Je viens de finir le livre de Nicolas Hulot.

Sorti en 2004, le syndrome du Titanic est un livre écrit par Nicolas Hulot qui a connu un certain succès. Est-ce parce qu'il a maintenant deux ans d'âge ou parce que depuis quelques mois je suis à fond dans le sujet, je l'ai trouvé un peu décevant.

Le syndrome du Titanic, c'est une métaphore qui sert à mettre en avant le fait qu'alors que tout le monde sait que la planète court à sa perte, et le genre humain avec, l'orchestre joue encore, comme si de rien n'était.
En effet, je l'ai dit et redit et malheureusement bien d'autres plus qualifiés avant moi, nous sommes dans une impasse écologique de laquelle il sera très difficile de sortir et dont nos enfants, c'est sûr, verront les conséquences dramatiques.

Nicolas Hulot aborde la question d'abord sous son côté politique et cherche visiblement à expliquer sa "collaboration" plus ou moins inattendue avec Jacques Chirac, lors du sommet de Johannesburg. J'avoue que cette première partie m'a assez intéressé, notamment quand il explique comment Jospin, en prenant les Verts dans son gouvernement, se donnait juste bonne conscience pour se consacrer seul, ou avec son parti, aux "choses sérieuses". Jacques Chirac, apparemment, a été sensible aux arguments de Nicolas Hulot, jusqu'à aller, contre toute attente, prononcer un discours fleuve et dissonnant, devant des gens qui ne s'attendaient pas à ça.
Depuis, de l'eau (polluée) a coulé sous les ponts, Chirac a bien mis en place une taxe sur les billets d'avion qui va dans le bon sens, mais le reste du monde, et la France elle-même, n'a toujours pas pris la mesure exacte du problème.

L'expérience "naturelle" de Nicolas Hulot , si j'ose dire, apporte de nouveaux exemples des cataclysmes écologiques engendrés par l'Homme, et confirme bien l'urgence du problème, mais ne propose pas vraiment de solutions.
On dirait même qu'il s'interdit d'être pessimiste, pour ne pas aggraver encore le problème en encourageant les lecteurs à s'en foutre, mais qu'au fond de lui, il estime la partie perdue. Son réalisme confine à la résignation, d'autant que l'ensemble manque un peu de cohérence.
Par exemple, il fustige à plusieurs reprises le transport aérien, les vacances à l'autre bout du monde. Il me semble qu'il n'est pas le mieux placé pour dire ça. Même si évidemment, ses voyages à lui font sans doute plus de bien que de mal, puisqu'au lieu de se terminer en soirée diapo après la raclette familiale, il en fait des émissions télé aussi jolies à regarder qu'intéressantes vues par des millions de téléspectateurs.

Bref, je suis resté sur ma faim. Les problème sociaux et économiques qui me semblent intimement liés au sujet sont soigneusement évité, est-ce pour ne pas froisser Rhone Poulainc ou EDF qui financent sa fondation ? Il s'en défend, bien sûr, et je ne lui jette pas cette pierre avec toute la force dont je dispose car je sais, ou je me doute qu'il est difficile de faire déjà ce qu'il fait, et d'avoir déjà ces résultats.

Bref, je recommande cette lecture à ceux qui continuent de nier l'évidence. Pour les autres, qui sont déjà dans la phase "action" qui suit la prise de conscience, passez votre chemin.

Commentaires

1. Le vendredi, 31 mars 2006, 07:03 par Etheriel

Ca fait une éternité que "Rhone Poulainc" s'écrit Rhône-Poulenc, et quelques années que c'est devenu Aventis ;)

2. Le vendredi, 31 mars 2006, 08:13 par Merome
Pardon pour cette lamentable erreur que je ne corrige pas dans le texte juste pour que tes commentaires servent, pour une fois, à quelque chose :)
3. Le vendredi, 31 mars 2006, 10:14 par Etheriel

Ah mince, c'est vrai: j'avais oublié que le blog à Néo doit servir à quelque chose :)

4. Le vendredi, 31 mars 2006, 14:04 par Z

Dans le même style, on peut lire le récent "Graines de possibles", livre d'entretien croisé entre Nicolas Hulot et Pierre Rabhi, qui éclaire un peu les engagements de chacun. Je l'ai trouvé assez intéressant, ça retrace leurs deux parcours très différents, mais qui visent tous deux à réconcilier l'homme et la Terre. Ceux qui connaissent déjà bien les deux bonhommes n'apprendront sans doute pas grand chose cela dit.

Pour "ceux qui continuent de nier l'évidence", je suggère plutôt la lecture d'un livre qui vient de sortir : "Le plein s'il vous plait" de Jean-Marc Jancovici et Alain Grandjean, qui, outre sa clarté et son objectivité, a le mérite d'orienter le lecteur vers une solution possible (nécessaire ?) : la mise en place d'une taxe sur l'énergie pour prendre en compte la raréfaction et le coût environnemental du pétrole dans son prix.
cf www.manicore.com/document...

5. Le vendredi, 4 août 2006, 14:54 par Antranick

Glou-Glou-Glou

6. Le vendredi, 4 août 2006, 14:56 par Brave New World

dmenti.blogspot.com/
(âmes sensibles s'abstenir)

7. Le jeudi, 9 novembre 2006, 18:04 par Jean

Si vous êtes vraiment motivés pour avancer dans la recherche de solutions au problème du changement climatique (qui n'est pas le seul problème, n'oublions pas la biodiversité qui diminue, les océans qui se vident, l'érosion des terres arables, la pollution de l'eau, de l'air, des sols, etc...), je recherche des partenaires (c'est-à-dire des gens comme vous, si, si !) pour développer une organisation engagée dans cette voie: "O".

L'idée: les petits gestes dont tout le monde parle sont insuffisants, il est nécessaire de modifier plus en profondeur notre mode de vie, c'est à dire, entre autres, ne plus prendre l'avion, se passer de la voiture le plus souvent possible (le mieux étant de ne pas en acheter), changer ses habitudes alimentaires (moins de viande, de fraises en février, de raisin d'Afrique du Sud), habiter près de son travail et plutôt dans un appartement en ville, et moins consommer en général...

Rien d'impossible, et pourtant ces changements nécessaires sont très difficiles à accepter parce que contraires au fonctionnement actuelle de notre société, basé sur la production (et donc le travail, l'emploi, l'utilité sociale et le statut qui lui sont associés) et la consommation (et donc l'appartenance à un groupe social et la recherche du prestige) de biens et de services, ce qui s'accompagne toujours ou presque de pollutions diverses. Comme nous avons tous besoin de travailler et que nous voulons tous accéder à une certaine reconnaissance sociale, agir efficacement contre le changement climatique est très difficile, nous n'y arriverons pas si nous ne donnons pas de la valeur sociale (de l'estime, de l'admiration, de l'envie) aux conduites à tenir.

Objectif: renverser la vapeur en valorisant socialement ceux qui agissent de manière responsable (c'est à dire qui cherchent à minimiser leur empreinte écologique), essayer d'imaginer un mode de vie durable et accessible à tous et enfin, ce qui rejoint un peu le premier point, inventer d'autres moyens de cohésion et de valorisation sociale que le travail et la consommation, ou alors les orienter vers des activités environnementalement soutenables.

Si vous êtes intéressé, allez faire un tour sur le site suivant:

jean.chamel.free.fr/o

et n'hésitez pas à me contacter pour plus d'informations en écrivant à contactero@gmail.com

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