24 heures après le big bang, examinons la situation avec un peu de recul.

Alors voilà, c'est non. Je pourrais ajouté "j'ai gagné" si je n'étais pas aussi incertain de l'avenir. Il faut dire que nos dirigeants se sont employés à nous pondre un référendum auquel on ne pouvait pas répondre par oui ou par non, tant les sous-entendus que cela induisait étaient importants.
J'ai voté non et la France se retrouve dans une drôle de situation, celle de l'initiateur d'un projet qui se retire au moment le plus crucial. Une sorte de coït interruptus impromptu, par peur de donner naissance à des évènements politiques malformés. La ratification va se poursuivre, sans doute, nous ne serons pas les seuls à nous dédire, mais la France qui dit non à l'Europe, ça a une autre gueule que la Pologne (avec tout le respect que je dois à mes ancêtres polonais). Si 20 pays sur les 25 ratifient, le conseil se "saisit de la question", ce qui est déjà très clair. Si moins de 20 pays ratifient, on entre dans la quatrième dimension : y a rien de prévu ! Bref, c'est le bordel ambiant.
J'ai voté non, parce que le libéralisme transpirant de la partie III de la Constitution faisait des taches sur mes idéaux que les noix de lavage indiennes ne suffiront pas à nettoyer. En votant non, je ne garde que la partie III, et je raye d'un coup de crayon nerveux les deux premières parties qui commençaient à proposer des bribes de début d'assouplissement de ce libéralisme, au point même que d'autres pays, comme la Grande Bretagne, s'apprêtent à dire non à cause d'un texte trop socialiste et pas assez libéral. Et l'on voudrait renégocier avec ça ? Bonne chance !
J'ai voté non, alors que le parti qui me représente le moins mal (j'ai du mal à dire "le mieux") conseillait de voter oui. En votant non, je fais exploser ce parti, et je ne vois pas comment il peut s'en sortir. J'hypothèque ainsi sérieusement les prochaines échéances électorales de mon "camp".
J'ai voté non, enfin, et j'ai "gagné" grâce au soutien inconditionnel des partis extrémistes de droite comme de gauche avec qui je n'ai rien de commun. S'il était question de faire quelque chose avec eux suite à ce référendum, ce serait foncièrement impossible, évidemment.

Malgré tout, m'a-t-on laissé le choix de faire autrement ? Depuis 1992 et son traité de Maastricht, m'a-t-on interrogé sur mes désirs pour l'Europe ? Nice ? Amsterdam ? Rome ? Que contenaient ces traités exactement ? Qui les a votés, signés ? Je n'en sais fichtre rien. Ou plutôt si : je sais maintenant que c'était la fameuse partie III que tout le monde rejette. Ça m'est arrivé là, d'un coup d'un seul. On vous file un annuaire téléphonique en vous disant : "c'est ces lois là qui font tourner ton pays depuis des années, maintenant, tu les acceptes où c'est la fin de l'Europe". Tu parles d'un ultimatum ?! Et précisément quand le pays tourne moyennement bien. Je n'ai personnellement pas à me plaindre, mais je crois savoir qu'un paquet de gens sont dans la panade, pour diverses raisons, y compris des raisons fortement liées au libéralisme ambiant de ces traités.
M'a-t-on laissé la possibilité de faire comprendre au PS qu'il ne représente plus personne ? Trop laxiste sur l'insécurité, trop d'assistanat aussi, mais de l'autre côté trop libéral et trop "gauche caviar". Oui, on nous a laissé cette occasion en avril 2002, on voit bien ce que ça a donné. Une frange énorme de la population n'est plus représentée par personne. Des brebis égarées qui vont brouter du côté des extrêmes, et je ne vois aucune façon de sortir de ça dans un délai raisonnable.

Bref, rien ne va plus dans le paysage politique français, on le sait, on le ressasse, mais on ne fait rien. Ou plutôt si : on vote, quand on en a l'occasion. Soit on nous reproche alors de voter ce qu'on pense, soit on se félicite de la "forte participation" en prenant ça pour une victoire pour tout le monde (hier soir, les politiciens étaient écoeurants de bons sentiments à ce sujet).
Il est plus que temps de faire naitre ce parti idéal, ou celui-ci, tiens, pourquoi pas...

