On refait le blog - Mot-clé - publicité2023-09-07T06:44:27+02:00Merome.neturn:md5:7c8a50b4481dc1924fb7cb3244c918b1DotclearNature humaine contre natureurn:md5:b1754479af574a6eb7f76fb5da4a85132018-10-18T12:40:00+02:002018-10-18T11:41:44+02:00MeromeJeux de sociétécivilisationclimatconsommationdébatdécroissanceenvironnementmédiasopinionpublicitérévolutionsciencesociologiesociététechnologieécoleécologieégalité<p>L'Homme est un loup pour l'Homme, ou pas.</p> <p>À mesure que l'on s'enfonce dans l'inéluctabilité de l'effondrement de nos sociétés, le nombre de gens qui commencent à s'en inquiéter augmente et leur origine sociale et politique se diversifie. L'automne invraisemblablement chaud que nous traversons achève de convaincre les plus sceptiques qu'il est en train de se passer quelque chose, et même les plus serviles des cadres supérieurs commencent à se demander si leurs enfants pourront eux aussi skier à Courchevel l'hiver comme la tradition familiale et leur rang social l'exigent.</p>
<p>Ces nouveaux sympathisants de la cause climatique se heurtent à une forte dissonance cognitive lorsqu'ils découvrent à leur corps défendant que non seulement leur mode de vie n'est pas soutenable, mais surtout que les seules pistes d'amélioration sérieuses reposent sur des pré-supposés qu'on leur a appris à renier. Et pour cause : leur ascension sociale s'est bâtie sur des schémas de pensée qui n'auront plus cours lorsque les choses vont commencer à se gâter.</p>
<p><strong>La loi de la jungle</strong></p>
<p>Toute notre éducation s'est en effet construite autour des valeurs de la compétition. D'une façon directe par la notation et le classement systématique des élèves qui permet aux plus conformes de s'en sortir mieux que les autres. Mais aussi d'une façon indirecte par le contenu des enseignements eux-mêmes, soit en raison d'une mauvaise interprétation de découvertes anciennes, soit en raison de l'obsolescence des programmes scolaires qui ne reflètent pas fidèlement l'état des connaissances scientifiques du moment.</p>
<p>De Darwin, par exemple, on retient volontiers que les espèces les plus adaptées, donc celles qui ont survécu à la compétition, résistent. Les capitalistes se sont emparés de cette idée forte pour asseoir leur idéologie naissante à la fin du XIXème siècle. Pourtant, Darwin avait déjà perçu les avantages indéniables de la coopération et sa définition de la sélection naturelle n'était pas aussi étroite que ce qu'en ont retenu la plupart des manuels de sciences :</p>
<blockquote>
<p>Si une tribu compte beaucoup de membres qui sont toujours prêts à s’entraider et à se sacrifier au bien commun, elle doit évidemment l’emporter sur la plupart des autres tribus. Ceci constitue aussi un cas de sélection naturelle.</p>
<p><em>Charles Darwin (La descendance de l’homme, chap.5, 1881)</em></p>
</blockquote>
<p>Depuis, la science a fait beaucoup de progrès et on a montré et démontré que les différentes espèces collaboraient volontiers entre elles. Les arbres communiquent en utilisant les champignons, hébergent des fourmis qui les protègent en retour d'autres espèces invasives. Les insectes pollinisateurs permettent aux plantes de se reproduire. Les zèbres, les gazelles et les gnous s'associent pour migrer en profitant chacun des compétences des autres (odorat, ouïe et vue)... Mais les reportages animaliers continuent de nous montrer seulement les félins qui massacrent les autres mammifères qui passent à leur portée.</p>
<p>L'Homme lui-même est par nature une espèce coopérative. La plus coopérative de toutes, même, et c'est ce qui lui vaut d'avoir évolué à ce point. Dès la naissance, nous sommes vulnérables, incomplets, et à ce titre dépendants des autres, de notre famille. Cette dépendance aux autres a inscrit en nous l'absolue nécessité de faire confiance aux autres et de les aider en retour. De nombreuses expériences récentes ont permis de le mettre en évidence (lire "L'entraide, l'autre loi de la Jungle" de Pablo Servigne et Gauthier Chapelle pour les sources et les exemples) mais l'idée que nous sommes des êtres égoïstes et individualistes reste la plus communément admise.</p>
<p><strong>Intérêt systémique vs intérêt général</strong></p>
<p>Notre système politique et économique, comme tout système, va avoir tendance à s'auto-justifier pour perdurer. Le capitalisme et plus encore le libéralisme fonctionnent parce que nous avons intégré l'idée de compétition entre nous. Aussi, par tous les moyens, le "système" cherchera à cultiver cette croyance que nous sommes tous contre tous.</p>
<p>Lors des catastrophes naturelles ou des accidents tragiques, par exemple, les comportements minoritaires sont mis en exergue par les médias, nous confortant dans l'idée qu'il n'y a rien à attendre de l'espèce humaine. Quand Katrina a dévasté la Nouvelle Orléans en 2009, les journaux décrivaient d'abord une ville aux mains de bandes armées dévastant tout sur leur passage, profitant de la situation catastrophique pour piller et violer. Les chercheurs ont montré que la réalité était bien différente : <a href="https://www.telerama.fr/television/le-cas-katrina-chronique-d-un-chaos-fantasme-ok-fred,138345.php" hreflang="fr">c'est l'entraide qui prévalait entre les sinistrés et les comportements criminels étaient ultra minoritaires</a>. Idem lors de l'accident ferroviaire de Brétigny sur Orge en 2013, <a href="http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2013/07/19/01016-20130719ARTFIG00547-vols-et-caillassages-a-bretigny-les-policiers-s-indignent.php" hreflang="fr">le syndicat de police UNSA a fait état de pillages et de vols</a> sur les victimes avant d'être <a href="http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2013/07/19/97001-20130719FILWWW00279-volsbretigny-ca-ne-colle-pas.php" hreflang="fr">discrédité par une source préfectorale qui a démenti</a> en montrant que les informations fournies comme preuve (des SMS échangés par des voyous) avaient été antidatées.</p>
<p><strong>L'inculture des élites</strong></p>
<p>En se ralliant bon gré mal gré aux défenseurs du climat, les élites ne peuvent que constater leur retard par rapport à une masse populaire déjà bien au courant des enjeux. On peut reprocher beaucoup de choses aux mouvements syndicaux, mais l'éducation populaire de masse qu'ils ont encouragée a permis aux classes ouvrières de prendre conscience bien avant les élites des limites inhérentes aux solutions techniques et technologiques qui sont généralement proposées pour faire face aux enjeux climatiques. Elles ne croient plus à la "croissance verte" et au "développement durable". Elles ne comptent plus sur les "<a href="https://www.youtube.com/watch?v=QqnC2avyNAk" hreflang="fr">douches courtes</a>" pour endiguer un réchauffement causé essentiellement par une industrie totalement déresponsabilisée et attendent autre chose, un changement de plus grande ampleur.</p>
<p>À l'angoisse de l'effondrement qui vient s'ajoute alors pour ces aspirants militants de la cause climatique une trouille bleue de leurs semblables. Leur réflexe premier est donc survivaliste et individuel : le bunker ! L'idée qu'on puisse défendre seul son stock de nourriture dans un monde où toutes les ressources se raréfient parait totalement illusoire. Au contraire, la résilience en période de pénurie n'a de sens qu'à l'échelle d'un groupe autosuffisant et pacifié. Un repli sur soi ne peut faire qu'augmenter les risques d'un effondrement violent et injuste alors qu'une société post-croissance et débarrassée des énergies fossiles aurait toutes les chances d'être plus heureuse et plus équitable.</p>
<p><strong>L'importance de l'éducation populaire</strong></p>
<p>S'il fallait prioriser les actions pour adoucir le choc des crises écologiques à venir, les "petits gestes" que l'on peut faire à l'échelle individuelle arriveraient bien loin derrière l'impérieuse nécessité de la transmission des connaissances à l'ensemble des classes sociales. Les fruits des recherches récentes, en sciences "dures" comme en sciences sociales, déboulonnent un à un les préceptes de la société de consommation et les fondamentaux sur lesquels elle se construit. Au lieu de laisser aux publicitaires le soin d'exploiter les résultats des études en neuro-sciences ou en sociologie, il est plus que temps de s'en emparer et de les diffuser pour que chacun soit bien conscient de la supercherie et de la superficialité du libéralisme débridé.</p>
<p>Cet apprentissage perpétuel et cette diffusion des savoirs est sans aucun doute l'une des clés de la réussite d'une transition douce vers une société durable.</p>
<p> </p>https://merome.net/blog/index.php?post/2018/10/18/Nature-humaine-contre-nature#comment-formhttps://merome.net/blog/index.php?feed/atom/comments/1145La publicité adresséeurn:md5:5175ad02cbb0fcc12ce85008226861f82017-11-14T22:11:00+01:002017-11-14T22:11:00+01:00MeromeMoi jeupublicitévie quotidienne<p>Ou le spam postal et comment s'en débarrasser</p> <p>Parmi les nombreuses choses que je ne supporte plus en vieillissant, d'aucuns diront que je me radicalise, il y a la publicité. Sous toutes ses formes, partout, tout le temps. Au cinéma avant le film que j'ai pourtant déjà payé pour voir, dans la rue qui appartient pourtant à tout le monde, dans ma boite aux lettres, qu'elle soit électronique ou postale.</p>
<p>J'ai bien un autocollant "Stop pub" sur ma boite postale, mais cela ne vaut pas pour les publicités dites "adressées". Autrement dit, les catalogues et offres promotionnelles qu'on vous envoie parce que vous avez commis l'erreur d'acheter un jour à une enseigne peu scrupuleuse du gâchis de papier. L'immense majorité des spams électroniques vous propose (même si c'est parfois pour de faux) de vous désabonner. Mais pour se désabonner d'un catalogue qu'on vous envoie régulièrement sous forme papier, c'est la croix et la bannière.</p>
<p>Un premier réflexe est de s'inscrire sur la <a href="http://www.ufmd.org/Presentation-de-la-liste-Robinson_a32.html" hreflang="fr">"liste Robinson"</a> tenue à jour par l'Union Française du Marketing Direct. Bon, cela n'a pas de caractère contraignant et seules les entreprises qui le veulent bien en tiennent compte. Et donc, le résultat est assez peu probant.</p>
<p>Depuis peu, mon allergie à la pub tournant à l'obsession, j'ai fait un pas supplémentaire vers la désobéissance : chaque fois que je reçois un courrier publicité adressé à mon nom, j'écris "REFUSÉ" sur mon adresse et le reposte dans une boite jaune pour retour à l'envoyeur (à ses frais). Si ça ne règle rien dans la plupart des cas (les expéditeurs ne s'emmerdent pas à mettre à jour leur liste), au moins, ça m'évite d'avoir à gérer des déchets qui ne m'appartiennent pas et de remplir ma poubelle jaune de prospectus que je n'ai même pas ouverts.</p>
<p>Et vous ? Quelles solutions avez-vous adoptées pour en finir avec la publicité postale ?</p>https://merome.net/blog/index.php?post/2017/11/14/La-publicit%C3%A9-adress%C3%A9e#comment-formhttps://merome.net/blog/index.php?feed/atom/comments/1128En ordre de grandeur...urn:md5:8b8ad127ae89cc964ffbecf6b5df7deb2017-11-07T22:32:00+01:002017-11-08T09:23:25+01:00MeromeJeux de sociétéconsommationcritiquedébatdécroissancedémocratieenvironnementnucléaireopinionpublicitérévolutionsociététechnologieécologieéconomie<p>Les limites des calculs de coin de table</p> <p>Je suis un grand fan de <a href="https://jancovici.com" hreflang="fr">Jean-Marc Jancovici (Manicore)</a> qui est à la fois cyniquement drôle, pédagogue, compétent et qui a parfois l'oreille des élus et des médias. J'ai énormément appris de choses en visionnant ses conférences et notamment je me suis rendu compte de la capacité énergétique incroyable de l'énergie fossile, qu'on ne retrouvera dans aucune énergie renouvelable, aussi pratique, aussi dense, aussi bon marché...</p>
<p>Pourtant, à force de lire et de relire, d'apprendre, de prendre un peu d'âge et d'expérience, je me rends compte aujourd'hui de certaines limites dans les raisonnements du polytechnicien. Dans deux de ses derniers articles, il me semble que Jancovici fait des erreurs grossières, d'ailleurs presque intentionnelles puisqu'il m'a confié par mail au sujet du premier article - il a répondu à mon mail en moins de dix minutes ! - que le trait était "délibérément caricatural".</p>
<p>Voyons ce qu'on peut tirer comme enseignement de tout ça.</p>
<h1 class="title-h1 gutter-1-2"><a href="https://jancovici.com/transition-energetique/transports/la-voiture-electrique-est-elle-la-solution-aux-problemes-de-pollution-automobile/" hreflang="fr">La voiture électrique est-elle LA solution aux problèmes de pollution automobile ?</a></h1>
<p>C'est le titre du premier article, et on peut y lire la phrase suivante :</p>
