Les délocalisations vont nous ronger jusqu'à l'os. C'est la faute aux 35h.

Permettez-moi aujourd'hui de vous livrez une analyse simpliste d'un problème difficile. Je sais, je ne fais que ça, des analyses simplistes. Mais tant pis.
Ce matin, à Télématin, dans la chronique de Jean-Paul Chapelle que je n'ai pas écoutée tant j'avais le nez dans ma tasse et la tête dans le ... dans le cacao, disons, ce matin disais-je, j'ai entendu ceci :

Depuis 5 ans, les spécialistes estiment que 30.000 emplois français ont été délocalisés

Ernest Antoine, plus connu sous le nom de Jean-Pierre ou de Nicolas, s'arrêterait ici pour nous dire que ce n'est plus possible. Qu'il faut trouver des solutions pour la France, pour rester compétitif. Ben oui, l'Estonie est un pays où les entreprises ne payent pas d'impôts, la Pologne est un pays où les entreprises ne payent pas les ouvriers, il faut trouver un truc attractif pour la France. D'où l'idée de faire de la France un pays où l'on travaille bénévolement les jours fériés, où les grands patrons se font des organes reproducteurs en or, où les actionnaires n'ont qu'à se mettre les pieds sous la corbeille (au palais Brogniart) pour voir tomber le pognon dans leur escarcelle, où la flexibilité et l'annualisation sont les maîtres mots.. Soit, c'est un positionnement stratégique et c'est pour notre bien, ne l'oublions pas.
Mais Jean-Paul Chapelle, le fourbe, a continué son exposé :

Dans le même temps, ces mêmes spécialistes estiment que le nombre d'emplois créés en France par l'ouverture des marchés dans ces pays en pleine croissance s'élève à... 150.000

C'est là que j'ai levé la tête de mon bol et casser la cracotte que j'avais dans les mains.

Un rapide calcul ... enfin, à cette heure là, disons simplement un calcul, m'amena à la conclusion hâtive suivante :

Chaque emploi délocalisé crée 5 emplois locaux.

Mais alors, les délocalisations sont un bienfait ? C'est même la solution au chômage ? Au risque d'être prétentieux, figurez-vous que je préssentais un peu cet état de fait et pensais depuis longtemps que contre les délocalisations, il ne fallait surtout rien faire.
La course avec les chinois sur les salaires est vaine. Même les polonais, on n'y peut rien du tout. On ne peut que se féliciter et encourager leur développement pour qu'ils nous achètent nos produits de grande consommation.
Chirac le sait bien, lui, et s'étonnait du pessimisme des jeunes au sujet de l'Europe. Il ne semblait pas se douter que ce pessimisme avait été introduit volontairement par ses hommes de mains pour jouer sur la peur et instaurer des mesures rigoureuses et faire exploser les 35h.

Contre les délocalisations, ou plutôt pour l'emploi en France, je vois donc maintenant un paquet de solutions : passer à 32h/semaine, augmenter le SMIC, augmenter les impôts sur les bénéfices des entreprises... Tout ce qui peut encourager la délocalisation est bon pour nous !

Commentaires

1. Le vendredi, 13 mai 2005, 09:34 par Nale

ouais ouais ouais

en attendant que ces pays là deviennent plus riche et nous achètent plus, je me vois mal prendre ma camionette pour aller livrer mes pralines là au bout et d'ici là, les gens d'ici n'auront plus d'argent même s'ils ont un emplois pour me les payer.
Le tout, ce n'est pas d'avoir un emplois, c'est d'être payé suffisament pour en vivre.
en fait, l'emplois, on s'en fou pas mal ....
alors, quand on dis que des emplois sont créé, je suis septique.

pour le reste, inutile de donner des idées stupide aux gouvernements ouest européens en leurs demandant d'augmenter les charges, ils ont déjà assez d'idées stupides comme celà ;)

2. Le vendredi, 13 mai 2005, 10:07 par Bob

De toute facon on finira tous en Soleil Vert.

3. Le vendredi, 13 mai 2005, 11:25 par marzi

... un article complet pour nous faire du "je reve tout debout"... bof.

4. Le vendredi, 13 mai 2005, 13:02 par Gaille

J'émets un gros doute sur ton chiffre de 5 pour 1...
Pis de toute façon, qu'est-ce que t'y connais au monde du travail toi... :)

5. Le vendredi, 13 mai 2005, 13:35 par Merome
Que les choses soient bien claires : je ne crois pas une seconde que le remède aux délocalisations soit si trivial ni même que les chiffres exposent enfin au grand jour une réalité qu'on nous cachait.
Les chiffres sont, je l'imagine, bien réels, mais incomplets. Surtout : même si c'était du 5 pour 1, ça ne règlerait pas tous les problèmes (notamment sur les emplois qualifiés qui remplacent des emplois non-qualifiés).

J'ai simplement forcé le trait pour relativiser le problème des délocalisations et plus généralement pour faire remarquer le problème des politiciens qui jouent avec nos peurs pour faire passer des lois impopulaires.
6. Le vendredi, 13 mai 2005, 17:56 par Etheriel

Pour tout ceux qui ne le saurait encore pas, je vous rappelle que Merome vit dans un monde merveilleux où (entre autre) les delocalisations sont en réalité creatrices d'emplois. Si vous voulez decouvrir ce pays merveilleux, rien de plus simple, c'est par ici: www.teletubbies.com :)

7. Le mercredi, 18 mai 2005, 18:21 par Seb

Je me demande si les délocalisations ne sont un bien pour le pays qui les subit à long terme.
Les métiers délocalisés sont, je crois, les plus pénibles, les moins bien payés, etc...
Et c'est ces métiers que les générations futures n'auront pas à exercer.
Ceux-là même qui auront fait encore un peu plus d'études que leur aïeux, afin d'accéder à des métiers, mieux payés, plus confortables, plus gratifiant...

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1. Le samedi, 14 mai 2005, 09:12 par Le Monolecte

La pauvreté est-elle une fatalité?

Il y a deux attitudes possibles face à l'économie en général : se résigner à n'y rien comprendre et subir aveuglément les politiques économiques ou s'atteler à la difficile tâche d'apprendre les bases de l'économie et se libérer des discours trompeurs.