Ségolène : je m'en fous Royalement

Hier matin, j'entends à la radio que Djamel Debbouze est parvenu à faire avouer à Ségolène Royal que oui, elle pourrait peut-être envisager de se présenter à l'élection présidentielle. La question s'impose alors d'elle-même : qu'est-ce que je pourrais bien en avoir à foutre que ce soit elle ou quelqu'un d'autre ?

Un bref rappel pour ceux qui n'ont pas suivi jusqu'ici : je suis un trentenaire bête et méchant, qui profite de n'avoir aucun mal à joindre les deux bouts tous les mois pour faire de la politique de comptoir dans son salon et s'auto-satisfaire d'avoir des idées de gauche - car comme chacun sait, c'est bien plus facile d'être du côté des moins chanceux lorsque soi-même on n'en fait pas partie. Si ça peut faciliter votre vision du monde ou si vous arrivez à vous convaincre que les étiquettes politiques ont encore le moindre sens, mettez-moi sans hésiter dans votre case “bobo” ou “gauche saumon-fumé-en-promo” (mon salaire, bien que confortable, ne m'autorisant pas encore le caviar), ça m'est bien égal, ce ne sont que des mots et ce n'est pas ça qui fera changer mon bulletin.

Toujours est-il que depuis que j'ai ma carte d'électeur j'ai toujours voté à gauche, à l'origine par héritage familial puis par conviction. La plupart du temps, j'ai voté pour le PS, qui me semblait le moins mauvais compromis disponible entre les utopies inapplicables ou les théories trop radicales de l'extrême-gauche et le libéralisme à tout crin de la droite. Est arrivée 2002, et ses fameuses présidentielles et là, je l'avoue, tout est de ma faute : Le Pen au second tour, Jospin qui s'en va bouder, les 82 %, le vase de Soissons, je reconnais absolument tout, dites-moi juste où je dois signer les aveux. Car voilà la triste vérité : cette fois-là, au premier tour j'ai voté pour Besancenot.

Pourtant croyez-moi, c'est pas l'envie qui me manquait de voter pour Jospin : c'était le candidat naturel de mon parti-compromis habituel, il n'avait pas été spécialement plus indigeste que la moyenne en tant que premier ministre, j'avais pas vraiment envie de rempiler pour cinq ans de Chirac et le nombre effarant de petits candidats lors de ce premier tour pouvait légitimement laisser craindre l'issue que l'on sait.

Sauf que voilà, comme tout le monde j'ai écouté les émissions, lu les prospectus, regardé les programmes, et j'ai tout bêtement pas pu. Le programme que le PS avait concocté pour son poulain était trop mou, trop flou, trop abstrait, genre “on va lutter contre le chômage, mais si vous voulez savoir comment il faut voter pour nous d'abord”, trop comparable à celui de Chirac, trop parsemé de propositions démago grotesques en lieu et place de vrais projets crédibles. D'ailleurs Jospin lui-même n'y croyait pas des masses et sentait bien qu'il partait droit au casse-pipe. Il y est allé bon gré mal gré, parce qu'il était le candidat logique et que de toute façon le PS n'avait personne d'autre de vraisemblable à mettre en face de Chirac, mais au fond de lui-même il savait que c'était mal barré et malgré sa bonne volonté ça finissait par se voir - et curieusement il semblait être à peu près le seul du PS à s'en rendre compte. Essayez de voir le documentaire (de Serge Moati si je me souviens bien) sur la campagne du PS lors de cette élection, il est excellent et montre très bien tout ça.

Bref, en mon âme et conscience, je ne pouvais tout simplement pas donner ma voix à un programme pareil qui, au mieux, aurait pu être qualifié de centre gauche, alors qu'à côté il y avait des petits candidats qui, certes, allaient affaiblir le PS et n'avaient aucune chance de passer le premier tour, mais qui avaient au moins le mérite d'arriver avec des propositions concrètes et de les défendre avec conviction. Je me suis dit que pour changer un peu j'allais voter pour des idées plutôt que pour une grosse machine qui allait de toute façon passer le premier tour, et que ça leur montrerait un peu qu'il ne faudrait pas qu'ils se croient indéboulonnables, au PS. On connaît la suite.

Quelques semaines plus tard, après avoir enfin cessé de me mordre les doigts, je me disais que c'était bon, qu'au PS ils avaient retenu la leçon, qu'ils avaient compris qu'on ne pouvait plus nous faire avaler n'importe quoi, même avec l'épouvantail de l'extrême-droite (épouvantail cependant plus réel que jamais) et l'argument de raison du vote utile et qu'ils allaient se décarcasser un peu pour nous proposer quelque chose de valable le coup d'après.

