Il y a bien une crise économique, mais elle n'est pas où on le dit

Excellente analyse, ce matin sur RTL, de Jean-Yves Hollinger dans sa chronique économique (le lien vers la chronique n'est pas encore faite sur le site de RTL). Il explique en substance que les entreprises françaises se portent à merveille, réalisant des bénéfices et des profits records. Vingt ans de croissance ininterrompue pour L'oréal, Neuf milliards d'euros de résultat net pour Total, j'en passe et des meilleurs.
Jean-Yves Hollinger souligne que ces profits ne sont pas réinvestis et qu'ils ne profitent donc à personne. Personne ? Sauf aux actionnaires.
Ben alors ? Je croyais que les charge sociales, les 35 heures, les délocalisations, l'élargissement de l'Europe étranglaient notre petit commerce ? On m'aurait menti ? Et toute la politique qui va avec, basée sur ces affirmations de mauvaise santé nationale, qu'en pensez ?
Le gouvernement cherche à redonner de la valeur au travail, ce sont les actionnaires qui s'enrichissent. Cherchez l'erreur.

Bien sûr, on va me dire que Total, ce n'est pas la petite PME du coin, qui elle, morfle grave avec l'ouverture des marchés. C'est vrai que je me vois bien faire appel à un chauffagiste polonais pour mon entretien de chaudière, ou à un électricien turque pour réaliser mon va-et-vient avec témoin lumineux. Le commerce et l'industrie locaux ont de beaux jours devant eux. Les 35h, avec leurs défauts, ont boosté le "bricolage" en tête et le tourisme en seconde position. Pas la peine de chercher des traces de crise dans votre Castorama ou votre Leroy Merlin.

Bref, on cultive le pessimisme pour faire peur à tout le monde et engranger les profits discrètement.

Oserais-je faire le lien avec la récente mésaventure de Hervé Gaymard ? J'ose.
Ce brave homme, donc, actuel ministre de l'économie et des finances, prônant le retour à une utilisation plus saine des deniers publics, profitait d'un appartement de 600m² (en fait, deux de 300 m²) pour lui et sa famille (8 enfants !), aux frais de la princesse (lire "aux frais de l'Etat Français), pour un loyer de 14.000 euros par mois. Ah quand même. Je suis justement en train d'essayer de réunir, depuis 5 ans, cette même somme pour m'acheter une voiture, et je suis loin d'être pauvre. La débourser tous les mois pour un appart, ça me fait frémir.
La seule excuse avancée par le ministre : "je travaille 120h par semaine, je ne me suis pas occupé de ça et je ne savais pas le prix de l'appart". Ce qui amène trois réflexions :

  • Il travaille 120h par semaine ? Soit 17h par jour pendant 7 jours : au turbin de 6h00 à 23h00 sans interruption pour manger... Le plus embêtant, ça doit être de réveiller les huit gosses à minuit pour faire les devoirs. Finalement, moi aussi je vais compter les heures de trajet et de repas dans mon temps de travail. Je le soupçonne même d'avoir procréer pendant les heures de bureau, ce qui est formellement interdit par le code du Travail.
  • Il n'a pas eu le temps de s'occuper de ça ? Ben heureusement qu'il s'occupe bien des finances de la France, au moins. Enfin, en est-on bien sûr ? Un gars pareillement surbooké, il doit bien laisser traîner un ou deux dossiers importants sur le coin de son bureau. "Hein ? Le budget 2005 ? Ah zut j'ai pas eu le temps, désolé". Je propose donc de lui enlever des responsabilités. Après tout, les ministères on les découpe comme on veut. Si on veut de l'efficacité, il faut que les gars soit au niveau de leurs responsabilités. La charge de travail d'un homme n'est pas extensible à l'infini...
  • Il ne savait pas le prix de l'appart ? C'est ballot, parce que c'est son métier de savoir le prix des choses et le coût de la vie. Surtout ce qui coûte à l'Etat. C'est pour ça qu'il a été mis là, à l'économie.