<p><em>Si le parc de voitures en France (environ 30 millions) devient 100% électrique, avec une batterie de 40 kWh par voiture (de quoi faire 250 km en gros), et que tout le monde se branche le soir en recharge rapide pour recharger son véhicule, en appelant donc 40 kW à ce moment là, on aurait besoin d’une puissance de… 1200 GW, soit 12 fois ce que fournissent les centrales pilotables en France actuellement.</em></p>
<p>Mathématiquement, tout est exact là-dedans. Pas de débat. En revanche, le raisonnement est bancal. D'abord on considère que, du jour au lendemain, ou presque, et en tout cas sans que l'outil de production d'énergie n'ait eu le temps de s'adapter à ce nouveau contexte, que <strong>tout le parc automobile est devenu électrique</strong>. Il est vraisemblable qu'on s'inquiète des coupures électriques inévitables bien avant cela et soit qu'on arrête de développer le parc automobile électrique, soit qu'on adapte le réseau et la production électrique pour que ça passe. Mais admettons. JMJ considère qu'il faudrait que <strong>tout le monde</strong> charge totalement sa batterie de 40 kWh <strong>tous les soirs. </strong>Soit de quoi faire <strong>250 km pour chaque bagnole chaque jour ! </strong>Quand on sait qu'en moyenne les voitures françaises parcourent 30 km par jour, on se demande ce qu'on va faire des 220 autres kilomètres d'autonomie ainsi récupérées. Ensuite, pourquoi diable tout le monde rechargerait sa voiture <strong>en même temps </strong>? Moi je charge en heures creuses, par exemple, de préférence. Mais les véhicules électriques professionnels chargeraient sans doute pendant l'heure de midi pour pouvoir assurer le service de l'après midi. Ceux qui ne roulent que le matin (La Poste...) pourraient charger l'après midi. Bref, il y aurait vraisemblablement un lissage de la consommation, avec certes des pics, mais pas au niveau ici estimé.</p>
<h1 class="title-h1 gutter-1-2"><a href="https://jancovici.com/transition-energetique/renouvelables/100-renouvelable-pour-pas-plus-cher-fastoche/" hreflang="fr">100% renouvelable pour pas plus cher, fastoche ?</a></h1>
<p>Dans ce deuxième article, on peut lire ceci :</p>
<p><em>L’exercice que je vous propose ci-dessous consiste non point à regarder quelle trajectoire permet d’arriver à une électricité 100% ENR, mais tout simplement combien d’argent il aura fallu investir une fois que l’on y sera, <strong>à consommation électrique inchangée</strong>.</em></p>
<p>Ben voyons... Commençons par prendre pour acquis que la consommation actuelle est un invariant et que personne ne voudra "sacrifier son confort" pour le plaisir d'avoir un bouquet d'énergie renouvelables. Par exemple, personne ne serait favorable à ce qu'on éteigne les enseignes lumineuses des grandes marques, les publicités sur écrans géants du métro, le chauffage/l'éclairage des bureaux la nuit,...</p>
<p><em><strong>Tant que la société est organisée de la même manière</strong>, avec des usines qui fonctionnent surtout le jour, et plus en semaine que le week-end, avec des gens qui regardent le journal télévisé de 20h à 20h , et pas à 4h du matin, avec des hôpitaux qui opèrent les cas non urgents de jour et pas de nuit, avec des magasins ouverts le jour et pas la nuit, avec des trains qui partent quand ils ont dit qu’ils partiraient et pas 3 heures après, etc, la courbe de demande de l’électricité changera peu.</em></p>
<p>L'organisation de la société et certains choix économiques ont été faits <strong>en fonction du contexte énergétique</strong> de l'époque. Tout le monde a en tête le boom du chauffage électrique alors que les centrales nucléaires fournissaient des quantités astronomiques d'énergie bon marché. La façon de travailler, de regarder ou pas le JT de 20h de se déplacer <strong>est déjà en train de changer</strong> et pourrait changer du tout au tout si l'on prenait comme boussole l'adoption massive des énergies renouvelables. Comme nous avons massivement installé du chauffage électrique parce qu'on le pouvait, nous pourrions télé-travailler davantage et travailler peut-être un jour de moins, déplacer les heures creuses en journée quand le solaire photovoltaïque est productif, recharger les voitures au bureau, utiliser plus volontiers les vélos et vélos électriques... si le contexte énergétique était différent.</p>
<h1 class="title-h1 gutter-1-2">De l'art de la Disruption</h1>
<p><a href="https://www.techniques-ingenieur.fr/actualite/articles/batteries-lithium-43384/" hreflang="fr">Dans cet article (peut-être exagérément) optimiste</a> il y a des réflexions tout à fait pertinentes qui me semblent montrer où Jancovici se trompe.</p>
<p>« <i>Pourquoi des personnes très intelligentes ne parviennent pas à anticiper les vagues disruptives ?</i> »<br />
(à propos de la ligne Maginot censée arrêter les chars allemands)<br />
<i>« Les politiques, les insiders et les experts qui pensaient que le futur était linéaire, incrémental, juste une extention du passé, ont sous-évalué l’arrivée d’une disruption technologique (l’aviation) et ont fait des choix pour le futur basés sur des notions mainstream du passé, avec des conséquences massives pour l’Europe et le monde pour les générations à venir »</i><br />
(...)<br />
<em>le groupe Volkswagen qui annonce vouloir faire des voitures à batterie tout en continuant en réalité à investir massivement dans la voiture diesel, se comporte comme quand Kodak parlait de la photo numérique tout en continuant à investir massivement dans la photo argentique. <a href="https://philippesilberzahn.com/tag/kodak/" target="_blank"><span class="s4">Kodak a fait faillite</span></a>.</em></p>
<p>Faire le choix des énergies renouvelables, ou de la voiture électrique, pour leurs qualités intrinsèques et <strong>sans omettre leurs limites ou leurs défauts</strong>, c'est parier sur <strong>un futur qui reste à construire</strong>. C'est parce qu'on savait notre parc nucléaire plus facilement pilotable en laissant tourner les centrales la nuit qu'on a mis en place le système des heures creuses. C'est parce qu'on a fait le choix du tout voiture que les centres commerciaux gigantesques se sont créés en périphérie des grandes villes au détriment des centres villes et des épiceries de village.</p>
<p>Plutôt que de calculer en ordre de grandeur ce qui serait possible de faire en changeant ceci ou cela mais en gardant l'essentiel, il serait bien plus judicieux de <strong>choisir un cap, démocratiquement, et de faire ensuite les choix qui sont optimaux et compatibles avec ce projet</strong>. Ce que chacun fait naturellement chez soi : quand on achète un lave-vaisselle, on ne le lance pas systématiquement à la fin de chaque repas sous prétexte que c'était l'usage quand on faisait la vaisselle à la main. Quand on prend son vélo, on ne s'attend pas à parcourir la même distance qu'à voiture sans fatigue. Quand on prend l'abonnement "heures creuses", on s'efforce de décaler sa consommation électrique dans la plage la plus favorable.</p>
<p>La résistance au changement et la peur du risque nous empêchent parfois de faire des choix intelligents. Les raisonnements "en ordre de grandeur" de Jancovici, malgré leur justesse mathématique, font partie de ces éléments qui nous paralysent.</p>https://merome.net/blog/index.php?post/2017/11/07/En-ordre-de-grandeur#comment-formhttps://merome.net/blog/index.php?feed/atom/comments/1126Financement participatif d'une prise de conscience massiveurn:md5:8c049aa9f6e722b51c888c89854ebd8b2016-11-24T12:14:00+01:002016-11-24T12:16:37+01:00MeromeJeux de société2017démocratiepublicitérévolutionsociétéélection<p>Une idée qui me trotte dans la tête depuis quelques années déjà, et que je soumets à la critique.</p> <p>L'idée que <strong>nous ne sommes pas en démocratie</strong> est encore trop peu diffusée à mon goût, et empêche même les penseurs les plus en pointe avec qui je me trouve des accointances, de formuler une alternative à ce qu'ils analysent comme des anomalies ou pire des échecs.<br /><br /></p>
<p>Très récemment, le Brexit, le CETA et l'élection de Trump ont fait apparaître une contestation sérieuse de l'ordre établi, mais très peu semblent être ceux qui en comprennent réellement les ressorts, car ils analysent la chose en considérant que nous sommes en démocratie et par conséquent que l'élection ou même le référendum restent des moyens d'exprimer directement et véritablement son point de vue.<br /><br /></p>
<p>Une masse croissante, mais néanmoins minoritaire, d'internautes nourris aux conférences et bouquins de Francis Dupuis-Deri, Yves Sintomer, Dominique Rousseau, Bernard Manin, Cornelius Castoriadis, David Van Reybrook... trépignent d'impatience et vitupèrent en entendant les commentaires des journalistes car ils savent que l'élection est un mode de sélection de représentants qui, par définition, ne permet pas la démocratie. Ils savent que le mot "démocratie" lui-même a été volé par les partis politiques à des fins électoralistes. Ils savent que choisir une personne parmi des candidats non-choisis n'est pas un suffrage. Ils savent que les médias jouent un rôle déterminant et participent à la corruption de toute élite politique.<br />
Ces faits, parfaitement documentés, relevés par les historiens et les politologues, sont pour la plupart ignorés du grand public et les médias de masse ne s'en font pas l'écho.<br /><br /></p>
<p>D'où l'idée, peut-être saugrenue, sans doute naïve, d'<strong>utiliser le financement participatif pour lancer, avant les élections présidentielles une campagne d'affichage publicitaire nationale sur le thème "Nous ne sommes pas en démocratie"</strong>.<br />
Une campagne neutre, citoyenne, n'appelant à rien d'autre que s'informer sur ce sujet.<br />
Il s'agit de sortir de l'entre soi du web militant et toucher à la fois le citoyen lambda qui se demande pour qui il va bien pouvoir voter et, si l'ampleur de la mobilisation est suffisante, d'attirer l'attention des médias traditionnels qui devront s'interroger sur l'origine d'une telle campagne.<br /><br /></p>
<p>Par exemple (j'ai fait ça vite fait, hein, je pense qu'on pourrait mobiliser des talentueux graphistes pour faire mieux que ça) :<br /><br /></p>
<p><img src="https://merome.net/dotclear/public/.exemplepub_m.png" alt="exemplepub.png" style="display:table; margin:0 auto;" title="exemplepub.png, nov. 2016" /><br /><br /></p>
<p>Avant de lancer véritablement un projet de crowdfunding, j'aurais voulu savoir combien on était à être capables de mettre 5, 10 ou 50 euros dans un tel projet, juste pour que la démocratie, la vraie, avance plus vite.<br />
Sachant que la moindre campagne publicitaire d'envergure se chiffre à plusieurs dizaines de milliers d'euros, mais le financement participatif a montré par le passé que ce genre de choses était possible.<br /><br /></p>
<p>Qui me suit ?</p>https://merome.net/blog/index.php?post/2016/11/24/Financement-participatif-d-une-prise-de-conscience-massive#comment-formhttps://merome.net/blog/index.php?feed/atom/comments/1109Résister à l'agression publicitaireurn:md5:472e3c93f4e15d911dacccb0e53183dd2014-08-21T11:34:00+01:002014-08-21T11:34:00+01:00MeromeJeux de sociétécinémaconsommationdécroissancepublicitésociététéléweb<p>Pourquoi ? Comment ?</p> <p><strong>Pourquoi ?</strong><br />
La publicité gaspille des ressources (du papier, de l'énergie) et accapare votre temps. Elle désinforme et influence les comportements. Elle rend insatisfait et nous pousse à consommer davantage. Se libérer de la publicité, c'est gagner du temps, de l'argent et de l'indépendance d'esprit.</p>
<p><strong>Comment ?</strong><br />
<strong>Sur le web</strong><br />
C'est sans doute sur le web qu'il est le plus facile de se passer de publicité. Commencez par utiliser un navigateur libre et configurable : <a href="https://www.mozilla.org/fr/" hreflang="fr">Firefox</a>. Gardez en tête que la quasi intégralité des revenus de Google vient de la publicité, alors n'imaginez pas que le navigateur Google Chrome soit une bonne solution.<br />
Une fois Firefox installé, la première des choses à faire est d'y ajouter le module <a href="https://addons.mozilla.org/fr/firefox/addon/adblock-edge/" hreflang="fr">Adblock Edge</a>. Attention : Adblock Edge est un <em>fork</em> de Adblock Plus qui dans ses dernières versions proposait de laisser passer certaines publicités. Préférez donc Edge à Plus !<br />
Boycottez les sites qui interdisent l'utilisation d'Adblock. S'ils vivent des revenus publicitaires, c'est que leur contenu est probablement travesti par ce besoin viscéral de satisfaire des annonceurs. Il n'y a que deux modèles intéressants sur internet : le modèle payant, où l'internaute choisi de payer un contenu de qualité sans publicité (Médiapart, Arrêt sur images...), et le modèle totalement gratuit et libre, où le partage est la règle et c'est l'hébergeur qui offre son contenu sans contrepartie aucune.<br /><br /></p>
<p><strong>Sur la messagerie</strong><br />
Là aussi, il faut commencer par utiliser un logiciel libre, comme <a href="https://www.mozilla.org/fr/thunderbird/" hreflang="fr">Thunderbird</a>, et activer la gestion des indésirables.