Quatre ans plus tard, à tout juste un an de la prochaine échéance, force est de constater que j'ai été bien naïf. Il n'y a pas de proposition, pas d'alternative, tout juste de la contestation systématique de l'action du gouvernement, sans rien de constructif derrière. Lors du débat sur le TCE, les dirigeants du PS se sont entêtés à soutenir un projet dont leur base et leur électorat ne voulaient clairement pas (pour des raisons diverses, je ne reviens pas là-dessus), et au congrès qui a suivi ils ont poussé le vice jusqu'à évincer les rares d'entre eux qui semblaient être un tant soit peu en phase avec leur électorat. Et même si elles sont moins médiatisées, les petites guerres de pouvoir internes valent bien celles de l'UMP – en ce qui me concerne en tout cas, elles me navrent tout autant.

Ce qui me ramène (enfin) au sujet de départ. Si jamais DSK lit ceci, qu'il essaye de bien comprendre ce qui suit : moi, membre anonyme et raisonnablement lambda de l'électorat de gauche, à l'heure actuelle, je me contrefous totalement de qui va présenter le programme du PS aux prochaines présidentielles. Je sais bien que vous n'êtes pas intégralement responsables de ce que les media nous montrent de vous, mais je ne peux pas m'empêcher de penser que si vous aviez déjà un bout de programme, on aurait dû en entendre parler un tant soit peu. Or : rien. C'est quand même bien qu'il doit y avoir un os quelque part.

Alors Ségolène, François, Dominique, Jack, Martine, Arnaud ou n'importe lequel des autres : prenez qui vous voulez, ça n'a aucune espèce d'importance. Vous n'aurez qu'à choisir celui ou celle qui fera plus joli à l'ONU ou à côté de la reine d'Angleterre si ça vous chante, je m'en tape, du moment que votre programme existe bel et bien et qu'il est acceptable.

Amenez-moi des idées, des propositions, des projets. Si ils sont bons, je vous jure que je voterai pour eux même si vous les faites présenter par un chimpanzé déguisé en clown. Mais par pitié ne nous refaites pas le coup de 2002 en nous plantant un bon candidat avec un mauvais programme. Parce que je vous le dis tout de suite (et là j'espère bêtement que DSK va vraiment lire ça pour qu'il puisse le répéter aux autres), si vous nous remettez ça je voterai pour un autre sans la moindre hésitation, même sachant comment ça s'est terminé la dernière fois, je vous le dis comme je le pense.

Croyez-moi, ça me ferait au moins autant de peine qu'à vous d'avoir un deuxième tour Sarkozy - Le Pen. Mais pour le moment, rien de ce que vous avez fait depuis 4 ans ne me donne envie de voter pour vous, alors maintenant arrêtez de nous bassiner partout avec “ira ? ira pas ?” et sortez-vous les doigts du cul. Un an c'est très vite passé.

Commentaires

1. Le jeudi, 13 avril 2006, 08:28 par Le Monolecte

Super d'accord!
D'autant qu'on ne devrait pas voter pour une personne ou un parti, ni même un programme, mais pour un projet de société. Et le seul projet de société qui est bien lisible, il est à droite et il ne fait pas envie du tout. D'autant que l'on commence à bien comprendre que cette vision du monde, fondamentalement, elle est partagée très largement par la gauche molle et que du coup, il ne reste pas grand monde pour proposer : "un projet pour les gouverner tous!".

Pour mémoire, je rappelle que Ségolène a déclaré : "la gauche n'a aps vocation à défaire ce qu'a fit la droite".
C'est pour ceux qui n'avaient toujours pas compris!

2. Le jeudi, 13 avril 2006, 08:50 par Marzi

Il me semble avoir entendu ce matin à la radio un truc qui m'a surpris... au point que je me demande si j'étais bien réveillé : segolene allait dans le sens du "il faut assouplir les 35h". J'ai du revé, non ? Merde, si c'est vrai, va falloir que je reflechisse à voter pour elle!

