Profitons de l'actualité pour aborder ce thème qui risque d'être à la mode dans les mois, les années qui viennent.

Je vais essayer d'être à peu près objectif sur une présentation de la désobéissance civile, en utilisant une vision subjective de l'actualité et particulièrement de deux faits récents. Je ne suis ni pour ni contre cette fausse nouvelle façon d'appréhender les problèmes de société, je suis en phase d'observation.

D'abord, pour les plus incultes d'entre nous, une définition sommaire, issue de Wikipédia : "La désobéissance civile est le refus de se soumettre à une loi jugée inique par ceux qui la contestent."
Cette définition seule (l'article de wikipédia est bien sûr plus développé) sous-entend que c'est un acte d'insubordination tout à fait primaire, mais il n'en est rien : il s'agit en fait de montrer par cette action de désobéissance civile que la loi en question entre en conflit avec une loi "supérieure", comme le respect des droits de l'Homme, voire la survie de l'espèce.
Certaines catégories professionnelles (les fonctionnaires, je crois) sont d'ailleurs encouragées à la désobéissance quand l'ordre qu'elles reçoivent peut présenter un danger pour la société.
C'est évidemment une porte ouverte au grand n'importe quoi. Si j'estime que les limitations de vitesse sont injustifiées, je roule à la vitesse que je veux (Na !). Puéril.
En fait, les pratiquants de cette forme d'acte socio-politique acceptent généralement la sanction qui va avec leur attitude et le font à visage découvert. On ne peut donc pas confondre cette méthode avec le terrorisme ou la criminalité qui se pratiquent dans la clandestinité. Ce n'est même pas du vandalisme.
Ainsi, José Bové, qui est un des plus fervents défenseurs de ce type de méthode, démonte un MacDo, fauche des OGM, en attirant les caméras sur lui et... finit par exécuter sa peine.

Avant d'en arriver à cette extrémité, il faut bien comprendre que les adeptes ont vraisemblablement essayé toutes les autres méthodes, notamment le dialogue et la négociation, et c'est donc un acte comparable à une grève dans les objectifs (faire modifier une loi, un choix de société), et à du vandalisme dans les résultats (pour y arriver, porter atteinte au bien d'autrui).
Bien que (parfois) destructrice, la désobéissance civile n'en est pas moins pacifique. Il ne s'agit pas de s'en prendre aux personnes, mais éventuellement à leur bien.

Parmi les désobéissances célèbres et récentes, à part celles de José Bové dont je parlais plus haut, on peut citer celle de Noël Mamère, qui a marié l'an dernier un couple d'homosexuels alors que la loi française l'interdit.
Peu importe ce qu'on pense de cette question, il faut reconnaître que Noël Mamère a fait là un acte militant, projetant sur le devant de la scène un débat qui n'avançait pas. Et, de la même manière, il était logique, voire souhaitable, que son acte soit puni, d'autant qu'il est, en tant qu'élu, un des représentants de l'Etat Français et donc de ses lois.

Maintenant, quel rapport avec l'actualité ?

Depuis des années maintenant, nous pouvons observer une baisse de la légitimité des gouvernements qui se succèdent. Les deux derniers évènements majeurs qui, à mon sens, ont concrétisé cet état de fait, sont l'élection de Jacques Chirac à plus de 80% et le Non à la Constitution Européenne.
Dès lors, il est impossible de faire avancer les choses sans risquer la volée de bois vert d'une partie de la population française. On savait déjà qu'il était impossible de s'attaquer sérieusement au problème de l'Education, de la SNCF ou des routiers, sans risquer un blocus national. Maintenant, c'est comme ça pour tout le monde, les restaurateurs, les chercheurs, les aiguilleurs du ciel, les paysans, les jeunes, les vieux...
On a pu croire un moment que c'était la "faiblesse" de la gauche que d'obéir à la rue, mais la droite fait, semble-t-il, guère mieux, en s'obstinant pourtant à maintenir des réformes impopulaires (ce qui est courageux, il faut le reconnaître).

Ce matin, un collègue portait à ma connaissance ce document, qui traite du problème épineux des OGM, et de la fin plus ou moins annoncée de l'agriculture biologique qui y est liée. Evidemment, les agriculteurs qui ont investi dans le bio ne sont pas très contents, et ils envisagent d'ores et déjà des actions de fauchage intempestif des cultures d'OGM. Un peu radical ? Sans doute, mais ont-ils véritablement le choix ? Quelle est leur poids face aux multinationales qui imposent leurs produits génétiquement modifiés au niveau Européen ? Aucun. Même voter ne sert plus à grand chose dans ce contexte.

