Le modele anglais (The English Model)

Après les chaussettes chinoises, transformées en chaussures chinoises, les médias nous bassinent aujourd'hui avec le "modèle anglais".

Dans quelle misère médiatique nous nous trouvons ! Les journalistes ne savent plus quoi inventer pour faire comme les autres. Voilà-t-y pas qu'il y en a un qui a sorti l'idée du modèle anglais et maintenant tout le monde s'y met.
Le modèle anglais, pourquoi ? Parce qu'il y a moins de chômage là-bas que chez nous en France. Or, le chômage, c'est la gangrène de la France, c'est contre ça que les français ont voté, puisque c'est bien connu, ils n'avaient rien compris au traité et ont voté non juste pour em...bêter Chirac. Au passage, j'ai ouï dire que l'Allemagne aurait voté à 58% non, sans campagne ! Et en France, il a été prouvé que la lecture du traité constitutionnel induisait majoritairement un vote négatif. Plus clairement, plus on en savait sur ce traité, moins on avait envie de voter oui.
Mais revenons au modèle anglais et au problème du chômage. Le chômage, on le sait, et le fruit direct de la libéralisation des marchés. La compétitivité à outrance encourage les entreprises à licencier, qui sont en retour saluer positivement par les actionnaires. La réponse de l'Angleterre à ce problème dû clairement au libéralisme (chercher le chômage en France dans les années 60, quand on en était encore au bête capitalisme raisonné), c'est... encore plus de libéralisme. Et la preuve, c'est, "si si, regardez nos chiffres du chômage, ils sont très bons..."

Où est l'arnaque ? Elle est double :

1. Le chômage n'est pas un critère suffisant pour qualifier la santé d'un pays. Comme disait fort justement Coluche : "Les gens ne veulent pas de travail : de l'argent leur suffirait !". Or en Grande Bretagne, certes, on peut trouver du travail plus facilement, mais cela ne règle pas le problème de la pauvreté. Un pays riche ? Oui, mais plein d'inégalités. Je vois venir les esprits retors m'expliquer que dans les année 30, personne n'avait de machine à laver, et que donc aujourd'hui on est beaucoup plus riche, on n'a pas à se plaindre. Oui, mais voilà, le monde évolue. Et si au temps des cavernes, être riche signifiait avoir un morceau de mammouth pour le repas du soir, de nos jours, c'est différent, d'autant plus si on n'aime pas le mammouth, personnellement, je le digère pas. Les éminents spécialistes ont d'ailleurs défini un "seuil de pauvreté" qui varie selon les pays et qui dépend du salaire moyen national.
On estime que 17% des anglais sont sous le seuil de pauvreté. En France 7% seulement. Pour info aux USA : 19%.

2. Les anglais ont une autre astuce pour faire baisser les chiffres du chômage. C'est plus sournois, il s'agit de ne donner aucune garantie ni aucun avantage à être chômeur. Il devient alors inutile de s'inscrire au chômage, puisqu'on n'a rien à y gagner. On peut raisonnablement penser par conséquent qu'une bonne partie des chômeurs anglais sont considérés comme "mère (ou père) au foyer". Des inactifs qui ne coûtent rien et qui comptent pour du beurre.

Donc, le modèle anglais, c'est ça. N'est-ce pas encourageant ? Il faut vous y faire, c'est vers ça qu'on vous entraine, parce que quand le libéralisme ne marche pas, la seule solution raisonnable, quand on a un cerveau comme n'ont pas 55% des gens en France visiblement, c'est encore plus de libéralisme.

Commentaires

1. Le vendredi, 10 juin 2005, 09:00 par Le Monolecte

Pour info. Le seuil de pauvreté a été "réévalué" en France, il se situe autour de 650 € pour une personne seule. un couple, c'est 150% du seuil, soit 975 €/mois. En gros, un Smicard avec une femme = un couple de pauvres!

Après le modèle anglais, voici le modèle danois : bellaciao.org/fr/article....

Pas mieux!

2. Le vendredi, 10 juin 2005, 09:04 par marzi

Le modèle francais est bourré d'avantage. Je suis le premie à militer pour. Mais je m'inqueite poru sa perennité : à ce jour, on arrive de moins en moins bien à absorber notre nb d'inactif, retraité et chomeur notamment. On corrige les données poru que ca fonctionne encore, en travaillant plus longtemps (42 ans poru moi, soit retraite à 65 ans), et en cotisant plus sur nos salaires. Cycle infernal... qui est loin d'etre fini. Sans meme parler du système de santé : la CMU, on est tous pour. Sauf qd il s'agit de payer.
Bref, ca va poser pb, c'est sur. Le défendre coute que coute, ca va le tuer. Il faut trouver une solution. JE ne sais pas ou elle est. Visiblement, pas dans le systeme anglais, ni dans le systeme américain : mais attention, ces systemes sont bein moins mauvais que nous, francais, nous nous complaisons à le dire, très fier et prétentieux, comme à notre habitude. Et je parle en connaissance de cause.

