On refait le blog - Mot-clé - science2023-09-07T06:44:27+02:00Merome.neturn:md5:7c8a50b4481dc1924fb7cb3244c918b1DotclearLe danger ? C'est sans risque !urn:md5:0f1e8f551bc9b035311a32ed8afd94a72019-10-01T21:36:00+02:002019-10-01T20:37:32+02:00MeromeJeux de sociétéenvironnementnucléaireopinionsciencesociététechnologieécologie<p>De quoi avons-nous peur ?</p> <p>Profitons lâchement de l'incendie de l'usine Lubrizol pour examiner la façon dont on examine et qualifie les risques industriels et ce que ça peut poser comme problème.</p>
<p>Déjà, il faut bien comprendre et ne pas confondre, le danger, le risque et l'exposition au danger. Le <strong>danger</strong> est la capacité d'un objet, d'une situation ou d'un processus de créer des dommages. Les armes à feu, par exemple, sont très dangereuses puisqu'elles peuvent tuer, au contraire d'un coton-tige ou d'une brosse à dent. Le <strong>risque</strong> représente la probabilité pour qu'un danger survienne. Ainsi quelque chose qui est extrêmement dangereux peut-être totalement sans risque pour vous si vous n'êtes jamais exposé à ce danger. Typiquement, s'il n'y a pas d'armes à feu là où vous êtes en ce moment, le risque d'être blessé ou tué par une arme est nul. Il faut qu'il y ait <strong>exposition</strong> au danger pour que celui-ci devienne véritablement un risque.</p>
<p>Le danger, quand il est important, quant il est létal, nous fait souvent surestimer le risque, ainsi, on a une très mauvaise perception du risque nucléaire, alors que c'est, de loin, l'énergie la moins "risquée" :</p>
<p><img alt="https://www.dreuz.info/wp-content/uploads/2019/03/Morts-par-type-d-energie.png" src="https://www.dreuz.info/wp-content/uploads/2019/03/Morts-par-type-d-energie.png" /></p>
<p> </p>
<p>Même les accidents comme Tchernobyl ou Fukushima n'ont pas tant fait de morts liés directement au nucléaire. Pourtant, on considère généralement ces événements comme des catastrophes d'ordre planétaire. Inversement, les morts liés à la production d'énergie au charbon, bien plus nombreux, nous indiffèrent totalement.</p>
<p>Au-delà du traitement médiatique qui influence forcément notre perception des choses, le danger des accidents nucléaires est insidieux, invisible, massif et souvent incontrôlable, ce qui biaise notre perception du risque. Nicolas Hulot, convaincu par Fukushima d'abandonner le nucléaire résume la chose ainsi :</p>
<blockquote>
<p><em>Pour moi, si une société prend un risque et commet une erreur, elle doit être capable de contenir les conséquences de ce risque dans le temps et dans l’espace – c’est là selon moi un indice de civilisation. Or, malheureusement, les expériences de Fukushima et de Tchernobyl nous montrent que nos sociétés ne sont pas en mesure de contenir dans le temps et dans l’espace les conséquences du risque. C’est un vrai problème philosophique qui justifie ma réserve, au-delà des arguments économiques.</em></p>
</blockquote>
<p>Les morts du charbon ou des autres production d'énergie sont isolés et diffus, et on a l'impression (parfois à tort) qu'il suffit de ne pas travailler dans une mine de charbon pour s'en protéger (ce qui est faux, les particules émises par la combustion du charbon ont des effets très néfastes sur la santé).</p>
<p>Ceci étant dit, doit-on s'en remettre aux seules estimations des risques et des dangers pour savoir si un processus industriel est opportun ? L'incendie de Lubrizol (et toutes les catastrophes industrielles précédentes) nous donnent quelques éléments de réponse.</p>
<p><em>Un document du ministère portant sur l'usine Lubrizol décrit que "le risque d'accident pouvant entraîner un incendie sur les installations est relativement faible". La fréquence de ce risque est ainsi estimée à "une fois tous les 10 000 ans" au maximum. </em>(<a href="https://www.usinenouvelle.com/article/l-incendie-de-l-usine-lubrizol-a-rouen-souleve-des-inquietudes-pour-l-environnement.N888869" hreflang="fr">Source</a>)</p>
<p>Une fois tous les 10.000 ans, le risque est faible. Négligeable ? Pas de chance, c'est tombé sur nous. Comme le danger était jugé important (puisque le site était classé Séveso - seuil haut), on a sans doute pris en compte ce risque pour dimensionner et concevoir les systèmes et les procédures de secours. Mais on tombe ici sur un travers inextricable de toute conception humaine : on est incapable d'imaginer l'inimaginable, le concours de circonstances qui ne devrait jamais arriver. Ainsi, on peut lire :</p>
<p><em>Comment se fait-il que l'alarme ne se soit pas déclenchée ? "Le feu s'est déclaré avec une telle violence que les systèmes d'alarme ont été mis hors circuit"</em> (<a href="https://www.francebleu.fr/infos/faits-divers-justice/incendie-a-l-usine-lubrizol-a-rouen-nous-avons-des-elements-pour-dire-que-le-feu-a-pris-a-l-1569907798">Source</a>)</p>