Dans la catégorie "projet de loi fort contesté mais qui passe quand même en force", la loi DADVSI se place là. Partant d'un constat erroné, inexact, ou incomplet qui prétend que les internautes en téléchargeant de la musique illégalement tuent les artistes, l'industrie du disque a réussi à imposer une loi qui va à l'inverse du bon sens, considérant la musique comme une vulgaire marchandise, la chanson comme une baguette de pain.
Face au lobby des majors, ni les consommateurs, ni les artistes n'ont eu voix au chapitre. Le débat a été confisqué, laissé entre les mains des seuls intérêt financiers qui se cachent derrière.
Le logiciel libre, qui pourtant n'a pas grand chose à voir avec le problème s'en trouve fortement menacé. Comme l'agriculteur bio, le concepteur d'un logiciel libre a un avenir plus qu'incertain, il avance en terrain miné.
Le consommateur, lui, dans les deux cas, est littéralement réduit à son rôle détestable de vache à lait. Bouffons de la merde, écoutons de la merde, pourvu que tout cela s'achète bien comme il faut, légalement.
Je lisais ce matin un lecteur de ce blog qui disait qu'il mettrait un point d'honneur à ne plus acheter aucun CD, et à télécharger autant qu'il le pouvait et en toute illégalité la musique qui l'intéressait.

La désobéissance civile, toujours illégale, puèrile peut-être, inefficace dans la plupart des cas, a de beaux jours devant elle tant que le débat est confisqué par les seuls intérêts financiers.

Commentaires

1. Le mardi, 21 mars 2006, 09:09 par Le Monolecte

" Dès que quelqu'un comprend qu'il est contraire à sa dignité d'homme d'obéir à des lois injustes, aucune tyrannie ne peut l'asservir."
(Gandhi)

2. Le mardi, 21 mars 2006, 14:06 par Stef

Prônons la démocratie comme valeur fondamentale et utilisons l'anarchie a chaque fois que ça nous arrange ! Ben oui c'est tellement plus simple de cette façon...

3. Le mardi, 21 mars 2006, 15:24 par Merome
Intéressante remarque, Stef, mais elle est où la démocratie dans la loi DADVSI ou les OGM ? C'est justement ça qu'il faut dénoncer, l'absence de démocratie dans nombre de procédures qu'on nous présente comme démocratiques, non ?
4. Le mardi, 21 mars 2006, 16:20 par MarcVador

C'est comme ces politiques qui tentent de justifier leurs actes en disant que c'est au nom de la démocratie qu'ils imposent ces lois et que la seule manière juste, à leurs yeux, de s'y opposer est uniquement de déposer un bulletin dans une urne!!
Finalement, le seul moment où on est en démocratie, c'est à ce moment, le jour des élections...

5. Le mercredi, 22 mars 2006, 01:44 par Stef

Mea culpa pour le post un peu rapide j'ai cru qu'on était sur le sujet sur le CPE et mon post reflétait mon agacement envers l'anarchie actuelle a laquelle certains essaient de trouver une légitimité...

Je connais assez peu ces 2 sujets par contre même si dans le cas DADVSI on sens une forte odeur de lobbying (sujet OGM également je suppose...)

Juste un remarque pour MarcVador , les politiques en question sont ceux élus que je sache (ce n'est pas un avis orienté , je dirais pareil avec un gouvernement de gauche) donc ils sont élus démocratiquement , il n'y a rien a contester maintenant. Apres les mecontents ont un moyen d'action : Voter quelqu'un d'autre la prochaine fois. Parfois j'ai l'impression que si les Français passait leur energie qui sert a raler dans un travail productif les choses iraient surement beaucoup mieux...
Désolé pour le hors sujet encore une fois :(

6. Le mercredi, 22 mars 2006, 09:17 par NeXTstep

élus, certes... Mais un élu reste un homme, qui peut faire des erreurs !
Donc, si l'erreur est trop grosse et en désaccord avec ce qui a fait que les électeurs ont voté pour lui, n'est il pas légitime que ces mêmes électeurs le "rappellent à l'ordre" ?