À proscrire absolument les logiciels qui ajoutent de la publicité dans vos envois à votre insu comme Incredimail. Cela augmente le poids de vos envois, donc la taille des boites aux lettres de vos correspondants, c'est malsain.
Au niveau serveur, SpamAssassin reste la référence, avec son filtre Bayésien qui s'adapte à votre définition de ce qu'est un spam ou pas au fur et à mesure de l'utilisation.<br />
En revanche, oubliez les solutions de blocage par accréditation qui bloquent soi-disant 100% des spams (type "Mailinblack"). Celles-ci en sont pas conformes aux règles d'usages sur internet et dans certains cas vous pourriront la vie (par exemple quand deux solutions de ce type se retrouvent à s'échanger des demandes d'accréditation).<br /><br /></p>
<p><strong>Au téléphone</strong><br />
Ici, il faut être radical sinon, c'est l'enfer. Premièrement, il faut s'équiper d'un téléphone et d'un abonnement qui permettent d'afficher le numéro de l'appelant. Ensuite, enregistrer dans votre carnet d'adresses vos correspondants légitimes.<br />
Vérifiez chez votre opérateur si vous avez bien souscrit à toutes les options gratuites qui limitent les appels indésirables : Liste orange, refus des appels masqués, présentation du numéro, répondeur...<br />
Inscrivez votre numéro sur <a href="http://www.pacitel.fr/" hreflang="fr">Pacitel</a> (c'est un service officiel) pour éviter une partie des démarchages commerciaux (parmi les entreprises qui ont signé la charte de bonne conduite, c'est pas terrible, mais c'est mieux que rien).<br />
À partir de là, chaque fois qu'un numéro inconnu appelle, et a fortiori si c'est un numéro hors de votre zone, ou comportant plus ou moins que les 10 numéros habituels, ne décrochez pas ! Conservez dans votre répertoire tous les numéros de ce type en les nommant de manière explicite ("Spam"), ce sera plus pratique ensuite.<br />
Est-ce qu'il y a un risque d'éliminer un faux positif ? Oui, mais ce n'est pas grave si vous avez un répondeur. Si votre banquier, votre employeur ou le percepteur vous appelle et que vous ne décrochez pas, si c'est important, il laissera un message ou enverra un courrier postal. Ne vous inquiétez pas pour ça.<br /><br /></p>
<p><strong>À la télévision</strong><br />
Une règle simple : ne jamais regarder la télévision en direct. La plupart des téléviseurs et des décodeurs sont en mesure d'enregistrer les émissions qui vous intéressent. Abusez-en ! Quitte à commencer à regarder le programme avec une demi-heure de retard, et à utiliser la fonction Timeshifting pour rattraper le direct en zappant les pubs.<br />
L'autre solution est de télécharger les films et émissions sur internet. Ce n'est pas légal, mais c'est pratique.<br /><br /></p>
<p><strong>Au cinéma</strong><br />
Arrivez en retard à la séance.<br /><br /></p>
<p><strong>À la radio</strong><br />
Comme pour la télévision, évitez le direct. Préférez les podcasts téléchargeables. Les autoradios sont maintenant capables de lire les clefs USB, pensez à préparer votre voyage en chargeant votre clé de musique, de conférences et d'émissions de qualité et sans publicité. <br /><br /></p>
<p><strong>Dans la boite aux lettres</strong><br />
Fabriquez-vous une affichette "STOP PUB" ou munissez-vous d'un autocollant de ce type : <br /><br /></p>
<p><img src="http://www.blog-ecologie.fr/fichiers/2008/12/stop-pub.gif" alt="" /><br /><br /></p>
<p>C'est efficace dans la plupart des cas, et ça vous évitera de gonfler vos poubelles avec des papiers inutiles.<br /><br /></p>
<p><strong>Dans l'espace public</strong><br />
Pas de recette magique ici, cette publicité nous est imposée et pollue nos paysages. Évitez les grands axes et préférez les petites routes. Manifestez votre mécontentement en collant des post-it sur les publicités qui vous dérangent :<br /><br />
<img src="http://static.blog.leparisien.fr/media/25/4142554746.JPG" alt="" /><br /><br /></p>
<p>Vous avez d'autres trucs pour réduire l'agression publicitaire ? Partagez ça en commentaire, ça m'intéresse !</p>https://merome.net/blog/index.php?post/2014/08/21/R%C3%A9sister-%C3%A0-l-agression-publicitaire#comment-formhttps://merome.net/blog/index.php?feed/atom/comments/1030L'attentat citoyenurn:md5:3573df7e9de313d8a2c4a3a83dcb25e02014-07-29T12:01:00+01:002014-07-29T12:01:00+01:00MeromeJeux de motsconsommationpublicitérévolutionsociétéécriture<p>Anticipation.</p> <p>En 2011, les employés de BNP Paribas et Ubisoft de Montreuil <a href="http://www.lefigaro.fr/vie-entreprise/2011/08/10/09008-20110810ARTFIG00542-guerre-des-post-it-les-entreprises-jouent-le-jeu.php" hreflang="fr">se déclaraient soudain une guerre pacifiste</a> en collant à leurs fenêtres des notes repositionnables représentant des personnages de jeux vidéos. La première "post-it war" de l'histoire de l'Humanité venait de démarrer et l'on ignorait alors quelles en seraient les conséquences.<br /><br /></p>
<p><img src="http://www.lefigaro.fr/medias/2011/08/10/2a348bee-c368-11e0-90fc-736c3791c726.jpg" alt="" /><br /><br /></p>
<p>Derrière le jeu potache et inoffensif auquel s'adonnaient principalement des informaticiens, une pratique nouvelle et bien moins innocente allait germer dans d'autres cerveaux. Dès 2012, en effet, des activistes anti-publicité détournèrent la post-it war en une <a href="http://www.20minutes.fr/paris/1025506-antipub-laissent-traces" hreflang="fr">guerre contre la publicité dans le métro</a>.<br />
Gardant le principe non-violent de la guerre des notes repositionnables, mais cherchant cette fois à délivrer un message, la technique prenait un caractère engagé qui n'existait pas à l'origine du concept.<br /><br /></p>
<p><img src="http://paris-luttes.info/chroot/mediaslibres/ml-paris/ml-paris/public_html/local/cache-vignettes/L614xH549/concorde_pose_1_-c66b7.jpg" alt="" /><br /><br /></p>
<p>Il fallut attendre septembre 2014 pour que la technique mute à nouveau et devienne un véritable instrument d'expression publique. Les crises à répétition, le chômage de masse, la désinformation permanente au sujet des <a href="http://www.les-crises.fr/tag/ukraine/" hreflang="fr">événements ukrainiens</a> et palestiniens, l'enchaînement des scandales politiques ont usé la patience des citoyens déjà blasés par un été météorologiquement calamiteux. Plusieurs sites web d'horizons différents ont concomitamment proposé de faire entendre la voix des citoyens par le biais de notes collées sur les vitrines des établissements les plus décriés : les banques, les chaînes de télé et de radio, les sièges des partis politiques, <a href="http://lexpansion.lexpress.fr/entreprises/les-13-societes-les-plus-detestees-sont_1397093.html" hreflang="fr">les grandes entreprises les plus détestées</a> comme Monsanto, Nestlé, Microsoft ou Goldman Sachs.<br /><br /></p>
<p>Tant de liberté de parole pour les citoyens devenait dangereux pour l'équilibre de la société, ou plutôt, pour l'ensemble des acteurs qui tiraient avantageusement profit de cette situation : élus, banquiers, industriels et éditorialistes. Rapidement à l'automne, un "délit de collage" fut voté par l'assemblée, punissant jusqu'à un an de prison et 300.000 euros d'amende toute personne surprise en flagrant délit de collage de post-it dans un lieu public. Une proposition largement soutenue par les médias traditionnels qui publiaient régulièrement des photos des messages les plus injurieux ou obscènes, ou les dégradations, pourtant rares, dues à l'utilisation d'une colle permanente ou à l'effet de la pluie sur les morceaux de papier fluo. Les banques étendirent la surveillance vidéo de leur entrée pour faire face à ce nouveau fléau.<br />%%</p>
<p><img src="http://static.ladepeche.fr/content/media/image/zoom/2009/05/21/200905210831.jpg" alt="" /><br /><br /></p>
<p>Mais la pression populaire, et le mécontentement général étaient trop forts. Des milliers de post-it devaient chaque jour être décollés, patiemment, par les employés des entreprises les plus visées, occasionnant une baisse de productivité notable.<br />
<a href="http://www.lefigaro.fr/politique/le-scan/decryptages/2014/07/28/25003-20140728ARTFIG00135-transparence-20-des-deputes-ont-embauche-un-membre-de-leur-famille.php" hreflang="fr">Un nouveau scandale éclaboussant toute la classe politique</a>, de l'extrême-gauche à l'extrême-droite, fit exploser le phénomène au point que les fabricants de notes repositionnables ne furent plus en capacité de fournir le matériel nécessaire. Parfois, des individus isolés qui profitaient de la tombée de la nuit pour aller coller se retrouvaient devant la même vitrine et entamaient des débats sans fin sur les suites à donner à ce mouvement spontané et anarchique qui échappait à toute forme d'organisation syndicale, associative ou partisane. <br /><br /></p>
<p>C'est à ce moment que...</p>https://merome.net/blog/index.php?post/2014/07/29/L-attentat-citoyen#comment-formhttps://merome.net/blog/index.php?feed/atom/comments/1028La réforme impossibleurn:md5:2ce710e3d5c6159906be1af9d055a51f2013-11-07T09:52:00+00:002013-11-07T09:52:00+00:00MeromeJeux de sociétébanquebioconsommationdébatdécroissancedémocratieenvironnementopinionpolitiquepublicitérévolutionsociétéécologieéconomieélection<p>Les français grognent tout le temps ? Ou seulement quand le gouvernement fait n'importe quoi ?</p> <p>On a coutume de dire que la France est inréformable, tellement chaque citoyen est attaché à ce que rien ne change et jettera des pavés à la gueule du premier gouvernement qui essaie de faire des économies sur quoi que ce soit.<br /><br /></p>
<p>J'ai pour ma part un tout autre ressenti des choses : on ne gueule que parce que les réformes sont faites n'importe comment, en dépit du bon sens.<br />
Il y a des réformes consensuelles qui pourraient grandement améliorer les finances de l’État, tout en orientant le pays vers un modèle économique plus durable. Simplement, ces réformes ne sont pas possibles tant que c'est une oligarchie qui détient le pouvoir.<br /><br /></p>
<p>Quelques exemples : <br /><br /></p>
<p>On connaît l'influence néfaste de la publicité sur la consommation irraisonnée (qui cause le surendettement tout en détruisant la planète), et je ne pense pas qu'un seul français gueulera si on réduit, voire supprime la publicité de son champ visuel. Au cinéma, à la télé, à la radio, dans les journaux, sur la voie publique, la publicité agresse et emmerde tout le monde, je suis certain qu'on a une majorité de citoyens qui serait pour une réforme sur ce thème. Bien évidemment, je n'oublie pas que la publicité fait vivre tout un tas d'abrutis qui se prennent pour des créatifs, l'idée de les mettre à la rue ne me dérangerait pas plus que ça, mais je suis sympa et je n'en fais même pas un objectif.<br />
Je suppose qu'une taxe progressivement appliquée sur la publicité, annoncée à l'avance, sans limite haute, nous permettrait de venir à bout de ce fléau en une dizaine d'années. Une taxe dont les revenus seraient partagés entre l'État et ceux qui se financent par la publicité (télé, radio, journaux...) pour que ceux-ci continuent de tourner.<br />
Cela pourrait s'accompagner d'une détaxe pour la publicité "institutionnelle", qui permettrait aux collectivités, aux ONG et autres agences gouvernementales (genre ADEME) d'utiliser les espaces ainsi libérés pour orienter les consommateurs vers d'autres habitudes.<br /><br /></p>
<p>Je n'ai vu personne dans la rue pour dénoncer le projet de réforme bancaire et pourtant, il a été tué dans l’œuf. Demandez aux gens s'ils sont favorables à la taxation ou l'interdiction du trading haute-fréquence, je doute que vous ayez une vague de protestation. Pourtant, <a href="http://www.lemonde.fr/economie/article/2013/10/22/taxe-sur-le-trading-haute-frequence-les-deputes-renoncent-a-un-milliard-d-euros-de-recettes_3500699_3234.html" hreflang="fr">cette réforme a été abandonnée</a> parce qu'une poignée de gens qui ont l'oreille (et la queue ?) du ministre ont dû chouiner comme il faut.<br />
Dans une démocratie, ce genre de renoncement serait impossible.<br /><br /></p>
<p><a href="http://www.latribune.fr/actualites/economie/france/20130918trib000785527/le-desequilibre-du-systeme-bonus-malus-preuve-de-son-efficacite.html" hreflang="fr">Les systèmes de bonus malus sur les voitures ont fait leur preuve</a>, même si cela reste relativement faiblard pour ne pas froisser les constructeurs qui font semblant de faire tout ce qu'ils peuvent. Ce système peut s'étendre à des tas de domaine qui orienteraient la consommation dans le bon sens, pour réduire notre empreinte écologique et relocaliser nos emplois. On taxe le pétrole et on détaxe le bois, le solaire, l'éolien... On taxe l'agneau et le veau (très énergivores en plus d'être mauvais pour la santé, donc coûteux à terme pour la société) et on détaxe les légumes bio et locaux (meilleur pour l'environnement, la santé et les emplois !). On taxe l'eau en bouteille pour financer le meilleur traitement de l'eau du robinet... <br /><br /></p>
