A propos de végétaux, je coupe l'herbe sous le pied de Bob et son histoire d'AMAP.

Pour ne pas décevoir les visiteurs alléchés par le titre, voici un lien.

Mais revenons au sujet réel de l'article. Il y a plusieurs mois, grâce à ce blog en général, et à Bob en particulier, j'ai pris conscience et connaissance d'économies parallèles plus respecteuses de l'individu et de l'environnement. Les SEL, par exemple, et puis les AMAP. C'est malheureux, mais ce qui est généralement "bon" pour l'homme, reste généralement confidentiel. Au point que j'ai été dans l'incapacité de trouver un de ces trucs qui fonctionnent autour de chez moi.
Au point également, que j'ai fini par trouver une solution équivalente, qui était là, sous mon nez, depuis des années et que j'avais jamais pris la peine de considérer à sa juste mesure. Suis-je bête.

Bon, je ne vous refais pas tout le topo, réchauffement de la planète, agriculture intensive, pollution des nappes phréatiques, ... tout le monde arrive à la même conclusion : il faut manger local, bio, végétal et de saison pour limiter les dégats. Bref, tout ce qu'on ne trouve pas ou qui n'est pas mis en valeur dans les magasins classiques. Pas mis en valeur par la société toute entière, devrais-je dire.
Je ne vous cache pas que pour un carnivore et difficile comme moi, le sacrifice alimentaire est énorme. A cela s'ajoute le manque chronique et maladif de temps, dont la préparation des petits plats à base de légumes pâtit souvent...

Je suis donc tombé là-dessus. Les jardins d'idées, ça s'appelle. Il s'agit d'une association qui fait de la réinsertion par le biais du travail dans l'agriculture bio. Des gens en difficulté sociale cultivent des légumes bio et les vendent aux adhérents de l'asso, dont je fais partie depuis maintenant un mois ou deux.

Le principe est le suivant : pour une cotisation annuelle d'environ 300 euros pour une "demi-part" et un peu moins du double pour une "part", vous avez droit à une cagette de légumes, frais, locaux, de saison, bio, par semaine. Une "demi part" est conseillée pour deux personnes et c'est la formule que l'on a choisi, connaissant le goût prononcé de nos enfants pour tout ce qui est végétal... Sur 50 semaines (pas de légumes entre Noël et Nouvel an, possibilité de déplacer les semaines de vacances à la fin de son abonnement), l'association livre dans des points relais, dont mon lieu de travail fait partie. Quand je vous dis que c'était sous mes yeux et que je n'y voyais rien ! Je voyais des gens passer dans le couloir du bureau avec des cagettes de légumes sans que ça me choque le moins du monde ! Bonjour l'aveuglement...

J'ai donc la joie, tous les vendredis, d'aller chercher ma demi-part, d'une valeur avoisinant les 6 euros, si vous comptez bien, qui ressemble à ça :



Je me suis mis à manger régulièrement de la salade, des radis, des aromates divers dont je soupçonnais à peine l'existence... Car, et c'est à la fois un avantage et un inconvénient, on n'a qu'une vague idée de ce que contiendra la prochaine cagette. Il ne s'agit pas ici de faire son marché et de choisir son menu. On prend ce qu'il y a. L'avantage que j'y vois, c'est que cela nous oblige à goûter autre chose que des pommes de terre et des tomates.

Le contenu d'une cagette assure généralement un ou deux repas, dans notre cas. Même si les enfants ne raffolent pas, et donc mangent finalement très peu, de salade et de radis.
La qualité des légumes est plus que correcte, très proche de ce qu'on trouve en supermarché. A part peut-être pour les fraises, qui sont arrivées à la maison dans un état assez avancé, les deux ou trois fois où l'on en a eu.
La cagette est accompagnée d'un petit descriptif de l'un de ses composants, ce qui permet de découvrir une recette ou l'histoire d'un légume pour les incultes que nous sommes (Ah, c'est donc cela que vous appelez une carotte ?). Il y aussi les légumes prévus pour la semaine suivante, mais ce n'est qu'une prévision, ils ont déja bien du mal à faire la liste exacte de ce qu'il y a dans la cagette de la semaine !

Outre l'effort écologique et le sentiment de "mieux" manger, je suis heureux d'ajouter une dimension sociale à mon action. C'est au moins aussi efficace que de donner de l'argent aux restos du coeur, sans doute.