7. Le mercredi, 22 mars 2006, 09:44 par Merome
Et puis on peut se poser la question : comment faire pour montrer qu'une démocratie n'est finalement pas si démocratique ? A la dernière présidentielle, les électeurs qui ont voulu montrer leur désaccord avec les partis "traditionnels" se sont retrouvés avec un second tour confisqué. Bien sûr, c'est le jeu, il fallait y penser et tout ça... Mais il faudrait être de mauvaise foi pour ne pas admettre que notre système politique, tout démocratique qu'il est, engendre des situations complètement ingérables. Ce qui serait souhaitable (mais peu probable), c'est qu'il se produise l'inverse de l'autre fois : un second tour Royal-Besancenot, ou quelque chose comme ça. Je pense que tout le monde se rendra alors bien compte de l'ingouvernabilité du système. Bref : il se peut, même dans un système aussi démocratique que le nôtre, qu'un gouvernement n'ait aucune légitimité. Et aucune éléction ne permet de régler ce problème ! Ou alors indirectement (TCE).
8. Le mercredi, 22 mars 2006, 14:05 par Fred de L.

C'est Royal qui joue le rôle de Le Pen dans ton exemple, c'est bien ça ?

Y faudrait étudier les rouages de la Vè pour dire si on est en démocratie ou pas... L'article 49.3, la définition de l'ordre du jour à l'Assemblée, ces choses là... permettent de répondre à la question : il y a en effet un déficit démocratique en France. Mais tant qu'on peut élire un menteur dont tous les copains de chambrée sont allés en justice au suffrage universel, oui, nous sommes en démocratie. Au moins autant qu'aux US...

9. Le jeudi, 23 mars 2006, 01:54 par Stef

Effectivement Merome , aucun mode de scrutin n'est idéal (t'avais meme fait un sujet la dessus il y a peu) mais a partir du moment ou c'est un suffrage universel , on se rapproche surement du "moins mauvais possible".
Mais la question n'est pas la , je ne cautionnerais jamais les méthodes type "désobéissance civile " , c'est trop facile comme argument.

10. Le jeudi, 23 mars 2006, 08:09 par Merome
Je ne prône pas la désobéissance civile, je dis que je la comprends et qu'il est heureux pour nous que certains aient eu le courage de la pratiquer.
11. Le jeudi, 23 mars 2006, 09:57 par MarcVador

Une petite remarque pour finir:
On élit des hommes (ou femmes) sur la base d'un programme (dumoins les grandes lignes) et après, on n'a plus droit au chapitre? Après c'est "Dormez tranquille, braves gens, on s'occupe de tout!"? C'est ça la démocratie? Alors il faudrait qu'on attende 5 ans à chaque fois que ça ne marche pas!
Ce qui me choque aussi (bon, on s'éloigne du sujet) c'est le cumul des fonctions, là aussi la démocratie est un peu confisquée... Pour ma part je serais pour qu'il y aie une personne=un mandat, point barre! CE qui favoriserait aussi la diversité de point de vue et, peut-être, la représentativité!

12. Le jeudi, 23 mars 2006, 10:12 par Stef

Merome je dirais plutot qu'il est triste que les methodes extremes de ce type (violence , actions d'éclat etc...) soient les seulent qui beneficient d'un peu de médiatisation. Toute élection est devenu si dépendante de nos médias qui sont tellement peu critiques qu'on a l'impression qu'il n'y a que comme ça qu'on arrive a alerter l'opinion publique :(

13. Le jeudi, 23 mars 2006, 17:27 par Merome
Violence ? Il n'y a pas de violence dans la désobéissance civile, normalement. Prenons le cas du téléchargement de MP3, ça n'a rien de violent. Le geste a une signification, c'est une forme de protestation à défaut d'une autre, plus démocratique. J'ai lu des tas de blogs de gens qui ont réellement oeuvré pour éviter la loi DADVSI. Ils ont participé à des réunions dans les ministères, exposés leur point de vue. Tous ont écrit que les conseillers des ministres agissaient à la solde des majors. Au point que Renaud Donnedieu De Vabre est maintenant suffixé "De Vivendi". C'est malheureux à dire, mais il y a des cas, et je suis tenté de dire, de plus en plus, où la démocratie telle que nous la connaissons n'a plus aucun sens. C'est une parodie.
14. Le vendredi, 24 mars 2006, 00:58 par Stef

Je parlais de violence plutot dans l'autre exemple que tu cite , le cas des OGM : saccages de champs de culture OGM etc...
Apres, bien sur que la contestation sous forme de dialogue est toujours la bienvenue , même si malheureusement elle n'est pas toujours convaincante.

