Je suis le roi du calembour qui ne veut rien dire (à son âge <=> A sondages)... On voit qu'un jeu de mot est nul quand on est obligé de l'expliquer...

En marge de la campagne référendaire, comme on dit, nous constatons une fois de plus l'importance que prennent les sondages dans la vie politique. Ce matin, tous les commentateurs estimaient que les chances du Oui étaient dorénavant plus que faibles. Tout cela parce que quatre jours avant le scrutin, le Non l'emporterait à 53%, selon les sondages.
Je ne sais pas comment sont pratiqués ces sondages, souvent sur un échantillon représentatif, mais ridiculement petit. Une centaine de personnes à peine, interrogés téléphoniquement entre la poire et le fromage (<Burp> ? Vous allez voter <burp> au sondage sur la constitution ? Mais enfin, soyons sérieux, monsieur !)
Je ne sais pas comment les sondages sont réellement pratiqués parce qu'en général, quand je fais partie de l'échantillon représentatif, je raccroche après le mot "Allo". J'imagine que je rentre dans la catégorie "Ne se prononce pas".
Curieusement, il y a des tas de gens qui se prononcent, même par téléphone. Y a même rien à gagner !

Par principe (idiot, je vous le condède), quand je vois un sondage publié, je suis tenté de le faire mentir. D'un autre côté, j'aime aussi me trouver dans la minorité, quel que soit le sujet, question d'éducation. Citons d'ailleurs Jean-Jacques Goldman sur ce sujet :
Papa quand je serais grand, tu sais ce que je veux faire ? Je veux être minoritaire ! J'ai pas peur, J'ai pas peur ...
Une citation qui n'apporte rien au débat, j'en conviens aussi, mais voyez-vous, depuis le coup des abeilles, je me plais à partir dans tous les sens dans mon blog, et cela m'amuse énormément. Pas vous ? Bon.

Aujourd'hui, le Non l'emporte, ce qui va redynamiser les électeurs du Oui, qui bêtement avaient prévu d'aller à la pêche ce jour-là, et qui vont être tentés de lâcher, finalement, le goujon ce jour-là pour aller dans l'isoloir.
Tout ça pour dire que les sondages me font peur, autant que les médias, ce qui n'est pas peu dire. Et je suis surpris, de ne pas les voir valser d'une semaine à l'autre entre 50%-50%, 20%-80%, -10%-110% ... Le talent des instituts de sondage doit m'échapper, quelque part.
Si j'étais le chef d'un parti secondaire, un trublion genre Lepen, par exemple, je crois que j'appellerais mes électeurs à dire systématiquement l'inverse de ce qu'ils pensent aux sondages. Toute la campagne et tous les médias étant axés sur les sondages, la surprise serait assurée le jour du scrutin et, à défaut de me faire élire, ça me ferait au moins rigoler... Mais bon, je ne suis pas Jean-Marie, Dieu m'en garde (ou devrais-je dire "paix à son âme" ? Il est plus trop en forme le vieux...), et je ne suis pas non plus chef d'un quelconque parti, puisque je n'ai même pas un parti qui me correspond dans le paysage politique actuel...
Ça me fait penser qu'il faudra que je vous parle de Malek Boutih, l'ex-président de SOS Racisme aujourd'hui au PS, vous en pensez quoi vous, de ce gars ?

Commentaires

1. Le jeudi, 26 mai 2005, 09:16 par Bob

J'ai retenu de mes cours de stats qu'il y avait deux methodes pour obtenir une statistique : soit on part du resultat qu'on veut et on en deduit l'echantillon a interroger, soit on part des resultats bruts et on choisit la methode de traficotage qui donne le resultat le plus proche de celui voulu :)

Il est bon de se rappeler qu'un resultat de sondage devrait toujours s'accompagner de sa marge d'erreur, a fortiori dans un cas comme un referendum ou il y a une frontiere nette. Prenons un sondage donne 54 - 46 (dans un sens ou dans l'autre, on s'en tape). Supposons une marge d'erreur de 5 points, dont j'ai cru comprendre que c'etait assez commun. Ca peut vouloir dire aussi bien 59 - 41 que 49 - 51, et la on change de resultat...

D'une maniere ou d'une autre, au final la fourchette complete de l'estimation est tellement large que le sondage ne veut absolument plus rien dire des que le resultat est un tant soit peu serre (cf l'exemple ci-dessus, et je me rappelle qu'a la reelection de Mitterrand en 88, avec 54 % on a parle de "plebiscit...").

