On refait le blog - Mot-clé - nucléaire2023-09-07T06:44:27+02:00Merome.neturn:md5:7c8a50b4481dc1924fb7cb3244c918b1DotclearEn jaune et contre touturn:md5:4b758ddae96161972d57032be7d731ae2019-11-14T10:23:00+01:002019-11-14T10:23:00+01:00MeromeJeux de sociétédébatdécroissancedémocratienucléairerévolutionsociétéécologieélection<p>Quelques réflexions à l'approche de l'anniversaire de la naissance du mouvement des gilets jaunes.</p> <p>Bientôt un an que le mouvement des gilets jaunes "s'essouffle" de semaine en semaine aux dires du gouvernement et des médias aux ordres et tout le monde y va de son petit commentaire pour expliquer ce que les gilets jaunes devraient faire pour relancer la machine et atteindre la "maturité politique".</p>
<p><strong>Ne voir qu'une seule tête, pour mieux la couper</strong></p>
<p>La "maturité politique" dans un système représentatif comme le nôtre, c'est se ranger sagement derrière un parti ou un syndicat et ne plus manifester que si la direction dudit parti ou dudit syndicat l'a décidé, et comme elle l'a décidé. Les éminents penseurs qui font ce genre de propositions aux gilets jaunes n'ont décidément rien compris à la nature-même du mouvement, multiforme et horizontal dès sa naissance.</p>
<p>Bien sûr, c'est extrêmement confortable de fédérer <strong>contre</strong> une idée (la taxe sur le carburant, l'abandon de l'ISF) ou une personne (Macron) et bien plus difficile de se mettre d'accord <strong>pour</strong> une alternative construite. C'est tout l'enjeu de la poursuite du mouvement qui se trouve là, et qui pousse les éditorialistes à exiger des gilets jaunes une clarification de ce qu'ils désirent, plutôt que d'empiler les raisons de leurs colères, samedi après samedi. Mais c'est un piège, à mon sens, qui a pour but de diviser le mouvement et le diluer dans la <em>démocratie</em> représentative moribonde contre laquelle les gilets jaunes se battent depuis le début.</p>
<p><strong>Les anti contre les lobbies</strong></p>
<p>Les écologistes sont depuis longtemps confrontés au même type de problème puisque leur existence même vient de leur opposition à un modèle industriel qui détruit les éco-systèmes. Ce qui les rassemble, c'est d'être <strong>contre</strong> quelque chose. Ainsi on trouvera de nombreux anti-nucléaires qui ne seront pas d'accord sur la ou les alternatives à mettre en place : décroissance, éoliennes, photovoltaïque, hydraulique... Si un groupe parvient à se mettre d'accord sur une alternative, on le qualifiera alors péjorativement de lobby (on parle de plus en plus du "lobby éolien", qui englobe à la fois les industriels peu scrupuleux qui exploitent les moulins à vent et les ONG qui défendent le recours aux énergies renouvelables). Être dans l'opposition à quelque chose, c'est toujours se trouver dans cet entre-deux malaisant.</p>
<p>Les exemples politiques d'oppositions qui ont véritablement construit et débouché sur une alternative sont peu encourageants. Que ce soit le programme commun de Mitterrand, la gauche plurielle de Jospin ou plus généralement le parti socialiste, il y a toujours eu un cocu dans le groupe, et souvent ce fut celui le plus à gauche.</p>
<p><strong>Comment représenter les différences ?</strong></p>
<p>Si la <em>démocratie</em> représentative fait aujourd'hui référence dans la plupart des pays occidentaux, il ne faut pas oublier qui l'a théorisée, mise en place, dans quel contexte et dans quel but. Se souvenir d'abord que les penseurs de l'époque révolutionnaire, aux États-Unis comme en France, étaient farouchement opposés à la démocratie qu'ils considéraient comme dangereuse et inefficace. <a href="http://rousseaustudies.free.fr/articleesprit_anti_democratique.html#bookmark4">Francis Dupuis Deri les qualifie même d'agoraphobes</a>, car leur haine du peuple et surtout du peuple qui prétend gouverner par lui-même n'est même pas dissimulée :</p>
<blockquote>