15. Le vendredi, 24 mars 2006, 08:00 par Merome
Pour moi, une violence est pratiquée sur des personnes, pas sur du matériel ou des richesses. C'est là qu'on assiste à une inversion des échelles de valeur : la pression morale exercée sur les chômeurs, ou sur les travailleurs EST une violence. La grève qui conduit à la perte de richesses, le fauchage des OGM n'en sont pas.
Aujourd'hui, dans l'inconscient collectif, un jeune qui taggue ou détruit un arrêt de bus, c'est plus violent, donc plus grave qu'un patron qui licencie abusivement, ou qu'un directeur qui pratique le harcèlement moral. Je ne partage pas cette nouvelle échelle de valeur.
16. Le vendredi, 24 mars 2006, 10:21 par NeXTstep

Par ailleurs, lorsqu'on arrache symboliquement 1 plan de plante transgénique, j'ose dire qu'on est assez loin de "saccager"...
Quand on démonte "proprement" un Mc Do, alors que c'est tellement plus facile et rapide d'y aller à la masse, j'ose dire qu'on est, encore, loin de "saccager"
Quand d'aucuns s'en prennent à de toutes petites choses comme la santé publique, ou encore la liberté de créer, ou même d'user du droit d'utiliser normalement des "biens de consommation" achetés avec les quelques deniers qui me restent à la fin du mois... J'ai une fâcheuse tendance à estimer que ceux-là se rapprochent beaucoup plus de la notion de "saccager"...
Enfin, ça n'engage que moi :-)

17. Le vendredi, 24 mars 2006, 14:12 par Stef

Pas du tout d'accord, allez demander au propiétaire du champ OGM si ce n'est pas une violence ! C'est tout autant intolérable que les exemples que vous décrivez. Je ne vois pas comment on peut approuver le principe de tels agissements !
Donc si un mec vient démonter ma pharmacie parceque ses médicaments ne sont plus remboursés , c'est normal ?? Je pousse un peu mais c'est dans le même ordre d'idée.

Etre tellement sur d'avoir raison ne donne pas tous les droits... Et si dans 20 ans toute la planète mangeait a sa fin grace aux découvertes de l'agriculture OGM et qu'on se soit rendu compte que ça n'est pas nocif ???? (c'est un ewemple hein , débattez pas la dessus svp ^^)

18. Le vendredi, 24 mars 2006, 15:26 par Merome
Pour moi, ce qui est violent porte atteinte à l'intégrité physique d'une personne. Je ne dis pas que c'est tolérable, d'ailleurs, les désobéissants civiles en général acceptent la punition sans sourciller. Je m'inquiète juste de ce sentiment qu'ont de plus en plus de gens, je trouve, qui est de trouver violent quelque chose qui atteint leur porte-monnaie ou leur matériel et de tolérer beaucoup plus facilement les pressions morales ou physiques. Je parlais récemment de l'attitude des automobilistes sur la neige. Ils ont plus peur de plier leur caisse à 30 sur la neige, que de frôler la mort à 120 sur une nationale.
De la même façon, une racaille qui te demande l'heure dans la rue, c'est une agression. Par contre, un chauffagiste qui exploite des ouvriers polonais "en stage", c'est tout à fait compréhensible...

L'échelle des valeurs est modifiée.
19. Le vendredi, 24 mars 2006, 17:23 par Fred., de L.

Et précisons que les champs d'OGM font courir un risque à tous. Je ne supporterais pas qu'un individu s'amuse à faire un rodéo en voiture au milieu d'une cours d'école. Les OGM, c'est pareil pour moi. Un danger public. Et nous sommes nombreux à avoir cet avis. Donc merci à ceux qui insistent pour effectuer des arrachages "médiatiques". Les personnes d'abord, la nature ensuite, et les biens en DERNIER... Les OGM nous mettent tous en danger, nous et la nature.

20. Le vendredi, 24 mars 2006, 21:47 par Stef

Fred , ton avis sur les OGM est trop orienté je pense , TU es persuadé que c'est dangereux , donc tu trouve ça normal. C'est exactement le risque qu'on court avec ce genre d'attitude.
JE ne trouve pas ça dangereux de faire un rodéo dans une cour d'école qar je maitrise super bien ma voiture donc j'y vais... (2e degré bien sur...)

Ce genre de raisonnement me semble bien plus dangereux que les OGM.