3. Le jeudi, 13 avril 2006, 08:52 par Merome

Tant qu'on sera dans cette parodie de démocratie, il faudra un guignol qui présente bien plutôt qu'un programme pour être élu.
Du coup, je suis partagé sur le cas Ségolène. A priori, elle est assez loin de mes idées, peut-être une des plus loin au PS. Pourtant, je préfererais presque que ce soit elle plutôt que Montebourg qui soit "l'élue", simplement parce qu'elle a plus de chance d'arriver au bout. Alors que Montebourg est lui bien plus proche de mes idées.
Bref, vote utile à mort, il faut se contorsionner l'esprit pour essayer d'aboutir à une résultat correct, tout ça à cause d'un mode de scrutin, voire d'une constitution mal foutue. Vivement la VIème république à la Montebourg, mais si je veux avoir une chance de la voir appliquer, bientôt, il faudra que je vote Lepen au premier tour, pour qu'il soit au second face au candidat socialiste, aux dépends de Sarko. C'est absolument n'importe quoi.
J'ajoute que Montebourg a jugé hier la candidature de Ségolène "intéressante". Voilà voilà voilà

4. Le jeudi, 13 avril 2006, 08:53 par Le Monolecte

Si tu es tendance UMPiste, alors, Ségolène est un choix rationnel. Des fois, je me dis qu'elle est chez les socialos uniquement parce qu'il y avait déjà assez de nanas à l'UMP...

5. Le jeudi, 13 avril 2006, 09:13 par Fred., de L.

Les partis ne font pas un programme pour plaire aux électeurs. Les candidats font d'abord un programme pour les "marchés". Un candidat qui aurait une proposition un peu trop "concrète" court le risque énorme de voir sauter les chiens de garde à sa gorge.

L'autre jour, sur C+, Gad Elmaleh qui parle de son dernier film. La présentatrice lui pose une question sur Sharon Stone en lui disant à peu près : "Sharon Stone s'est prononcée contre le CPE, et vous qu'est-ce que vous en dites ?". Et là, réponse de Gad, étonné d'abord : "Elle a fait ça ? Ah... En pleine promo ? Ah...". Il n'a rien dit de plus sur le sujet. Moi j'ai entendu "Elle est complètement tarée de faire une remarque de ce genre alors qu'elle fait la promo d'un film... CA VA LUI FERMER DES PORTES".

En gros, si tu veux être populaire et si tu veux que les médias t'ouvrent leurs portes, ne fais pas de politique... et ne prend pas des positions de ce genre... qui pourraient avoir le malheur d'être populaires... car ce qui est populaire est...... "populiste".

Observez à nouveau ces gens, quand ils nous parlent. Ce n'est pas à nous qu'ils adressent leurs messages. C'est la raison pour laquelle ils ont la parole.

Je termine.

Avez-vous entendu JL Mélenchon demander la démission du gouvernement ? Non ? C'est normal. Visiblement, la seule tribune dont il dispose est son blog... Peu importe ce que vous pensez de lui... n'empêche que Le Pen a pu déblaterer ses conneries à 13h un dimanche... (parce qu'il a une utilité dans le système) et les mecs issus du non n'ont pas pu s'exprimer plus que le temps d'un micro-trottoir... ici ou là.

Je sais, ça fait théorie du complot, ça ne ressemble pas à votre vision de la vie. N'empêche que...

6. Le jeudi, 13 avril 2006, 09:48 par Bob

Fred, je te dirais que malheureusement, la théorie du complot plus ça va et plus j'y pense, ça expliquerait bien des choses (et si c'était moi qui étais à la tête du complot, sans doute que je ne m'y prendrais pas autrement).

Est-ce naïf de ma part de continuer pourtant à espérer que nos politiques ne sont pas si salauds et cyniques et qu'ils ont encore un tant soit peu de considération pour ceux qui votent pour eux ? J'aime à croire que non, l'alternative est trop horrible pour que je puisse l'envisager sérieusement.

Et dans le cas contraire, qu'est-ce qu'il nous reste comme moyen de sortir de ce merdier ? Si effectivement complot il y a, ça veut dire que le système est verrouillé, bien en place, conçu pour s'auto-entretenir tout en donnant au peuple l'illusion qu'il n'en est rien et que chaque vote compte.

Si les outils démocratiques (?) actuels ne permettent pas aux potentiels réformateurs du système d'accéder au pouvoir, quelle solution nous reste t-il pour tenter de secouer un peu tout ça, à part la Révolution, la vraie, celle avec les têtes des dirigeants déchus au bout des piques ?

7. Le jeudi, 13 avril 2006, 10:41 par Z

Roh, oui, Ségolène Royal a déclaré : "La gauche n'a pas vocation à défaire ce qu'a fait la droite".