<div style="top:174pt"><span class="css-gen8"><span>suivant l’esprit des fondateurs, le système représentatif n’est qu’une forme raffinée </span> </span></div>
<div style="top:192pt"><span class="css-gen8"><span>d’incarnation de cette agoraphobie qui a toujours caractérisé la pensée </span> </span></div>
<div style="top:210pt"><span class="css-gen8"><span>et l’action politique.</span></span></div>
</blockquote>
<p> </p>
<div style="top:210pt">Personne n'aurait eu l'idée, à l'époque, de qualifier de démocratie le régime représentatif qui se voulait justement <strong>opposé</strong> à la démocratie. Ce n'est qu'à partir du milieu du XIXème siècle que le concept de "démocratie représentative" a été inventée à des fins de marketing politique, pour attirer les suffrages populaires qui, déjà, boudaient les isoloirs.</div>
<div style="top:210pt"> </div>
<div style="top:210pt">La démocratie, la vraie, prend acte des différences de point de vue, au lieu de chercher à les catégoriser dans des courants de pensée représentés par des structures établies. Et ce faisant, elle organise le débat public pour permettre la prise en compte des différents avis de la meilleure manière possible : en organisant la rotation des charges, permettant à chacun d'être gouvernant puis gouverné, et en sélectionnant les personnes à qui l'on confie des responsabilités politiques par le tirage au sort plutôt que l'élection (dont les défauts sont connus et théorisés depuis des siècles).</div>
<div style="top:210pt"> </div>
<div style="top:210pt"><strong>Trouver un socle commun et devenir constituant</strong></div>
<div style="top:210pt"> </div>
<div style="top:210pt">Dès lors que l'on admet que nous sommes tous différents et tous légitimes à participer à l'organisation de la cité, se pose la question du plus petit dénominateur commun qui nous permette de vivre ensemble, ce qui devrait ressembler à une Constitution. Et les gilets jaunes qui très tôt ont demandé un RIC en toute matière ont fait preuve d'une pertinence remarquable. Il s'agit en effet d'organiser la prise en compte de nos différences de point de vue afin d'apaiser les tensions qui se créent inévitablement entre les avis divergents, même lorsqu'ils sont tous légitimes. On est loin, très loin, du discours TINA (There Is No Alternative) qui considère au contraire qu'une seule politique est possible, puisque l'on constitutionnaliserait avec le RIC le fait de pouvoir changer d'avis autant que nécessaire.</div>
<div style="top:210pt"> </div>
<div style="top:210pt">La seule issue positive du mouvement des gilets jaunes, c'est de parvenir à écrire et imposer de nouvelles règles du jeu, sous la forme d'une Constitution avec laquelle chaque citoyen se sentirait à l'aise. Les assemblées des assemblées des gilets jaunes ainsi que de nombreux autres rassemblements s'y exercent et <a href="https://www.youtube.com/watch?v=11w8jxO0s4E" hreflang="fr">progressent à une vitesse vertigineuse</a>, malgré leurs différences de points de vue.</div>
<div style="top:210pt"> </div>
<div style="top:210pt"><strong>Revendiquer une opposition radicale</strong></div>
<div style="top:210pt"> </div>
<div style="top:210pt">Les gilets jaunes doivent résolument rester <strong>contre</strong> <strong>tout</strong> pour aboutir à quelque chose. Toute tentative de construction politique dans le cadre des institutions actuelles sera vaine et contre-productive car elle désactivera le germe révolutionnaire qui a fait éclore le mouvement. Il ne s'agit plus de négocier la longueur des chaînes.</div>https://merome.net/blog/index.php?post/2019/11/14/En-jaune-et-contre-tout#comment-formhttps://merome.net/blog/index.php?feed/atom/comments/1162Le danger ? C'est sans risque !urn:md5:0f1e8f551bc9b035311a32ed8afd94a72019-10-01T21:36:00+02:002019-10-01T20:37:32+02:00MeromeJeux de sociétéenvironnementnucléaireopinionsciencesociététechnologieécologie<p>De quoi avons-nous peur ?</p> <p>Profitons lâchement de l'incendie de l'usine Lubrizol pour examiner la façon dont on examine et qualifie les risques industriels et ce que ça peut poser comme problème.</p>