21. Le vendredi, 24 mars 2006, 21:54 par Stef

J'en ai oublié un bout en route : Merome , tout a fait d'accord sur les differents types de violence , je ne parle pas que de violence physique , ce sont les premiers exemples qui me sont venus. Il faut par contre faire attention aux arguments qui tentent de justifier ces violences. ("les polonais sont contents avec ça" ou "les OGM sont un danger public") Certains comportements horribles ont été générés par une certitude de detenir le bon raisonnement.

22. Le samedi, 25 mars 2006, 08:48 par Fred., de L.

Les études démontrant que les OMG sont incontrolables et contaminent les autres plantes existent. Au Canada, il y a déjà aujourd'hui des régions entières où les agriculteurs ne peuvent plus faire de cultures sans se retrouver avec des OGM dedans.

Mais je comprends bien que les gens qui ont des opinions tranchées, ça puisse faire peur, et que ça puisse permettre aux gens biens de dire que les avis exprimés ne sont pas raisonnables, et que finalement, c'est beaucoup plus dangereux... pour ton stress j'imagine et ton petit coeur... qui ne supporte pas la polémique, j'imagine...

23. Le lundi, 27 mars 2006, 01:59 par Stef

Je supporte tout a fait la discussion quand elle est ouverte. Je suis tout a fait d'accord pour surveiller de pres ce qu'on fait avec les OGM et les conséquences qu'ils peuvent avoir.
Maintenant de ce que j'ai lu des 2 cotés , il semble qu'actuellement aucun risque évident pour la santé ne soit prouvé. Tu as le droit de penser le contraire mais ce n'est pas forcément une vérité. Et encore une fois agir de façon illégale contre les OGM n'a aucune légitimité.

A une epoque certains on cru bons d'agiter les médias avec l'hypothèse de la relation entre vaccin hépatiteB et sclérose en plaque. Les médias qui tenaient un sujets comme ils aiment tant s'en sont bien sur délectés...
Conclusion quelques mois aprés : Toutes les études qui ont cherché a mettre en rapport les 2 que ce soit de façon biologique ou statistique se sont révélées négatives.
Par contre l'épidémie d'hépatite B a progressé bien plus que les années précédentes...
J'espére que les mecs qui ont hurlé partout qu'il fallait arréter de vacciner se sentent mal au moins.

Discuter c'est bien mais il faut savoir le faire avec mesure, tout n'est pas blanc ou noir.

24. Le lundi, 27 mars 2006, 07:10 par Fred., de L.

Il y a la santé, et il y a la nature, et il y a la liberté.

La santé, pour le OGM, c'est comme pour les téléphones portables, rien ne prouve que c'est dangereux... mais rien ne prouve le contraire non plus. Mais il y a pourtant des intuitions... dans le sens du danger. Le principe de précaution ne mériterait-il pas d'être envisagé ?

La nature : les preuves que les espèces OGM transforment les autres espèces alentours ont été apportées par certaines études... dont leurs auteurs ont été virés, attaqués, diffamés... parfois... d'autres fois, les études ont été simplement enterrées. Ceci dit, comme je le disais, il devient impossible de trouver un champ sans son pourcentage de pollution OGM au Canada. Est-ce que c'est bon pour la nature que des gênes de chenille se retrouvent dans toutes les autres plantes alentours ? (exemple bidon, mais c'est l'idée).

La liberté : s'il devient impossible de faire pousser des plantes sans que celles-ci se retrouvent polluées, qu'en est-il de mon choix à moi, partagé par beaucoup d'autres, de manger des plantes "non-OGM" ? De plus, il est intéressant de noter que des cultivateurs, toujours au Canada (ils ont autorisé les OGM depuis pas mal de temps déjà... c'est donc un bon indicateur de ce qui se passera chez nous...), des cultivateurs ont été là bas trainés en justice parce qu'il y avait des OGM dans leur champ... alors qu'ils n'avaient pas payé la redevance pour cette sorte d'OGM. Le type n'avait pas planté cette semence là... ce n'était que de la pollution. Il a décidé de tout bruler plutôt que de payer...

Mais ceci dit, tu as raison, ton combat est le bon. Il faut de la légitimité et de la crédibilité dans la vie. Surtout de la crédibilité. Et visiblement, les marchands de semence sont très crédibles.

25. Le lundi, 27 mars 2006, 12:12 par Stef

Comme dans beaucoup de cas il y a des conflits de différents intérets. Mais comme tu le constate toi-même il n'y actuellement aucun argument suffisant pour interdire totalement les OGM (le principe de précaution a l'extreme , non merci...).
Je ne tiens pas a faire de ce sujet une discussion pour/contre les OGM , je me servais de cet exemple pour dire que ces violences pseudo-civiles étaient un premier pas trés dangereux vers l'anarchie.