Ben oui, dans l'absolu c'est quand même vrai, c'est loin d'être le truc le plus con qu'elle ait dit. Ce serait le contraire qui serait inquiétant, et Merome le dit bien "Il n'y a pas de proposition, pas d'alternative, tout juste de la contestation systématique de l'action du gouvernement, sans rien de constructif derrière." Faut arrêter de sauter sur la moindre petite phrase pour la retourner contre son auteur juste parce que globalement on est contre cet auteur, c'est mesquin. On est en train de faire les mêmes choses que ce que l'on reproche aux politiques : rester dans des petites querelles de clocher. Mon slogan du jour : "Plus d'honnêteté, moins de raccourcis !".

Et puis c'est quoi à la fin cette manière de l'appeler "Ségolène". Pourquoi on se permet de l'appeler que par son prénom ? A qui d'autre on fait ça ? On critique la peoplisation de la politique et en même temps on s'en donne à coeur joie... En plus ça me rappelle la grande époque où Bush junior parlait à son peuple de ce cher "Saddam"... manie qu'on a reprise par la suite. Mais je mélange tout.

Bien sûr c'est des petites choses mais ça m'agace, et je pense qu'on gagnerait à y prêter un peu attention.

8. Le jeudi, 13 avril 2006, 11:39 par Marc Vador

'Tain, Mérome... tu devrais te présenter!
Plus sérieusement, t'as vraiment raison... IL est où, le programme du PS??? Il y a rien, que dalle...
et comme tu le dis si bien, ça me ferait mal de devoir choisir entre Sarko et Le pen. D'ailleurs, je ne veux et ne peux même pas y croire... pourtant... on en prend le chemin.
'tain, j'ai écouté le pen ce matin, hallucinant de démago et de mensonge... Je n'arrive pas à croire qu'il y aie des gens saints d'esprit, pour le suivre...

Cela dit, pour en revenir à Mme Royal, les journalistes ne font qu'entretenir la "marmite"... l'autre jour, sur F.I., pareil, pas une question sur le programme, uniquement sur le fait de savoir si elle allait "y aller"...

Pour finir, merci Merome, pour tes proses, je suis comme toi un "gauche-oeufs de lump" mais je n'ai pas ta verve... Tu exprimes souvent ce que ce suis pas loin de penser!
Et je me marre souvent en lisant ton blog,

9. Le jeudi, 13 avril 2006, 11:49 par Fred., de L.

Juste pour donner quelques clés à mes propos.

- Qu'est-ce que nos politiques, genre DSK, vont foutre à Davos ?

- Avez-vous lu le texte de ce matin d'elryu ?

10. Le jeudi, 13 avril 2006, 12:16 par Stef

Pour info , le post de départ est de Bob , je me fait souvent avoir car comme 90% des sujets viennent de Merome, je ne lis pas le nom d'auteur , mais la je trouvais le ton inhabituel pour que ça soit du "Merome" (et comme je vois que certains n'ont pas vu ;) )
Au fait Bob , tu es Boblega (aka Anatat) de Wargang ou rien a voir ?

11. Le jeudi, 13 avril 2006, 13:19 par Marzi

Fred de L : euh, accessoirement, melanchon représente 0.00072% de l'electorat, alors que JMLP représente 20%, ca peut expliquer que l'un ait le 13h, l'autre non !

Mérome, à propos des critiques sur notre mode de scruptin : et donc, tu préconises quoi ? Un premier tour "direct" ? Ben ca changeait rien en 2002, je te rappelle : chirac power. Si tu préconises autre chose, je t'écoute, car je vois pas comment résoudre ton pb (je parle des présidentielles, pas des législatives!)

12. Le jeudi, 13 avril 2006, 13:52 par Etheriel

Fred de L: l'avis de Sharon Stone à propos du CPE, tu comprendras qu'on s'en foutte un peu... On a pensé à demander à Clara Morgane si la taxe sur les véhicules polluant etait une bonne idée ? Et le credit d'impot sur l'achat des poele à granulés, qu'en pense Eve Angeli ?

13. Le jeudi, 13 avril 2006, 14:53 par Stef

Eve angeli me demande si les granulés ne cuirait pas mieux dans une casserole avant de répondre... Par contre Clara ne peux rien dire sur le sujet , elle a la bouche pleine :)

14. Le jeudi, 13 avril 2006, 15:14 par Fred., de L.

Le cynisme le plus éculé comme réponse. C'est très "hype". :-)

Mélenchon quoique vous en pensier a été un acteur de premier plan lors du dernier référendum. C'est aussi, accessoirement un sénateur.