<p>L'incendie qui enflamme et rend inopérant les alarmes anti-incendie, pour un incendie qui se produit théoriquement tous les 10.000 ans, c'est <strong>vraiment</strong> pas de chance. Mais dans tous les accidents industriels de ce type, il y a un concours de circonstances invraisemblable, qui donne lieu d'ailleurs à une floraison de théories du complot tellement l'esprit humain est inapte à accepter une telle scoumoune ! Des théories du complot qui masquent bien souvent les réelles négligences des responsables et des autorités. Par exemple, on apprend que <em>le préfet a donné son feu vert à des augmentations de capacités sans évaluation environnementale</em> (<a href="https://www.actu-environnement.com/ae/news/lubrizol-rouen-stockage-produits-dangereux-autorisation-prefet-evaluation-environnementale-etude-dangers-34125.php4">Source</a>)... Difficile de dire si l'accident ne serait pas arrivé sans ça...</p>
<p>La leçon à tirer de tout ça, c'est que l'Homme est infoutu de tout prévoir, et toutes les méthodes et procédures de sécurité n'y changeront pas grand chose. On peut limiter les risques, imaginer des parades à ce qu'on peut concevoir de pire, mais lorsque le sort défie les statistiques, notre cerveau ne peut pas lutter. Notre façon d'appréhender les problèmes et de les résoudre est fondamentalement humaine, ainsi les systèmes de secours d'Ariane 5 en 1996 étaient de conception identique au système principal et ont donc dysfonctionné exactement de la même manière ! Le pire, c'est que l'origine de l'accident était un programme de gestion d'alignement gyroscopique qui s'est avéré inutile par la suite... (<a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Vol_501_d%27Ariane_5">Source</a>)</p>
<p>Parfois, c'est le contexte qui change et qui remet en cause des systèmes de sécurité imaginés il y a longtemps et qui ont pourtant fait leur preuve. On pense par exemple aux centrales nucléaires qui ne sont pas conçues pour subir un crash d'avion de ligne. Et pour cause : à l'époque de leur construction, les avions étaient beaucoup moins nombreux dans le ciel, et personne n'avaient encore eu l'idée de les projeter exprès contre des bâtiments.</p>
<p>Du coup, faut-il craindre l'accident nucléaire et hypothéquer nos chances de contenir le réchauffement climatique (qui lui aussi présente des risques et des dangers relativement bien documentés, mais imperceptibles à l'échelle humaine) en s'abstenant d'utiliser ce mode de production d'énergie ? Il faut sans doute éviter d'être radical, dans un sens comme dans l'autre. Le nucléaire est très dangereux, mais peu risqué, c'est très exactement la situation dans laquelle notre cerveau est incapable d'analyser les choses froidement. D'autres accidents surviendront de façon certaine, mais personne ne sait quelles en seront les conséquences.</p>
<p>La fausse alternative nucléaire vs énergies renouvelables ne doit en tout cas pas oblitérer la troisième voie, la plus sage, sans doute à la lecture de ces récents événements : la réduction drastique de nos besoins en énergie.</p>https://merome.net/blog/index.php?post/2019/10/01/Le-danger-C-est-sans-risque#comment-formhttps://merome.net/blog/index.php?feed/atom/comments/1160L'approche systémiqueurn:md5:40e975847668376d1dc412feec7001a22019-01-17T10:48:00+01:002019-01-17T10:49:29+01:00MeromeJeux de sociétéagriculturebiodébatdémocratieenvironnementopinionsciencesociétéécologieélection<p>De la difficulté d'appréhender un problème dans sa globalité</p> <p>On attribue à Einstein cette maxime un peu simplette : "<em>Quand on a l'esprit en forme de marteau, on voit les problèmes en forme de clous</em>". Mine de rien cette phrase démontre toute la complexité de la pensée systémique, surtout quand on a l'esprit vaguement scientifique. J'ai déjà dit tout le mal que je pensais de <a href="https://merome.net/blog/index.php?post/2009/12/19/La-culture-du-chiffre" hreflang="fr">la politique du chiffre</a> et je vais donc un peu rabâcher tout ça sous une autre forme.</p>
<p>Les scientifiques eux-mêmes sont partagés entre deux approches qui donnent parfois des résultats bien différents, et qui ont toutes les deux des avantages et des inconvénients :</p>
<p><a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/M%C3%A9thode_scientifique#Analyse_r%C3%A9ductionniste" hreflang="fr">L'analyse réductionniste</a> consiste à décomposer le problème en unités indivisibles pour isoler les paramètres qui peuvent avoir une influence. Par exemple, pour tester l'efficacité d'un médicament, on va donner à deux groupes de patients atteints des mêmes pathologies des traitements différents (par exemple : un vrai médicament pour les uns, et un placebo pour les autres) dans les mêmes conditions, en veillant par exemple à ce que le médecin lui-même ne sache pas s'il donne un vrai médicament ou un placebo (test en double-aveugle), pour ne pas influencer le résultat. On essaie de ne faire varier qu'un seul paramètre pour s'assurer que c'est bien CE paramètre qui est la cause des résultats que l'on observe. En l'occurrence, que c'est bien le médicament prescrit qui a guéri les patients, et non l'attitude du médecin, pour simplifier.</p>