<p>Déjà, il faut bien comprendre et ne pas confondre, le danger, le risque et l'exposition au danger. Le <strong>danger</strong> est la capacité d'un objet, d'une situation ou d'un processus de créer des dommages. Les armes à feu, par exemple, sont très dangereuses puisqu'elles peuvent tuer, au contraire d'un coton-tige ou d'une brosse à dent. Le <strong>risque</strong> représente la probabilité pour qu'un danger survienne. Ainsi quelque chose qui est extrêmement dangereux peut-être totalement sans risque pour vous si vous n'êtes jamais exposé à ce danger. Typiquement, s'il n'y a pas d'armes à feu là où vous êtes en ce moment, le risque d'être blessé ou tué par une arme est nul. Il faut qu'il y ait <strong>exposition</strong> au danger pour que celui-ci devienne véritablement un risque.</p>
<p>Le danger, quand il est important, quant il est létal, nous fait souvent surestimer le risque, ainsi, on a une très mauvaise perception du risque nucléaire, alors que c'est, de loin, l'énergie la moins "risquée" :</p>
<p><img alt="https://www.dreuz.info/wp-content/uploads/2019/03/Morts-par-type-d-energie.png" src="https://www.dreuz.info/wp-content/uploads/2019/03/Morts-par-type-d-energie.png" /></p>
<p> </p>
<p>Même les accidents comme Tchernobyl ou Fukushima n'ont pas tant fait de morts liés directement au nucléaire. Pourtant, on considère généralement ces événements comme des catastrophes d'ordre planétaire. Inversement, les morts liés à la production d'énergie au charbon, bien plus nombreux, nous indiffèrent totalement.</p>
<p>Au-delà du traitement médiatique qui influence forcément notre perception des choses, le danger des accidents nucléaires est insidieux, invisible, massif et souvent incontrôlable, ce qui biaise notre perception du risque. Nicolas Hulot, convaincu par Fukushima d'abandonner le nucléaire résume la chose ainsi :</p>
<blockquote>
<p><em>Pour moi, si une société prend un risque et commet une erreur, elle doit être capable de contenir les conséquences de ce risque dans le temps et dans l’espace – c’est là selon moi un indice de civilisation. Or, malheureusement, les expériences de Fukushima et de Tchernobyl nous montrent que nos sociétés ne sont pas en mesure de contenir dans le temps et dans l’espace les conséquences du risque. C’est un vrai problème philosophique qui justifie ma réserve, au-delà des arguments économiques.</em></p>
</blockquote>
<p>Les morts du charbon ou des autres production d'énergie sont isolés et diffus, et on a l'impression (parfois à tort) qu'il suffit de ne pas travailler dans une mine de charbon pour s'en protéger (ce qui est faux, les particules émises par la combustion du charbon ont des effets très néfastes sur la santé).</p>
<p>Ceci étant dit, doit-on s'en remettre aux seules estimations des risques et des dangers pour savoir si un processus industriel est opportun ? L'incendie de Lubrizol (et toutes les catastrophes industrielles précédentes) nous donnent quelques éléments de réponse.</p>
<p><em>Un document du ministère portant sur l'usine Lubrizol décrit que "le risque d'accident pouvant entraîner un incendie sur les installations est relativement faible". La fréquence de ce risque est ainsi estimée à "une fois tous les 10 000 ans" au maximum. </em>(<a href="https://www.usinenouvelle.com/article/l-incendie-de-l-usine-lubrizol-a-rouen-souleve-des-inquietudes-pour-l-environnement.N888869" hreflang="fr">Source</a>)</p>
<p>Une fois tous les 10.000 ans, le risque est faible. Négligeable ? Pas de chance, c'est tombé sur nous. Comme le danger était jugé important (puisque le site était classé Séveso - seuil haut), on a sans doute pris en compte ce risque pour dimensionner et concevoir les systèmes et les procédures de secours. Mais on tombe ici sur un travers inextricable de toute conception humaine : on est incapable d'imaginer l'inimaginable, le concours de circonstances qui ne devrait jamais arriver. Ainsi, on peut lire :</p>
