Je vais vous parler du Ptiluc juste après, mais avant ça, je dois vous toucher deux mots vite fait de Ce qui est précieux, tome 3 du Combat ordinaire de Manu Larcenet, qui est paru ce mois-ci. Je ne suis pas assez doué avec les mots pour vous dire avec un tant soit peu de justesse à quel point ces albums sont géniaux, essentiels, indispensables. C’est de l’humanité concentrée dans chaque page, dans chaque dessin, dans chaque texte, dans chaque absence de texte. Lisez-les ou mourez bêtes, c’est aussi simple que ça. Maintenant, revenons à nos moutons rats.
Puisque, si vous ne le savez pas déjà, la série Pacush blues de Ptiluc met en scène un peuple de rats dans diverses allégories de l’existence humaine. Chaque album de la série s’intéresse à un thème différent et peut être lu indépendamment des autres (sauf un ou deux qui vont par paires). Intitulé Autopsie de mondes en déroute, ce douzième tome est paru il y a un an et m’a mis une grosse baffe tellement il est pertinent, encore aujourd'hui et je dirais même peut-être : plus encore aujourd'hui qu'il y a un an.
Avec comme point départ un simple rat qui garde muettement le secret de sa mine de textile dans un camion frigorifique, Ptiluc attaque tous les sujets qui font mal aujourd’hui : travail, exploitation, utilisation des ressources, relations avec les camions voisins, progrès technologique, intégrisme… Au fil des 70 pages de l’album, il nous livre un état des lieux cynique et désabusé de nos sociétés actuelles et de leur avenir envisageable. De l’idée du camion (très bonne) aux tics de langage qui donnent leurs surnoms aux personnages, tout est bien trouvé et s’enchaîne jusqu’à la fin-qui-fait-peur (évitez de la lire avant le reste, ca gâche l’effet).
De la très bonne lecture, mais à éviter les jours de grosse déprime quand même. Rapidement, un lien vers une chronique qui inclut une page de l'album, histoire que vous puissiez vous faire une idée du dessin : l'extrait présenté sur le lien précédent date de 1984 et ne fait pas justice au style actuel de Ptiluc.
Pour le tome 4 de cette série, promis : je vous parle d'un truc joyeux et qui ne donne pas envie d'aller se retirer dans une grotte 
Commentaires
Pourquoi je trouve jamais ces BD dans ma bibliothèque
Autant Pacush blues je pourrais encore comprendre, autant Le combat ordinaire c'est plutot inadmissible. Ils n'ont pas un endroit ou tu peux faire des suggestions d'achat ?
Sinon, ben tu te depeches de venir a Nancy
Il faudra un jour que je réfléchisse à la raison qui l'a fait réaliser aussi "Le retour à la terre" qui ressemble tellement au "Combat ordinaire"...
Si qq'un a la réponse, ça m'évitera une surchauffe du cortex...
Note : le Retour a la terre est scenarise par Ferri, Larcenet n'etant credite que pour le dessin - meme si evidemment il doit y avoir des echanges d'idees. Je soupconne quand meme que le theme de l'installation a la campagne doit etre autobiographique pour au moins l'un des deux.
Il faut que je regarde le DVD fourni avec le tome 3 du Combat ordinaire, peut-etre que c'est explique dedans
Mais d'une maniere generale, des que Larcenet sort du registre essentiellement humoristique (genre Bill Baroud ou Donjon Parade, les Cosmonautes du futur se met deja un peu a part je trouve), on retrouve souvent des liens de parente entre certaines series, dans le scenar ou les themes abordes. Par exemple entre les Entremondes et les Aventures rocambolesques, ou entre le Combat ordinaire et ses extraordinaires albums ouvertement autobiographiques. Donc bon, ca ne m'etonne pas plus que ca
Enfin bon de toute facon presque tout ce qu'a fait Larcenet depuis Dallas cow-boy est tres bon. A part peut-etre le Robin des bois relativement banal et le recent Ex abrupto carrement experimental, on peut y aller les yeux fermes.
Oui, oui, j'avais bien noté les différences entre les deux. En particulier le scénariste évidemment. Mais pour les deux premiers tomes des deux séries, ce ne sont pas des ressemblances, ce sont des équivalences qu'il y a ! Et en effet, ça semble complètement auto-biographique.
Ca me fait penser que je n'ai pas encore enlever tous les cartons dans la pièce d'à côté...
Apres verification, c'est tout simple, indique en clair en apge 45 du tome 2 du retour a la terre : "c'est Manu vu par Ferri mais dessine par Manu sauf que quand le Manu de l'album dessine, Manu change de style pour pas qu'on voie qu'il dessine comme lui".
A mon avis, d'entre les deux c'est le retour a la terre qui est le plus purement autobiographique. Dans le combat oridnaire, j'ai le sentiment que c'est moins direct, mais qu'il y transpose quand meme beaucoup de ses reflexions sur le monde, les gens, la vie... mais bon, ca il le fait aussi dans les entremondes ou les aventures rocambolesques. Je crois que dans le combat ordinaire, c'est surtout le contexte (contemporain realiste, etc.) qui fait illusion.
Tout s'explique donc
Merci. Aussi, j'aurais pas insisté pour les offrir systématiquement les deux fois que je les ais acheté, les "Retour à la terre"... peut-être que j'aurais pu les lire à tête reposée. 
Soit dit en passant, mon frere-de-Suisse m'a dirige hier vers le blog de Larcenet, dont la lecture n'est pas denuee d'interet.
Je vais meme envisager d'adherer a la FIGB : tempsperdu.over-blog.org/...
Allez lire cet article, peut-etre que vous vous y reconnaitrez. En tout cas chez moi ca fait resonner des trucs.
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