<p><a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/M%C3%A9thode_scientifique#Synth%C3%A8se_transdisciplinaire_syst%C3%A9mique" hreflang="fr">La synthèse transdisciplinaire systémique</a> va au contraire agréger les données de multiples disciplines pour s'attacher à comprendre la dynamique du système observé et apporter une réponse globale plutôt que de corriger ou améliorer un symptôme. L'exercice est beaucoup plus difficile et prête le flanc à des erreurs d'interprétations car on n'est jamais vraiment sûr d'avoir englobé toute la complexité d'un système et toutes les interactions ou boucles de rétro-actions qui le caractérisent.</p>
<p>Sous couvert de l'application de la "méthode scientifique", on peut donc commettre de lamentables erreurs et omettre des paramètres importants ou au contraire intégrer des caractéristiques parfaitement inutiles au problème que l'on souhaite résoudre.</p>
<p><a href="https://merome.net/blog/index.php?post/2018/04/01/La-collapsologie" hreflang="fr">La collapsologie</a> dont on parle de plus en plus s'attache à utiliser cette approche systémique en agrégeant les études de différents domaines de la science et cela nous fait éclater au visage une réalité que l'analyse réductionniste pourtant rigoureuse et parfaitement scientifique nous occultait complètement.</p>
<p>En agronomie, par exemple, la recherche scientifique s'est attachée à faire augmenter les rendements à l'hectare, avec un certain succès, mais sans se préoccuper des impacts systémiques des choix opérés. Encore aujourd'hui, il n'est pas rare de s'arrêter à la comparaison des rendements de l'agriculture bio et de ceux de l'agriculture conventionnelle pour conclure que le bio ne permettrait pas de nourrir l'humanité. L'impact sur la biodiversité, la durabilité des pratiques dans un contexte de raréfaction des énergies fossiles, n'entrent souvent pas en ligne de compte dans les recherches agronomiques. En ne faisant varier qu'un paramètre comme l'exige la méthode, <a href="http://www.changeonsdagriculture.fr/les-rendements-de-l-agriculture-biologique-un-quiproquo-tenace-a117529756" hreflang="fr">on va prendre par exemple la même variété de blé (généralement une variété sélectionnée depuis des décennies pour ses performances en agriculture conventionnelle) et lui appliquer une démarche conventionnelle et une démarche "bio" (avec moins d'intrants chimiques)</a>. Et on constate, ô surprise, que le blé conventionnel qui a été sélectionné exprès pour bien se comporter avec force pesticide et engrais, marche beaucoup moins bien quand on ne lui ajoute aucun intrant chimique. Si l'on avait sélectionné une autre variété de blé, mieux adaptée à l'agriculture biologique, on aurait fait varier plusieurs paramètres et la rigueur de l'analyse réductionniste n'aurait pas permis de conclure quoi que ce soit.</p>
<p>En matière politique, peu de gens comprennent que la crise des gilets jaunes ne peut se résoudre par l'élection d'un nouveau président qui décide tout à notre place. Le problème institutionnel (donc systémique) est ignoré au profit de solutions réductionnistes : les gilets jaunes n'ont qu'à se présenter aux élections.</p>
<p>D'une manière générale, c'est particulièrement compliqué de "sortir de la boîte" pour penser autrement le problème auquel on est confronté. Quelqu'un qui se demande quelle voiture serait la plus efficace / la moins chère / la moins polluante pour se rendre au boulot ou pour amener les gosses à l'école, pourrait "oublier" de se demander si la voiture est vraiment nécessaire, si le vélo ou le train ne serait pas plus judicieux.</p>
<p>Bien que très conscient de ce problème, je me fais encore régulièrement avoir à réfléchir "réductionniste" là où l'approche systémique aurait bien plus de sens. Deux observations simples peuvent servir de signal d'alarme pour s'interroger sur la pertinence de basculer sur une analyse systémique :</p>
<ul>
<li>le problème que vous essayez de résoudre fait intervenir un facteur humain. Autrement dit, vous ne pouvez pas compter sur la rationalité de tous les acteurs du problème et vous devez prendre en compte des aspects psychologiques, affectifs, et/ou de l'ordre du ressenti</li>
<li>vous êtes en train de manipuler des tableaux de chiffres qui n'ont presque plus aucun sens ou au contraire, vous avez réussi à factoriser un problème complexe à tel point qu'il n'y a plus qu'un seul indicateur chiffré à maximiser ou minimiser.</li>
</ul>
<p>Si vous êtes dans l'un de ces cas : méfiance, le piège scientifique est peut-être en train de vous enfermer dans l'erreur.</p>
