Le changement climatique constitue "la plus grande menace du XXIème siècle", estiment les auteurs d'un rapport parlementaire sur l'effet de serre.

Et les parlementaires ne s'arrêtent pas à ce constat, que tout le monde finit par faire aujourd'hui, ils proposent également une ébauche de solution : une "réforme fiscale, globale et progressive".

Concrètement, le rapport propose d'augmenter les taxes des produits polluants pour baisser dans le même temps celle sur les produits écologiques : c'est le principe de la taxe sur la valeur écologique (T.V.E.). (...) Un produit polluant serait taxé à 19,6%. En revanche, un produit écologique aurait une taxe réduite.
(source : http://www.rtl.fr/info/article.asp?dicid=429973)

Je vous avoue que la lecture de cette nouvelle m'a donné un peu de baume au coeur, non sans me laisser quelques doutes, j'y reviens plus loin. Du baume au coeur, parce qu'en novembre dernier, j'écrivais : (...)il serait bon d'intégrer le côté éthique dans le prix. En le faisant donc augmenter lorsque les conditions de travail sont détestables, et lorsque le bilan écologique global de la production et du transport est désastreux. Nous aurions ainsi un prix final qui tient compte de toute la vie du produit, et pas seulement de son prix de revient.
J'étais le premier à douter de la faisabilité de cette idée, notamment parce que le faire seul, au niveau national, est peut-être suicidaire, économiquement. Les parlementaires semblent imaginer la chose possible, ils envisagent également un autre truc qui me fait très plaisir : Une autre initiative consisterait à baisser les charges sociales des entreprises qui polluent moins., ce qui me fait furieusement penser à l'Entreprise Equitable, même si à l'époque, je n'imaginais la baisse de charge que pour les entreprises qui respectent une certaine éthique au niveau de la politique salariale (et on me taxait d'utopiste dans les commentaires parce qu'il est soi-disant impossible de changer quoi que ce soit sur la fiscalité des entreprises sans risquer les délocalisations massives).

Bref, de vraies raisons d'espérer, même si ce n'est aujourd'hui qu'un rapport, comme il y en a des centaines qui doivent s'entasser dans les archives du Parlement, sans jamais déboucher sur quelque chose de concret. Pour en faire une loi, et pour qu'elle soit appliquée, il va falloir encore de nombreux mois, voire de nombreuses années, si le projet ne tombe pas aux oubliettes, ce qui est loin d'être gagné : une recherche sur TVE dans Google News retourne trois ou quatre articles liés à ce rapport parlementaire. Je n'en ai pas beaucoup entendu parlé à la radio ou à la télé. Par contre, le "phénomène Ségolène" retourne 39 articles dans ce même Google News...

Commentaires

1. Le lundi, 17 avril 2006, 20:33 par marzi

En effet : le terme "utopiste" est utilisé pour expliquer l'impossibilité qu'une tel loi soit adapté au niveau mondiale. En clair, que la france ait assez d'influence pour faire signer ca à tout le monde. Déjà qu'on arrive pas à faire signer kyoto...
Et donc, je persiste et je signe.

2. Le lundi, 17 avril 2006, 21:32 par Arnaud

Si on veut que l'écologie (qui a une influence sur l'effet de serre) soit abordable, il faut une loi de ce type. Croyez-moi, l'écologie est encore réservée aux riches. Il n'y a qu'à regarder le prix des chaudières écologiques, des chauffe-eau,... Même faire ses légumes coute cher, car il faut un minimum de terrain. Et ce n'est pas avec le peu de surface laissée pôur les mini jardin que tout le monde aura accès à la culture agraire ;)

3. Le mardi, 18 avril 2006, 08:34 par Merome
Marzi : les parlementaires sont de joyeux utopistes, donc ? Si oui, tu me rejoins sur le fait qu'il faut changer quelque chose à ce système démocratique ? :)

Arnaud : Je ne suis pas tout à fait d'accord. Des convecteurs électriques te couteraient moins cher à l'achat, mais à l'usage, aucun doute que tu y perdrais sur le long terme. Ne pas prendre sa voiture pour aller à la boulangerie ne coute pas cher. Chauffer moins, quel que soit le type de chauffage choisi, est avantageux. Enfin, on arrive à la limite entre écologie et décroissance : il ne s'agit plus de faire de l'écologie, mais de diminuer nos besoins intelligemment. Avec mon poële à granulés, je ne gagne pas en consommation (les granulés en sac sont aussi cher que le fuel aujourd'hui), mais par contre, je gagne en inertie, je chauffe moins longtemps.
4. Le mardi, 18 avril 2006, 20:38 par Arnaud