Bref, avec la bourde de Luc Ferry, ça commence à bien faire de nous prendre pour des imbéciles.

Le prochain qui me parle de la crise, je lui dis : "toi-même".

Commentaires

1. Le vendredi, 18 février 2005, 08:53 par Marzi

Mouais, y'a du vrai. MAis n'oublions pas que nos amis actionnaire, il ont mis placé du pognon dans l'affaire. Le jour ou tu leur reverse plus assez, il n'en mettront plus... or, toutes les entreprises ne sont pas total (la mienne a paumé du fric plusieurs années de suite), et ne reverse pas tj du pognon comme ca. Tiens, prenons Eurotunnel, les fameux actionnaires ont investit du pognon permettant à la boite d'exister. Il n'ont jamais retoucher un centime de dividende... et courrent el risque aujourd'hui de perdre 100% du capital investi : et eux, personne ne les plaint ! Apres tout, il revient à chacun de nous le choix de le devenir, actionnaire, plutot que remplir nos codevi.

2. Le vendredi, 18 février 2005, 15:38 par Bob

Je prie tout le monde par avance de bien vouloir m'excuser si le commentaire qui suit contient trop de cynisme, de desabusement et de non-faisage-avancer-de-schmilblick.

Effectivement, il est avere que certains politiques nous prennent clairement pour des imbeciles. Dans les question qu'on peut alors se poser, il y a : est-ce que de notre cote on leur donne des raisons de ne pas le faire ?

J'explique. Mettons que je sois un de ces types-la : j'usurpe un mandat en ne foutant rien d'utile, je tape un peu dans la caisse, je profite du systeme a droite a gauche, j'abuse un peu dans les coins, ca finit par passer a la tele et ca secoue un peu alors je fais mea culpa pardon pardon et avec un peu de bol dans deux ans ces gogos de votants vont me reelire malgre tout. J'ai trouve des electeurs qui en redemandent quand je me paye leur tete, pourquoi j'arreterais ?

Bien sur, c'est Mal. Mais puisqu'ils savent que, tous autant qu'on est, on se contente de raler cinq minutes devant nos journaux avant de retourner au boulot qui nous permet de payer les nouilles, ben il y a peu de chance que ca change. Si j'etais paranoiaque, je dirais que c'est peut-etre un foulard rouge qu'on nous met sous le nez pour detourner notre attention de debats plus interessants (education ? 35 heures ? constituion europeenne ? les sujets ne manquent pas). Peut-etre que ca bougerait si on allait prendre les ministeres d'assaut pour ramener quelques tetes sur des piques, mais si j'ai bien compris c'est passe de mode.

Au bout du compte je crois qu'on se retrouve face a un probleme qui est inherent a toute relation de confiance, que ce soit avec un politicien, un garagiste, un plombier, une conquete amoureuse ou que sais-je encore. Quand on fait confiance a quelqu'un, implicitement on court (et on admet) le risque de se faire arnaquer si on s'est trompe sur la personne en question.

Pour tenter de se prevenir contre les abus, il faudrait des peines dissuasives, avec une legislation forte et qui serait appliquee avec fermete. Mais tant que ceux qui ont le moins d'interet a ce que ce type de loi existe feront partie des gens dont le role est de faire les lois, ben...

Voila, c'etait la minute du cafe du commerce.

3. Le mercredi, 23 février 2005, 09:39 par Marzi

Mouais, pas bete, finalement, je suis de ton avis. Au début, ca sentait le "tous pourri", attitude que je déteste, car je reste persuadé que plein de politique, qqsoit leur couleur politique, ont avant tout de bonne intention. Mais malheureusement pas tous. Et donc, le "lynchage sévère" en cas d'abus, plutot qu'une pauvre peine d'inéligibilité, serait une bonne idée... on pourrait commencer par Chirac, dès 2007, lorsque l'immunité ne le couvrira plus :)

4. Le vendredi, 25 février 2005, 00:17 par Enzo

Pour faire simple :

"Bienvenue en France"

Le soleil brille on souhaite la pluie, la pluie est la on attend le soleil.

