La démocratie, internet, Dominique Strauss Kahn et moi

Je ne vous cache pas que je suis assez fier de mon dernier coup. Assez fier pour vous en faire part avec toute l'absence de modestie qu'il convient dans ce genre de situations.
Résumé des épisodes précédents, désolé pour les fidèles du blog qui ont lu ça cent fois...
Après des années de réflexion, d'écoute et de débats, j'en suis arrivé à la conclusion que le problème de notre société aujourd'hui, c'était l'attachement à la croissance économique. Et j'ai décrit ici, ce qui pourrait représenter une solution alternative, sans prétention aucune, ni espoir de voir ça un jour en place, c'était juste une idée pour s'ouvrir l'esprit.

Ne sachant pas comment faire évoluer l'idée, je l'ai soumise à l'attention d'un certain nombre de forumers sur HFR. Si peu d'entre eux ont adhéré d'emblée, aucun d'entre eux n'a en tout cas détruit le concept en trois phrases, ce qui m'a presque étonné.
J'ai ensuite envoyé un mail à Arnaud Montebourg, dans l'espoir qu'il prenne connaissance au moins de mes interrogations, partagées par quelques ahuris comme moi, au sujet de la croissance et de son rôle dans l'économie française.
Le mail est resté sans réponse, et moi resté sur ma faim.

C'est alors que je suis tombé sur le dernier article de DSK, sur son blog, le 9 septembre dernier : Pour un développement solidaire. Profitant d'une réponse de son équipe à un commentaire qui laissait entendre que tous les commentaires étaient lu et appréciés par "DSK et son équipe", j'ai interpellé notre homme politique en l'invitant à lire mon blog (je doute de rien, moi, hein ?)

Voici ce que j'écrivais en commentaire de ce blog :

Si DSK ou son équipe lit tous les commentaires, voire y répond, je suis curieux de connaitre son (leur) avis sur quelques points :
- Pourquoi garder la croissance comme seul indicateur et objectif, alors qu'elle crée de l'inégalité (http://www.bip40.org/fr/IMG/gif/bip-1983-2003.gif) et que la croissance infinie dans notre monde finie est écologiquement impossible ?
- Pourquoi ne pas choisir un indicateur plus pertinent, par exemple un taux de pauvreté amélioré, pour guider le pays ?
- Ne pensez-vous pas que ce changement d'indicateur serait un reflet du VRAI nouveau clivage gauche/droite (celui du référendum), qu'il serait porteur d'une VRAIE nouveauté dans le paysage politique et qu'il rassemblerait la gauche ? Bref, que ça serait LA bonne idée pour 2007 ?

Et si quelqu'un de "l'équipe DSK" peut lire ceci (http://merome.net/dotclear/index.php?2005/06/11/85-lentreprise-equitable) et commenter, je serais très flatté.

Plusieurs articles de DSK ont suivi sur le blog, laissant mon commentaire presque sans lecteur (la nouveauté écrase tout sur un blog, d'ailleurs, là je fais deux articles de suite, le premier sera sans doute moins lu...)

Et puis aujourd'hui même, le miracle, une réponse de DSK himself (si l'on en croit la signature en tout cas).
Je vous en cite un morceau :

*Un des points essentiels du "développement solidaire", c'est le dépassement de l'idée de croissance, aujourd'hui prise uniquement sous l'angle du PIB. Je vais encore travailler sur cette idée qui doit permettre de prendre davantage en compte tout ce qui fait le progrès dans une société moderne : l'état de santé de la population, l'état de l'environnement, la qualité de vie, la confiance dans l'avenir. Merome s'y est essayé sur son blog (pas mal !). Continuons à y travailler. C'est ce qui se fait dans le cadre de mes cercles de réflexion d'A gauche en Europe. J'en profite d'ailleurs pour vous inviter à les rejoindre (secretariat@gauche-en-europe.org).

Alors, hein ? Que dites-vous de ça ?!
Bon, c'est pas ça qui va me faire voter Strauss Kahn (heureusement qu'il a pas lu mes interviews truquées !), mais moi en tout cas, ce soir, je suis fier de moi et je le dis
Attention, pas fier d'avoir parlé à un "grand" de ce pays, qu'on voit à la télé, mais fier d'avoir fait avancer cette idée que j'ai fait mienne jusqu'au niveau le plus haut de la politique française, et pour cela, d'avoir utilisé un média en lequel je crois profondément. L'avenir politique de ce pays passe par l'internet, je vous le dis moi...