Il semble qu'à partir d'une certaine altitude, on ne voit plus ce qu'il y a en bas.

L'épilogue de l'affaire Gaymard est arrivé rapidement. Démission. Thierry Breton (pas sûr qu'on y ait gagné...).
Malgré que j'aie participé (enfin... modestement) à la chasse à l'homme, j'ai un petit goût amer suite à l'annonce de cette nouvelle. Je m'explique en quatre points :

1. Gaymard était présenté comme quelqu'un d'assez simple. Il a fait des bétises et des maladresses, certes, mais il doit être un bon bougre sur lequel tout le monde s'est acharné en une semaine. Pauvre gars. Fils de cordonnier, il a pris un bon coup de pied au...

2. Bien d'autres auraient mérité un tel traitement avant lui. Par exemple, l'histoire des téléviseurs de Cécilia, c'était tout aussi honteux. Ben ça n'a pas fait la une des journaux pendant une semaine. Et Sarko n'a pas fini par démissionner.

3. Sur France Inter, vendredi, j'entendais Elisabeth Guigou qui jouait l'opposition à merveille, vantant le bilan de Jospin, accusant sévèrement Gaymard. Elle disait en substance qu'il fallait garder un contact avec la réalité des choses, et que le meilleur moyen pour cela était de continuer à habiter chez soi, ce qu'elle a toujours fait pendant ses différents mandats. En effet, poursuivait-elle, quand on est chez soi, on a parfois le lave linge qui tombe en panne, ça vous remet en contact avec la réalité (jusque là, ça va), parfois l'employé(e) de maison tombe malade...
Et paf, on retrouve le syndrome Gaymard, même à gauche, la maladresse qui tue.

4. Thierry Breton :(

Pour conclure, je pense que malheureusement, nous avons tous cette fâcheuse tendance à oublier d'où l'on vient et à ne pas voir ce qui se passe en dessous de nous. Même les plus gauchistes et les plus généreux d'entre nous, si si. Réfléchissez-bien. Je suis sûr qu'il y a un plus pauvre que vous que vous ne comprenez décidément pas. C'est triste, mais c'est comme ça.

Commentaires

1. Le mardi, 1 mars 2005, 11:43 par Marzi

Euh, c'est quoi, le point 4 ?!?

2. Le mardi, 1 mars 2005, 14:27 par Merome

Le point 4, c'est "Thierry Breton :("

Ca me semble clair :)

3. Le mardi, 8 mars 2005, 08:42 par Bob

Juste pour rigoler (jaune) :

j'ai recu hier un courrier avec des choses comme "nous nous engageons a oeuvrer dans la transparence blah blah blah pour que chaque euro soit un euro bien depense".

C'etait dans ma declaration d'impots et c'etait signe Herve Gaymard.

Allez, vous pouvez rire quand meme.

4. Le mardi, 8 mars 2005, 10:09 par Joe

Cri de rage et d'impuissance

« Le monde est devenu fou, il a perdu son bon sens ». Nous sommes entrés dans une ère de pure consommation qui voudrait acheter le bonheur comme n'importe quel autre produit. Personne n'est vraiment content mais surtout ne veut pas perdre un de ses quelconques avantages. Nous sommes dans une démocratie, tout le monde critique tout et tout le monde, rien pour autant n'avance… « Champions du monde, un pas en avant, dix en arrière » !

La croissance, entre autre économique, se fait attendre et se fera attendre, tant que nous ferons semblant de ne pas comprendre que consommer a ses limites et que nous les avons atteintes. Innover est le maître mot de nos politiciens. Quelles seront nos prochaines grandes innovations ? Nous n'avons même pas encore admis les conséquences insensées de notre ère de « surconsommation », les implications sur notre environnement dont nous sommes dépendants pour notre éventuelle qualité de vie ! L'innovation serait peut-être de commencer à apprendre à consommer utile et à responsabiliser les individus qui composent notre société. A tout problème, nous cherchons quelle loi pourrait lui correspondre. Nous pensons que toute règle ou assurance pourront nous protéger de tout risque.

A longueur de journée, les uns et les autres, des politiciens aux anonymes, nous abreuvent d'informations. Nous consommons la société de l'information et de l'image comme nous essayons de surconsommer les produits de consommation (toujours plus de besoins réels ou fabriqués de toute pièce par les industriels). Trop d'information finit par tuer l'information. Tout nous paraît mériter le même traitement, la même banalité. Pourquoi se révolter alors que l'individualisme fait rage !

Les politiciens sont de plus en plus déconnectés de ce que nous pourrions appeler la « vraie vie ». Celle d'un contribuable « ordinaire » et chômeur éventuel de surcroît. Ils prônent les économies mais vivent, eux, aux frais de l'Etat. Pourquoi penseraient-ils à « se serrer la ceinture » alors que depuis la « nuit des temps », cela fonctionne à leur avantage ? Il n'y a plus d'argent dans les caisses, on augmente les impôts directs et indirects, on emprunte et on vit à crédit. Quel ménage peut se permettre un tel comportement avec son banquier ? Et quel banquier lui tolérerait un tel niveau de dette ? Il y a fort à parier qu'il aurait déjà été interdit Banque de France.

Notre Ministre de la Cohésion sociale vient de « réinventer la roue qui tourne ». « Mais bon sang, c'est bien sûr… », il suffisait d'y penser… Une couche supplémentaire nommée « Maison de l'Emploi » alors que nous connaissions déjà l'ANPE et l'APEC qui n'ont aucun moyen pour aider efficacement les chômeurs. Une autre couche en faveur de l'emploi à domicile… On empile des solutions qui n'en sont pas, qui occupent un certain nombre de fonctionnaires et qui ne seront que des rustines. Quelle pitrerie pitoyable et effroyable. Nous entendons parler de la crise des cinquantenaires qui ont du mal à trouver un travail dans la société actuelle, qu'en est-il de ceux, à la petite quarantaine, qui se sentent à raison déjà éjectés par le système. Compétents, ils ont trop de compétences face à ceux de la trentaine qui ne se rendent même pas compte que nous avons tous au moins un point commun, nous vieillissons tous de la même manière et qu'ils auront favorisé ainsi un peu plus leur propre futur rejet. Pour eux, la roue tournera encore plus vite et plus sévèrement.

Arrivé à la quarantaine, chercher un travail est un casse-tête quasi impossible à résoudre. Des entretiens, oui, un contrat signé, non. Trop vieux pour l'intérim, trop de compétences, trop de « tout » pour être facile à diriger. Sur le marché du travail, sont désormais considérés seniors ceux qui ont deux à trois ans d'expérience professionnelle. Comment trouver une nouvelle place avec quinze à vingt ans derrière soi ? Certains vous susurrent de vous mettre à votre compte, d'être innovant. D'ailleurs, ils vous vantent les statistiques de création d'entreprises, uniquement la phase de création. Ils communiquent beaucoup moins sur le nombre de micros entreprises qui survivent, qui vivotent ou qui éventuellement pourront embaucher un jour lointain.

Nous en sommes arrivés à l'écoeurement. Nous vivons dans une société, dans laquelle tout est toujours sujet à discussion avec plein de beaux mots et belles phrases qui ne veulent plus rien dire mais tous les prennent pour argent comptant parce que cela les arrange de se voiler la face. Face aux industriels (qui sont somme toute des individus comme tout un chacun), quel est désormais le pouvoir du politicien ? Aucun !

5. Le samedi, 2 décembre 2006, 23:50 par gunnar

Et Gaymard continue dans ses mensonges ;
voiceofnews.over-blog.com...

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