Comme je suis d'un naturel optimiste, j'ai quand même un espoir. A force, ils comprendront. "ils", ce sont les Gaymards et leurs apparts à 600 m², les Guigou et leurs employés de maison, le PDG des AFG et ses 1,563 million d'euros en 2004 , les Bolkenstein et ses salariés roumains, depuis que j'ai commencé ce blog, les exemples sont nombreux et tous aussi scandaleux les uns que les autres. Ils finiront par comprendre et ça sera un retour violent à la réalité pour eux, comme celui de Chirac devant les jeunes désabusés. Ah, c'est donc ça la France ?
Eh bien, oui, la France a voté non, n'y cherchez pas un message compliqué ni un caprice de trop gâtés ou encore l'inconscience d'un ouvrier à la salopette bleue toute maculée de cambouis. Elle a dit non parce qu'elle ne veut plus de vous et vos idées à la gomme qui ne satisfont que vous.

Commentaires

1. Le lundi, 30 mai 2005, 21:48 par Etheriel

Il est aisé de dire "non", mais beaucoup plus compliqué de proposer.

2. Le lundi, 30 mai 2005, 22:05 par Merome
Est-ce à moi de proposer et si oui, comment ? En faisant un blog ? En agitant des idées saugrenues et en les partageant avec d'autres ? Je ne vois pour l'instant que ça.
A trente ans, c'est un peu tard pour se lancer dans la politique. Ce serait plus simple que ceux dont c'est le métier se mettent à écouter les électeurs et à ouvrir les yeux.
3. Le lundi, 30 mai 2005, 23:01 par Nale

en tout cas, je peux vous dire que la panade dans laquelle vous êtres fais bien sourire de l'extérieur.

je suis pour l'europe, l'euro, la libre circulation des bien et des personnes, l'armonisation par le haut des règles dans tout les états, les délocalisation s'il le faut

je suis contre le séparatisme, l'exploitation des peuples et des citoyens d'autres pays etc ...

je suis indépendant et libéral.

certains vont parler au scandal quand on parle de délocalisation, mais oui, il ne faut pas penser a cours terme. ( je ne parle pas du zouave qui propose a ses ouvriers d'aller en pologne)

depuis bien avant l'europe, on travaille avec les étrangés et les entreprises étrangères.
ce n'est pas l'europe qui va délocalisé les entreprises car elles le feraient quand même si l'europe existait pas.
combien vont en chine ou en amérique du sud pour le moment, pourtant, l'europe n'y est pour rien.
par contre, une europe forte et UNIE peut permettre de lutter contre celà en offrant une règle commune a tous les pays et respecté par tous.
renaut va bien produire des voitures en russie qui n'est pas en europe.

pour ce qui est des délocalisation en europe, c'est un mal mais uniquement a cours terme.
les pays très riches perdront un peu d'emplois et les pays très pauvres d'europe vont en gagné.
dans quelques année, une fois qu'on aura tous les même lois, il n'y aura plus de délocalisation intra européenne car il y aura moins de différence entre état.
les entreprise qui auront délocalisé en notre période vivront peut être tjs dans 10 ans pour pourquoi pas revenir ici étant donné qu'on va vers l'égalité de tous en europe.

celles qui auront fait faillite seront plus là, et pour toujours.
on ne fait pas d'omelette sans cassé des oeufs.


tout çà pour dire ceci, le seul moyen de controler les pays de l'est, c'est de les faire rentrer dans l'eeurope pour au moins qu'il joue, sur les même règles que nous.
mais pour çà, il faut un règlement commun, même mauvais que pas de règlement du tout
a défaut d'en faire des ennemi, c'est plus intelligent d'en faire des amis.
si on vous avait demandé par éférendum a l'époque du portugal, de l'espagne te de la grèce lors de leurs entrée en europe si vous vouliez, vous auriez tous dis NON, mais maintenant, est ce que çà aurait été une bonne solution a l'époque de leurs dire non a leur entrée en aurope ???