<p>Conclusion : la rationalité radicale peut conduire à de fausses certitudes. Faites gaffe à ça au moment de construire vos opinions et de prendre et justifier vos décisions.</p>https://merome.net/blog/index.php?post/2019/01/17/L-approche-syst%C3%A9mique#comment-formhttps://merome.net/blog/index.php?feed/atom/comments/1152Nature humaine contre natureurn:md5:b1754479af574a6eb7f76fb5da4a85132018-10-18T12:40:00+02:002018-10-18T11:41:44+02:00MeromeJeux de sociétécivilisationclimatconsommationdébatdécroissanceenvironnementmédiasopinionpublicitérévolutionsciencesociologiesociététechnologieécoleécologieégalité<p>L'Homme est un loup pour l'Homme, ou pas.</p> <p>À mesure que l'on s'enfonce dans l'inéluctabilité de l'effondrement de nos sociétés, le nombre de gens qui commencent à s'en inquiéter augmente et leur origine sociale et politique se diversifie. L'automne invraisemblablement chaud que nous traversons achève de convaincre les plus sceptiques qu'il est en train de se passer quelque chose, et même les plus serviles des cadres supérieurs commencent à se demander si leurs enfants pourront eux aussi skier à Courchevel l'hiver comme la tradition familiale et leur rang social l'exigent.</p>
<p>Ces nouveaux sympathisants de la cause climatique se heurtent à une forte dissonance cognitive lorsqu'ils découvrent à leur corps défendant que non seulement leur mode de vie n'est pas soutenable, mais surtout que les seules pistes d'amélioration sérieuses reposent sur des pré-supposés qu'on leur a appris à renier. Et pour cause : leur ascension sociale s'est bâtie sur des schémas de pensée qui n'auront plus cours lorsque les choses vont commencer à se gâter.</p>
<p><strong>La loi de la jungle</strong></p>
<p>Toute notre éducation s'est en effet construite autour des valeurs de la compétition. D'une façon directe par la notation et le classement systématique des élèves qui permet aux plus conformes de s'en sortir mieux que les autres. Mais aussi d'une façon indirecte par le contenu des enseignements eux-mêmes, soit en raison d'une mauvaise interprétation de découvertes anciennes, soit en raison de l'obsolescence des programmes scolaires qui ne reflètent pas fidèlement l'état des connaissances scientifiques du moment.</p>
<p>De Darwin, par exemple, on retient volontiers que les espèces les plus adaptées, donc celles qui ont survécu à la compétition, résistent. Les capitalistes se sont emparés de cette idée forte pour asseoir leur idéologie naissante à la fin du XIXème siècle. Pourtant, Darwin avait déjà perçu les avantages indéniables de la coopération et sa définition de la sélection naturelle n'était pas aussi étroite que ce qu'en ont retenu la plupart des manuels de sciences :</p>
<blockquote>
<p>Si une tribu compte beaucoup de membres qui sont toujours prêts à s’entraider et à se sacrifier au bien commun, elle doit évidemment l’emporter sur la plupart des autres tribus. Ceci constitue aussi un cas de sélection naturelle.</p>
<p><em>Charles Darwin (La descendance de l’homme, chap.5, 1881)</em></p>
</blockquote>
<p>Depuis, la science a fait beaucoup de progrès et on a montré et démontré que les différentes espèces collaboraient volontiers entre elles. Les arbres communiquent en utilisant les champignons, hébergent des fourmis qui les protègent en retour d'autres espèces invasives. Les insectes pollinisateurs permettent aux plantes de se reproduire. Les zèbres, les gazelles et les gnous s'associent pour migrer en profitant chacun des compétences des autres (odorat, ouïe et vue)... Mais les reportages animaliers continuent de nous montrer seulement les félins qui massacrent les autres mammifères qui passent à leur portée.</p>
<p>L'Homme lui-même est par nature une espèce coopérative. La plus coopérative de toutes, même, et c'est ce qui lui vaut d'avoir évolué à ce point. Dès la naissance, nous sommes vulnérables, incomplets, et à ce titre dépendants des autres, de notre famille. Cette dépendance aux autres a inscrit en nous l'absolue nécessité de faire confiance aux autres et de les aider en retour. De nombreuses expériences récentes ont permis de le mettre en évidence (lire "L'entraide, l'autre loi de la Jungle" de Pablo Servigne et Gauthier Chapelle pour les sources et les exemples) mais l'idée que nous sommes des êtres égoïstes et individualistes reste la plus communément admise.</p>
<p><strong>Intérêt systémique vs intérêt général</strong></p>
<p>Notre système politique et économique, comme tout système, va avoir tendance à s'auto-justifier pour perdurer. Le capitalisme et plus encore le libéralisme fonctionnent parce que nous avons intégré l'idée de compétition entre nous. Aussi, par tous les moyens, le "système" cherchera à cultiver cette croyance que nous sommes tous contre tous.</p>
