Vous croyez vraiment que j'ai une tronche à faire un article sur l'AS Roma ?

Eh bien non, si je prépare bien un article en lien avec la coupe du Monde (joli teaser), celui-ci ne parle pas de foot, promis. Qu'est-ce donc alors que le Club de Rome, si ce n'est pas une bande de onze fanatiques qui courent après un seul ballon ?
Je vous le donne en mille : le Club de Rome n'est ni plus ni moins qu'un Think Tank. C'est une notion très à la mode pour dire simplement "cercle de réflexion" ou encore cabinet de consultants, bien que cette dernière expression ait, au moins dans ma bouche, un relent péjoratif fort, il faudra d'ailleurs que j'en parle ici un de ces jours.

Le club de rome a été fondé en 1968 par deux inconnus, l'un italien qui travaillait chez Fiat (on comprend mieux la tronche du Multipla), et l'autre scientifique et fonctionnaire écossais (il n'avait sans doute que ça à faire !).
Les membres du Club ont comme but de chercher des solutions pratiques aux problèmes planétaires.
Rien que ça ! Et parmi les problèmes planétaires qui se posent urgemment, il y a évidemment la question de l'Environnement.

Le Club de Rome était, à ce sujet, un véritable visionnaire. En 1968, peu nombreux étaient ceux qui avaient le soucis de la défense de l'environnement, tant la marge de gaspillage possible qui restait à l'époque était gigantesque. Notre empreinte écologique était alors inférieure à une planète. Je rappelle aux plus distraits que depuis, nous avons triplé notre consommation de ressources, y compris les moins renouvelables.

L'organisation, qui continue d'exister aujourd'hui et s'est dotée d'un site web, produit régulièrement des rapports dans le but d'attirer l'attention des dirigeants de tous pays sur les problèmes majeurs qui découlent mathématiquement de notre mode de développement.

Le plus connu (le premier ?) des rapports commandés par le cercle de réflexion à la communauté scientifique est connu sous le nom de "Rapport Meadows", du nom de deux de ses auteurs. Son titre anglais "Limits to Growth" a été traduit en français par "Halte à la croissance ?".
Si vous êtes un habitué du blog, nul doute que ce titre doit vous faire penser à un certain nombre d'autres articles que j'ai commis ici. C'est en effet une des premières allusion publique et scientifique à ce qu'on appelle aujourd'hui volontiers la Décroissance.

Le rapport en question s'est attaché à essayer de prévoir l'évolution du monde, avec les données disponibles en 1968 (par exemple les ressources connues de pétrole à l'époque), en établissant un modèle quasi-mathématique avec quantité de facteurs que les auteurs se sont amusés à faire varier pour imaginer un certain nombre de futurs possibles.
Eh bien, figurez-vous que, non seulement les prévisions du rapport se sont avérées à peu près exact jusqu'à aujourd'hui, mais que l'avenir qu'il nous prévoit est loin d'être rose, et cela quels que soient les progrès techniques, voire les choix politiques que les humains feront, à l'exception d'un seul : celui de l'arrêt de la croissance économique.

Que la population croisse ou stagne, que l'on règle le problème de la pollution ou non, que l'agriculture trouve un rendement optimum ou pas, c'est kif kif : en 2100, ça sera la famine pour une partie de la population pour diverses raisons que je vous encourage à découvrir dans un résumé du contenu du fameux rapport sur le non moins fameux site de Manicore..
Selon le rapport, le seul levier d'action qu'il nous reste pour inverser la tendance, c'est la fin du recours systématique à la croissance économique.

A l'époque, le rapport a été considéré comme extrêmement catastrophiste. Il est vrai qu'on ne parlait pas encore de réchauffement climatique, que la pollution urbaine était encore modérée, que les ressources d'eau potable ne semblaient pas être un problème... Aujourd'hui, il n'y a plus que les inconscients qui ne surveillent pas leur impact sur la planète au quotidien. Pourtant, le concept de décroissance peine encore à mobiliser les foules, et son application, même lorsqu'on est convaincu de son inéluctabilité, est assez difficile à mettre en oeuvre tant elle demande des efforts constants et des investissements intellectuels.

Le Club de Rome est aujourd'hui régulièrement cité lorsqu'il s'agit de parler d'environnement, parce que les prévisions qu'il a faites ont été assez réalistes, finalement, mais aussi parce que son indépendance en fait une source d'informations apparemment totalement neutre et délié de tout intérêt politique ou économique.

Cette organisation est donc à surveiller de près. Et je prédis, avec mon modèle mathématique à moi que j'ai, qu'elle va jouer un rôle prépondérant dans les années qui viennent.

Commentaires

1. Le lundi, 22 mai 2006, 08:09 par Marzi

J'en déduis que pour être cohérent avec la principale de tes idées, tu te dois de ne voter ni UMP (ca, ca ne sera pas dur :)), ni UDF, ni PS. Vu que tu nous as bien expliquer tes idées et ton vote sur le referendum de l'année derniere, j'attends avec impatience de savoir quel sera ton vote de 2007. On a beau parler de compromis lors du choix que l'on fait pour voter, dans ton cas, l'idée de base était "arretons de courir apres la croissance économique", ca n'aurait pas de sens de voter pour qq qui prétend la chercher.