pour ceux qui n'aiment pas l'europe, alors, faut retirer tous les avantages que l'europe apporte, et vous en avez tous au moin bénéficiez une fois.


je finirais pas les mots de louis Michel aujourd'hui au Jt Belge : " faudrait que les Français arrêtes de penser qu'il sont le centre du monde "
règlez vos problème de gourvernement entre Français, mais foutez pas en l'air notre europe a tous a cause de çà.

4. Le lundi, 30 mai 2005, 23:04 par Nicolas

Merci Merome : tu as su dire avec les mots que je n'ai pas trouve tout ce que je pense de ce referendum et de la mauvaise direction que prend l'europe...

Etheriel : moi je propose que l'on elise une assemblee constituante qui nous proposera une VRAIE constitution pour l'europe et qui sera dissoute apres cela. Le probleme, c'est que je ne sais pas quoi faire pour me faire entendre...

5. Le mardi, 31 mai 2005, 08:18 par Merome
Nale : il faut arrêter de croire que le Non se résume à un caprice des français "centre du monde". C'est très loin d'être ça pour la plupart d'entre nous, je crois. Et que dire dans ce cas des Néerlandais et des Anglais qui s'apprêtent à faire la même chose, pour d'autres raisons ?
J'entendais hier un Hollandais qui félicitait la France pour la qualité des débats qui ont eu lieu à l'occasion de ce référendum. Un certain nombre de pays envient la possibilité qu'à la France d'infléchir la politique Européenne. Les belges eux-mêmes, en tout cas une partie d'entre eux, nous encourageaient à voter non pour les mêmes raisons (cf mon autre blog).
Bref, je ne crois pas être très loin de ta façon de penser, Nale, ("je suis contre le séparatisme, l'exploitation des peuples et des citoyens d'autres pays etc ..."). Moi aussi, je me fous des délocalisations et je pense qu'il ne faut surtout pas s'y opposer parce que c'est de là, ou presque, que viendra la solution. Quand la Chine se sera embourgeoisée, quand les polonais et les roumains rouleront en BMW au lieu des skoda et des traban, la France, elle, aura gardé sa position singulière, en avance sociale, défenseuse des droits de l'Homme et j'en serai heureux.
6. Le mardi, 31 mai 2005, 08:59 par Olivier

Voila Merome, tu as gagné et meme peut etre gagné le privilège de devenir Suisse

fr.news.yahoo.com/050531/...

lol

7. Le mardi, 31 mai 2005, 09:18 par Nale

je ne disais pas que c'était un caprice, cette phrase n'est pas de moi mais de Louis Michel, un politicien bien connu et apprécié en Belgique.
c'est comme çà que lui vois la situation, un caprice, moi, çà me fait plutot rire car quand on voit vos journaux puis les notre, on a deux version totalement différentes et c'est marrant de voir tout çà,
a la limite, c'est pas si les journaux Français en font toute une affaire, ici, je crois qu'on zappe déjà çà.
je suis content de ne pas avoir eu de référendum ici.
personne ne connait la constitution, mais tout le mode sait ce qui ne va pas dedans, c'est quand même bizard çà

8. Le mardi, 31 mai 2005, 09:51 par Merome
Tout le monde sait ce qu'il y a dans la constitution : c'est l'Europe d'aujourd'hui, les traités de Nice, Amsterdam et autres. On le sait pour la vivre au quotidien, on sait que cela ne convient pas et que c'est plein d'inepties ultra-libérales.
En votant non, on a gardé tout ça (ce qui montre la bétise de ce référendum où il n'y avait pas vraiment de choix puisque la décision que l'on devait prendre avait déjà été prise et appliquée auparavant), mais on a au moins fait remarqué que quelque chose clochait.
9. Le mardi, 31 mai 2005, 10:05 par Bob

Nale, moi aussi je suis favorable a une Europe politique, mais la on me l'a ligotee a un modele economique en me disant que c'est tout ou rien, ne peuvent etre vendus separement, morue *et* fraises.