<p><em>Comment se fait-il que l'alarme ne se soit pas déclenchée ? "Le feu s'est déclaré avec une telle violence que les systèmes d'alarme ont été mis hors circuit"</em> (<a href="https://www.francebleu.fr/infos/faits-divers-justice/incendie-a-l-usine-lubrizol-a-rouen-nous-avons-des-elements-pour-dire-que-le-feu-a-pris-a-l-1569907798">Source</a>)</p>
<p>L'incendie qui enflamme et rend inopérant les alarmes anti-incendie, pour un incendie qui se produit théoriquement tous les 10.000 ans, c'est <strong>vraiment</strong> pas de chance. Mais dans tous les accidents industriels de ce type, il y a un concours de circonstances invraisemblable, qui donne lieu d'ailleurs à une floraison de théories du complot tellement l'esprit humain est inapte à accepter une telle scoumoune ! Des théories du complot qui masquent bien souvent les réelles négligences des responsables et des autorités. Par exemple, on apprend que <em>le préfet a donné son feu vert à des augmentations de capacités sans évaluation environnementale</em> (<a href="https://www.actu-environnement.com/ae/news/lubrizol-rouen-stockage-produits-dangereux-autorisation-prefet-evaluation-environnementale-etude-dangers-34125.php4">Source</a>)... Difficile de dire si l'accident ne serait pas arrivé sans ça...</p>
<p>La leçon à tirer de tout ça, c'est que l'Homme est infoutu de tout prévoir, et toutes les méthodes et procédures de sécurité n'y changeront pas grand chose. On peut limiter les risques, imaginer des parades à ce qu'on peut concevoir de pire, mais lorsque le sort défie les statistiques, notre cerveau ne peut pas lutter. Notre façon d'appréhender les problèmes et de les résoudre est fondamentalement humaine, ainsi les systèmes de secours d'Ariane 5 en 1996 étaient de conception identique au système principal et ont donc dysfonctionné exactement de la même manière ! Le pire, c'est que l'origine de l'accident était un programme de gestion d'alignement gyroscopique qui s'est avéré inutile par la suite... (<a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Vol_501_d%27Ariane_5">Source</a>)</p>
<p>Parfois, c'est le contexte qui change et qui remet en cause des systèmes de sécurité imaginés il y a longtemps et qui ont pourtant fait leur preuve. On pense par exemple aux centrales nucléaires qui ne sont pas conçues pour subir un crash d'avion de ligne. Et pour cause : à l'époque de leur construction, les avions étaient beaucoup moins nombreux dans le ciel, et personne n'avaient encore eu l'idée de les projeter exprès contre des bâtiments.</p>
<p>Du coup, faut-il craindre l'accident nucléaire et hypothéquer nos chances de contenir le réchauffement climatique (qui lui aussi présente des risques et des dangers relativement bien documentés, mais imperceptibles à l'échelle humaine) en s'abstenant d'utiliser ce mode de production d'énergie ? Il faut sans doute éviter d'être radical, dans un sens comme dans l'autre. Le nucléaire est très dangereux, mais peu risqué, c'est très exactement la situation dans laquelle notre cerveau est incapable d'analyser les choses froidement. D'autres accidents surviendront de façon certaine, mais personne ne sait quelles en seront les conséquences.</p>
<p>La fausse alternative nucléaire vs énergies renouvelables ne doit en tout cas pas oblitérer la troisième voie, la plus sage, sans doute à la lecture de ces récents événements : la réduction drastique de nos besoins en énergie.</p>https://merome.net/blog/index.php?post/2019/10/01/Le-danger-C-est-sans-risque#comment-formhttps://merome.net/blog/index.php?feed/atom/comments/1160La collapsologieurn:md5:91b872e095acc86874127be4c983d6122018-04-01T10:05:00+02:002018-04-01T09:07:04+02:00MeromeJeux de sociétécivilisationclimatconsommationdécroissancedémocratieenvironnementmonnaienucléairepolitiquerévolutionsociétéécologieéconomie<p>Ou l'étude de l'effondrement de la société.