15. Le jeudi, 13 avril 2006, 15:34 par Bob

Stef : rien à voir. Je suis juste un collègue de bureau d'un ami de Merome.

Marzi : je ne sais pas si tu t'adressais à Merome ou à moi en croyant que c'était Merome qui avait écrit ce billet, mais c'est pas grave, tu auras au moins ma réponse :p À mon avis, ce n'est pas vraiment le mode de scrutin en tant que tel (élection à un ou plusieurs tours, ne garder que les deux meilleurs pour le deuxième...) qui est en cause, c'est plutôt le principe proprement dit de devoir voter pour des personnes - et par là même, les institutions de la Vème République dans leur ensemble.

Je m'explique. Depuis quelque temps, et de manière croissante, on commence à prendre conscience que personne n'a le monopole des bonnes idées - ni des mauvaises. Aujourd'hui je pense que peu d'électeurs pourraient prendre le programme de leur candidat(e) favori(te) et affirmer sans rigoler qu'ils sont d'accord avec toutes ses propositions.

Or, aussi bien pour la présidentielle que pour les législatives ou d'ailleurs pour les municipales et les cantonales (c'est-à-dire pour les scrutins définissant l'essentiel de la politique locale et nationale), le système actuel nous demande de voter non pas pour des idées, mais pour des personnes, sur la foi d'un programme annoncé. Donner sa voix à un candidat revient alors à donner son adhésion totale à l'ensemble de son programme.

Première conséquence : les candidats essayent de mettre un peu de tout pour attirer les gens de tout bord, et se marchent de plus en plus sur les pieds, au point qu'on finit par ne plus faire la différence (cf ce que je disais au début sur la similitude des programmes de Jospin et Chirac en 2002).

Deuxième conséquence : les électeurs doivent faire des acrobaties entre leurs convictions et ce qu'on leur propose et se retrouvent réduits à se contenter du compromis qui leur semble le moins mauvais, un genre de plus petit dénominateur commun. C'est tout simplement le nivellement par le bas de ce que chacun de nous peut attendre de ses élus.

Conclusion : le système actuel ne permet plus de représenter convenablement les souhaits du peuple. L'a t-il seulement jamais vraiment permis ? Je n'ai pas assez d'expérience pour le dire, mais ça me semble flagrant aujourd'hui, et ça ne va pas en s'arrangeant.

Corollaire logique : peut-être que ça veut dire qu'il est temps de revoir tout ça et de faire cette fameuse VIè République dont on entend de plus en plus parler un peu de tous les côtés, ou au minimum de voir du côté d'un système impliquant plus fréquemment l'électeur...

16. Le jeudi, 13 avril 2006, 17:25 par Merome
Je confirme et rend à César ce qui appartient à Bob : c'est lui l'auteur de l'article initial. Je m'efforce de commenter derrière pour que la confusion soit moins possible, mais ça ne suffit pas :)
Je complète le dernier commentaire de Bob sur le mode de scrutin (sans "P" Marzi !). Il faut voter pour des idées et non plus des hommes. Ca va pas nous donner facilement le nom d'un président, ça. Mais c'est qui au juste le "Président" de la Suisse, qui le connait ?
J'ajoute que si le mode de scrutin actuel était sans doute le seul possible techniquement il y a encore quelques années, aujourd'hui, tout le monde à la télé, tout le monde ou presque a un portable, voire un ordinateur connecté à internet, toutes les mairies ont également une connexion internet, bref, tout le monde a la possibilité d'être convenablement informé (donc la représentation a moins de sens), et de voter une fois par mois ou plus (ou moins) par des moyens techniques modernes.
Les partis politiques auraient toujours un rôle, celui de débattre publiquement, et de défricher les solutions possibles pour chaque problème posé.

Je ne suis pas un spécialiste en institution, et je ne sais pas dans quelle mesure tout cela serait possible. Mais d'autres plus intelligents que moi y pensent déjà. Je ne vois pas bien ce que ça nous coûte d'admettre que notre système est imparfait et qu'il faut en changer. Plutôt que de s'offusquer à chaque manif qui tourne au drame ou à la revendication niaiseuse...
17. Le jeudi, 13 avril 2006, 21:04 par Lolo

Pour tenter d'apporter ma petite pierre à l'édifice :

1- Je partage quasiment intégralement les idées de Bob. le PS n'a vraiment rien compris, il s'obstine dans ce que j'appèlerai un ratissage des électeurs du centre. Ce faisant, il se coupe des vrais électeurs de gauche.