Ca me semble invraisemblable et inacceptable, independamment de l'orientation du modele economique en question, qui pour moi doit etre separe de la constitution (ce qui veut dire que j'aurais aussi vote non si la partie III avait ete plus conforme a mes opinions dans son contenu).

Moi aussi je suis favorable a l'harmonisation des regles par le haut, or dans l'article 210 qui evoque les regles sociales du travail, il y a un alinea qui exclut expressement toute harmonisation de ces regles. Comment pouvais-je donner mon accord a ca ?

J'ai vote non, mais je ne comprends pas ceux qui sont sortis dans la rue faire la fete comme si c'etait une grande victoire. Pour moi on n'a rien gagne et je ne peux meme pas dire qu'on n'a rien perdu non plus, parce que la conception idiote de ce texte m'a contraint a jeter le bebe avec l'eau du bain et a repousser une ebauche d'Europe politique. Je suis consterne par les dirigeants qui veulent nous imposer cette logique de conditionner l'Europe politique a l'acceptation sans reserves d'un modele economique.

Je suis content de n'avoir pas vote oui, mais je ne suis pas satisfait d'avoir vote non. Aujourd'hui tout reste a faire.

Et le plus navrant est que les premieres reactions semblent suggerer que nos dirigeants font expres de ne pas comprendre. La droite a passe la moitie de la campagne a nous seriner qu'il le vote non ne devait pas etre utilise a tort pour sanctionner le gouvernement, ce avec quoi j'etais tout a fait d'accord. Et des le lendemain, qu'est-ce qui se passe ? On nous annonce un changement de premier ministre ! Si avec ca ceux qui ont vote non dans l'espoir de faire tomber Raffarin ne se sentent pas renforces dans leur conviction...

De leur cote, les dirigeants du PS nous la jouent "meme pas mal", affirment qu'ils vont rester en place pour continuer a "representer" un electorat qui ne croit plus en eux et a tres majoritairement vote contre leur consigne, et vont jusqu'a menacer de represailles ceux de leurs dirigeants avec qui cet electorat semble le plus en phase. C'est du masochisme ou de la stupidite pure et simple.

Moi je finirai en me referant a Guy Verhofstadt (repris de www.timesonline.co.uk/art... - si vous avez la citation originale en francais, je suis preneur, et au passage j'apprecie ausi la reaction du premier ministre danois), qui a compris qu'on n'a pas vote contre l'Europe mais contre *ce* texte-la.

10. Le mardi, 31 mai 2005, 11:54 par Merome
Bob Président !
11. Le mardi, 31 mai 2005, 12:19 par Bob

Foulah non merci, sans facons : j'ai deja donne (dans une association etudiante d'une soixantaine de membres, pendant un an) et meme si ca s'est bien passe, je sais d'experience que je ne suis pas un bon meneur de gens et que je ne sais pas du tout deleguer les taches :)

De plus, je ne me reconnais vraiment dans aucun parti existant, et monter son propre parti me semble helas a la fois laborieux et inefficace : je pense qu'a l'heure actuelle le systeme est plus ou moins verrouille et qu'il n'est plus possible (mais est-ce que ca l'a jamais ete ?) d'avoir une influence d'envergure si on ne fait pas partie des hautes spheres des grosses machines politiques.