3. Le vendredi, 10 juin 2005, 09:06 par marzi

Le monolecte : oui. Augmentons le smic, ou en tout cas, prelevons encore moins dessus; MAis arretons d'augmenter le RMI ou les aides mutiples et variés à la francaise (d'abord, ca financera la hausse du smic!).
Que qq qui se fait chier à bosser soit sous le seuil de pauvreté en bossant comme nu con à la chaine, ca m'embete bien plus que qq qui ne bosse pas ait le meme soucis. Oui, je sais, je suis inhumain.

4. Le vendredi, 10 juin 2005, 13:35 par Merome
Pour prendre le contre pied de Marzi (il a l'habitude), le modèle social français n'est pas bon, clairement. Mais il est meilleur que celui de la GB ou des US. Entendu à l'instant à la radio : A Paris, 30% des SDF ont un emploi. Cela relativise le "succès" de la Grande Bretagne : si les emplois sont payés une misère pour que les entreprises puissent embaucher à bas prix, comme c'est déjà le cas en France, dans une moindre mesure, moi je préfère que la France soit au chômage !
Le modèle social, il a quel but ? Permettre aux gens de travailler ? Ou permettre aux gens de vivre dignement ? Effectivement, si on veut combattre le chômage seul, et qu'on se fout de la pauvreté, l'Angleterre est un modèle. J'espère qu'en France, on est pas assez bête pour penser de cette façon, et que ce qui nous importe avant tout, c'est d'avoir un maximum de gens au-dessus du seuil de pauvreté.
Les économistes libéraux ont tellement blindé leur mode de pensée, que tous les indicateurs de "bonne santé" ne vont que dans le sens qui leur convient. La croissance du PIB, les chiffres du chômage, la productivité,... Tout cela n'a aucun impact sur la vie réelle des gens. Est-ce que vous vous sentez mieux quand la France fait 3% de croissance ? Moi non, et je ne culpabilise pas. Par contre, quand je vois à la télé une région sinistrée par les délocalisations, où y a plus rien d'actif, où les gosses n'ont aucun avenir, là je me sens mal à l'aise. Et cet indicateur là, en gros le fameux "seuil de pauvreté" mais pas seulement, vous en entendez souvent parler à la télé ? Vous avez déjà vu une courbe de l'évolution du seuil de pauvreté au 20h de TF1 ?
Il y a comme ça tout un tas de facteurs déterminants dans la vie quotidienne des "vrais" gens qui n'entrent pas en considération dans le mode de pensée libéral. Le travail à la maison, l'autosuffisance alimentaire (jardin / elevage), sont de vraies richesses que le PIB n'évalue pas.
Il est plus que temps de mettre un frein à l'expansion de ce type de pensée. Le libéralisme : ça NE MARCHE PAS !
5. Le vendredi, 10 juin 2005, 15:44 par marzi

J'ai pas vu ou tu prenais mon contre-pied : finalement, tu penses toi aussi que le smicard ne devrait pas etre sous le seuil de pauvreté.. et le monolecte aussi : on est d'accord sur ce point.
Je ne suis pas défenseur du liberalisme, on en a déjà parlé. D'ailleurs, meme chez les gens de droite, de moins en moins le défende. Ta conclusion n'est pas interressante, car on est tous d'accord avec. Si tu remplaces liberalisme par capitalisme, la, ca va le devenir, car on aura pas tous le meme avis.

Un bémol à tes propos : quand la france a plus de 3% de croissance, oui, moi, je me sens mieux. Ma boite cherche à recruter et donc je peux dire aux chomeurs qu'ils peuvent travailler s'il le souhaite, et mon salaire augmente plus vite qu'avec une faible croissance comme aujourd'hui. Bref, economiquement parlant avec délai d'une bonne année, je trouve qu'on le sent. Toi et moi avont entendu dans les phases de croissance que le taux de chomage de notre région était tombé à 7% et que les entreprises ne trouvaient personne, meme pour mettre "à la chaine".