<p>Toutes ces mesurettes, appliquées progressivement, avec une visibilité à moyen terme pour que chacun, particulier et pro, puissent se projeter raisonnablement dans l'avenir, seraient, je crois, bien acceptées (<strong>par les citoyens</strong>, pour les industriels, c'est une autre histoire, mais depuis quand ce sont les industriels qui dirigent ? Ah ben oui : depuis qu'on a fait passé l'élection pour un système démocratique, suis-je bête).<br /><br /></p>
<p>Au lieu de ça, on use de la méthode Coué pour nous assurer que tout ira mieux demain, que l'emploi repart, mais qu'il faut quand même faire des sacrifices sur l'essentiel, réduire le nombre de fonctionnaires pour éduquer nos gosses et mettre les méchants en prison, continuer de faire des dettes pour ne pas froisser Liliane, Bernard et Arnaud... Tu m'étonnes que les français sont ingouvernables. Ils sont juste lucides : la bande de bras cassés qui se relève au gouvernement depuis 30 ans est bonne pour la casse.<br />
Tiens, en voilà une réforme qui serait bien consensuelle et qui ne verra jamais le jour : dégager tous les politiciens qui usent leurs pantalons sur les plateaux télés depuis trois voire quatre décennies. À la trappe, les incapables.</p>https://merome.net/blog/index.php?post/2013/11/07/La-r%C3%A9forme-impossible#comment-formhttps://merome.net/blog/index.php?feed/atom/comments/989Zappe les appsurn:md5:f53c3b14264d6ec473a67508e3baeb8d2013-09-06T14:39:00+01:002013-09-06T14:39:00+01:00MeromeJeux de sociétécinémamédiasopinionpublicitésociététechnologietélé<p>Un petit article techno pour changer.</p> <p>Je ne suis pas très au fait des nouveautés technologiques, je me contente d'observer ça de loin et avec un prisme de plus en plus méfiant dû à mon âge avancé sans doute, mais surtout au fait qu'il me semble qu'il y a de moins en moins d'innovations technologiques sans arrière-pensée commerciale au mauvais sens du terme. Évidemment qu'on n'invente pas une techno pour ne pas chercher la vendre ensuite, mais encore faut-il voir comment on la vend et dans quel but.<br /><br /></p>
<p>Windows 8 est un désastre, plus personne n'en doute, pas même microsoft qui s'apprête à sortir une version "corrective" 8.1 qui réintègre le bouton "démarrer" qui avait disparu. Mais l'écran d'accueil du nouveau système d'exploitation reste basé sur des applications plus ou moins "intégrées" au système comme on le voit sur les tablettes tactiles et autres smartphones.<br /><br /></p>
<p>Je ne vais pas faire une critique détaillée de ce mode de fonctionnement, car j'en serais bien incapable n'en ayant vu que des bribes, mais vu de l'extérieur, je vous livre mon impression toute en nuance : c'est de la merde.<br /><br /></p>
<p>Ce qui était bien et beau avec l'informatique, puis l'internet, c'était d'avoir un espace de liberté créative totale, où chacun pouvait redessiner le monde comme il le souhaitait, en développant son code lui-même, ou en choisissant vraiment ce qu'il voulait voir ou faire. En cela, c'était révolutionnaire par rapport à la télévision qui diffusait unilatéralement la même émission que ça vous plaise ou non.<br />
En multipliant les "app stores" et les portails d'accueil à la Windows 8, les éditeurs nous présentent leur vision du monde. On sait qu'Apple refuse toute application qui dérange les bonnes mœurs, par exemple comme si l'on avait besoin d'un filtre parental mondial où ce serait les humains les enfants et les grandes multinationales les parents.
Prenons une application comme celle d'Allociné, que l'on peut intégrer à Windows 8. De prime abord, on se dit que c'est pratique d'avoir un accès direct à la base de données géante du site, et connaître les dernières sorties, voire même les salles et les horaires des séances près de chez soi, comme ça, directement dans son environnement de travail, comme on peut avoir maintenant la météo locale ou un fil d'informations continues.<br />
Ben oui, mais non. Qu'est-ce qu'Allociné va nous présenter en tête de gondole quand on va utiliser l'application ? La dernière superprodution américaine ou bien "Les nouveaux chiens de garde" ? Le dernier film de Dany Boon ou bien celui de Pierre Carles ?<br />
Vous allez me dire, avec raison, qu'il reste la possibilité de rechercher soi-même des infos sur les films moins consensuels et commerciaux, et on croit tous bêtement être parfaitement insensibles au matraquage promotionnel, d'autant plus quand la publicité n'est pas présentée comme telle, mais comme une information innocente. C'est vrai, après tout : l'application Allociné, il faut bien qu'elle affiche quelque chose, alors pourquoi pas ce qui est le plus populaire ?<br /><br /></p>
<p>Je vous concède que lorsqu'un utilisateur unique de l'application Allocine (ou une autre, hein, je ne fais pas une fixette sur celle-là, c'est juste un exemple) visualise une affiche d'un film débilifiant, il peut avoir l'intelligence nécessaire pour passer outre, et dans le cas contraire, cela n'a rien de gravissime. Mais lorsque c'est des millions de gens qui en même temps visualise le même écran promotionnel, il y a un risque de <em>fabrique de l'opinion</em>. Et personne n'y échappe, pas même ceux qui, comme moi, la critiquent et l'observent.<br /><br /></p>
<p>S'il vous paraît évident et naturel que Windows 8 ne propose pas en standard une application "Mozilla" qui montrerait les dernières nouveautés de Firefox, si cela tombe sous le sens que vous ne trouverez pas une information sur le système Android sur votre Iphone, alors vous avez compris que vous n'accéderez, par défaut, sur vos appareils électroniques qu'à ce que leurs éditeurs ou fabricants veulent bien vous montrer. Que nous reste-t-il alors comme liberté ? Individuellement, heureusement, encore beaucoup : celle de ne pas utiliser ses appareils ou les configurer à notre sauce pour que les nuisances soient moindres. Mais collectivement ? Les messages subliminaux envoyés en masse par tous ces appareils connectés ne présentent-ils pas un monde différent de la réalité ?<br /><br /></p>
<p>Les <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Google_Glass" hreflang="fr">google glass</a> sont l'archétype, l'aboutissement de cette dérive. Nous allons voir le monde à travers les yeux de Google. Au moins dans ce cas, nous ne sommes pas pris en traître, mais interrogeons-nous sur les nombreux appareils et applications que nous utilisons déjà, sans compter l'affichage publicitaire urbain (parfois lui aussi connecté) auquel nous ne pouvons pas échapper du tout ?<br /><br /></p>
<p>De plus en plus, maintenant, quand on me présente une nouveauté technologique comme celle-là :<br /><br /></p>
<p><img src="http://screenshots.fr.sftcdn.net/blog/fr/2012/10/D%C3%A9marrer-Windows-8.png" alt="" /><br /><br /></p>
<p>Moi je vois ça :<br /><br /></p>
<p><img src="http://4.bp.blogspot.com/-_HWA6EpF12U/UMdTIQWzpTI/AAAAAAAAAqc/ommz40BKJis/s320/matrix-corridors.jpg" alt="" /></p>https://merome.net/blog/index.php?post/2013/09/06/Zappe-les-apps#comment-formhttps://merome.net/blog/index.php?feed/atom/comments/970La contenance dans le contenanturn:md5:74e9697822e056164d8c5eb2b043e7ae2013-07-14T12:48:00+01:002013-07-14T12:48:00+01:00MeromeJeux de sociétéchansoncinémaconsommationopinionpublicitésociété<p>Si t'as pas un coca dans les mains, t'as raté ta vie.</p> <p>Jeudi, nous sommes allés voir "<a href="http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=203950.html" hreflang="fr">Le grand méchant loup</a>" avec Benoît Poelevoorde, Kad Merad, et bien d'autres. Je vous en dis deux mots mais ce n'est pas l'objet de cet article : le film aborde la question de la crise de la quarantaine et plus particulièrement ses variantes sexuelles, pour trois frères aux situations professionnelles et sociales diverses. J'ai plutôt bien aimé, car certains passages sont un peu inattendus, ce qui est rare dans ce genre de comédie à la française, même s'il y a pas mal d'incohérences (il faudra qu'on m'explique ce qu'une fille comme <a href="http://2.bp.blogspot.com/_s8qWvNqp4R0/THpBHlXPJRI/AAAAAAAAfEA/gHfKRcJLFD0/s1600/charlotte-le-bon-bikini-nue.jpg" hreflang="fr">Charlotte Le Bon</a> peut trouver à un mec comme Benoît Poelvoorde). Fin de la partie cinéma.<br /><br /></p>
<p>Dans le multiplexe où je me rends tous les trois mois environ, j'observe mes con-temporains con-sommateurs de produits culturels (mais pas que), et je désespère.<br />
Les gens ne fument plus dans les lieux publics, et j'en suis fort content. Mais la cigarette a laissé place à d'autres manies qui me laissent aussi perplexe. Il semble que pour exister dans ce temple de la consommation, il faille <strong>tenir quelque chose</strong>. Les mains vides, vous n'y pensez pas, de quoi aurais-je l'air ? Le téléphone portable, c'est bien, mais dans une salle de cinéma, on se fait regarder d'un mauvais œil quand on allume le bidule, alors il faut autre chose, et souvent, c'est une bouteille en plastique.<br />
C'est vrai au cinéma, mais aussi en ville, regardez le nombre de gens qui se trimbalent des centilitres de soda chaud et mousseux partout où ils vont. Ont-ils si soif ? Remarquez que ce n'est pas en buvant un soda qu'ils étancheront leur soif. Non, la raison est autre : ils <strong>sont</strong> ce qu'ils boivent. L'ado-garçon boit du coca parce que c'est fun et la jeune fille boit de l'eau pétillante pour montrer qu'elle surveille sa ligne. Dis-moi ce que tu bois, je te dirai qui tu es.<br /><br /></p>
<p>Passons sur la catastrophe écologique que représente la consommation à outrance de récipients en plastique de 25 cl qui finiront dans une rivière toute proche à clapoter entre un caillou et une vieille branche vermoulue. N'est-ce pas désespérant de constater à quel point la consommation est considérée comme le moyen d'avoir une contenance, à tout moment ? Comme disait Goldman : <em>J'ai le parfum de Jordan, je suis un peu lui dans ses chaussures, j'achète pour être, je suis quelqu'un dans cette voiture</em>.<br /><br /></p>
<p>Il y a une variante majeure à la bouteille de coca au cinéma, c'est le seau de popcorn. Au lieu de finir dans la rivière, il termine sa vie sur les sièges et le sol de la salle. C'est bien aussi.<br /><br /></p>
<p>Personnellement, je n'ai jamais rien bu ni mangé dans un cinéma. Comme ça, je peux profiter au mieux de la demi-heure d'annonces publicitaires avec des morceaux de "Monstres et Cie" et "Moi, moche et méchant", toutes plus débiles les unes que les autres. Un jour, je crois que je vais partir avant le début du film. Misère...<br /><br /></p>
<iframe frameborder="0" width="480" height="270" src="http://www.dailymotion.com/embed/video/x12ofp"></iframe><br /><a href="http://www.dailymotion.com/video/x12ofp_jean-jacques-goldman-les-choses_music" target="_blank">Jean-Jacques Goldman - Les Choses</a> <i>par <a href="http://www.dailymotion.com/Svartkell" target="_blank">Svartkell</a></i>
https://merome.net/blog/index.php?post/2013/07/14/La-contenance-dans-le-contenant#comment-formhttps://merome.net/blog/index.php?feed/atom/comments/959Business modelurn:md5:5774551ea87c6fb47d0b9dd987e3f0fe2013-06-01T15:46:00+01:002013-06-01T15:46:00+01:00MeromeJeux de sociétéconsommationpublicitéwebéconomie<p>Internet change et c'est tant mieux</p> <p>En tant qu'observateur et un tout petit peu acteur de l'internet, je constate que le modèle économique des sites web est en train de changer dans le bon sens.<br /><br /></p>
<p>Comme événement symbolique illustrant cette observation, j'ai choisi <a href="http://www.arretsurimages.net/vite.php?id=15610" hreflang="fr">cet article d'Arrêt sur Images traitant de la conversion au modèle semi-payant du site Tric Trac</a>.<br />
Tric Trac, dont je parle régulièrement ici car c'est un site web traitant des jeux de société a en effet décidé de recourir aux dons de ses lecteurs pour financer son existence.<br />
Auparavant, le site était financé exclusivement par la publicité, que ce soit sous la forme de bannières apparaissant sur le site, ou par le biais de commandes de reportages par les éditeurs de jeux eux-mêmes, ce qui pose la question dérangeante du conflit d'intérêt : un site dont le but est de critiquer les jeux pour éclairer les choix des consommateurs peut-il bien faire son travail s'il est financé en partie par les éditeurs de ces jeux ?<br />