</p> <p>Le terme collapsologie est construit sur la base du verbe anglais <em>to collapse</em> qui signifie "s'effondrer" et du suffixe "logie" qui signifie "étude de". Il a été introduit par Pablo Servigne et Raphaël Stevens dans le sous-titre de <a href="https://www.amazon.fr/Comment-seffondrer-collapsologie-g%C3%A9n%C3%A9rations-pr%C3%A9sentes/dp/2021223310/ref=sr_1_1?ie=UTF8&qid=1522565356&sr=8-1&keywords=comment+tout+peut+s%27effondrer" hreflang="fr">leur livre</a> "Comment tout peut s'effondrer - Petit manuel de collapsologie à l'usage des générations présentes".</p>
<p>La particularité des travaux de Servigne et Stevens par rapport à de nombreuses autres théories, c'est qu'ils partent du principe qu'il est d'ores et déjà trop tard pour amorcer une tentative d'évitement du mur écologique, social et climatique qui se dresse devant nous, et ne proposent donc aucune solution pour sauver ce monde. La conjonction des systèmes complexes au bord de la rupture et leurs fortes intrications rendent en effet utopique et vaine toute autre forme d'organisation. Il est trop tard et les choses sont allées beaucoup trop loin.</p>
<p>Le rapport Meadows du Club de Rome, annonçait dès 1972 les "Limites de la croissance" en produisant plusieurs scénarios réalistes conduisant tous à l'effondrement de la société. Déjà à cette époque, même les politiques les plus volontaristes pour contenir la pollution, maitriser les prélèvements de matières premières, réguler la démographie... ne permettaient pas de sauvegarder notre niveau de vie. Et c'était avant que l'on ait conscience des conséquences du changement climatique !</p>
<p>Près de cinquante ans plus tard, les choses, évidemment, ne se sont pas arrangées, et l'on peut difficilement dresser une liste exhaustive des menaces qui pèsent sur nos sociétés. Parmi les plus inquiétantes ou urgentes, notons tout de même :</p>
<ul>
<li><strong>La crise climatique </strong>dont les scientifiques nous alertent régulièrement en haussant le ton à chaque fois. Un réchauffement global d'au moins 2°C qui va d'une part faire disparaître de nombreuses espèces animales et végétales et d'autre part provoquer une montée des eaux et des problèmes de récoltes qui vont précipiter les migrations massives vers les lieux les plus tempérés.</li>
<li><strong>La crise énergétique</strong> liée à l'épuisement des ressources fossiles sur lesquelles reposent toute notre économie : le gaz et le pétrole. À ce jour, aucune solution de substitut au pétrole n'a pu être trouvée : sa densité énergétique incroyable et sa stabilité en font un produit unique dans l'histoire de l'humanité, et nous l'aurons gaspillé en quelques centaines d'années seulement.</li>
<li><strong>La crise financière</strong> dont les premiers soubresauts ont été ressentis en 2008. Toute l'économie (et toute la monnaie qui circule) étant basée sur une dette abyssale impossible à rembourser. Comme une immense pyramide de Ponzi qui finira tôt ou tard par s'écrouler lorsque la croissance exponentielle ne sera plus possible.</li>
<li><strong>La crise sociale</strong> alimentée par des inégalités toujours plus criantes, et maintenue sous pression par des systèmes politiques à bout de souffle, incapables de traduire la volonté populaire.</li>
<li><strong>La crise des ressources </strong>et notamment des métaux dont notre consommation exponentielle provoque l'épuisement rapide.</li>
<li><strong>La crise agro-alimentaire</strong> causée par l'épuisement des sols à force de les arroser d'intrants qui empoisonnent les nappres phréatiques et les consommateurs.</li>
<li><strong>La crise de l'eau potable </strong>confisquée par les multinationales qui en font commerce, au mépris de toute éthique et de tout respect des populations.</li>
</ul>