6. Le vendredi, 10 juin 2005, 16:18 par Le Monolecte

Mais si, il y a des gens qui s'intéressent à la pauvreté et qui font de jolies courbes très instructives avec : www.bip40.org/fr/

Marzy -> En fait, toute poche de pauvreté est détestable en ce qu'elle fait pression sur ceux qui sont à l'étage juste au-dessus et ainsi de suite, jusqu'à contaminer des pans entiers de société. Le RMIste très pauvre, ça fait flipper la caissière à mi-temps qui est très nettement sous le seuil de pauvreté, ce qui fait flipper le smicard qui n'est pas nettement au-dessus et ainsi de suite, c'est la pression à la baisse.

Le seuil de pauvreté n'est pas une vue de l'esprit. Il correspond à la somme d'argent tout juste nécessaire pour SURVIVRE. un RMIste n'a donc pas les moyens de survivre... alors s'insérer! Dans un budget de RMIste, il y a de quoi pour un studio en HLM et la bouffe, en petite quantité. Et c'est tout. Pas de transport pour se rendre à un entretien d'embauche, pas de fringue pour y être présentable, seul loisir possible : la télé. Livres, journaux, trop chers. Même le téléphone est difficile à payer (pour prospecter et être rappelé). Même l'eau et l'électricité.
En gros, si t'es pas con et que tu es au RMI, tu "rends service" à droite à gauche pour ne pas finir sous les ponts. Ce qui fait pression sur tout le reste de la chaîne salariée. Et qui satisfait beaucoup de monde, ne vous y trompez pas.
Trouver "un job d'insertion", traduisez un pseudo CES, c'est gagner 150€ de plus par mois, avec des tas de frais en plus (transports, bouffe, fringues) : c'est le truc le moins rentable que je connaisse. Et vous savez quoi? Ben les RMIstes prennent quand même. Parce que la plupart des gens préfèrent bosser pour presque rien, plutôt que d'être hors la vie...
Vivre avec le RMI (c'est un être humain, une personne qui raconte) : www.perigord.tm.fr/~apcd/...
Le BIP40 est très bien pour comprendre tout ça!

7. Le vendredi, 10 juin 2005, 17:21 par Merome
Marzi : Le contrepied c'est quand je dis le contraire de toi au sujet des modèles sociaux. Le Français est pas bon, mais meilleur que les US et GB. J'ajoute que pas plus tard que ce matin, j'ai croisé des gens d'une boite info qui cherche du monde dans la région et qui ne trouve pas.
8. Le vendredi, 10 juin 2005, 19:28 par Etheriel

Augmenter le SMIC ? Non ! Je prefere voir baisser le RMI, et ainsi redonner une vraie valeur au travail. La Prime pour l'Emploi est d'ailleurs, à mon sens, une tres bonne initiative. Et pour ce qui est du modele anglais, pour avoir vecu 2 ans là bas (ce qui est certes peu, mais cependant bcp plus que la majorité des personnes se permettant de critiquer ce beau pays), je pense qu'il ne faut le denigrer "à la francaise", en étant persuadé qu'une fois de plus, nous, petits bouffeurs de grenouilles arrogants, nous sommes la reference absolue dans tout ce qui se fait de meilleur.

Tiens, juste un petit copier/coller d'un paragraphe qui me plait bien (surtout la derniere phrase), trouvé sur destexhe.be/L'Echo_chomag... :

Avec son «New Deal», Tony Blair a obtenu des résultats remarquables. Depuis des années, des efforts considérables ont été faits pour que le marché du travail fonctionne mieux, afin de faciliter les créations d'emplois et d'entreprises. La formation initiale des jeunes s'est par exemple nettement améliorée. Pour inciter les chômeurs de longue durée à reprendre un emploi plutôt qu'à se contenter des allocations, le gouvernement travailliste a eu recours à une panoplie de mesures incitatives et punitives: entretien individualisé, orientation sélective, mise à disposition d'infrastructures pour rechercher un emploi, formations spécifiques adaptées au marché du travail, compléments de ressources pour bas salaires et crédits d'impôt, pénalisation du refus d'accepter un emploi, allocations limitées dans le temps. Résultats: le nombre de jeunes chômeurs de longue durée est passé de plus de 500.000 à moins de 50.000; 200.000 jeunes ont reçu une formation spécifique; 32.000 jeunes qui refusaient l'une des quatre options du programme ont perdu leur droit aux allocations.