12. Le mardi, 31 mai 2005, 13:40 par Merome
Je reviens sur mon partie utopique (et non pas utopiste) et sur la meilleure façon qu'on peut avoir de faire évoluer les choses dans le bon sens dans ces conditions. Serait-ce une bonne idée, et serait-ce réalisable de rassembler ici (ou ailleurs) des vraies pistes de réflexion pour un programme "idéal", qui conviendrait à Nale, à etheriel, à Marzi, à Bob, ?
Depuis que j'ai trente ans, je me sens comme une envie encore plus prononcée de refaire le monde avec un blog...
13. Le mardi, 31 mai 2005, 14:30 par Nale

moi, en plus, je suis en belgique, alors, çà serait un parti européen ? :)

ce qui est bien, et je parle d'ici et pas de la France, donc , du blog, c'est que c'est une belle preuve de démocratie, tout le monde présent s'explique sans imposer son idée, bref, on discute.

par contre, pour ce qui est du concret, je ne suis pas politicien dans l'âme et je n'ai pas d'idées assez developpée pour contenter tout le monde. peut être est ce parce que je suis jeune, je sais pas, mais la politique ne me tente pas du tout.
mais je ne crois pas qu'un jour j'arriverais a trouver exactement ce qu'il me faut.
Y a des avantages et des inconvénient et mon monde a moi est encore relativement bien comme il est pour le moment.

PS : je ne parle jamais de politique avec mes amis, car l'amitié est trop importante que pour être gachée par des idées politique, ( c'est tjs çà qu'ils ne me prendront pas :) )

14. Le mercredi, 1 juin 2005, 13:08 par Marzi

Mérome : tu reves tout debout. Rassembler les idées de Nale, Bob, etheriel, Mérome et marzi, c'est à peu pres comme rassembler celle de Buffet, Besancenot, Fabius, Le Pen et Devilliers.

Dire que certains croient à la renegociation....

15. Le mercredi, 1 juin 2005, 13:39 par Merome
Je pense que rêver est une piste à ne pas négliger quand on essaie de chercher un idéal.
16. Le mercredi, 1 juin 2005, 22:10 par Arnaud

Merome,

Je me décide enfin à commenter ton blog.
Je ne reviendrai pas sur le fait du vote non ou oui. Moi, j'ai voté oui et toutes vos raisons ne me convaincront pas. Je ne chercherai donc pas à vous convaincre non plus.

En revanche, je vais essayer quelque peu de vous éclairer sur quelques questions annexes :
Tout d'abord, vous semblez surpris d'avoir des dirigeants politiques qui ne vous représentent plus. Regardez les dernières élections et vous comprendrez : je ne vais pas vous énumérer tous les taux d'abstentions mais je vous invitent à visiter le site suivant : www.tns-sofres.com/etudes...
Ce que j'en déduit : on a les représentants que l'on mérite. Et je ne vous parle même pas des élections européennes. Si tous les abstentionnistes des premières heures avaient donné leur avis avant, on n'en serait peut être pas là et le parlement européen serait peut être plus représentatif du peuple européen. Pour ma part, je n'ai jamais loupé une seule élection.

Merome, il n'est jamais trop tard pour se lancer, donc commence petit. Un conseil, pour faire changer les choses plus rapidement, il y a peut être le blog, mais il est souvent plus aisé de le faire de l'intérieur, donc prends la carte d'un parti : celui qui te représente le plus et donne déjà ton avis. Si les partis ont une représentation équivalente à celles des syndicats en France, il doit y avoir un paquet de places à prendre.
J'ai un exemple bien précis d'une personne qui a voulu faire changer les choses dans son quotidien proche et qui s'est investi. Elle a gagnée mais tu peux me croire, ce n'est pas facile pour elle tous les jours (je pense que tu verra de qui je veux parler). En revanche, elle a maintenant la satisfaction de pouvoir proposer en respectant bien sur au mieux le choix de ses concitoyens.
Elle a commencé tard, ce qui fait qu'elle ne sera jamais président de la république ni même de la CAPM. Mais elle a la satisfaction d'être appréciée par un grand nombre de ses pères aux sein des instances auxquelles elle participe.