2. Le lundi, 22 mai 2006, 08:46 par Merome
Ben tant que le scrutin est majoritaire (voir le blog d'avant !), je vais être obligé de faire un vote stratégique pour éviter un nouveau 2002. Ceci dit, des candidats décroissants, il y en aura un voire plusieurs l'année prochaine. Certains verts sont très proches de ça. Et puis il y a des indépendants qui envisagent de se présenter (Pierre Rabbi, par exemple).
3. Le lundi, 22 mai 2006, 08:47 par hyrr

marzi... une petite question....

A part la fois ou tu as voté pour ton meilleur pote à l'election des chefs de classe....
As tu voté une seule fois dans ta vie pour un canditat dont tu partagais réellement 100% des opinions...???....
Ou as tu tj fait comme un grand nombre de gens tj voté pour le moins pire à ton gout, voir simplement contre l'autre candidat..???..
De plus..... à droite comme à gauche il y aura, à mon avis, au premier tour.... des candidats étiquetés oui et d'autre non....

4. Le lundi, 22 mai 2006, 08:48 par hyrr

Merome... tu m'as grillé d'une seconde..... :(

5. Le lundi, 22 mai 2006, 09:41 par Arnaud

Hyrr, c'est plutot d'une minute ;)

6. Le lundi, 22 mai 2006, 10:56 par Z

Si si, il peut voter UDF : www.udf.org/discours/bayr...

On y parle de "croissance sobre"...

"L'écologie devient la condition nécessaire de toute action politique. Le climat, est la grande menace du siècle. Partis comme nous sommes, si nous laissons faire le marché, la consommation, nous allons connaître la pire catastrophe humanitaire."

"Un modèle plus sobre, c'est aussi un modèle du vivre mieux."

Bon, après, c'est sûr, c'est qu'un discours... Mais bon, c'est déjà un premier pas.

De toute façon il sera même pas obligé de voter Bayrou, le Merome, vu qu'il y aura tout plein de candidats à dire la même chose là-dessus...

7. Le lundi, 22 mai 2006, 11:10 par Marzi

Hyrr : il me semble être clair à ce sujet : le vote est un compromis, on vote pour celui qui semble se rapprocher le plus de nos idées.
Le principe de base du raisonnement économique de mérome (et du choix de société associé) est de dire qu'il faut arreter de vouloir de la croissance économique, au contraire d'ailleurs: il a déjà moulte fois poster à ce sujet. QU'il fasse un compromis lors de son choix de vote, ok, mais qu'il choississe un candidat par exemple socialiste qui nous explique sa méthode pour booster la croissance, seule facon à son avis de créer de l'emploi n'aurait pas de sens.

8. Le lundi, 22 mai 2006, 16:31 par bouchon

Alors là Z, va falloir faire le partage entre les démago et les autres...

9. Le lundi, 22 mai 2006, 16:48 par Merome
@Marzi : Il ne faut pas limiter mes opinions à ce que je poste sur le blog. Il ne faut pas non plus présumer de mes priorités en fonction de mon discours. Autrement dit, je parle (presque que) de décroissance sur le blog et pas mal de mes actes IRL y sont associés, mais ce n'est pas, loin s'en faut, mon unique cheval de bataille politique. Par exemple, un décroissant qui proposerait le retour à la peine de mort, ben je ne voterais pas pour lui...
10. Le lundi, 22 mai 2006, 21:06 par Z

"Alors là Z, va falloir faire le partage entre les démago et les autres..."

Oh que oui !...

11. Le mercredi, 14 février 2007, 00:24 par manu

Je site :
"Le Club de Rome est aujourd'hui régulièrement cité lorsqu'il s'agit de parler d'environnement, parce que les prévisions qu'il a faites ont été assez réalistes, finalement, mais aussi parce que son indépendance en fait une source d'informations apparemment totalement neutre et délié de tout intérêt politique ou économique."
Qu'est ce qu'ils manigance alors avec le gouvernement mondial?
J'ai vraiment pas l'impression qu'ils font quelque chose pour l'environnement cette bande d'abrutis, mais plutot qu'ils regardent leur compte en banque se developper chaque jours un peu plus sur le dos de la misère humaine.
Il faur être attire que par la politique pour parler de ce genre de club de retraite, et pas avoir grand chose a faire de ses journees, malheureusement!!!!!!
Quand l'être humain se perd dans son mental egotique, voici le genre de sujet qu'il met dans son blog....

Je te salut.

12. Le mercredi, 14 février 2007, 10:59 par Merome
Eh ben...
13. Le mercredi, 14 février 2007, 14:15 par Stef

Il a des comptes a régler avec le club de Rome ou avec toi Merome ? Il a l'air enervé ton nouveau copain :)

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