Notez que la question se pose aussi pour les magazines papier et les émissions de télé ou de radio, l'exemple du reportage sur France 2 traitant de Coca Cola et qui <a href="http://television.telerama.fr/television/menaces-via-les-budgets-pub-de-france-2-coca-n-est-pas-le-seul-faire-pression,92938.php" hreflang="fr">a valu à la chaîne les réprimandes de la marque</a> nous l'a rappelé récemment.<br /><br /></p>
<p>À la fin, qui est le client d'un journal/magazine/d'une émission ? Celui qui le finance ou celui qui le "consomme" ? Tant que la publicité représentait un marché de niche sur le web, et qu'elle était relativement peu intrusive, on ne se posait pas trop la question. Le modèle économique standard d'un site web reposait donc en bonne partie sur la publicité. Mais au contraire de la télé, de la radio, et des magazines imprimés, le web permet aux passionnés/bricoleurs de publier eux-mêmes leur contenu pour une bouchée de pain. Le serveur qui héberge ce blog me coûte une cinquantaine d'euros par mois, ce qui est un investissement tout à fait raisonnable au vu des satisfactions qu'il m'apporte.<br />
Les sites avec publicité doivent donc, pour espérer survivre, proposer un contenu plus attrayants que celui des millions d'anonymes qui, comme moi, l'offrent gratuitement.<br /><br /></p>
<p>Conséquence évidente : le modèle "avec publicité" tend peu à peu à être remplacé par un modèle payant, au moins en partie, ce qui a pour effet de rapprocher d'un coup le consommateur final du producteur d'informations. Et ça, c'est un gage de qualité tout à fait nouveau et appréciable.<br /><br /></p>
<p>On a beaucoup parlé de Mediapart ces derniers temps, et pour cause : leur indépendance induit presque naturellement une meilleure qualité informationnelle. Arrêt sur images propose lui-même un modèle payant et, moi qui ne dépense pas un euro dans les journaux papier depuis que j'ai l'ADSL à la maison, je me suis surpris à prendre l'abonnement pour un jour à un euro, juste pour pouvoir accéder à une vidéo en particulier. <br /><br /></p>
<p>À l'avenir, deux modèles vont donc coexister : les sites de particuliers comme le mien, gratuits, de qualité inégale, servant quelque part de "garants" de la qualité des sites à contenu payant ou partiellement payant qui n'ont de sens et de légitimité que s'ils offrent une véritable plus-value aux premiers.<br />
Ce système me paraissant particulièrement efficace, pour la qualité de l'information, et donc pour la démocratie, je vous invite à boycotter les sites proposant de la publicité, ou à utiliser <a href="https://addons.mozilla.org/fr/firefox/addon/adblock-plus/" hreflang="fr">l'extension AdBlockPlus</a>, sous Firefox, qui permet de s'en affranchir.<br />
Inversement, n'hésitez pas à acheter du contenu, à la mesure de vos moyens et de vos centres d'intérêts aux sites dont la qualité le mérite.<br /><br /></p>
<p>Rien à voir, ou presque, mais sachez que mon expérience <a href="https://merome.net/monnaiem" hreflang="fr">"Monnaie M"</a> a pris un tournant cette semaine grâce entre autre à la publication d'un article sur le site revenudebase.info, repris sur rezo.net. Le nombre d'utilisateurs a doublé et nous avons maintenant des annonces aussi décoiffantes qu'originales : des chèques de 3 euros contre 5 M, une Golf TDI, une visite de la forêt de Brocéliande ... Si vous n'êtes pas encore inscrit, c'est le moment !</p>https://merome.net/blog/index.php?post/2013/06/01/Business-model#comment-formhttps://merome.net/blog/index.php?feed/atom/comments/951Inaptesurn:md5:65fd2119bb4328c6ae3d4a071c2dbe282013-02-28T11:41:00+00:002013-02-28T18:29:51+00:00MeromeJeux de sociétécinémaconsommationopinionpublicitérévolutionsociété<p>Chronique de ma progressive inadaptation à la société de consommation</p> <p>Tout en vilipendant à longueur d'années sur ce blog les dérives de nos systèmes économiques et politiques, je suis contraint de vivre à l'intérieur, et je m'efforce de ne pas m'en couper complètement à la fois parce que c'est impossible sans devenir un ermite, mais aussi parce que pour mieux le combattre, il faut en connaître les contours.<br /><br /></p>
<p>Ainsi, pendant les vacances scolaires, j'essaie d'amener mes trois numéros au cinéma, et une fois qu'on a enlevé les jours où la voiture est au garage, ceux où on a de la visite, ceux où on est chez le médecin, ceux qu'on évite parce que le week-end, par exemple, je préfère ne pas me mélanger à la foule des con-sommateurs... Et une fois qu'on a viré les horaires et les films moins adaptés aux gosses, il nous reste plus grand chose de valable.<br /><br /></p>
<p>Quand les multiplexes sont arrivés dans ma région, j'y ai d'abord vu une grande avancée culturelle, mais c'était à une époque où j'étais parfaitement inconscient de plein de choses, et où nos vieux cinémas traditionnels étaient rendus dans un état pitoyable. Aujourd'hui, lorsque je me rends dans un de ces temples de la consommation de popcorn et de blockbuster américain, je suis frappé, voire agressé par ... en fait par tout ce qui m'entoure. Ces écrans qui projettent des bandes annonces niaises dans la file d'attente, ces boutiques de friandises qui diffusent une odeur écœurante, ces cartes de fidélité qui offrent 3 places pour le prix de 4 si on vient le premier dimanche matin du mois, ces salles dégueulasses aux sièges plein de popcorn et aux sols collants de coca-cola, ces gens hypnotisés par leur Iphone dans la file d'attente, pendant les pubs, pendant le film... Laissez-moi sortir d'ici !<br /><br /></p>
<p>Et donc, hier soir à 18h, j'avais le choix entre une quinzaine de films, dont trois ou quatre films d'animation sans intérêt, trois ou quatre autres merdes américaines, des trucs pas regardables pour des gosses, ... Bref, je me suis rabattu sur un film français, une comédie de seconde zone (j'ai honte) : <a href="http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=209672.html" hreflang="fr">La vraie vie des profs</a>.<br />
Après vingt minutes de pub et de bande annonces débilifiantes, j'ai dû lutter la première demi-heure de film contre le sommeil et le reste du temps contre l'ennui et l'exaspération. Inutile de vous faire un dessin, le film est absolument sans intérêt, j'ai vaguement souri deux fois à des gags que j'avais déjà vu dans la bande-annonce. C'est tout.<br /><br /></p>
<p>Mais c'est surtout tout ce cirque consommatoire autour du cinéma qui m'a exaspéré et qui continue de me hérisser le poil, d'autant que c'est loin d'être le seul moment où je dois lutter contre une société devenue limite prédatrice pour le mode de vie que j'ai choisi.<br /><br /></p>
<p>L'ami Etheriel me faisait remarquer hier les placements produits dans les clips de BB Brunes, une <a href="http://payemonclip.tumblr.com/" hreflang="fr">(mauvaise) habitude</a> qui est autorisée depuis 2009, ce qui faisait écho à l'explication en vidéo de cet expert en neuroscience qui montre les risques de notre exposition continue aux publicités en tout genre :<br /><br /></p>
<iframe width="560" height="315" src="http://www.youtube.com/embed/pLhujCDoJgI" frameborder="0" allowfullscreen></iframe>
<p>Mais même lorsqu'il s'agit de consommer, parce qu'il faut bien vivre, encore faut-il le faire dans le "sens du marché", sous peine de se voir opposer de vives resistances. Faire réparer une vieille voiture devient compliqué, même acheter un canapé relève du sport de combat quand il faut convaincre le vendeur qu'on ne lui achètera pas le canapé 12 places de 35 mètres parce qu'on a qu'un petit mètre cinquante entre la baie vitrée et le poêle à granulés.<br /><br /></p>
<p>De plus en plus souvent, j'ai le sentiment d'être en milieu hostile, d'être une espèce inadaptée lâchée dans un environnement qui n'est pas le sien. Un pingouin dans le Sahara ou un lion sur la banquise.<br />
Est-ce que mes semblables vont finir par prendre conscience comme moi et faire la révolution ou bien le système finira par tous nous phagocyter et nous formater la tronche ?</p>https://merome.net/blog/index.php?post/2013/02/28/Inaptes#comment-formhttps://merome.net/blog/index.php?feed/atom/comments/931Envoyé de mon Iphoneurn:md5:fe0f2102abda7141054be0599d979cd22011-02-04T13:19:00+00:002011-02-04T13:19:00+00:00MeromeJeux de sociétéconsommationopinionpublicité<p>Les nouveaux beaufs</p> <p>Tout à l'heure, j'ai reçu un mail sur une liste de discussion à laquelle je suis abonné. La signature du mail indiquait "Envoyé de mon Iphone", ce qui est de plus en plus fréquent pour toutes sortes de mails professionnels ou personnels que je reçois.<br />
Il s'agit d'une signature par défaut de l'Iphone que peu de gens prennent la peine de modifier, ce qui fait une monstrueuse publicité pour le produit.<br /><br /></p>
<p>Je me suis demandé quel intérêt il pouvait y avoir pour l'utilisateur de garder cette signature, plutôt que de la remplacer par quelque chose de plus personnel et informatif. Car quelles informations nous donne ce petit message automatique ? En tout premier lieu, elle nous indique que la personne possède un Iphone et qu'elle s'en sert pour envoyer des mails. Fort bien, mais l'Iphone n'est pas le premier smartphone à savoir faire ça, or j'ai vu très peu d'autres exemples de signatures qui indiquaient la marque de l'appareil ou du logiciel qui envoyait le mail.<br />
On peut donc supposer que l'utilisation de cette signature est une distinction que l'on souhaite marquer, un peu comme si l'on affichait un trophée dans son salon ou une médaille à son veston.<br /><br /></p>
<p>La signature permet également, mais c'est plutôt un effet de bord, de signaler à son correspondant que l'on n'est pas devant son PC au bureau et cela excuse en quelque sorte le style éventuellement télégraphique du mail, et le fait que l'on ne peut pas donner toutes les précisions voulues et joindre les pièces éventuellement souhaitées.<br />
Dans ce cas bien sûr, il suffirait d'indiquer "Envoyé d'un mobile", plutôt que de préciser <strong>MON</strong> Iphone (même d'ailleurs si c'est celui du boulot). Mais bizarrement, personne ne fait ça.<br /><br /></p>
<p>Cette "mode" me fait penser, toute proportion gardée, à celle du tuning. Les jackys qui s'amusent à tuner leur bagnole trouveront mille et une explications rationnelles pour vous vanter l'utilité de leur choix. Le spoiler et les gros pneus pour la tenue de route et donc la sécurité, la sono 1000W pour sauvegarder ses tympans et parce qu'on est mélomane, le pot d'échappement de compétition et les amortisseurs surbaissés pour les performances...<br />
Au final, ce qui est important, c'est que ça se voie et que l'on sache. Que tout le monde sache que grâce à <strong>MON</strong> Iphone, j'envoie des mails depuis n'importe où. Apple peut être fier de ses clients, serviles à souhait.<br /><br /></p>
<p>Écrit sur <strong>MON</strong> blog.</p>https://merome.net/blog/index.php?post/2011/02/04/Envoy%C3%A9-de-mon-Iphone#comment-formhttps://merome.net/blog/index.php?feed/atom/comments/763Parler aux crétinsurn:md5:9fa898b2abc87a70201e4da96e514d892010-11-24T20:59:00+00:002010-11-24T20:59:00+00:00MeromeJeux de sociétéconsommationpublicitésociété<p>Les publicitaires y arrivent bien ?</p> <p>Juste une petite réflexion sans grande profondeur : avez-vous remarqué que certaines personnes parfaitement débiles, sans aucune espèce de culture, d'intelligence ou de talents, sont pourtant extrêmement habiles pour consommer et suivre la mode ?<br /><br /></p>
<p>On peut citer un exemple que je connais bien : les utilisateurs néophytes en informatique. Ceux qui sont bloqués quand il faut faire un "@" avec le clavier et qui nous appellent au secours parce qu'ils confondent encore fichier et dossier. Ce sont les mêmes pourtant, qui ont un Ipod, et qui ont installé ITunes et gèrent un milliard de MP3 récupérés on ne sait où. Les mêmes encore qui ont besoin de la toute dernière fonctionnalité de Acrobat Reader pour lire des PDF exotiques qu'ils trouvent au fin fond du web.<br />
Si vous leur donnez une adresse web pour aller consulter une procédure, ils sont infoutus de taper l'adresse correctement, voire de cliquer sur un lien. Par contre, ils connaissent plus de sites pornos que le meilleur des filtres parentaux.<br /><br /></p>