Avantages
- Légumes frais, locaux, bio, de saison
- Découverte de légumes qu'on n'achèterait pas dans le commerce
- Livraison au boulot (pas de trajet supplémentaire)
- Dimension sociale et locale

Inconvénients
- Pas de choix possible
- Quantités fixes

Commentaires

1. Le lundi, 26 juin 2006, 09:32 par Bob

Ce qu'il faut bien voir, c'est qu'une AMAP et un jardin d'insertion ne sont pas tout à fait identiques. Même si pour le "client", le résultat est sensiblement le même, en amont les choses sont un peu différentes.

Dans le cas d'une AMAP, on a un agriculteur local avec une exploitation modeste (le nôtre bosse seul avec son fils), à qui on permet de maintenir son activité hors des circuits industriels. Toute la gestion (papiers, trésorerie, logistique de la distribution) est prise en charge bénévolement par les adhérents - l'implication de chacun dans le fonctionnement de l'association faisant aussi partie des principes d'une AMAP.

Dans le cas d'un jardin d'insertion, il y a une vraie structure, plusieurs ouvriers agricoles en formation, des travailleurs sociaux pour l'encadrement, une gestion plus professionnelle et, souvent, des subventions pour payer tout le monde

En fait que les deux systèmes ne sont pas concurrents mais complémentaires - et de toute façon les listes d'attente longues comme le bras dans les jardins d'insertion et les nombreuses demandes qu'on a eues pour notre AMAP fraîchement créée prouvent qu'il y a de la place pour tout le monde.

Bon, ce point étant fait, je peux annoncer que de notre côté on a eu notre premier cageot de légumes la semaine dernière. Je vais refaire un billet à part là-dessus, je pense que ça le mérite :)

2. Le lundi, 26 juin 2006, 09:45 par Steh

Et tu as moyen de commander des oeufs par la meme occasion?
De notre cote, quand on se rend au point relai, on peut acheter des oeufs, des poules, du miel... Bref, pleins de trucs que font des agriculteurs du coin. C'est vraiment super. On achete meme du pain fait par un paysan qui fait sa farine lui meme avec ses petites mains et tout et tout. Si c'est pas beau ca.

3. Le lundi, 26 juin 2006, 17:48 par Stef

Merci pour le lien , t'aurais pas aussi des infos sur ce qu'est devenu le gluon du trou ? :)

4. Le dimanche, 6 août 2006, 00:38 par bule

L'an passé, suite à d'immenses transformation dans notre ville (ouverture d'un nouveau centre commercial et donc hausse des loyers), une célèbre enseigne allemande bon marché a du nous quitter. Dans une ville étudiante, ce fut la révolution. Mais l'odeur de l'argent ayant des vertus abrutissantes, nos appels ne furent pas entendus par les décideurs. Eh bien, habitants à faibles revenus, étudiants et autres amateurs de bio ont réussi à se coordoner pour créer leur propre amap. Ces différents clans, plutôt distants avant, ce sont ainsi rapprochés, et ont de plus pu manger des produits de bien meilleur qualité sans débourser plus.

5. Le mardi, 19 septembre 2006, 17:22 par Nath

Abonnée pendant deux ans aux "paniers de la solidarité", j'ai arrêté un temps pour cause de fermeture de mon lieu de livraison.

Pendant cette période, j'ai utilisé à foison le site marmiton.org/Recherche/recette contenant : choux, betterave, céleri rave... légumes dont j'avais jusqu'à lors une consommation plus que modérée.

Mais grâce à ces paniers, j'ai découvert les topinambours dont nous raffolons et apprécié leur démarche de réhabiliter de "vieux légumes" tel le chou-rave.

Une belle initiatvie en tout cas que je salue.

6. Le mardi, 12 juin 2007, 17:02 par les annuaires du bio

Pour la 2em année, l'AMAP du Loch au Nord de la petite ville d'auray distribue légumes bio et pain dans son panier hebdomadaire.
amapduloch.over-blog.com/

bonne continuation

7. Le jeudi, 12 juillet 2007, 22:21 par Auray

Bonjour,
Voici une bonne adresse pour trouver des produits biologiques en Bretagne !
www.interbiobretagne.asso...

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