9. Le vendredi, 10 juin 2005, 22:26 par Merome
Que les anglais aient des choses à nous apprendre, je veux bien le concevoir. J'irai même jusqu'à dire que Tony Blair n'a pas que de mauvaises idées. Mais considérer que la GB est mieux lôtie simplement parce que le chomage y est moindre, c'est perdre de vue l'objectif initial de tout pays développé, que j'ai peine à définir en un mot. Disons le "bonheur" des siens, avec tout ce que ça englobe. Et notamment, comme je le disais et comme Le Monolecte semble le confirmer, le pourcentage de personne vivant sous le seuil de pauvreté me semble un indicateur pertinent pour évaluer ça.
C'est décidé, j'en fais l'objectif principal de mon parti utopique...
10. Le samedi, 11 juin 2005, 18:01 par marzi

Le monolecte: Je suis d'accord avec une grande partie de ton discours. Mais surement pas la fin : le coup des "300 000 emplois non pourvu dans le batiment", ca a bien fait mousser TF1 avant-hier, mais ca fait des mois/années qu'on le sait, que c'est réel, et que c'est pas du pipo : c'est "de vrai gens" que je/nous cotoyons tous les jours qui le disent.

11. Le samedi, 11 juin 2005, 19:52 par Le Monolecte

Marzi -> Une vraie bonne raison pour laquelle des secteurs n'arrivent pas à recruter : des salaires non renégociés depuis des années, qui ont tendance à être sous le SMIC, des conditions de travail déplorables, non respect des droits les plus élémentaires, heures sup non payées. Si la fameuse loi du marché était appliqué dans ce cas, on dirait que ces secteurs souffrent d'un manque d'attractivité notoire et devraient donc remonter leur conditions salariales jusqu'à un niveau où l'offre et la demande s'équilibreraient comme par magie.
Sauf que dans ce sens-là, on ne nous parle plus du tout de l'auto-régulation du marché , mais bien d'interventionnisme forcené de l'Etat qui doit subventionner encore et encore et contraindre par la menace les chômeurs d'accepter ces mauvaises conditions. Comme quoi, faites ce que je dis, mais pas ce que je fais, et les dogmes du libéralisme, c'est surtout quand ça en arrange certains pour écraser la gueule des autres.
La clé du truc, c'est qu'il s'agit de secteurs dont la matière première, c'est le travail, où le gros des profits se fait sur le différentiel prix de la prestation - coût du travail. Il s'agit aussi de secteurs très friants de main d'oeuvre illégale (restauration hôtellerie) ou en cascades de sous-traitants (BTP).
L'équation finale, c'est salaires de misère = gros profits. Il suffirait juste de faire un peu moins de profits (mais quand même pas mal) et payer mieux les salariés pour que, comme par miracle, les 300 000 places soient prises d'assaut!

Ceci dit, même si on s'arrête aux 2,7 millions de chômeurs officiels (Près de 4,7 millions si on compte tout le monde), une fois pris les 500 000 emplois vacants dont parlait je ne sais plus qui, il reste encore 2,2 millions de chômeurs (4,2 millions en vrai).

12. Le dimanche, 12 juin 2005, 09:20 par Bob

Il y a quelques minutes, interroge par France Inter sur les nouvelles mesures en faveur de l'emploi, dont un effet de bord est de passer a la trapper les reductions d'impots sur le revenu promises en 2002, Patrick Devedjian a tenu ce raisonnement fabuleux : "vous savez, l'interet de la reduction d'impots, c'etait justement sa capacite a creer des emplois toute seule, par elle-meme, alors c'est dommage. Mais bon, on ne peut pas tout faire a la fois."

Donc si je comprends bien, il a dit qu'on ne pouvait pas a la fois prendre une mesure qui permettait de creer des emplois... et des mesures qui permettent de creer des emplois. Des fois je me demande si ces types se rendent compte de ce qu'ils debitent.

Accessoirement, ca revient aussi a reconnaitre que la reduction des impots non seulement a greve le budget de l'Etat mais n'a pas apporte les creations d'emploi esperees, sinon il me semble evident qu'on n'en serait pas aujourd'hui a faire le branle-bas de combat contre le chomage.

13. Le dimanche, 12 juin 2005, 10:59 par Etheriel

Bob: Devedjian explique sans doute qu'on ne peut pas prendre 50 mesures en parallele pour favoriser l'emploi pour la bonne et simple raison qu'il faut TOUJOURS financer ce qu'on met en place, et que donc il faut faire des choix. C'est un concept qui echappe à pas mal de monde en France, persuadé que "ben l'etat peut payer", en oubliant que l'Etat ne fait que redistribuer l'argent qu'il perçoit via les rentrées fiscales par exemple...

