Des courgettes, des salades et des scoubidous.

Comme je l'avais raconté il y a quelques semaines, je participe à la création d'une AMAP dans ma ville. Si j'ai bien compris ça va même être la première du département, bien qu'il existe déjà un certain nombre de systèmes similaires comme la vente directe ou les jardins d'insertion dont Merome est client.

Eh bien ça y est, on est en marche (et plus rien ne pourra nous arrêter ). La première livraison “officielle” pour notre grosse soixantaine d'adhérents aura lieu dans 10 jours. D'ici là, une vingtaine d'entre nous avons pu profiter de premières livraisons en quantités un peu réduites, qui nous permettent de nous entraîner pour les distributions – et c'est pas du luxe, j'aime autant vous le dire. Ce qui fait que moi aussi je peux frimer avec mes beaux légumes bio : ma demi-part de la semaine dernière ressemblait à la photo ci-dessous et m'a coûté 7 euros. La dernière fois que j'ai pris des légumes au marché, j'en ai eu moins pour plus cher et les fraises étaient parfaitement insipides en comparaison.

Au-delà des nombreux avantages partagés par l'agriculteur et le consommateur et qu'on a déjà évoqués dans les articles précédents, et du plaisir de manger à nouveau des légumes de qualité (je ne sais même pas dire quand j'ai mangé d'aussi bonnes fraises pour la dernière fois), le plus satisfaisant c'est la concrétisation du projet, avoir vu le système se monter à partir de trois fois rien en tout juste quelques semaines et avec une facilité inattendue.

La première réunion à laquelle j'ai participé a eu lieu il y a à peine plus de deux mois. Les personnes à l'origine du projet avaient déjà pas mal déblayé le terrain : les grandes lignes du fonctionnement et de l'esprit de l'association (en particulier son côté apolitique) étaient établis et il y avait eu une première prise de contact avec un agriculteur local : c'était déjà beaucoup, les petits exploitants bio ne courant pas nécessairement les rues). N'empêche, tout restait à faire.

Un mois et demi plus tard, rien qu'avec le bouche à oreille on avait les idées àpeu près claires sur l'organisation pratique des choses, une soixantaine d'adhérents potentiels, des modèles de contrat, un pique-nique organisé sur l'exploitation... À l'heure où j'écris ceci, presque tous ont confirmé leur engagement en déposant leurs chèques pour les mois à venir, on décide du lieu de livraison définitif après-demain, bref on est prêts à démarrer. Bien sûr comme dans toute entreprise de ce genre on a eu notre part de ratés et de prises de tête, mais je trouve qu'en regard de l'ampleur de l'entreprise on s'en est plutôt bien sortis. Il a suffi d'une poignée de personnes motivées pour mettre tout le système en place.

Et je crois que c'est ça le plus important à retenir : chacun à notre niveau, on peut faire quelque chose pour faire avancer le schmilblick. Et c'est bien moins difficile qu'on ne se l'imagine.