Enfin pour l'Europe, je pense que nous avons une vision un peu franco-française. "Oui pour l'Europe à condition que tous les autres pensent comme nous".Ce n'est pas nouveau. . Nos dirigeants de tous temps ont toujours essyaé d'imposer leur vision au reste de l'Europe : Charlemagne, Louis XIV, Napoléon et je ne parle même pas de la déclaration des droits de l'homme. Les résultats, on les connait.
Il a fallut une guerre plus que meutrière pour qu'enfin toutes les nations de l'Europe se rendent compte qu'elles devaient faire des efforts pour pouvoir vivre en harmonie. Mais bien sûr cela doit s'accompagner de concessions. Quelque soit le traité, la constitution,... il sera difficile de satisfaire tout le monde, mais le but maintenant n'est plus de satisfaire plus 50% des Français mais plus 50% des Européens !
Les Hollandais ont voté NON pour d'autres raisons que les Français dont l'immigration (c'est vrai qu'ils ont énormément de frontières avec les pays posant problème !!!!!!)

L'Europe (UE j'entends, il y a l'autre aussi géographique), c'est quand même :
- 25 pays
- au moins 20 langues officielles, XX dialectes officiels,...
- Toutes les religions du monde, je ne parle pas des sectes
- 450 millions d'habitants
- Autant de cultures que de Pays

mais c'est surtout :

- Seulement la 3ème entité démographique derrière la Chine et l'Inde. 6 milliards d'humains au moins.
- Seulement la 5ème puissance économique mondiale (c'est mon classement) derrière les Etats Unis, le Japon, La Chine et l'Inde (ces deux derniers ne sont peut être pas encore devant mais ils seront surement passés devant avant la fin de mon commentaire)
- Seulement la 3ème puissance militaire (si un jour il y a une armée européenne)

On est bien petit dans le monde qui se construit à l'aube de ce 21ème siècle. Alors, je ne vous parle même pas de la France, de la Belgique, ou du Luxembourg !!!!!!
Donc ne vous y trompez pas, ce n'est pas contre nos voisins qu'il faut se battre mais bien contre le reste du monde. Et ce n'est pas l'Europe économique actuelle qui pourra nous protéger. Elle ne le fait d'ailleurs pas actuellement.

Il est donc nécessaire de trouver une solution à cette crise car c'est bien de cela qu'il s'agit (économique et par conséquent sociale). Etrange lorsque l'on sait que la croissance aux USA est supérieure à 3,5% et à plus de 10% en Chine (La Chine soutenant par des processus bizarres l'économie américaine).

Réflechissez bien à cela !!!

Souvenez vous (j'étais presque en cours de conception) :
Il y a 37 ans, un grand homme (c'est mon avis) avait proposé un référendum sur la régionalisation et avait été débouté par les Français, une réforme qui maintenant ne pose plus aucun problème à personne et permet à la France d'avoir une gouvernance plus proche des citoyens. C'était un homme un peu trop visionnaire pour le Français moyen de l'époque.
Je pense que pour l'Europe, ce sera la même chose, mais que de temps perdu !!!!
C'est pourquoi je pense donc que le Président a fait une erreur (une de plus mais on a maintenant l'habitude) en demandant aux Français de se prononcer sur l'Europe car très peu d'entre nous européens (je n'en fais pas parti) sont capables de dire si ce traité aurait été une bonne chose pour l'Europe (je dis bien l'Europe car maintenant je me sens plus européen que Français dans le monde).

Merci pour ceux qui auront eu le courage d'aller au bout comme j'ai été très intéressé de lire vos commentaires.

Désolé pour les fautes de frappes et de français qui pourraient encore se trouver dans mon message.

17. Le jeudi, 2 juin 2005, 08:24 par Merome
Arnaud, tres content de te lire ici... Une chose anodine me gène énormément dans tes propos : "Moi, j'ai voté oui et toutes vos raisons ne me convaincront pas". Ca me semble une attitude pas très ouverte. Avant même de connaitre nos raisons, tu sais que ca ne te convaincra pas ? Tout convaincu que je suis de l'imbecillité de cette constitution, jamais tu ne m'entendras dire ça. Au final, je ne suis peut-être pas plus facile à faire changer d'avis, mais l'annoncer d'emblée me semble être la pire des prétentions.
On en a déjà discuté, mais je le redis ici : je pense que tu n'as pas perçu toute la portée du Non, ni toute sa signification. Tu y vois une espèce de rebellion mal placée, un reflexe revolutionnaire peu intelligent, une bêtise. C'est bien autre chose. J'espère un jour te convaincre, non pas qu'il fallait voter non, parce que ça, j'en sais encore rien moi-même, mais au moins que ceux qui ont voté non ne l'ont pas fait dans cet esprit aussi peu constructif et égoïste. Nous (les électeurs du Non) sommes tous, ou presque, convaincus que l'Europe est une bien belle chose qu'il faut entretenir et développer. Vraiment, il faut réussir à admettre qu'on peut voter non en espérant faire du bien à l'Europe.
18. Le jeudi, 2 juin 2005, 14:24 par Jave