14. Le lundi, 13 juin 2005, 09:02 par Le Monolecte

Etheriel -> On est bien d'accord, d'où le côté absurde de baisser les impôts surtout pour les plus riches au moment où nous avons besoin de politiques d'investissement offensives. Et ne me raconte pas que l'investissement vient des riches et des entreprise. En ce moment, les entreprises qui font du bénéf' préfèrent le filer à leurs actionnaires plutôt que d'investir et les gens aisés ne consomment pas plus, ils épargnent.
Il s'agit d'entrer dans un cercle vertueux d'investissements - développement de l'activité économique, seul garant d'embauches massives et dans l'état économique actuel seul l'Etat peut donner l'impulsion de départ.
Un grand programme de logements serait particulièrement le bienvenu, mais pas n'importe quoi, du "logement durable", repensé en terme de limitation de coût énergétique (isolation thermique et phonique renforcées, auto-régulation de la température), ce qui est aujourd'hui totalement réalisable et qui mérite le développement de programmes de réhabilitation des logements énergétiquement gourmands. On ferait d'une pierre trois coups!
Mais bon, pourquoi faire efficace quand on peut continuer à faire n'importe quoi!

15. Le lundi, 13 juin 2005, 11:19 par marzi

"Mais bon, pourquoi faire efficace quand on peut continuer à faire n'importe quoi!" => participes-tu activemetn (en clair : te présentes-tu aux elections) à la vie politique francaise ?
J'ai la bassesse de penser que les hommes politiques sont pavés de bonne intention. Et que ca serait tout benef pour eux s'ils pouvaient résoudre les pb de la france. Et qu'ils sont, en moyenne, pas trop con. Bref, ils tentent des solutions en rapport avec leurs idées (donc différentes), avec plus ou moins de succès...

Ensuite : le "les postes sont pas pourvus car sous-payé", ca rejoint mon discours sur le SMIC. Et le "gavage" des actionnaires existent certes, mais n'expliquent pas tout à lui tout seul, ces entreprises font de la marge certes, mais qui reste raisonnable : une entreprise qui a pour but 0% de marge, ca ne tient pas dans l'économie de marché actuelle. Tu peux penser qu'il faut remettre en cause cette économie de marché, mais à ce jour, ca n'est pas réaliste.

Mais tu as raison sur un point, je te l'accorde : il resterait qd meme 2.2 millions de chomeurs, ca ne résoudrait pas tout : mais déjà une bonne partie...

16. Le lundi, 13 juin 2005, 14:17 par geminga

Très intéressante toutes vos théories sur le chômage et les minimas sociaux, il va de soi que le SMIC est insuffisant et peu incitatif pour reprendre un tavail, mais les RMi et toutes les aides qui s'y rattachent (Alloc LOG, CMU, Charges énergétiques payées par l'aide sociale, etc..) sont sans doute un peu exagérées sans contre partie de VRAIE recherche de travail, dans ce domaine les exemples anglais et danois sont sans doute à creuser. Mais ne pensez-vous jamais aux personnes des "classes moyennes" qui ayant un revenu juste suffisant pour payer les impôts sur le revenu se voient privées de toutes aides (genres alloc logement, bourses pour les études des enfants, etc....) enfin tout ce que le "modèle social français" met sur le marché, qui une fois leurs comptes faient se retrouvent avec un revenu proche du SMIC tout en travaillant un max et la plupart de temps bien au delà des 35 heures sans heures sup.
Il serait normal que tout citoyen paie un impôt à la mesure de ses revenus ne serait-ce que par esprit civique et pour resonsabiliser chacun, à ce titre la GSC est un impôt beaucoup plus juste car il touche tous les revenus qu'ils soient du travail ou du capital, en le rendant progressif il serait sans doute plus équitable que les seuls impôts sur le revenu, l'Etat s'y retrouverait sûrement et la justice serait un peu plus respectée.

17. Le lundi, 13 juin 2005, 14:22 par marzi

Geminga : je suis assez d'accord avec ta théorie des classes moyennes. C'est d'ailleurs souvent à ca qu'on mesure le niveu de vie réel d'un pays.

18. Le lundi, 13 juin 2005, 15:48 par Le Monolecte

Les classes moyennes sont en voie de liquidation. Si vous avez raté cette donnée essentielle, le reste du débat est faussé.
(ref. : Exemple argentin)

19. Le mardi, 14 juin 2005, 08:46 par marzi

Le monolecte : tu penses donc que la classe moyenne francaise vit moins bien qu'il y a 20 ans ?

20. Le mardi, 28 juin 2005, 18:45 par Braz

Vivre sous le seuil de la pauvreté aujourd'hui est une honte.
Et quelque soit le pays où l'on vit.
De plus en plus nos sociétés se radicalisent, sous l'égide de l'Occident, à ce que nous devenions des "machines à pognon".