Note au passage : la plupart du temps les echantillons des sondages d'opinion effectues en France sont legerement superieurs a 1 000 individus. Chose curieuse, j'ai remarque recemment que sur des sondages d'opinions effectues aux Etats-Unis, les echantillons etaient a peu pres de la meme taille, pour une population 5 fois superieure. Je ne sais pas pour vous, mais moi ca me laisse perplexe.

2. Le jeudi, 26 mai 2005, 13:48 par Merome
Ce qui me fait dire qu'on est des ignares et des Saint Thomas en matière de sondage, c'est que le soir d'une élection présidentielle, à 20h00 pile, le résultat apparaît sur l'écran. Et à ma connaissance, il y a eu très peu de ratés, même quand les scores étaient serrés. Or à 20h00, c'est l'heure où les grands bureaux de vote ferment leur porte. Ils dépouillent instanément ? Non. C'est un sondage et des stats qui calculent le résultat. Ce qui me fait dire que le gars qui vote à 19h59, ben son vote sert à rien : le résultat est déjà connu de tout le monde médiatique et politique.
Les stats et les probas m'ont toujours laissé perplexe, d'ailleurs, je me souviens d'un 3/20 à l'IUT... Mémorable. Par exemple j'ai toujours pas compris pourquoi si je lance un dé, j'ai 1/6 chance de faire un 6, par contre si j'en lance deux ensemble ou bien deux à la suite, ça ne donne pas la même probabilité de faire un 6 (1/6 chance ou 1/36 chance). J'arrive à le concevoir, mais j'arrive pas à le comprendre...
3. Le jeudi, 26 mai 2005, 15:03 par Steh

Y avait pas des histoires de schtroumpfs ou chaussettes dans nos devoirs de probabilite ?

En tout cas, c'est amusant ce que tu dis (a propos du oui/non) car je me disais la meme chose. Il suffit de dire qu'il faut voter oui pour que les gens votent non et reciproquement.

N'empeche, je ne sais toujours pas quoi voter. Je me dis que je voterai peut etre a l'inverse de l'autre (paix a son ame) juste histoire de dire que je ne vote pas pour lui.

Et puis j'avoue que le non ou peut faire une autre constitution ne m'a pas convaincu. J'irai meme jusqu'a penser que oui ou non, de toute facon, ca va pas changer grand chose. mais moi et la politique de toute facon ....

4. Le jeudi, 26 mai 2005, 15:06 par marzi

L'exemple de loupé à ce sujet (ton exemple, tout à fait justifié, du 20h00 le soir de l'election présidentielle) est arrivé aux USA, il y a 5 ans environ, pour la première election de ton idole, "doubleiou". LA, on a annoncé sa victoire, puis sa défaite, puis, on a compté les bulletins pdt plusieurs semaines. Et , chose siderante, à chaque recomptage, on trouvait jamais la meme chose, ce qui est inquietant, mais diverge du sujet : bref, qd vraiment c'est serré, les sondeurs peuvent se planter, qd c'est large, ils savent dès 20h. Mais comme le dit bob, un 51-49, c'est déjà large, et un 54-46, c'est une "abime".

Rendez-vous lundi matin pour voir si on aura droit à une "abime" ou à une erreur des sondeurs... mais moi, je prédis une surprise par rapport aux sondages.

5. Le jeudi, 26 mai 2005, 16:51 par Bob

Sur le theme "le sondage en faveur de X pousse a voter pour Y", je ne suis pas tres convaincu. Pour moi c'est un peu comme les previsions de trafic routier : si tout le monde se fiait au previsions, tout le monde partirait aux horaires annonces comme "verts", et au bout du compte on ne ferait que deplacer les bouchons sur ces horaires...

Bien sur, c'est un raisonnement simpliste, mais j'aime croire qu'il n'est pas totalement denue de fondement. Notamment, il s'appuie sur la propension des gens a se croire plus malins que les autres ;)

6. Le jeudi, 26 mai 2005, 20:01 par Etheriel

Bob: tu me permettras de preciser que "la propension des gens qui se croient plus malins que les autres", c'est valable surtout en France :)

7. Le jeudi, 26 mai 2005, 20:10 par Merome
Y a qu'en France qu'il y a des bouchons ?

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