2- Il existe actuellement une idée qui circule dans certaines associations qui me parait très intéressante. Cette idée s'appuie sur les collectifs du 29 mai, c'est à dire sur ce que l'on peut appeler les électeurs du "NON de gauche au TCE". Elle consiste à dire qu'il faut tout d'abord élaborer un programme, mettre des idées sur un papier. A partir de cela, essayer de trouver un candidat pour la présidentielle.

Cette candidature pourrait avoir une particularité très intéressante car est envisagé une candidature collègiale (avec 5 ou 6 personnes représentatives de ces idées).

Alors bien sur il est impossible de voter pour plusieurs personnes à la fois ce qui entrainerait le choix d'un candidat soutenu par les autres. Mais sur le fond je trouve la démarche extrèmement séduisante.

18. Le dimanche, 16 avril 2006, 13:07 par Cheuz

Bah si la gauche a pleins d'idées
La principale est de toujours dire "on est contre" et après de savoir pkoi ils sont contre (oui ma vision est caricaturé mais c'est pas loin de la vérité).

Moi la chose qui me dérange en ce moment c'est que tout le monde tombent sur le dos du l'ump car ils ont 2 candidats possible alors qu'a gauche ya 15 candidats et on les fait moins chier alors que c'est plus le bordel (on en parle dans les medias mais beaucoup moins souvent que pour l'ump)

Là où je suis du même avis c'est pour faire une VI république car voir des parties a 5% avec des député et des parties a 20% sans députés bah franchement la démocratie elle a un gros Pb a mon avis après on critique les lois mais si les gens qui les votent ne sont pas les gens qui représentent la France bah c'est assez logique faut dire.

Pour en revenir sur Madame Royal (je suis pas people :op),
elle est assez drôle je trouve elle a "aucun" avis sur tout mais de temps en temps quand un journaliste lui parlent d'autre chose que de son mari et ces enfants elle réponds a des question politique.
Et le dernier truc que g entendu c'est quand elle compare la France a un département pour parler du chômage des jeunes elle nous dit qu'elle a rencontré des jeunes dans sa circonscription et qu'elle leur a trouvé un emploie et que donc c'est possible de trouver du boulots aux jeunes gt franchement bidonné sur le coup car si c'est aussi simple que cela elle a qu'a le faire mais bon pas facile de faire avec des millions de jeunes la même chose qu'avec une dizaine que l'on place dans les mairies du coin des zones avec beaucoup moins de problème. A la limite est plus crédible quand elle a aucun avis un peu pour ça qu'elle a de bon sondage elle dit jamais rien donc tout le monde est de son avis ;op

PS: Faut mettre le nom de la personne qui écrit le billet plus en avant car sur le coup gt persuadé que c'était merome comme d'hab ;op

19. Le dimanche, 16 avril 2006, 18:42 par marzi

Mea culpa pour l'auteur de l'article...
Mais donc, vous ne m'avez guère convaincu. Et au final, les candidats principaux sont tous soutenus par un parti, qui a un "programme", donc, je ne vois vraimnet pas ou est votre pb.

20. Le vendredi, 21 avril 2006, 08:48 par Bob

Petit post-scriptum, tout à fait de circonstance en ce 21 avril anniversaire de ce dont on a parlé plus haut.

Il y a quelques jours j'ai tiré de ma bibliothèque un bouquin un peu au pif. Par le plus grand des hasards, il s'agissait du petit recueil de Luz (dessinateur de presse, dans Charlie Hebdo entre autres) édité par l'Association et intitulé Cambouis. C'est en fait une compilation de petits cahiers-pamphlets dessinés il y a quatre ans pendant les mois qui ont suivi le premier tour des présidentielles.

Je ne peux que vous en recommander la lecture, c'est tout plein de choses pertinentes dont on parle, a parlé ou parlera par ici.

Voir www.bedetheque.com/serie-...

21. Le mercredi, 26 avril 2006, 17:01 par Fred Bird

Alléluiä !

Il y a encore un an, je donnais le PS gagnant à trois contre un les doigts dans le nez. Maintenant...

22. Le dimanche, 6 août 2006, 07:40 par CHditCH

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