<p>Toutes ces crises s'entretiennent mutuellement, et il ne faut pas réfléchir bien longtemps pour imaginer quelques réactions en chaîne conduisant inéluctablement à la catastrophe : une pénurie de pétrole qui fait chuter la production agricole, provoquant famine et soulèvement de la population contre son gouvernement ; un afflux de migrants provoqué par une montée des eaux soudaine à cause du réchauffement climatique, qui déclenche un réflexe défensif violent des pays concernés ; une faillite d'un état qui entraîne dans sa chute tous les pays voisins incapables à leur tour d'entretenir leurs installations nucléaires...</p>
<p>À la fin, trois couperets fatals se chargent de rééquilibrer le système : guerres, épidémies, famines. Et ces trois calamités s'alimentent elles-aussi mutuellement.</p>
<p>Face à ces implacables constats, la première réaction, naturelle, comme pour un deuil, est celle du déni. On refuse l'évidence car elle bouscule nos idées reçues, elle n'est pas conforme avec nos projections de vie, ni avec l'imaginaire d'un avenir radieux véhiculé par nos sociétés. Puis viennent la douleur et la colère qui paralysent et nous empêchent d'entrevoir une issue. Nous nourrissons ensuite de faux espoirs en envisageant des solutions de contournement : du développement durable, de la croissance verte, des énergies renouvelables, des voitures électriques, des technologies salvatrices... Puis prenant conscience de l'étendue du désastre et de la vanité de ces solutions, le désespoir et la dépression prennent le dessus.</p>
<p>Ce n'est qu'en sortant de cette phase que nous pouvons amorcer la reconstruction et l'acceptation et c'est précisément l'intérêt de la collapsologie : précipiter les prises de conscience et balayer rapidement les fausses solutions pour faire advenir, le plus rapidement possible, l'acceptation constructive.</p>
<p>L'effondrement est un <em>mot obus</em>, comme <em>décroissance</em>. Contrairement au <em>développement durable</em>, il ne peut être récupéré par le système consumériste car sa connotation négative est trop forte. En même temps, il fait résonner en nous une espérance enfouie et sourde, celle de faire exploser une société devenue folle de ses richesses pour lui redonner forme humaine. Intrinsèquement, nous sentons (presque) tous que quelque chose dysfonctionne quand nous suivons une file de voitures fumantes dans un bouchon, quand nous jetons à la poubelle un appareil électronique devenu obsolète, quand nous mangeons un fruit ou un légume insipide... Mais sans les mots pour l'exprimer, nous sommes dans l'incapacité d'agir. La collapsologie pose un mot sur le concept qui déclenche le processus de prise de conscience. J'ai pu observer autour de moi son efficacité redoutable. Il est en train de se passer quelque chose autour de ce mot.</p>
<p>Pour vous introduire à la notion de collapsologie, je vous propose une série de vidéos incontournable : la web-série "Next" :</p>
<p><iframe allow="autoplay; encrypted-media" allowfullscreen="" frameborder="0" height="315" src="https://www.youtube.com/embed/ImGLPH3eIdE" width="560"></iframe></p>
<p>Et une interview de Pablo Servigne :</p>
<p><iframe allow="autoplay; encrypted-media" allowfullscreen="" frameborder="0" height="315" src="https://www.youtube.com/embed/5xziAeW7l6w" width="560"></iframe></p>https://merome.net/blog/index.php?post/2018/04/01/La-collapsologie#comment-formhttps://merome.net/blog/index.php?feed/atom/comments/1136Destination Vénusurn:md5:f6904fca9e2c4e586316a72b7f3b1f5e2018-02-01T10:01:00+01:002018-02-01T10:03:14+01:00MeromeJeux de motscivilisationclimatenvironnementespacegenrehumournucléairesexismesociétéspectaclestéréotypethéâtreécologieécriture<p>Une nouvelle pièce de théâtre en Creative Commons</p> <p>Écrire des comédies pour le théâtre peut paraître assez futile et très peu engagé, mais en s'y prenant bien, on peut tenter de faire passer quelques messages subliminaux de nature à réveiller quelques consciences de plus, ou simplement titiller les consciences déjà éveillées.</p>