A chercher une solution, à vouloir mieux comprendre, on retournerait cette question dans tous les sens possibles et imaginables qu'on tomberait toujours sur le même "os".
Il ne s'agit pas de continuer à tergiverser encore et toujours comme les politiques de tout bord savent si bien le faire.
Ces hommes dont on dit qu'ils sont " responsables " par le simple fait d'être au service d'un système, le fonctionnariat par excellence.
COMMUNIQUER ?
Voilà le comble de notre siècle, d'en venir à ce que la communication ne soit n'ont plus le fait des humains uniquement mais avant tout et d'abord de L'ARGENT.
La vie réduite à être un intermédiaire ?
Augmenter sera toujours nécessaire puisque le concept de cette société est lancé (à tout va), encré et indéboutable.

Rmiste, cet argent sert à me tenir debout.
Et encore.
Il me permet de contenir un espoir potentiel.
"j'appartient à la société parce que je détiens une somme d'argent"
Au-delà, ou en deçà, comme on voudra, on retrouve toujours l' "individu" = être et être indivisible.
Le combat ou le débat reste fantômatique, la seule matière à traiter est la connaissance de soi.
On se surprendra alors à réellément comprendre que l'argent ne sert à rien.
Ce n'est en tout, pas lui qui fait que je respire!
L'espoir dont il est question dans cette société n'est qu'une recherche, qu'une tentation d'appartenance.
Hors nous naissons, avant tout, sans elle.
Le mensonge est nous faire croire que nous ne pouvons échapper au conditionnement.
Humblement, je ne suis pas hors sujet, tout n'est que conséquence et effet.
Le modèle anglais ou un autre n'est qu'un brassage de la même inaptitude, ayant pour résultat la perpétuité de l'incohérence.

21. Le mardi, 28 juin 2005, 19:03 par Braz

Et mon "enthousiasme" tout incohérent aussi...pardon pour l'orthographe!

TCHAO

22. Le dimanche, 14 août 2005, 00:57 par porky

ya un article sur le model "anglais", quand un gars travail et qu'il est en dessous du seuil de povreté, comme ça s'appel? esclavage?

newropeans-magazine.org/i...

4% de chomage et 17% de pauvres! ha ha ha vas y tony le bliar

23. Le dimanche, 30 octobre 2005, 14:18 par Da-swan

Une opinion interessante sur le chômage et le modèle français à a-contre-courant.blogspot...

24. Le mardi, 15 novembre 2005, 16:16 par thebigM

Le modèle francais est très bon si on ne veut pas un emploi et vous etes blanc:

23% des jeunes francais sans emplois

40 % des jeunes dans les bienlieus

300 000- 500 000 de francais travaillent à Londres (beaucoup plus en les Etats-unis ou Canadie)

Contrairement a ce qu'on croit, la protection sociale en angleterre est pas très different d'ici et en général les salaires sont plus élevés.



25. Le samedi, 3 décembre 2005, 01:59 par MINUX75

Bonjour

Beaucoup d' explications "techniques"sur le chômage me laissent froid, il y a un constat que j'ai fait et que même des gros bras en économie ne comprennent pas toujours, s'il y a du chômage, c'est que c'est VOULU, il y a une volonté politique FORTE pour fabriquer du chômage. Les pouvoirs publics font croire qu'ils ont l'intention de créer des emplois, C'EST FAUX. L'objectif est bien de casser de l'emploi.

Aussi les solutions pour créer des emplois proposés par les politiques reviennent immanquablement à demander à un pyromane d' éteindre l' incendie avec de l'essence ce qu'il fera avec joie... ou à un voleur de garder vos biens ce qu'il ne l' empêchera pas de partir avec la caisse. Comment s'étonner dans ces conditions que les résultats ne soient jamais au rendez vous.

Je vois trois solutions pour créer des emplois en FRANCE, la première est de brûler les voitures, cela a donné de bons résultats en 1991 ou après les émeutes, le gouvernement de l'époque a faibli dans sa volonté de destruction d'emplois, ce que montrent les statistiques de l'époque. Une autre solution est de ne pas payer ses impôts, j'ai constaté que les métiers ou on ne paye pas d'impôts comme les prostituées, les femmes de ménages ou les vendeurs de drogue connaissent moins le chômage qu'ailleurs de surcroit, je pense qu'une république de voleurs comme la France est immanquablement très sensible à l' argument de la suppression pure et simple des impôts. Enfin, la troisième solution est de porter une arme si l'on est un chômeur: vous dormez tranquille avec 7 Millions de chômeurs qui portent une arme ? C'est pourquoi les américains qui se méfient d'un état qui par définition est un état de fossoyeur d'emploi considèrent le port d'arme comme une liberté fondamentale, un devoir civique. Je vois déjà les critiques sur le port d'arme: alors dites moi comment aurait réagi la police de VICHY si elle avait eu en face d'elle 2 millions de juifs armés jusqu'aux dents.