<p>Lors des catastrophes naturelles ou des accidents tragiques, par exemple, les comportements minoritaires sont mis en exergue par les médias, nous confortant dans l'idée qu'il n'y a rien à attendre de l'espèce humaine. Quand Katrina a dévasté la Nouvelle Orléans en 2009, les journaux décrivaient d'abord une ville aux mains de bandes armées dévastant tout sur leur passage, profitant de la situation catastrophique pour piller et violer. Les chercheurs ont montré que la réalité était bien différente : <a href="https://www.telerama.fr/television/le-cas-katrina-chronique-d-un-chaos-fantasme-ok-fred,138345.php" hreflang="fr">c'est l'entraide qui prévalait entre les sinistrés et les comportements criminels étaient ultra minoritaires</a>. Idem lors de l'accident ferroviaire de Brétigny sur Orge en 2013, <a href="http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2013/07/19/01016-20130719ARTFIG00547-vols-et-caillassages-a-bretigny-les-policiers-s-indignent.php" hreflang="fr">le syndicat de police UNSA a fait état de pillages et de vols</a> sur les victimes avant d'être <a href="http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2013/07/19/97001-20130719FILWWW00279-volsbretigny-ca-ne-colle-pas.php" hreflang="fr">discrédité par une source préfectorale qui a démenti</a> en montrant que les informations fournies comme preuve (des SMS échangés par des voyous) avaient été antidatées.</p>
<p><strong>L'inculture des élites</strong></p>
<p>En se ralliant bon gré mal gré aux défenseurs du climat, les élites ne peuvent que constater leur retard par rapport à une masse populaire déjà bien au courant des enjeux. On peut reprocher beaucoup de choses aux mouvements syndicaux, mais l'éducation populaire de masse qu'ils ont encouragée a permis aux classes ouvrières de prendre conscience bien avant les élites des limites inhérentes aux solutions techniques et technologiques qui sont généralement proposées pour faire face aux enjeux climatiques. Elles ne croient plus à la "croissance verte" et au "développement durable". Elles ne comptent plus sur les "<a href="https://www.youtube.com/watch?v=QqnC2avyNAk" hreflang="fr">douches courtes</a>" pour endiguer un réchauffement causé essentiellement par une industrie totalement déresponsabilisée et attendent autre chose, un changement de plus grande ampleur.</p>
<p>À l'angoisse de l'effondrement qui vient s'ajoute alors pour ces aspirants militants de la cause climatique une trouille bleue de leurs semblables. Leur réflexe premier est donc survivaliste et individuel : le bunker ! L'idée qu'on puisse défendre seul son stock de nourriture dans un monde où toutes les ressources se raréfient parait totalement illusoire. Au contraire, la résilience en période de pénurie n'a de sens qu'à l'échelle d'un groupe autosuffisant et pacifié. Un repli sur soi ne peut faire qu'augmenter les risques d'un effondrement violent et injuste alors qu'une société post-croissance et débarrassée des énergies fossiles aurait toutes les chances d'être plus heureuse et plus équitable.</p>
<p><strong>L'importance de l'éducation populaire</strong></p>
<p>S'il fallait prioriser les actions pour adoucir le choc des crises écologiques à venir, les "petits gestes" que l'on peut faire à l'échelle individuelle arriveraient bien loin derrière l'impérieuse nécessité de la transmission des connaissances à l'ensemble des classes sociales. Les fruits des recherches récentes, en sciences "dures" comme en sciences sociales, déboulonnent un à un les préceptes de la société de consommation et les fondamentaux sur lesquels elle se construit. Au lieu de laisser aux publicitaires le soin d'exploiter les résultats des études en neuro-sciences ou en sociologie, il est plus que temps de s'en emparer et de les diffuser pour que chacun soit bien conscient de la supercherie et de la superficialité du libéralisme débridé.</p>
<p>Cet apprentissage perpétuel et cette diffusion des savoirs est sans aucun doute l'une des clés de la réussite d'une transition douce vers une société durable.</p>
<p> </p>https://merome.net/blog/index.php?post/2018/10/18/Nature-humaine-contre-nature#comment-formhttps://merome.net/blog/index.php?feed/atom/comments/1145La peste nucléaire ou le choléra fossileurn:md5:e4938982da5bcd945cc9fc661f304a912017-11-19T11:34:00+01:002017-11-19T11:35:55+01:00MeromeJeux de sociétéclimatconsommationdébatdécroissanceenvironnementhulotmédiasnucléairesantésciencesociététechnologievoitureécologie<p>À l'heure où <a href="http://www.futura-sciences.com/planete/actualites/climatologie-inedit-15000-scientifiques-lancent-cri-alarme-etat-planete-69220/" hreflang="fr">des milliers de scientifiques lancent un nouveau cri d'alarme au sujet du climat</a>, examinons ce choix cornélien.</p> <p>La Terre se réchauffe, de plus en plus vite, et la catastrophe annoncée n'en finit plus de se confirmer. En attendant une hypothétique prise de conscience politique, nous autres citoyens-consommateurs sommes pris entre deux feux : nucléaire ou pétrole ?</p>