<p>C'est transposable dans la vie réelle. Il y a des gens paumés, cons comme des manches à balai, incapables de penser à rendre leur déclaration d'impôts à temps, pas foutus de comprendre l'intérêt d'une hygiène de vie correcte et d'une éducation pour leurs gosses, mais pourtant extrêmement prompts à profiter de la dernière promo sur les grille-pain-GPS et autres parasol chauffant.<br /><br /></p>
<p>En dépit du bon sens, ce sont des gens qui plus ou moins consciemment négligent leur propre intérêt (financier, vital ...) au plus grand bonheur des marchands de tous poils.<br />
Quand on est con, on est con, me direz-vous, oui mais s'ils étaient si cons, ils ne comprendraient pas davantage l'intérêt d'avoir un Iphone douze plutôt qu'un Nokia de première génération. Qu'est-ce qui les guide alors ? À mon avis, la publicité. La réclame qui est bien plus efficace que le bon sens, ou que la communication officielle et institutionnelle pour faire passer des messages.<br /><br /></p>
<p>Ce n'est pas pour rien que le législateur impose aux publicités alimentaires de renvoyer sur <a href="http://www.mangerbouger.fr/" hreflang="fr">mangerbouger.fr</a>. Si c'est un médecin qui vous dit de manger cinq fruits et légumes par jour, cela aura beaucoup moins d'impact que si c'est Danone qui vous le martèle 20 fois par jour.<br />
C'est malheureux, d'autant plus qu'à part pour l'alcool, le tabac et maintenant l'alimentation, les messages publicitaires pour les autres produits néfastes à la santé ou à la société restent incontrôlés et ciblent les neuneus. Coluche dénonçait déjà en son temps les publicités débiles pour les lessives, mais c'est loin d'être un cas isolé. Je rêve d'une obligation pour les constructeurs automobiles d'ajouter à la fin de leur publicité une mise en garde sur le coût écologique de la construction du véhicule, ou le conseil d'utiliser les transports en commun. J'apprécierais de voir les banques forcées de publier <a href="http://www.terra-economica.info/La-banque-francaise-la-plus-sale,13804.html" hreflang="fr">leur triste bilan</a> à la fin de leur spot. Que les cosmétiques montrent les anus de porc qui ont été maltraités pour mettre au point les rouge à lèvres et autres fond de teint. Que les gosses chinois qui ont cousu nos baskets ou sablé nos jeans soient crédités dans la réclame.<br /><br /></p>
<p>En fait, je ne crois pas que les gens soient des crétins. Je crois qu'on fait en sorte qu'ils le deviennent en les abrutissant de spot publicitaires.</p>https://merome.net/blog/index.php?post/2010/11/24/Parler-aux-cr%C3%A9tins#comment-formhttps://merome.net/blog/index.php?feed/atom/comments/745Spam téléphonique en provenance du 0177459870urn:md5:84d360f05bd51d627d66b06f0dd9a8c52010-06-15T18:51:00+01:002010-06-15T18:51:00+01:00MeromeMoi jeuconsommationpublicitévie quotidienne<p>À quand un antispam pour téléphone ?</p> <p>Je me bats au quotidien, professionnellement, contre les spams électroniques, ceux qui polluent nos boîtes mails. Depuis quelques temps, je note une recrudescence du spam par téléphone, qui a toujours existé, mais semble prendre un tour nouveau.<br /><br /></p>
<p>Par exemple, je reçois depuis un mois ou deux des appels du numéro 01 77 45 98 70. Lorsque je suis là pour décrocher, j'obtiens le plus souvent un grand silence au bout du fil. Parfois, quelqu'un me fait une quelconque proposition commerciale dont je n'ai que faire. Quand je ne suis pas là, c'est le répondeur qui prend le message vide de quelques secondes laissé sans doute par un robot téléphonique commercial mal programmé.<br /><br /></p>
<p>Constatant cet appel insistant toujours du même numéro (deux messages sur le répondeur rien qu'aujourd'hui), j'ai fait une recherche sur internet, <a href="http://devfront2.annuaire-inverse-france.com/forum/n/0177459870" hreflang="fr">et j'ai vu que je n'étais pas seul</a>.<br />
Malheureusement, sauf erreur de ma part, il n'existe pas de moyen de "blacklister" un numéro comme on met en spam une adresse mail qui nous ennuie. Il est d'ailleurs assez dommage qu'on ne puisse pas décider de refuser tel ou tel appel à partir d'une certaine heure ou en fonction de certains paramètres. Maintenant que les lignes téléphoniques sont sur IP, il ne devrait pourtant pas y avoir trop de difficulté à faire ce genre de filtrage sur nos *Box... Enfin, la téléphonie n'est pas mon domaine...<br /><br /></p>
<p>En attendant, j'ai ajouté ce numéro de téléphone dans le répertoire de mon téléphone avec comme nom "SPAM", ce qui me permet d'éviter de décrocher lorsque je le vois, mais cela n'empêche pas le téléphone de sonner, y compris aux pires moments. Et je me tape des messages vides sur le répondeur.<br /><br /></p>
<p>Autres coups de téléphones bien agaçants ces derniers temps, ce sont ces innombrables entreprises soi-disant affiliées à EDF qui proposent des diagnostics énergétiques, des panneaux solaires, de l'aérothermie et autres trucs qui surfent sur la vague écolo et les crédits d'impôts qui correspondent. C'est bien la peine de maintenir sa télé éteinte si c'est pour récupérer la publicité sur son téléphone ou sa boite mail...<br /><br /></p>
<p>Si vous avez des bonnes astuces pour traiter ce genre de désagréments, je suis preneur.</p>https://merome.net/blog/index.php?post/2010/06/14/Spam-t%C3%A9l%C3%A9phonique-en-provenance-du-0177459870-%2801-77-45-98-70%29#comment-formhttps://merome.net/blog/index.php?feed/atom/comments/673Aïe Padurn:md5:c91bea31dbceccbe38835bf5fab2a11a2010-06-10T13:00:00+01:002010-06-10T12:02:38+01:00MeromeJeux de sociétéconsommationjtmédiaspublicité<p>Toujours à la pointe d'actualité, je vais vous parler du dernier truc d'Apple sorti il y a des mois...</p> <p>Vous n'avez pas dû échapper à ça, Apple propose depuis quelques temps un nouveau truc révolutionnaire pour surfer sur internet, lire ses mails, jouer et visionner des contenus multimédia. Un ordinateur ? Non, moins bien que ça : une tablette. Une sorte de gros IPhone, avec l'écran multi-touch qui a fait son succès, et avec les bonnes vieilles grosses limitations qui ont fait, déjà à l'époque, pleuvoir les critiques.<br /><br /></p>
<p>L'Ipad est un objet, avant tout. Comme un vase en cristal, un tableau de maitre ou une voiture de luxe, on l'achète d'abord pour ce qu'il représente, plus que pour son utilité réelle. En l'occurrence, la tablette fera à peu près tout moins bien qu'un ordinateur portable équipé d'une clef 3G. Un navigateur bridé, des applications triées sur le volet par Apple, un minimum de connecteurs pour empêcher toute amélioration extérieure... Toute la blogosphère a déjà dénoncé âprement tous les défauts de l'appareil, inutile que je me livre à nouveau à cet exercice.<br /><br /></p>
<p>Si toutes les sources d'informations que j'utilise habituellement s'accordent pour <a href="http://standblog.org/blog/post/2010/06/01/iPad-au-dela-de-l-esthetique" hreflang="fr">dire du mal de ce produit</a>, j'ai eu d'autres sons de cloche venant de sources assez inattendues. Mes parents, et mes beaux-parents, d'ordinaire assez peu sensibles aux nouvelles technologies et qui n'avaient à la limite pas connaissance de l'existence même d'Apple avant cela, m'ont parlé de l'Ipad. Sont-ils tombés sur une publicité dans Notre temps ? À moins que ce soit des affiches chez Darty qui les aient attirés ? Point du tout : c'est du journal télévisé lui-même qu'ils détiennent l'information. Premier outil publicitaire au monde, <a href="http://lci.tf1.fr/high-tech/2010-05/l-ipad-est-il-un-produit-miracle-5864593.html" hreflang="fr">les chaines de télé</a> ont répété à l'envi les communiqués de presse de la firme à la pomme, poussant des gens totalement non concernés par les intérêts techniques du produit à me demander mon avis sur la question.<br /><br /></p>
<p>Je n'aime déjà pas beaucoup la publicité, vous avez pu vous en rendre compte, mais quand celle-ci se déguise en information d'actualité, ça me met totalement hors de moi. Il faut bien comprendre que la génération de nos parents est le cœur de cible de l'Ipad, censé être plus accessible qu'un ordinateur avec une souris, un système d'exploitation mal foutu... Aussi, pour toucher ces gens-là, Apple a bien compris qu'il ne suffisait pas de compter sur la <em>geekitude</em> des premiers utilisateurs qui fait tache d'huile. La promotion a par conséquent été concentrée sur les médias "traditionnels", fortement plébiscités par les retraités qui, pour la plupart, ne se rendent encore pas compte de toutes les déformations subies par les informations.<br /><br /></p>
<p>Vous avez compris que je n'achèterai pas ce gadget, autant parce qu'à mon sens il représente une régression dans le domaine informatique, et parce que les méthodes marketing utilisées me défrisent carrément. Donc, je boycotte.</p>https://merome.net/blog/index.php?post/2010/06/10/A%C3%AFe-Pad#comment-formhttps://merome.net/blog/index.php?feed/atom/comments/672Les jeux du tour de la coupe du monde de Roland Garrosurn:md5:7a8733337ba376d726f558b33e9a04392010-06-05T09:32:00+01:002010-06-05T09:32:00+01:00MeromeJeux du cirquemédiaspublicitésporttélééducation<p>Ça m'intéresse presque autant que le festival de Cannes.</p> <p>Je vais pas vous refaire le coup du gars qui fait partie de l'élite qui a éteint sa télé à tout jamais. D'abord, parce que c'est faux, je regarde encore des trucs à la télé, même des biens débiles sur TF1 comme Koh Lanta, et puis aussi parce que la télé, comme internet ou les journaux n'est qu'un média qui diffuse des bons trucs et des mauvais.<br />
Ceci étant dit, le fait de ne quasiment jamais regarder la télé en direct me fait échapper à un paquet de trucs qui ne m'intéressaient déjà pas beaucoup avant, mais qui m'indiffèrent maintenant totalement : les évènements sportifs.<br /><br /></p>
<p>Je n'ai pour ainsi dire vu aucune image des jeux olympiques d'hiver, j'ai vaguement entendu dire que Roland Garros avait commencé, j'imagine que le tour de France devrait bientôt partir, et il paraît qu'il y a un évènement footballistique qui se prépare. Eh bien tout ça, je m'en branle profondément. Cela me plonge dans un océan d'indifférence.<br />
Un peu comme <a href="http://titc-stream.fr/saison3/episode.php?numero=2" hreflang="fr">les geeks de IT Crowd</a>, je suis étranger à cette frénésie qui s'empare des gens qui suivent les compétitions sportives.<br /><br /></p>
<p>Tout cela s'est empiré ces derniers temps, constatant que les valeurs du sport, dans lesquelles j'aurais pu me retrouver éventuellement pour partie, sont aujourd'hui totalement bafouées par le pognon qui tourne autour.<br /><br /></p>
<p>L'élément déclencheur de la rédaction de cet article est la lecture ce matin d'<a href="http://www.leparisien.fr/roland-garros-2010/direct-live-tennis/c-est-une-finale-pas-une-revanche-05-06-2010-951351.php" hreflang="fr">une actualité tirée du site du parisien</a> : <br /><br /></p>
<p><q>Machinalement, Rafael Nadal réajuste le bracelet de sa montre à 400000 €. La conférence de presse touche à sa fin. L’Espagnol sourit à son auditoire tout en jetant régulièrement un œil à ses deux portables posés devant lui.</q><br /><br /></p>
<p>Notez le caractère informatif des deux premières lignes de cet article. Que les valeurs du sport sont nobles et exemplaires pour les enfants ! Les sponsors grouillent autour des équipes officielles, les spots de pub estampillés d'un ballon de la coupe du monde pullulent, la camionnette de Darty qui précède la météo de France 2 va tour à tour chausser les crampons, faire du vélo, et fouler la terre battue. Même avec la télé éteinte, on arrive à tomber sur cette publicité agressive. Hier soir, depuis ma voiture, j'ai eu vision d'un écran plasma extra large à travers une fenêtre (plus petite que l'écran - les fenêtres, ça fait des reflets, c'est chiant) qui montrait un ballon rond avec une marque quelconque autour.<br /><br /></p>
<p>Mais, schizophrène que je suis, je me sens obligé d'informer mes enfants des évènements sportifs qui ont lieu, pour qu'ils n'aient pas l'air de débarquer d'une autre planète quand ils discutent dans la cour d'école. Difficile de leur filtrer toutes les mauvaises ondes qui transpirent des retranscriptions des médias.<br /><br /></p>