26. Le mercredi, 7 juin 2006, 16:51 par Arsène

Vu sur le site www.actuchomage.org

Plus d'emplois créés en France qu'en Angleterre en 15 ans

En quinze ans, de 1990 à 2005, la France a créé davantage d'emplois (2 520 000 : +11,25%) que l'Angleterre (1 520 000 : +5,82%). Le modèle libéral britannique n'est donc pas supérieur au modèle social français.

Les deux pays ont une population totale équivalente (60 millions d'habitants) et une population en âge de travailler voisine (37 millions). La population active (ayant un emploi ou au chômage) est un peu plus importante en Angleterre qu'en France (29 contre 27,6 millions).

De 1990 à 2005, la France a créé 2 520 000 emplois (+11,25%) contre 1 520 000 au Royaume Uni (+5,82%). Dans le même temps, la population en âge de travailler (de 15 à 59 ou à 64 ans) a augmenté d'une valeur équivalente dans les deux pays.
...

Pour résumer, devant une augmentation semblable de la population en âge de travailler dans les deux pays, la population active a beaucoup diminué en Grande Bretagne (1 210 000) du fait d'un retrait massif d'activité (préretraites et surtout invalidité), permettant une diminution du chômage de 580 000 personnes. En France, la population active a davantage augmenté que la population en âge de travailler (690 000) du fait d'une importante demande d'emploi, entraînant une augmentation du chômage de 520 000 personnes.

Ainsi, si la différence dans le nombre de chômeurs a augmenté en quinze ans entre la France et l'Angleterre, cela n'est pas du aux prétendus mérites du modèle libéral britannique mais à la mise à l'écart d'une partie importante de la population active. Les chômeurs ont surtout été transformés en invalides.
...

Un emploi à temps partiel dont la durée moyenne est de 23,2 heures en France et de 15,7 heures en Angleterre n'a pas la même valeur qu'un emploi à temps plein dont la durée moyenne est de 39,0 heures en France et de 37,2 heures en Angleterre.

L'emploi à temps partiel est beaucoup plus développé en Angleterre, avec des salaires réduits en conséquence. En 2005, 25,5 % des emplois anglais sont à temps partiel comparé à 17,2 % des emplois français.
...

Le nombre d'heures travaillées chaque semaine (environ 910 milliards) est identique en France et en Grande Bretagne, malgré un nombre d'emplois différent. Cela s'explique encore mieux en comparant la durée réelle du travail (ensemble des emplois à temps complet et à temps partiel) : 31,72 h en Angleterre et 36,28 h en France (par semaine).

Les statistiques sont plus tenaces que certains discours.


Voir plus de détails, avec tableaux statistiques, à cette adresse :
travail-chomage.site.voil...

(le texte complet peut être imprimé ... pour en faire bon usage d'ici 2007).

Un autre article est en préparation "Durée du travail : 32 heures en Angleterre" sur le même site :
travail-chomage.site.voil...

Voir aussi sur le même site "Le modèle libéral britannique : emploi et chômage"
travail-chomage.site.voil...


27. Le vendredi, 11 août 2006, 21:52 par Arsène

Vu sur le site www.actuchomage.org

Durée du travail : 32 heures en Angleterre

La durée moyenne du travail, pour l'ensemble des emplois à temps complet et à temps partiel, est de 32 heures par semaine en Grande Bretagne et de 36,28 heures en France.

Ainsi, les français travaillent quatre heures de plus que les anglais chaque semaine.

La durée moyenne du travail en Angleterre est de 32 heures par semaine pour l'ensemble des personnes actives occupées : salariés (employee), indépendants (self-employed), aides familiaux de l'agriculture ou du commerce et autres personnes.

En valeur ajustée des variations saisonnières, la durée hebdomadaire est en moyenne de 32,1 heures pour l'ensemble des travailleurs britanniques, soit :
37,2 heures pour l'emploi à temps complet,
15,7 heures pour l'emploi à temps partiel.

Une proportion non négligeable des emplois anglais ont une durée inférieure à quinze heures par semaine et même à six heures par semaine. Pour le même coût, vous avez six travailleurs au lieu d'un, ce qui améliore les statistiques de l'emploi et diminue, en apparence, l'importance du chômage.
...
Les laudateurs du libéralisme économique voudraient nous faire croire que l'importance du chômage en France est due à la faible durée du travail dans notre pays. Le discours souvent répandu est aussi de faire croire que l'on ne travaille que 35 heures en France contre beaucoup plus dans les pays qui "réussissent" dans la lutte contre le chômage.