Merome: Viens faire un tour en Suisse, ici les référendum on en a tous les 6 mois, les initiatives sur l'europe on en a eu des tonnes. La meilleure dans l'histoire c'est que le peuple, en récoltant des signatures peux proposer des initiatives et des référendums. Notre consulat chez vous en parle très bien d'ailleurs: www.eda.admin.ch/paris_em...

Je suis de près la politique francais, tout ce que je peux dire c'est que je vous plein, ça s'apparente plus a un reality show qu'a ce que ces personnes sont réellement censé faire: représenter leurs électeurs.

19. Le jeudi, 2 juin 2005, 16:03 par Bob

Je seconde sans reserve la derniere reponse de Merome. Si il n'y avait pas eu la partie economique du texte (et ce, au risque de me repeter, independamment de l'orientation de cette partie), j'aurais plutot ete enclin a accepter les bases des institutions qui etaient proposees dans les parties I et II.

J'ajouterai quand meme que dire que la decentralisation ne pose probleme a personne me semble tres legerement exagere. Je crois comprendre que les conseils regionaux et generaux sont un peu embetes avec plus de prerogatives, mais pas beaucoup plus de moyens pour les mettre en oeuvre, et des administres pas tres motives pour payer plus d'impots.

A part ca, le cote "se battre contre le reste du monde" me chagrine un peu. Je vais peut-etre passer pour un doux naif utopiste, mais pour ma part je n'aime pas envisager tout ca comme un combat, une guerre. Si on arrive a la table avec l'idee que le type d'en face est un ennemi, ca risque d'etre tout de suite plus dur de s'entendre avec lui. Peut-etre que ce n'est "que" une question de vocabulaire, mais des fois le vocabulaire est important aussi.


Sinon, je confirme que mes divers sejours en Suisse chez un ami-de-trente-ans m'ont laisse l'impression d'une vie politique tres active (presque a chaque fois que j'y vais je vois des affiches de campagne) et tres proche de la population.

Lors d'un de mes tout derniers sejours (a Neuchatel, je ne sais plus si c'etait en mars ou en avril), il y avait dans le centre pieton trois ou quatre stands des differents partis, distants de quelque metres a peine, avec des militants de tout bord qui discutaient avec les passants. Non seulement je ne me souviens pas d'avoir jamais assiste a une scene de ce genre chez moi, mais en plus j'imagine mal nos differents partis cohabiter pacifiquement dans aussi peu de place, meme le temps de quelques heures.

20. Le jeudi, 2 juin 2005, 16:53 par Arnaud

Bob,

Effectivement, se battre contre le reste du monde est peut être exagéré. Mais pour peser dans les négociations il faut avoir du poids, et je ne pense pas que la France ou l'Europe actuelle en a beaucoup.
Donc on verra bien la suite !!! ON n'est pas les seuls à dire NON.

21. Le jeudi, 2 juin 2005, 18:38 par Nale

non, les flamands, oups, je voulais dire les hollandais ont voté non aussi.

Les wallons adorent les flamands, oups les hollandais, c'est bien connu :)

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1. Le jeudi, 2 juin 2005, 18:46 par Le Monolecte

Gueule de bois

La République des sondages a tranché : nous avons voté en pensant à notre petit confort personnel, pas en répondant à la question posée : celle d'un modèle de société que l'on nous impose depuis des années et qui est caractérisé par...