<p>Et pendant ce temps, <a href="http://www.lexpress.fr/actualites/2/le-gouvernement-veut-plus-de-sport-a-l-ecole_894565.html" hreflang="fr">le gouvernement veut plus de sport à l'école</a>. Avançant les arguments suivants : "Faire du sport à l'école, c'est très important. Les valeurs de l'école et les valeurs du sport sont intimement liées: le goût de l'effort, le respect de la règle, l'apprentissage du collectif". Je vous laisse juger l'adéquation de ces valeurs avec ce qui va être diffusé pendant les matches de la coupe du monde...</p>https://merome.net/blog/index.php?post/2010/06/05/Les-jeux-du-tour-de-la-coupe-du-monde-de-Roland-Garros#comment-formhttps://merome.net/blog/index.php?feed/atom/comments/670Business as usualurn:md5:bb55ae54f262c947de468989329537722010-05-22T14:28:00+01:002010-05-22T14:28:00+01:00MeromeJeux de sociétédébatmédiasopinionpolitiquepublicité<p>The show must go on</p> <p>Motivation zéro pour écrire des articles en ce moment. Les nouvelles me passent par-dessus la tête sans me toucher, j'ai l'impression de vivre dans un autre monde, où la politique n'existe pas, où les actualités les plus graves apparemment me paraissent totalement anodines.<br />
Le nuage de cendres a paralysé les avions et je m'en contrefous. Les compagnies aériennes ont eu un manque à gagner important ? J'ai envie de dire "mince". DSK n'est pas d'accord avec le PS sur les retraites ? Sans blague ? Sarkozy nous promet la rigueur alors qu'il a lui-même réduit les recettes de l'état et fait augmenter le budget de l'Élysée de façon importante ? C'est pas comme si c'était une surprise...<br /><br /></p>
<p>En fait, tout ce cirque m'indiffère au plus haut point. Je ne comprends même pas qu'on puisse encore s'en offusquer et croire qu'il y a une solution politique à tout ce merdier.<br />
Avant de construire, ou d'adhérer à, des programmes politiques globaux, empiriques, consensuels, conformistes, il convient déjà de mettre tout le monde au courant des enjeux, de manière pédagogiques. J'ai l'impression que personne n'a intérêt à le faire. Donc personne ne le fait.<br /><br /></p>
<p>On parle beaucoup de la dette, de la Grèce, de l'économie qui se casse la gueule, mais au milieu de tous ces milliards, qui peut encore avoir une vision claire de la situation ?<br />
Il ne me semble pas inutile de mettre certains de ces chiffres côte à côte. Prenons quelques exemples. La Grèce est endettée, c'est un fait. La France aussi. Heureusement l'une va aider l'autre à s'en sortir. Voyons ça :<br /><br /></p>
<p><img src="https://merome.net/dotclear/images/dette/dettefrancegrece.jpg" alt="" /><br /><br /></p>
<p>Heureusement, l'économie française est bien plus solide. Puisqu'on vous le dit. D'ailleurs, l'aide que la France consent à donner à la Grèce n'a rien de conséquente, on a l'habitude de venir en aide à plein de gens qui sont plus ou moins dans le besoin, comme les banquiers.<br /><br /></p>
<p><img src="https://merome.net/dotclear/images/dette/aidesfrance.jpg" alt="" /><br /><br /></p>
<p>Vous me rétorquerez peut-être que l'aide aux banques ne coûte rien. J'avoue que je ne suis pas assez spécialiste de la finance pour le savoir. Je vois par contre que <a href="http://www.lesmotsontunsens.com/banques-gros-bonus-sont-retour-4825" hreflang="fr">les banquiers ont eu en 2009 les plus gros bonus de tous les temps</a>. Je ne sais pas s'il faut s'en réjouir.<br /><br /></p>
<p>On peut comparer aussi d'autres valeurs "amusantes", comme le budget annuel de la publicité dans le monde, et le budget annuel de la Défense dans le monde. Nous autres, citoyens de bas étage, ne voyons pas immédiatement l'intérêt de ces dépenses faramineuses. Mais tant qu'on vote pour ceux qui proposent ces budgets ,et qu'on achète les produits fabriqués par ceux qui font cette publicité, peut-on vraiment râler ?<br /><br /></p>
<p><img src="https://merome.net/dotclear/images/dette/publicitemilitaire.jpg" alt="" /><br /><br /></p>
<p>Attention, pour bien analyser le graphique ci-dessus, il faut bien comprendre que la dette de la France s'est creusée lentement depuis les années 70. Il a fallu quarante années de mauvaise gestion de droite et de gauche pour arriver à ce résultat de 1.800 milliards d'euros de dette. Il faut seulement un an de publicités mondiales pour parvenir à la somme de 1.000 milliards d'euros. Autrement, deux ans sans publicité dans le monde, et vous renflouez la France.<br />
C'est un peu démagogique de présenter les choses comme ça. On ne peut pas raisonnablement demander à Coca Cola d'investir son budget pub dans le remboursement de la dette de la France, évidemment. Qu'est-ce qu'on boirait alors ?<br /><br /></p>
<p>On parle aussi beaucoup de bouclier fiscal, des bénéfices de Total, du financement des retraites... Voyons comment tout ça se compare :<br /><br /></p>
<p><img src="https://merome.net/dotclear/images/dette/boucliertotal.jpg" alt="" /><br /><br /></p>
<p>On voit que le bouclier fiscal à lui seul, représente finalement assez peu d'argent par rapport à ce qui manque pour financer les retraites. On voit aussi que les impôts sur le revenus sont presque entièrement mangés par le remboursement des intérêts de la dette. Si vous aviez un tel budget à la maison, je pense que vous dormiriez assez mal. Heureusement, là, on sait que tout est sous contrôle. Cela dit, même si Total reversait l'intégralité de ses bénéfices à l'État, cela ne permettrait pas de financer les retraites.<br />
Enfin, on sait que Total, comme ses concurrents, préfèrent déverser du pétrole dans les mers et les océans plutôt que reverser leurs bénéfices à qui que ce soit.<br /><br /></p>
<p>Ce qui m'amène naturellement à parler de réchauffement climatique. Son coût a été évalué à 5500 milliards d'euros, une paille. Voyons comment se compare cette valeur par rapport aux autres :<br /><br /></p>
<p><img src="https://merome.net/dotclear/images/dette/rechauffement.jpg" alt="" /><br /><br /></p>
<p>Mouais, en fait je crois qu'on peut négliger ce facteur, il n'est pas significatif. Il faut plutôt s'intéresser à la coupe du monde, à la burqa et aux apéros facebook. C'est dans ces dossiers brûlants que se joue notre avenir, c'est sûr. D'ailleurs, tous les médias le disent.</p>https://merome.net/blog/index.php?post/2010/05/22/Business-as-usual#comment-formhttps://merome.net/blog/index.php?feed/atom/comments/665La machine a remplacé l'hommeurn:md5:22fbc1e88c234f6f26d0498582c8eff62010-04-05T10:23:00+01:002010-04-05T10:23:00+01:00MeromeJeux de sociétéconsommationpublicitésociété<p>Les craintes de nos parents se sont vérifiées, mais peut-être pas dans le sens qu'ils imaginaient.</p> <p>Dans les années 80, quand j'étais gosse, la population active et notamment ouvrière s'inquiétait de la place grandissante donnée aux machines dans le processus de production.<br /><br /></p>
<p>Les tâches facilement automatisables ont rapidement été confiées à des robots, dès que ceux-ci sont devenus fiables et moins coûteux que les humains effectuant le même travail. De mes yeux d'enfants, je ne voyais pas trop le problème : d'une part les robots pouvaient s'acquitter de tâches pénibles et peu valorisantes, laissant les plus valorisantes et difficilement mécanisables aux hommes ; d'autre part, si effectivement le robot prenait un emploi, il en créait un ou plusieurs autres pour sa fabrication, son entretien, ... Bref, l'opération ne me semblait pas si négative, somme toute.<br />
Idéalement, même, chaque robot supplémentaire aurait dû diminuer la charge de travail de chacun, pour une même production de richesses, et nous devrions donc tous aujourd'hui regarder oisivement travailler des machines, dans un niveau de confort tout à fait correct.<br /><br /></p>
<p>C'était ma vision naïve de l'époque, ne m'en tenez pas rigueur. D'autres choix ont été faits, et notamment celui de ne pas s'arrêter à un niveau de production stable et suffisant, mais au contraire de chercher à vendre toujours plus, et donc produire toujours pour moins cher, en dépit de toute considération écologique, sociale et sociologique.<br /><br /></p>
<p>Aujourd'hui, le robot n'est pas celui qu'on croit. Produire n'est plus le soucis premier, tant qu'on se moque de l'épuisement des matières premières. Le soucis premier aujourd'hui, c'est de vendre. Et comme on n'arrive pas à inculquer à la machine la pulsion d'achat, le plus simple a encore été de transformer, petit à petit, l'Homme lui-même en robot.<br /><br /></p>
<p>La technique est au point et fonctionne à merveille. Vous inondez le paysage de publicités, vous multipliez les nouveautés-gadgets sur tous les produits, vous réduisez sciemment leur durée de vie, vous médiatisez à outrance le luxe et ceux qui se vautrent dedans en les érigeant en héros des temps modernes, <a href="http://www.lepoint.fr/actualites/2010-04-02/les-inegalites-de-revenus-s-accroissent-par-le-haut/1037/0/440643" hreflang="fr">vous entretenez savamment une inégalité de revenus gigantesque et croissante</a>... Et le tour est joué.<br /><br /></p>
<p>J'ai le regret de vous l'apprendre, si vous ne vous en êtes pas rendu compte avant : je suis, et vous êtes, bref, nous sommes devenus des robots.<br />
Si vous avez déjà acheté un produit le jour de sa sortie, si vous avez déjà désiré un objet (une voiture, un téléphone, un gadget quelconque), si vous avez déjà pratiqué l'achat compulsif, fait les soldes, ou si vous vous êtes rendu compte, un jour, que votre grenier était rempli d'objets inutiles que vous avez pourtant achetés, alors, je vous le confirme : <a href="http://www.deezer.com/listen-5180980" hreflang="fr">vous êtes un robot</a>.<br /><br /></p>
<p>Pas convaincu ? Regardez ce document édifiant : <br /></p>
<div><object type="application/x-shockwave-flash" data="http://www.koreus.com/video/ouverture-magasin-hm-toulouse" height="320" width="400"><param name="movie" value="http://www.koreus.com/video/ouverture-magasin-hm-toulouse"><embed src="http://www.koreus.com/video/ouverture-magasin-hm-toulouse" type="application/x-shockwave-flash" width="400" height="320"></embed></object><br /><a href="http://www.koreus.com/video/ouverture-magasin-hm-toulouse.html">Ouverture du magasin H&M à Toulouse</a> - <a href="http://www.koreus.com/videos/nouveau/">Video buzz</a></div>
<p>Observez le regard déshumanisé des personnes au premier plan, bousculées, mais agrippées à leur bout de tissu sans pouvoir même le regarder ou l'essayer. C'est pathétique, comme un jouet mécanique qui s'obstine à marcher contre un mur ou une voiture radio-commandée qui s'apprête à faire le grand saut dans les escaliers.<br /><br /></p>
<p>Oh, je vous entends d'ici, dire que vous n'êtes pas aussi débile que les clientes du H&M de Toulouse et que ma démonstration ne s'applique pas à votre cas. C'est juste que le processus de robotisation n'est pas tout à fait terminé chez vous, mais soyez patients, vous allez recevoir bientôt des mises à jour du firmware pour corriger ces petits bugs.<br /><br /></p>
<p>À moins...<br /><br /></p>
<p>À moins qu'on s'asseye une fois pour toute sur <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Trois_lois_de_la_robotique" hreflang="fr">les lois de la robotique</a>, et qu'on reprenne le contrôle de nous-même. Boycott total de la publicité (autocollant sur la boite aux lettres, ne jamais regarder la télé en direct, utiliser AdBlock sur Firefox, ...). Plus d'achat compulsif, plus d'achat inutile, que des achats en circuit court, de matériel d'occasion ou du troc.<br /><br /></p>
<p>Y êtes-vous prêts ?<br /><br /></p>
<p><img src="https://merome.net/dotclear/images/walle.jpg" alt="" /></p>https://merome.net/blog/index.php?post/2010/04/05/La-machine-a-remplac%C3%A9-l-homme#comment-formhttps://merome.net/blog/index.php?feed/atom/comments/653Publi-informationurn:md5:2ef9c18b9d637376f73e2fff50bc14ad2010-02-11T14:17:00+00:002010-02-11T14:17:00+00:00MeromeJeux de sociétéconsommationdécroissancejtmédiaspublicitésociététéléécologie<p>Un concept toujours très à la mode.</p> <p>Vous avez déjà vu, sans doute, dans des magazines, des pages ou double-pages estampillées "Publi-information". Ça ne date pas d'hier, et cela consiste à présenter des produits et des "informations" dans un même article. Par exemple, on peut y vendre un produit anti-ride tout en expliquant de manière plus ou moins scientifique le principe du vieillissement des cellules.<br /><br /></p>
<p>Je ne sais pas si le fait d'avertir le lecteur de la chose est obligatoire, mais convenons qu'il est agréable de savoir quels articles ont été écrits ou non avec la collaboration d'un vendeur de produits quelconque.<br /><br /></p>
<p>Malheureusement, la publi-information, ou quelque chose qui s'en approche grandement, est monnaie courante dans les journaux télévisés ou radiophoniques. Et là, aucun indicateur ne nous permet de faire la part des choses : tout est balancé de la même façon, par les mêmes journalistes dans la même émission et avec la même "neutralité" et la même "impartialité".<br /><br /></p>