La durée du travail n'est pas de 35 heures par semaine en France mais de 39,0 heures pour le travail à temps complet ou de 36,3 heures en moyenne pour l'ensemble des emplois à temps complet et à temps partiel. En effet, la durée moyenne des emplois à temps partiel est de 23,2 heures et ceux-ci représentent 17,2 % de l'emploi total. Le calcul se fait donc en tenant compte de l'importance relative de chaque type d'emploi.
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Mais, dirons les libéraux, avec tous ces congés payés et ces jours fériés, les français travaillent moins sur l'année entière que les anglais. Et bien non, la différence est seulement d'une semaine de congés payés et de trois jours fériés en moins en Angleterre, lorsque les jours fériés sont en semaine (ni samedi, ni dimanche).

Sur l'année, pour 45,4 et 47,0 semaines respectivement, la durée moyenne est :
- en France : 36,3 h x 45,4 = 1 648 heures annuelles,
- en Angleterre : 31,7 h x 47 = 1 489,9 heures annuelles, soit 10,6 % de moins.

Pour les seuls emplois à temps plein, vision partielle (partiale) de la réalité, nous avons :
- en France : 39,0 h x 45,4 = 1 770,6 heures annuelles,
- en Angleterre : 37,2 h x 47 = 1 748,4 heures annuelles
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Plus de précisions à cette adresses :
travail-chomage.site.voil...

(le texte complet peut être imprimé ... ).

28. Le vendredi, 11 août 2006, 21:58 par Arsène

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Le modèle libéral britannique : emploi et chômage (étude de 1998)

En apparence, le chômage est moins élevé en Grande Bretagne, où le libéralisme est à l'oeuvre, y compris avec la variante "travailliste".

Cependant, la façon de compter les chômeurs en Grande Bretagne est très différente de celle utilisée en France et certaines études britanniques dénombrent deux à trois fois plus de chômeurs que les chiffres officiels.
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Une explication de la faible importance apparente du chômage britannique réside pour beaucoup dans le fait que, malgré l'augmentation de la population en âge de travailler, la population active diminue du fait :
- du refus de comptabiliser comme chômeur (population active) un grand nombre de femmes en situation de chômage,
- du retrait du marché de personnes découragées par l'excès de précarité des emplois et surtout l'extrême faiblesse de certains salaires (parfois le tiers du Smic français),
- de l'explosion du nombre de bénéficiaires des prestations d'invalidité permanente : 2 500 000 en 1995, (c'est la méthode hollandaise).
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Le chômage officiel britannique reste cependant très important si l'on considère :
- l'extrême faiblesse des allocations chômage pour ceux qui peuvent en bénéficier : en 1996, allocation moyenne pour la première année de chômage égale à 19 % du salaire antérieur, ce qui oblige à travailler à n'importe quelles conditions et salaire pour ne pas mourir de faim,
- l'existence de contrats de travail avec zéro heure garantie par semaine : le "salarié" doit rester disponible et attendre chez lui qu'on l'appelle (il n'est pas chômeur puisqu'il bénéficie d'un "contrat de travail").
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Entre 1985 et 1995, la création d'emploi a été plus faible en Grande Bretagne que la moyenne de l'Union Européenne, soit en moyenne annuelle :
+ 2,9 % en Grande Bretagne,
+ 3,3 % en France,
+ 4,5 % en Allemagne de l'ouest.

De 1973 à 1994, alors que l'indice du P.I.B. britannique passait de 100 à 143, celui de l'emploi passait de 100 à 103,7 seulement et malgré une forte substitution d'emplois à temps partiel à la place d'emplois à temps plein.
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Et aussi :
- pas de limite légale (minimum et maximum) à la durée hebdomadaire du travail,
- préavis de licenciement très court,
- la période d'essai à l'embauche peut aller jusqu'à vingt quatre mois (possibilité d'un licenciement immédiat),
- forte proportion d'enfants obligés de travailler, parfois très jeunes, et en plus de leur horaire scolaire, pour aider leur famille à survivre.

L'article est de 1998 mais garde toute sa valeur et est toujours d'actualité, à quelques détails près.

Voir plus d'informations à cette adresse :
travail-chomage.site.voil...

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29. Le dimanche, 10 décembre 2006, 12:52 par de feuve

Jetrouve que vous simplifiez grandement quand vous dites que le chômage est le fait de la seule libéralisation et de la mondialisation. En ce moment en France et ailleurs, il est lié à deux problèmes:un manque d'investissement de la part des entreprises,et un décalage entre ce que recherchent les patrons et ce que produit le systéme éducatif.

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1. Le samedi, 23 juillet 2005, 21:16 par Quoique ! Des exclus de l'école dérangent

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