5. Le mardi, 31 mai 2005, 11:54 par iTom

Je pense qu'il y a une coquille dans le texte: Je le soupçonne même d'avoir !!procréer!! procréé...

6. Le lundi, 13 février 2006, 05:58 par citronpresse




LE CONTRAT DE TRAVAIL



Un souvenir lointain
Me revient soudain.

Un cours d'économie
Où le contrat de travail est ainsi défini :



Le contrat de travail est un contrat par lequel une personne, le travailleur, s'engage contre rémunération, à mettre son travail au service d'une autre personne, l'employeur et à l'exercer sous l'autorité de celle-ci.

Le contrat de travail est caractérisé par la subordination du travailleur envers l'employeur. Par cette convention le travailleur met en effet sa force de travail à la disposition de l'employeur sous l'autorité duquel il se trouve.

Les quatre éléments essentiels du contrat de travail sont donc :

• le contrat,
• le travail,
• la rémunération,
• l'autorité de l'employeur.



Il rappelle les obligations et devoirs de chacun
Dans un monde mouvant où rien n'est jamais certain,
Pas plus qu'hier, encore moins que demain,
Ni pour les autres, ni pour les uns.

Il reste aussi, entre personnes mûres et réfléchies
Sans contrainte, librement consenti.

A tout moment, un contrat peut être dénoncé.
Dès que l'un des 2 partis ne peut plus le respecter.
Tous les jours, vous le constatez dans le secteur privé.
Vous ne dites rien ! Vous approuvez ?

Il ne peut éternellement se référer aux garanties
Des généreux et obsolètes avantages acquis.

Il n'y a pas que l'employeur qui peut se désister.
Dès qu'un employé n'est plus satisfait
Des conditions de rémunérations qui lui sont proposées
Alors, il a la possibilité de démissionner.

L'Etat est un employeur comme les autres, ceci dit :
Il ne peut continuer à cumuler les déficits.

C'est vrai ; quand le service public fut créé
Des efforts financiers vous ont été demandés.
Votre salaire par rapport aux nôtres, inférieurs était.
Par des avantages, ceux-ci ont été compensés.

Cette tendance est largement inversée, aujourd'hui.
Chaque jour, le fossé se creuse entre vous et les + démunis.

Cependant, vous refuser de reconnaître cette cruelle réalité.
Vous continuer à nier l'évidence. Etes-vous bornés ?
Plus la vérité est simple, plus elle est dure à avaler.
La définition du mot Solidarité est simplement inversée.

Nous, depuis belle lurette ! l'avons déjà compris
Nous sommes prêt à adapter nos conditions de vie.

Avouer l'existence des régimes spéciaux
C'est reconnaître que les Français ne sont pas tous égaux.
Les uns bénéficient de largesses financées par l'Impôt
Qui, sur le dos des autres, pèse comme un lourd fardeau.

Nous ne pouvons généraliser ces acquis !
Alors, vous devez accepter qu'ils soient réduits.

J'aimerais manifester mon soutien à mes élus.
J'en ai marre de vos tirs ininterrompus
Qui, chaque jour, de toute part, leur tombent dessus.
Etes-vous, d'intelligence et de lucidité, dépourvus ?



* * *



PS. En ce qui concerne le service public j'ai : la désagréable impression que les rôles sont simplement inversés.

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1. Le mardi, 22 février 2005, 10:05 par Le Monolecte

Problème de comptabilité générale

Hervé Gaymard connait-il la valeur de l'argent, la valeur des choses? Ce serait la moindre des choses pour le Grand Argentier de France! Mais non, quand il s'agit de se loger, lui et sa nombreuse famille, il ne pense même pas à la valeur immobilière...