<p><strong>Lobby contre lobby</strong></p>
<p>Il n'y a plus d'intérêt général, il n'y a plus que des lobbies et des guerres d'influence. La plupart des médias vivant de la publicité achetée par Areva ou Total (et bien d'autres), comment démêler la véritable information de la pure propagande ?</p>
<p>Le Financial Times a publié le 9 novembre dernier un article intitulé "<a data-trackable="link" href="https://www.ft.com/content/a22ff86e-ba37-11e7-9bfb-4a9c83ffa852">Green driving’s dirty secret</a>” ("Le sale secret de la conduite écologique") qui se basait sur <a href="http://pubs.acs.org/doi/full/10.1021/acs.est.6b00177" hreflang="fr">une étude du MIT</a> (le célèbre et respecté institut technologique du Massachusset) mettant en avant le fait qu'une voiture de type Tesla Model S émettait finalement plus de CO<sub>2</sub> qu'une petite berline thermique comme la Mitsubichi Mirage, contestant l'intérêt écologique généralement affirmé du mode de propulsion électrique.</p>
<p>Une semaine plus tard, <a href="https://www.amnesty.org/fr/latest/news/2017/11/industry-giants-fail-to-tackle-child-labour-allegations-in-cobalt-battery-supply-chains/" hreflang="fr">Amnesty International a alerté l'opinion au sujet de l'extraction du cobalt par des enfants</a> épinglant au passage le constructeur Renault dont les batteries des véhicules électriques utilisent ce matériau. De son côté le patron de Peugeot Carlos Tavarès ne manque pas une occasion d'écorner l'image de la voiture électrique pour continuer de vendre ses moteurs diesel cancérigènes.</p>
<p>Le MIT a fait publier un <a href="https://www.ft.com/content/d14b6c8a-c61e-11e7-b2bb-322b2cb39656" hreflang="fr">démenti au Financial Times</a> accusant le journal d'avoir trahi les conclusions de son étude qui, au contraire, montrait que même en tenant compte de la fabrication des batteries et de la fin de vie du véhicule, la voiture électrique avait un éco-bilan global bien meilleur que la voiture thermique dans l'immense majorité des cas. Le seul cas mis en avant par le journal étant celui d'une grosse sportive électrique en face d'une petite berline thermique et dans un état des USA réputé pour produire une électricité très fortement carbonée ! Cela rejoint par ailleurs <a href="https://www.transportenvironment.org/sites/te/files/publications/TE%20-%20draft%20report%20v04.pdf" hreflang="fr">les conclusions d'une étude de l'université de Bruxelles</a> qui montre que même en Pologne où les centrales à charbon tournent à plein régime, la voiture électrique garde un éco-bilan global positif.</p>
<p>Quant à l'extraction du cobalt par des enfants, on pourra s'étonner du fait que Renault équipe ses véhicules de batteries fournies par LG Chem et que cette société obtient une meilleure note que le constructeur dans le classement d'Amnesty International.</p>
<p><strong>L'énergie propre n'existe pas</strong></p>
<p>Produire et utiliser de l'énergie laisse des traces, quelle que soit la source utilisée. Les éoliennes et les panneaux solaires photovoltaïques utilisent des terres "rares" dont l'extraction est problématique. Les barrages hydrauliques bousculent les éco-systèmes quand ils ne déplacent pas des populations entières pour inonder leur lieu de vie. Le nucléaire produit des déchets et présente des risques importants. Les énergies fossiles altèrent le climat et emplissent l'air de particules nocives et cancérigènes.</p>
<p>D'abord et avant toutes choses, il faut <strong>réduire notre consommation</strong> pour diminuer notre impact sur l'environnement. À titre individuel, cela signifie baisser le chauffage (et mettre un pull), manger moins de viande (si si !), rouler moins vite, moins loin, moins longtemps en voiture, éviter l'avion et les loisirs polluants... Au niveau sociétal, cela signifie aménager l'espace différemment (moins de routes et plus de pistes cyclables), interdire les publicités et les enseignes lumineuses, réduire l'intensité et la durée de l'éclairage public... Nous avons des marges de manœuvres colossales pour réduire nos besoins aux usages les plus vitaux, les plus utiles.</p>
<p><strong>La fée électricité</strong></p>
<p>Si la production et le stockage électriques posent eux aussi des problèmes environnementaux, l'électrification progressive de nos besoins énergétiques, <strong>si elle s'accompagne bien d'une réduction de ces besoins</strong>, semble de nature à améliorer la situation globale.</p>
<p>D'abord, pour des questions de rendement. Un moteur électrique peut atteindre un rendement de 98% lorsqu'un moteur thermique plafonne à 45%. Bien sûr, le moteur électrique pâtit des pertes liées au transport et au stockage de l'électricité, mais globalement, reste le plus efficace.</p>