merome,

Je m'attendais à ce genre de remarque. Mais je persiste, combien trouveras-tu dans notre société de personne capable d'acheter une chaudière à 12000 euros et attendre 1 an avant qu'on lui rembourse 5000 euros (pas 50% car la main d'oeuvre n'est pas comprise !
Et toutes les mesures écologiques de ce type fonctionne de la même manière.
Autre exemple, récupérer l'eau. Si on veut avoir un système qui remplace toute l'eau utilisé pour la lessive, le jardin, la voiture, les toilettes et j'en passe, il faut encore et toujours du terrain ! et de l'argent. Un tel système coute environ 2500 euros avec une cuve minimum de 3000 litres permettant une autonomie presque totale dans notre région. (potentiel de 100 m3 pour une emprise au sol de 100 m².

Donc pour que les mesures écologiques aient un véritable impact, je prone pour des mesures radicales : tout d'abord, obligation de mettre en place une cuve de récupération d'eau pour toute nouvelle construction. (les suisses l'on bien fait avec des abris anti nucléaires) Ceci a deux voire trois avantages : moins de consommation d'une part et diminution de l'imperméabilisation des sols responsables des innondations et d'autre part, création d'un marché nécessitant de la main d'oeuvre donc de l'emploi (non délocalisable).

Donc, effectivement, si faire de l'écologie, c'est éteindre ses lumières ou son PC quand il s'en va, tout le monde fait à sa façon de l'écologie et comme tu sais souvent le rappeler, les petits ruisseaux font les grandes rivières. Mais avec la sècheresse, il n'est pas sur que tout cela arrive à la mer. Donc faisons plus et plus vite !

5. Le mercredi, 19 avril 2006, 08:36 par Merome
Arnaud : C'est l'écologie moderne qui est un truc de riche. Nos grands parents avaient pour la plupart une attitude écologique malgré un niveau de vie très peu élevé. Tous se chauffaient au bois, par exemple. Ils mangeaient peu de viande, plus de légumes forcément bio, n'avaient pas de voitures...
Maintenant, je comprends bien ce que tu dis : il faut à un moment donné débourser une certaine somme, même si c'est pour faire des économies à terme. C'est un problème qui dépasse l'écologie et qui rejoint quelque part la théorie des jeux que j'avais abordé dans un autre sujet : à un jeu équitable, c'est le plus riche qui gagne.
6. Le mercredi, 19 avril 2006, 11:07 par Arnaud

Pour répondre, serais-tu prêt à vivre sans voiture, à ne plus manger de viande, que des légumes !!!!! (toi qui adores ça),...
Je suis d'accord sur le fait que la croissance n'est pas forcément un but, mais je pense que nous pouvons évoluer pour vivre mieux ! Dans toutes les évolutions de sociétés, il y a une phase de croissance, puis une stagnation puis ensuite non pas une décroissance, mais belle et bien une déchéance. Tout l'enjeu est d'éviter cette déchéance pour une décroissance (création d'une nouvelle façon de vivre)

7. Le mercredi, 19 avril 2006, 11:46 par Merome
En un an, j'ai remis en question un paquet de mes priorités. Je ne me sens pas plus en déchéance qu'il y a 12 mois. Au contraire, j'ai le sentiment d'avoir énormément gagné en confort de vie. Ce que je veux dire, c'est qu'il y a énormément de choix de vie que l'on subit sans même s'en rendre compte et réussir à s'extraire de ces choix imposés n'enlève rien, et apporte une satisfaction personnelle. Je pense par exemple, même si c'est dérisoire, aux veilles des appareils électriques. Depuis que j'ai des interrupteurs partout où je peux, je suis content, et en plus, ça me fait gagner du pognon ! C'est "gagnant-gagnant", comme disent les publicitaires.
8. Le mercredi, 19 avril 2006, 19:37 par Arnaud

merome,

je joue un peu la mouche du coche, mais je trouve que tu es un peu trop dedans, comme tu l'as dit dans un autre post, mets toi parfois au dessus du système.
Comme toi, je fais tout ce qui est en mon pouvoir et mon porte-monnaie pour diminuer mon impact écologique.

9. Le mercredi, 19 avril 2006, 21:33 par Merome
Disons qu'en tenant ce blog, je suis un peu responsable de ce qui s'y dit, y compris dans les commentaires. S'il y a quelque chose qui me semble inexact, discutable, ... Je me fais un devoir d'y répondre pour ne pas que l'impression finale du lecteur aille à l'inverse de mes convictions. Ce serait dommage.

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