26. Le lundi, 27 mars 2006, 13:12 par Bob

Inversement, il est possible de te repondre : la legalite a l'extreme, non merci... Un exemple : pendant l'occupation, les resistants ont fait acte de desobeissance civile, pour certains de la maniere la plus radicale qui soit. Vis-a-vis du gouvernement francais de l'epoque, ils etaient des terroristes. Qui oserait dire aujourd'hui que leur cause n'etait pas juste et qu'ils n'auraient pas du mener ce combat ?

Je precise bien que mon propos n'est pas du tout de faire un raccourci idiot "desobeissance civile = Bien, gouvernement = Mal". Je veux simplement faire remarquer qu'il y *a* des cas ou l'on s'accorde a reconnaitre le caractere juste et legitime de la desobeissance civile. Il me semble donc aussi reducteur de rejeter systematiquement l'idee que de s'en servir pour justifier tout et n'importe quoi.

Reste qu'au final, seul l'avenir (ou, pire, l'Histoire, celle qui est ecrite par les vainqueurs) pourra dire qui avait tort et qui avait raison, ce qui ne nous avance pas beaucoup plus pour prendre nos decisions pour demain.

Je rejoins quand meme Stef sur un point : si le fonctionnement des media etait un peu different, peut-etre qu'on n'aurait pas a deplorer que les "desobeissants civils" adoptent ce comportement par absence d'autre choix. Dans le calendrier electoral actuel, ce n'est qu'une fois tous les cinq ans que chacun de nous se voit proposer une chance de peser sur les choix qui seront faits au niveau national sur des grands sujets (social, emploi, economie, environnement...) qui influent enormement sur notre vie quotidienne.

Entre deux echeances, seuls les gros partis disposent d'une tribune leur permettant d'atteindre le plus grand nombre et l'utilisent le plus souvent pour mener des querelles de clocher plutot que des debats de fond. Ceux qui proposent des alternatives aux theories dominantes sont essentiellement reduits a leurs propres canaux d'information qui, la plupart du temps, ne prechent que des convaincus. Partant de la, peut-on encore seulement pretendre que le peuple vote en pleine connaissance de cause ?

Tres souvent, j'ai l'impression qu'une partie importante des problemes actuels beneficierait grandement d'un bon coup de pied dans le systeme mediatique.

27. Le lundi, 27 mars 2006, 15:00 par NeXTstep

Petit rappel éclairant !!
www.confessions-voleur.ne...

Ou pourquoi personne, à part les citoyens, n'a intérêt à la liberté d'expression sur Internet...

28. Le vendredi, 31 mars 2006, 22:11 par Fred., de L.

Le pouvoir appartient au peuple, même dans la rue.
www.jean-luc-melenchon.fr...

Il y cause un instant de la désobéissance civique :-)

29. Le lundi, 6 novembre 2006, 15:20 par louba

Je viens de découvrir ce forum!!! le thème de la désobéissance civile m'interresse particulièrement. Je pense qu'il faut en donner une définition plus précise, le problème c'est que ce mot est employé de manière parfois inexacte. Pour ceux que ça interresse je propose la lecture de John Rawls "Théorie de la justice" et de Anna Harendt "Du Mensonge à la Violence" qui apportent des pistes de réflexion sur "la désobéissance civile" sa définition et sa justification!!!

30. Le dimanche, 4 février 2007, 23:45 par JLuc

Un lien qui risque de ne pas rester valide très longtemps :

video.google.fr/videoplay...

une enquête de journalistes de Canal+ sur la toxicité des OGM. L'émission n'a finalement pas été autorisée à la diffusion (étonnant non ?).
Très édifiant. L'émission explique notamment les méthodes des multinationales créatrices d'OGM pour étouffer les oppositions et manipuler les autorités de contrôle.
Exactement comme l'ont fait Dupont de Nemours et GM pour le plomb tétraéthyle dans l'essence, pendant 80 ans en Occident et encore aujourd'hui dans les pays du sud.

31. Le samedi, 13 octobre 2007, 23:37 par Xavier

Pour info, puisque vous vous intéressez à la désobéissance civile... Nous organisons des stages de formation à l'action directe non violente et la désobéissance civile chaque mois, dans toute la France. Toutes les infos sur www.desobeir.net

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