows, Mac OS et Linux). (Voir les nouveautés de cette version ici)
Microsoft, qui avait stoppé complètement le développement d'Internet Explorer depuis la version 6 (en 2001 ! et encore, ce n'était qu'une mise à jour mineur de IE5 !), s'est remis au travail sous la pression de Firefox (qui a réussi à grapiller 20% de parts de marché, malgré un contexte difficile). Internet Explorer 7 est donc enfin sorti, en une seule langue, l'anglais, et uniquement pour Windows XP SP2 !

Internet Explorer ne fait que rattraper le retard qu'il avait accumulé, ajoutant notamment la navigation par onglet à son interface et restreignant enfin l'usage des Active X, véritables nids à microbes du net. Il n'en reste pas moins que le navigateur de Microsoft reste dangereux à l'utilisation. De par son code fermé, il est plus vulnérable aux failles qui sont découvertes, qui sont corrigées moins vite. En effet, plus de failles sont découvertes sur Firefox (normal : tout le monde peut accéder au code), mais elles sont en général corrigées dans les jours qui suivent, bien souvent avant qu'elles n'aient pu être exploitées.
La semaine dernière, Sécunia annonçait une faille, déjà, dans Internet Explorer 7. Ce à quoi Microsoft a répondu que ce n'était pas une faille de IE7, mais une vieille faille du Média Player qui n'avait pas encore été corrigée. Et ils promettent de faire mieux dans Windows Vista, qui s'annonce comme le pire OS conçu par la firme de Redmond, j'en reparlerai peut-être.

Bref, tout cela n'est pas très rassurant et montre, s'il en était besoin, que le logiciel libre prend aujourd'hui une importance nouvelle et se place comme une véritable alternative au modèle économique propriétaire qui dominait jusque là.

Je ne peux pas m'empêcher de penser qu'il y a une similitude entre le logiciel libre et le commerce équitable, et que ces deux concepts vont jouer un rôle prépondérant dans l'économie et la politiques pendant ces prochaines années. Je prédis la fin d'un cycle purement économique, laissant la place à une nouvelle économie où l'homme et son environnement sont replacés au centre du jeu.

Pour aller plus loin dans une analogie un peu osée : Wikipédia c'est le "jury citoyen". On parle beaucoup de cette notion, et plus généralement de démocratie participative, depuis que Ségolène Royal en a fait son cheval de bataille. Il est tôt pour dire s'il s'agit de propagande et de populisme, on peut au moins accorder à la candidate le mérite de mettre au centre du débat des sujets un peu novateurs.
Qui aurait cru, il y a seulement 5 ans, qu'une entreprise comme Wikipédia était seulement envisageable et possible ? Des gens qui écrivent eux-mêmes une encyclopédie ? Alors que cela demande un travail important à des professionnels payés pour ça ? C'était perdu d'avance et pourtant, les faits sont là. Wikipédia n'a rien à envier aux plus grandes encyclopédies.

Dès lors, quand j'entends des éminents spécialistes de la chose politique s'indigner de laisser à de bêtes électeurs le soin de juger le travail de leurs élus, alors que c'est dans la droite ligne de la notion de démocratie, quand ils estiment inutile voire idiot de leur laisser la possibilité d'être à l'initiative de référendum, je suis tenté de leur montrer cet exemple, et une multitude d'autres qui fourmillent sur le web, de citoyens qui font bien mieux que les professionnels qui sont pourtant payés pour le faire, et ce dans tous les domaines.

Pour conclure, le Web 2.0, c'est bien plus qu'une notion markéting pour professionnels de l'informatique, c'est l'un des symptômes le plus visible de ce qui s'apprête à devenir, peut-être, un Monde 2.0...

Ajout du 10 Novembre 2006 : Election perdue à cause de YouTube