<p>Ensuite, le nucléaire n'est pas une fatalité. On sait, dès aujourd'hui, produire de l'énergie de différentes façons, plus ou moins propres et efficaces selon les régions. L'énergie solaire, bien qu'intermittente, est plus que suffisante. Au lieu de se fixer des dates pour sortir du nucléaire, <a href="http://www.20minutes.fr/politique/2170223-20171116-contraint-annoncer-revirement-nucleaire-hulot-pique-colere" hreflang="fr">et finalement les repousser</a> il serait bien plus judicieux de se fixer un objectif : 100% d'énergies propres, et de prendre toutes les mesures aujourd'hui pour s'en approcher, peu importe le temps que ça prend. Inversement, on ne sait pas remplacer le pétrole sauf par des agro-carburants qui privent des humains de surfaces à cultiver pour leurs besoins alimentaires. On peut imaginer des moteurs électriques utilisés massivement dans un monde sans une centrale nucléaire, tandis qu'on ne peut imaginer un moteur thermique sans ressource fossile.</p>
<p>La production nucléaire et les énergies fossiles souffrent toutes les deux d'une centralisation extrême, laissant quelques acteurs mondiaux se partager le gâteau et vivre sur la rente de nos besoins énergétiques. Vous n'aurez probablement jamais la "chance" de forer un puits de pétrole dans votre jardin, en revanche, vous pouvez d'ores et déjà produire une quantité significative d'électricité avec quelques panneaux solaires sur votre toit. En terme de résilience face au terrorisme ou aux abus des multinationales, l'énergie électrique est tout à fait intéressante.</p>
<p>Enfin, l'usage de l'électricité (au contraire de sa production) est généralement inodore et silencieuse. Localement, aucune pollution n'est à déplorer ce qui n'est pas négligeable dans les centres villes enfumés (<a href="https://www.la-croix.com/Sciences-et-ethique/Environnement/pollution-lair-provoque-500-000-deces-prematures-Europe-2017-10-11-1200883484" hreflang="fr">On estime que la pollution de l'air est responsable du décès prématurés de 500.000 personnes par an en Europe</a>)</p>
<p><strong>Face à l'urgence, le pragmatisme et la science</strong></p>
<p>Si nous n'étions pas dans l'urgence critique du changement climatique, il serait encore temps de tergiverser et débattre sur le meilleur mix énergétique du futur et de la part de nucléaire à (ne pas) accepter. De nombreuses associations écologistes obsédées par leur combat contre le nucléaire oublient que la production d'électricité n'est pas forcément sale et surtout que les dégâts de l'énergie fossile sont d'ores et déjà catastrophiques et que chaque litre de pétrole et de gaz brûlé ajoute des gaz à effet de serre et des particules dans une atmosphère déjà saturée.</p>
<p>Il ne s'agit pas de construire de nouvelles centrales nucléaires, ni même de fermer les yeux sur celles qui devraient déjà être démantelées, mais d'électrifier progressivement nos usages, tout en <strong>réduisant drastiquement nos besoins</strong> et en s'orientant au pas de course vers les énergies renouvelables.</p>https://merome.net/blog/index.php?post/2017/11/19/La-peste-nucl%C3%A9aire-ou-le-chol%C3%A9ra-fossile#comment-formhttps://merome.net/blog/index.php?feed/atom/comments/1129Science sans conscienceurn:md5:c0b1479f182e68ec9ca18a607811c0382017-09-19T21:25:00+02:002017-09-19T20:30:34+02:00MeromeJeux de sociétédébatsciencesociologiesociétééducation<p>"<em>Rien ne changera si les classes populaires et les classes intermédiaires ne refont pas union</em>" <a href="https://reporterre.net/Le-rapprochement-rouge-vert-est-une-necessite" hreflang="fr">selon François Ruffin</a> (FI). Un des obstacles à cette union, c'est la différence de perception des réalités scientifiques et pratiques par chacune de ces classes.</p> <p>De nombreux choix de société se fondent aujourd'hui sur des arguments scientifiques ou pseudo-scientifiques. <a href="https://merome.net/blog/index.php?post/2009/12/19/La-culture-du-chiffre" hreflang="fr">On utilise les chiffres à tort et à travers</a> pour déterminer le nombre d'élèves par classe, pour savoir s'il faut sortir ou non du nucléaire, pour évaluer le coût de telle ou telle mesure... Toutes les décisions sont appuyées par des rapports chiffrés qui les crédibilisent, et qui noient le poisson dans une purée de statistiques indémerdable. Malheur à celui qui les remet en cause ou les conteste : il se verra opposer d'autres arguments encore plus "objectifs" et d'autant moins critiquables.</p>
