Des pains au chocolat et décroissance au beurre

Ou : le beurre et l'argent du beurre appliqué au développement durable.

Rappel des précédents épisodes :

L'entreprise équitable
Un gouvernement ISO 9001:2000

Suite à ces deux billets, j'ai cherché vainement comment faire avancer ces idées, les confronter à d'autres pour voir où était mon erreur. J'ai même envoyé, sans succès un mail à Arnaud Montebourg, sur son adresse @assemblee-nationale pour lui faire part de ces idées, non pas dans l'espoir qu'il les valide et les propose au PS, mais au moins qu'il me donne son avis.

Comme je ne doute de rien et que je suis horriblement prétentieux, j'ai lancé le débat sur le forum HFR, forum dont j'ai déjà eu l'occasion de vous parler ici.

Il en ressort quelques remarques intéressantes que je tenais à rassembler ici, au QG :)

D'une part, s'il fallait mettre un nom sur cette idée, qui n'est bien sûr pas neuve et pas de moi, il s'agirait de la décroissance. Et il semble communément admis que cette idéologie n'a pas d'avenir, parce qu'elle fait appel à une certaine forme de solidarité, d'abnégation, dont nous ne serions aujourd'hui plus capables. Un peu trop sûr de moi, je pensais que cela était quand même possible. J'ai un peu douté en faisant ce test et celui-ci qui indiquent respectivement que si tout le monde était comme moi, on aurait besoin de 2.5 ou 3 planètes Terre. C'est ballot.

Ensuite, beaucoup doutent de la faisabilité politique de la chose. D'abord parce que passer d'un coup d'un seul d'une économie basée entièrement sur la croissance à une économie plus raisonnable nécessiterait que tout le monde respecte les nouvelles règles du jeu, oubliant pour une fois la compétitivité et le progrès individuel.
Aussi parce qu'aucun homme politique ne se risquerait à proposer une telle idée hors des courants classiques. Aucune chance. Trop de risque. Personne n'en parle. Chut. Y penser ? Jamais.

Tordons le cou à ces deux remarques. Il ne s'agit pas de passer d'un seul coup à une nouvelle économie. Avec le système que j'avais décrit dans le billet L'entreprise équitable, par exemple, nul besoin de précipiter les choses. La subvention n'est accordée qu'aux entreprises qui font l'effort, augmentant ainsi leur compétitivité. Les autres sont libres de rester dans leur schéma classique. Les autres pays, de même.
Pour ce qui est d'en parler, l'idée fait son chemin. Mon père me confiait la semaine dernière que le magazine La Vie Catholique consacrait un article à la décroissance. Il n'y a rien de plus conservateur que La Vie Catholique. Tiens, dans le numéro de la semaine précédente, ils remplissaient quatre pages sur l'avenir de la locomotive à vapeur, c'est dire !

Je continue donc de croire à tout ça.
« Celui qui croit qu'une croissance exponentielle peut continuer indéfiniment dans un monde fini est un fou, ou un économiste. » ( Kenneth Boulding)
Il faut simplement relayer l'information. Il faut faire des liens. Il faut débattre. L'idée murira. Elle fera son chemin. Patience.

Commentaires

1. Le samedi, 27 août 2005, 10:26 par 100

Pour nous 2.2 planete, compliquer cette affaire :)

2. Le samedi, 27 août 2005, 10:59 par Etheriel

De jolies idées, séduisantes sur le papier (virtuel), comme on en a toujours vu fleurir à différentes époques. Tiens, mai 1981: la politique de relance. Ben oui, quoi, ils sont cons à droite ! Il suffit d'augmenter les depenses publiques, augmenter le smic, abaisser à 39h la durée du travail, filer une 5eme semaine de congés payés, partir à 60 ans à la retraite, et les 1 million de chomeurs ne seront plus qu'un mauvais souvenir. Si si !!! C'est certain !!! Alors on milite, on espere que cette idée fera son chemin et que le grand soir arrivera. S'il y avait eu le net à cette epoque, nul doute que ca aurait "bloggé" de partout. De toutes facons, le resultat est garanti: François et ses amis avec de belles idées nous l'ont promis !

Mai 1981: le merveilleux voyage chez les bisounours commence. On va l'avoir cette vie en rose, et ces salauds de patrons vont bien derouiller
Octobre 1981: premiere devaluation
juin 1982: deuxieme devaluation
mars 1983: troisieme devaluation
Et là, attention, on accroche sa ceinture, l'aterrissage risque d'être mouvementé: blocage des salaires, limitation des deficits budgetaires, allegement des charges des entreprises, ... bref, back to the reality. Et donc, le nombre de chomeurs ? Euh... mieux vaut ne pas en parler...

La "Teletubbies way of life" aura durée moins de 2 ans. Pffff.... c'est bête... ca avait pourtant l'air vachement bien sur le papier...

3. Le samedi, 27 août 2005, 12:25 par Merome

Les idées actuelles ne sont pas séduisantes sur le papier, on les applique et on voit effectivement que ça marche pas. Est-ce mieux ?

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1. Le jeudi, 27 octobre 2005, 19:26 par Le Journal de bord de Tchek Airlines, blog de Pierre Checa

La décroissance

Ceci n'est pas un tracte politique ou une incitation à dévier de la pensée unique, mais juste une piste de réflexion sur laquelle il serait bon que chacun médite. La décroissance part de constats simples, de notions de bon sens...