<p>La semaine dernière ou la précédente, j'écoutais RTL, comme chaque matin quand je suis en voiture. Vincent Parisot et sa comparse abordaient l'un après l'autre les sujets du jour, tous plus importants les uns que les autres. Le tremblement de terre en Haïti, quelques sujets politiques du moment, la crise économique et... ce phénomène de société édifiant : les gens retrouvent les joies des petites stations de ski. Interview d'un responsable d'une petite station des Vosges, qui nous explique qu'il est content d'avoir de la neige, que sa petite entreprise ne connaît pas la crise... Et un message général délivré par les journalistes : de plus en plus de français vont faire du ski comme ça pour le week-end dans une petite station sans prétention. Et un message plus ou moins subliminal qui l'accompagne : pourquoi pas vous (si possible ce week-end car vous avez rien de prévu) ?<br /><br /></p>
<p>Hier matin, rebelote. Même journalistes, même tranche horaire et même méthode. Les gardes à vues, Georges Frêche, le nucléaire en Iran... Et puis paf, il paraît que les français en ont marre de la neige et du froid. Et que font-ils ? Ils se jettent sur les destinations "soleil" ! L'île Maurice, par exemple, qui détrône la Tunisie cet hiver. Tous les tour-opérateurs sont unanimes : le téléphone n'arrête pas de sonner, on ne vend plus que ça, à tour de bras, c'est pire que les soldes.<br /><br /></p>
<p>Il ne vous a pas échappé non plus que chaque mois de février à la télé, on voit des remonte pentes et des combinaisons fluo, et les petits n'enfants qui témoignent de leur premier flocon et que la neige c'est génial. En juillet, on a le droit à notre séquence "plage" au journal télé. Gros plan sur des seins nus et bronzés et des maillots de bain galbés, le gosse qui fait ses pâtés dans le sable et le cocktail avec le petit parasol.<br /><br /></p>
<p>Ne cherchez pas l'information dans ces séquences radio ou télé. Nous sommes en plein dans la promotion. Il s'agit de susciter l'envie de partir (et de consommer) au téléspectateur/auditeur qui n'y aurait pas pensé tout seul. En général, le reportage est monté de telle sorte qu'à la fin, on est persuadé d'être le seul con à rester à la maison et à ne pas profiter de la vie.<br /><br /></p>
<p>J'imagine que derrière ces informations brûlantes se cachent des attachés de presse à la solde des grands groupes qui ont des trucs à vendre. Le petit patron de la station des Vosges dont je parlais plus haut fait partie vraisemblablement d'un syndicat des patrons de station de sport d'hiver qui moyennant cotisation annuelle se charge de faire la promotion du business. Le service comm' du syndicat/lobby prépare un dossier de presse en béton, en choisissant un angle d'attaque différent chaque année (avec sans doute un fond de vraies informations derrière). Il communique ça aux rédactions des grands journaux nationaux qui n'ont plus qu'à appeler aux numéros indiqués pour faire des interviews facilement.<br />
Vous avez déjà remarqué, parfois, de parfaits inconnus, responsables d'une sous section de je ne sais quel domaine se retrouvent interviewés à deux semaines d'intervalle par plusieurs chaines concurrentes ? Leurs coordonnées figurent vraisemblablement dans le dossier de presse. Je ne serais pas surpris que mon gars de la station des Vosges passe à la télé dans les jours qui viennent, si ce n'est déjà fait.<br /><br /></p>
<p>Ce qui est vrai pour le tourisme est vrai pour le reste. Prenez les jeux de société, puisque je connais un peu le truc. Le domaine connaît un renouveau véritable. Il y a des plus en plus de sorties, de plus en plus de diversité et de qualité dans les jeux qui sortent aujourd'hui. Aussi, quand TF1 fait un reportage sur le regain d'intérêt pour les jeux de société, on peut s'attendre à ce qu'il cite des jeux comme Time's up, Jungle Speed, tout en ouvrant gentiment vers des jeux plus exigeants comme Agricola ou Puerto Rico qui sont les deux premiers du classement BGG, vendus à des milliers d'exemplaires et reconnus pour leurs qualités.<br />
Pas du tout ! Si TF1 parle des jeux de société, c'est parce que c'est avant Noël et que Hasbro a sorti un nouveau Monopoly et un dossier de presse qui va avec, et qui explique que le trivial pursuit et la bonne paye restent des références absolues dans le domaine du jeu.<br /><br /></p>
<p>Le monde du jeu de société "moderne" ne s'est pas encore doté de l'arsenal suffisant pour rivaliser en matière de communication. Il pourrait y avoir la moitié de la France qui joue au même jeu, je ne suis pas sûr que les rédactions de TF1 et France 2 s'en apercevraient s'il n'y a pas le dossier de presse qui va avec.<br /><br /></p>
<p>Vous comprenez dans ces conditions que je me gausse quand <a href="https://merome.net/blog/index.php?post/2009/10/06/Moi%2C-je-ne-regarde-pas-la-pub" hreflang="fr">on m'affirme ne pas regarder la publicité</a> et ne pas être influencé par elle. La publicité, elle est partout, et elle fait vendre. Enormément. En passant par les journaux radio ou télé, elle accentue le fossé entre ceux qui consomment ou ne consomment pas tel type de produit ou de service. Car la crédibilité et la légitimité d'un journaliste reste bien supérieure à celle d'un spot publicitaire.<br />
Si Jean-Pierre Pernaud nous dit que de plus en plus de français partent aux antipodes pour Pâques, on a toutes les raisons de le croire et de trouver un peu ridicule de faire juste l'aller-retour vite fait chez belle-maman en bagnole.<br /><br /></p>
<p>Les hommes politiques commencent à utiliser les mêmes pratiques. On fabrique un sondage tout à fait anodin comme "êtes vous pour ou contre la délinquance ?", on attend, ou on provoque le fait-divers qui va bien, et paf, on fait une loi (quand on est dans le gouvernement), ou bien on attaque le gouvernement (si on est dans l'opposition).<br />
La fabrique à dossier de presse tourne à plein régime. Les rédactions n'ont plus qu'à réciter ce qui est écrit dessus. On retrouve la même française de souche, blanche qui porte une burqa de son plein gré, sur toutes les télés. On retrouve la femme voilée sur la liste du NPA, partout. Le témoignage éloquent du même petit vieux qui a peur dans sa cité. Le même écolo qui chie dans la sciure et habite dans une yourte pour décrédibiliser les décroissants...<br /><br /></p>
<p>Les informations qui nous arrivent sont fabriquées de toutes pièces par des gens qui ont des intérêts à ce qu'elles soient diffusées. Notre seule chance est d'avoir différents lobbies aux intérêts divergents qui se battent à coup de dossier de presse, ce qui nous permet d'avoir un semblant de pluralité. Mais comme tous les lobbies ont intérêt à faire du business qui rapporte, ce n'est pas demain la veille qu'on verra les véritables idées écologistes faire une percée. Sauf si on éteint tous progressivement nos télés et nos radios.</p>https://merome.net/blog/index.php?post/2010/02/11/Publi-information#comment-formhttps://merome.net/blog/index.php?feed/atom/comments/638La santé et l'écologie n'ont pas de prixurn:md5:a3343d9cc4107e3f7d7701e50f8b57522009-11-09T21:33:00+00:002009-11-09T21:33:00+00:00MeromeJeux de sociétéconsommationdécroissancepublicitésantévie quotidienneécologie<p>Je continue de le dire : contrairement aux idées reçues l'écologie, la vraie, ne coûte pas cher.</p> <p>La clé d'une bonne santé, dit-on, tient en trois chiffres : 0/5/30.<br />
0 cigarettes, 5 fruits et légumes et 30 minutes d'exercice physique par jour. Des conseils frappés au coin du bon sens, mais que l'on peine parfois à mettre en pratique faute de temps ou de volonté.<br /><br /></p>
<p>Il est assez frappant de constater que ces recommandations médicales se superposent presque parfaitement aux changements de comportements dictés par l'écologie.<br /><br /></p>
<p><strong>La cigarette</strong> est, je crois, l'un des symboles de la société de consommation : inutile, mais à forte accoutumance, générant pas mal de déchets (les mégots, les paquets de cigarettes emballés de cellophane, ...), et dont le seul bénéfice est d'apporter une "contenance" au fumeur. Personne n'apprécie sa première cigarette, mais les fumeurs continuent de fumer pour s'identifier à un mythe, aujourd'hui heureusement en passe d'être révolu.<br />
Je vois dans cette description beaucoup de points communs avec le 4x4 (ou la grosse berline), ou le gadget high-tech. On n'en a pas fondamentalement besoin, mais on en veut tous un pour "paraître", pour donner une image de nous qui correspond à une sorte d'idéal. Le tout étant bien sûr forcé par la publicité qui véhicule de fausses images sur le produit (propre, indispensable, beau ...).<br />
Au final, cela coûte cher, sans rien nous apporter.<br /><br /></p>
<p><strong>Manger cinq fruits et légumes par jour</strong>, et manger moins de viande, recommandent aussi les médecins pour diminuer les risques de maladies cardio-vasculaires. Manger moins de viande est également une priorité écologique. <a href="http://www.rue89.com/american-ecolo/ecolo-ou-mangeur-de-viande-il-faut-choisir" hreflang="fr">L'élevage étant un gros poste émetteur de gaz à effets de serre</a>. Notamment, moins de boeuf, et surtout de veau. Les viandes les moins "émettrices" étant les volailles, devant le porc. Cerise sur le gâteau : les légumes sont moins chers que la viande.<br /><br /></p>
<p><strong>Faire de l'exercice</strong>, trente minutes par jour, ce n'est pas forcément facile à caser dans nos vies trépidantes. Sauf si l'on remplace tout ou partie de ses trajets quotidiens en voiture par un autre mode de déplacement, marche à pied ou vélo, ce qui rejoint, une fois encore, les conseils écologiques. En trente minutes, vous pouvez parcourir 2.5 km à pied, ou encore 7 km en vélo (12 en vélo électrique). À vous peut-être de vous organiser pour joindre l'utile à l'agréable, et pratiquer votre activité physique de manière à ce qu'elle serve à quelque chose. Et là encore, ça revient moins cher.<br /><br /></p>
<p>De là à dire que la société de consommation nous pousse et nous encourage à être en mauvaise santé, il n'y a qu'un pas, que je franchis allègrement et les deux pieds joints. Bien sûr l'espérance de vie, globalement, augmente, mais est-ce parce qu'on achète des trucs inutiles, parce qu'on mange de la bidoche à chaque repas, ou parce qu'on est à l'abri dans notre voiture ? Il semble que les recommandations médicales disent le contraire. Par ailleurs, a-t-on suffisamment de recul sur nos comportements actuels pour savoir comment va évoluer l'espérance de vie ?<br />
Après tout, les vieux d'aujourd'hui ont encore été élevés au bon grain bio et sans OGM, ils ne mangeaient pas tant de viande, et parcouraient plusieurs kilomètres à pied, parfois dans la neige, pour aller à l'école ou à l'église. Grâce aux progrès de la médecine et de l'hygiène, leur espérance de vie à eux a augmenté. Mais la nôtre ? Nous qui avons mangé de la vache folle, des céréales génétiquement modifiées, et respiré moult pesticides, engrais et autres produits chimiques, qui sait combien de temps nous vivrons ?<br /><br /></p>
<p>L'autre considération sur laquelle je voulais insister aujourd'hui, c'est le coût de l'écologie. Attention, je ne parle pas de la croissance verte qu'on essaie de nous vendre à grands coups de panneaux solaires et de voitures vertes. Je parle de la vraie écologie, celle qui consiste à consommer moins, à réutiliser des produits d'occasion, à revoir nos exigences à la baisse. Cette écologie là, la seule véritablement efficace est gratuite et même rentable. Directement, par les dépenses en moins que nous faisons (plus de cigarettes, moins d'essence, moins de viande) et indirectement, par l'impact sur la santé (moins de médicaments, de visite chez le médecin, de congés maladies financés par la sécu et donc nos impôts)...<br /><br /></p>
<p>C'est un cercle vertueux duquel la société de la croissance cherche à nous éloigner chaque jour, pour maximiser les profits de quelques groupes industriels et pharmaceutiques. Ces groupes n'ont aucun intérêt à ce que vous soyez en bonne santé et que vous dépensiez moins (à ce sujet, <a href="http://www.superno.com/blog/2009/11/condamne-en-grande-bretagne-et-aux-etats-unis-danone-continue-a-la-ramener-en-france/" hreflang="fr">lire ceci à propos de Danone</a>).<br /><br /></p>
<p>Alors en bonne santé et écolo ? Ou pollueur et malade ? Pilule bleue, pilule rouge ? À vous de choisir.</p>https://merome.net/blog/index.php?post/2009/11/09/La-sant%C3%A9-et-l-%C3%A9cologie-n-ont-pas-de-prix#comment-formhttps://merome.net/blog/index.php?feed/atom/comments/608