<p>Beaucoup d'étudiants et les cadres qu'ils deviennent ensuite se laissent prendre à ce jeu qui désincarne la vie réelle pour la transformer en tableaux de chiffres tellement plus simples à modéliser, contrôler, informatiser puis réformer. C'est en toute bonne foi que ces élites éduquées comprendront et admettront qu'il faut reculer l'âge de la retraite parce que, vous comprenez, l'espérance de vie augmente (sans réaliser qu'elle augmente essentiellement parce que la mortalité infantile baisse et pas parce qu'on vit plus longtemps en bonne santé), qu'il faut faire des efforts et accepter la rigueur tant que notre dépense publique est supérieure à celle des pays voisins (sans se rendre compte que derrière ces dépenses publiques ne se cachent pas les mêmes services d'un pays à l'autre et que la différence de coût s'explique et peut se défendre), etc...</p>
<p>À l'autre bout de l'échelle sociale, inversement, on refuse parfois l'évidence scientifique, faute d'en comprendre les fondements, ou simplement parce qu'elle ne colle pas avec l'idéologie que l'on souhaite défendre. Une telle évidence apparaît même suspecte, tant on a abusé, il est vrai, de notre crédulité avec les nuages radioactifs qui s'arrêtent au frontières et l'innocuité longtemps affirmée du tabac. Les "experts" se sont tellement fourvoyés sur les plateaux télé à décrire une réalité que personne ne reconnaissait, les universitaires ont si souvent copiné avec les industriels, qu'il devient difficile de trier le bon grain scientifique de l'ivraie propagande.</p>
<p>Ainsi voit-on fleurir dans les publications ou rassemblements pour écolos gauchistes des attrape-nigauds grossiers vantant <a href="http://www.cem-vivant.com/page-absoplug-alpha,121.html" hreflang="fr">les mérites d'appareils anti-ondes</a>, ou lit-on des articles remplis de contre-vérités scientifiques pourfendant les OGM, les vaccins obligatoires ou le nucléaire.</p>
<p>Ce ne serait pas si grave si les grands médias ne prenaient pas un plaisir pervers à mettre en première page les arguments les plus fallacieux et les plus indigents, pour qu'on finisse par n'entendre plus que ceux-là dans le brouhaha ambiant.</p>
<p>À partir de là, les critiques les plus construites, fondées sur des arguments scientifiques solides, certes moins spectaculaires que des plantes mutantes ou des champignons nucléaires imminents, sont inaudibles et invisibles. Les vraies raisons de combattre les OGM, le nucléaire ou les vaccins obligatoires ne sont pas exposées ou si peu. Et les classes intermédiaires, exaspérées sans doute par la bêtise de ce qu'elles peuvent lire et voir, ici ou là, s'interdisent de s'y associer.</p>
<p>L'union des classes intermédiaires et populaires suppose donc des efforts de part et d'autre. Admettre d'abord que son clan peut se tromper, et parfois dans les grandes largeurs. Admettre que la démonstration mathématique n'est ni un gage d'objectivité indiscutable, ni une preuve de manipulation manifeste d'une élite qui complote. Il suffit souvent d'un peu de bon sens et d'un peu moins de partisanisme pour faire le tri dans les bonnes et les mauvaises idées des uns et des autres.</p>
<p>La démarche scientifique, la vraie, reste <strong>relativement</strong> épargnée par les dérives idéologiques. C'est précisément pour cela que les économistes tentent de faire considérer leur matière comme une science, alors que les hypothèses les plus basiques comme la loi de l'offre et la demande, sur lesquelles s'appuient toutes les théories économiques, à commencer par le libéralisme, <a href="https://merome.net/blog/index.php?post/2013/09/01/Economix" hreflang="fr">n'ont jamais été formellement démontrées</a>. Dans les autres matières, les chercheurs peuvent encore proposer les théories les plus abracadabrantes et les soumettre à leur pairs.</p>
<p>Bien sûr l'industrie participe plus volontiers au financement des travaux qui vont dans le sens du business et de la croissance, mais généralement, sur les sujets qui font polémiques (OGM, ondes...) et ou de nombreuses études sont disponibles, on peut accorder une confiance raisonnable au consensus scientifique du moment, tout en n'abandonnant pas la lutte sur le terrain éthique et politique où il y a toujours à dire. Très souvent, les études qui s'opposent à ce consensus souffrent de nombreux défauts, soit au niveau du financement qui a visiblement dicté les résultats, soit au niveau de <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Affaire_S%C3%A9ralini" hreflang="fr">la méthode qu'un lycéen moyen saurait réfuter</a>.</p>
<p>De nombreux vulgarisateurs de talent tiennent aujourd'hui des blogs ou des chaînes Youtube qui rendent toutes ces vérifications abordables. Quelques réflexes d'<a href="https://www.youtube.com/user/fauxsceptique" hreflang="fr">hygiène mentale</a> et des <a href="https://www.youtube.com/channel/UCGeFgMJfWclTWuPw8Ok5FUQ" hreflang="fr">notions de sociologie de base</a> permettent à tout un chacun de ne pas se laisser avoir et peuvent éviter de passer pour un imbécile en société.</p>
<p> </p>https://merome.net/blog/index.php?post/2017/09/10/Science-sans-conscience#comment-formhttps://merome.net/blog/index.php?feed/atom/comments/1122