<p>Je l'ai déjà dit mille fois ici et ailleurs, mais je crois profondément que nous ne pourrons faire face aux enjeux sociétaux qui approchent (crises écologique, économique, monétaire, sociale, énergétique...) que si une masse critique est parfaitement consciente de ce qui est en train de se passer. Il n'y a pas de meilleure façon de faire passer un message que de l'associer à une émotion, et le rire en est une particulièrement efficace.</p>
<p>Tout ça pour dire que j'ai commis une nouvelle pièce de théâtre comique. Comme chacune de mes modestes créations, elle est proposée sous licence Creative Commons BY-ND, ce qui est en soi déjà un acte politique. "<em>Pourquoi vendre toujours quand il y a temps à donner ?</em>" <a href="https://www.youtube.com/watch?v=NNmHELoWSZk" hreflang="fr">disait un grand chanteur</a>. Les troupes de théatre amateurs qui créent du lien social et dispensent de la bonne humeur dans nos villes et nos villages n'auront donc aucun frais à prévoir pour jouer la pièce. Et quand j'apprends qu'une de mes pièces est jouée au profit des restos du coeur ou des pédiatres du monde comme c'était le cas tout dernièrement, je suis bien content que pas un euro ne parte dans ma poche, ni dans celle d'une quelconque société d'auteurs.</p>
<p>Mais venons-en à cette nouvelle pièce "Destination Vénus", prévue pour être jouée par deux femmes et deux hommes (et une voix-off). La grosse originalité de la pièce est qu'elle se déroule à l'intérieur d'un vaisseau spatial en partance pour la planète Vénus ! Un couple d'astronautes a été choisi pour partir à la rencontre d'une possible vie extra-terrestre dont un signal nous est parvenu de Vénus. Outre les disputes conjugales qui ne manquent pas de mettre à jour les travers de notre société patriarcale, la rencontre avec les Vénusiens sera l'occasion de porter un regard extérieur sur notre planète et les conséquences de nos choix sociétaux sur notre avenir. De quoi rire un peu jaune, mais sans culpabiliser. Juste faire réfléchir en s'amusant...</p>
<p>Voici un extrait du début de la pièce. Alexandre et Florence forment le couple d'astronautes qui a été sélectionné pour partir sur Vénus. Après des mois de voyage en tête à tête, leur relation déjà compliquée s'est encore tendue, on entrevoit dans leurs échanges ici la question de la <a href="https://www.lexpress.fr/actualite/societe/la-charge-mentale-le-syndrome-des-femmes-epuisees-d-avoir-a-penser-a-tout_1906874.html" hreflang="fr">charge mentale</a> :</p>
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<p align="left" style="margin-bottom:0cm"><span style="font-style:normal"><span style="text-decoration:none"><font face="Arial, sans-serif"><b>ALEXANDRE : </b><span style="font-weight:normal">Les coordonnées du point d'émission. Tu me les donnes ? Pour que j'ajuste la trajectoire.</span></font></span></span></p>
<p align="left" style="margin-bottom:0cm"><span style="font-style:normal"><span style="text-decoration:none"><font face="Arial, sans-serif"><b>FLORENCE : </b><span style="font-weight:normal">Mais je </span><span style="font-weight:normal">ne </span><span style="font-weight:normal">les ai pas moi !</span></font></span></span></p>
<p align="left" style="margin-bottom:0cm"><span style="font-style:normal"><span style="text-decoration:none"><font face="Arial, sans-serif"><b>ALEXANDRE : </b><span style="font-weight:normal">Comment ça tu n</span><span style="font-weight:normal">e </span><span style="font-weight:normal">les as pas ?!</span></font></span></span></p>
<p align="left" style="margin-bottom:0cm"><span style="font-style:normal"><span style="text-decoration:none"><font face="Arial, sans-serif"><b>FLORENCE : </b><span style="font-weight:normal">C'était pas à moi de les prendre. C'est toi le pilote !</span></font></span></span></p>
<p align="left" style="margin-bottom:0cm"><span style="font-style:normal"><span style="text-decoration:none"><font face="Arial, sans-serif"><b>ALEXANDRE : </b><i><span style="font-weight:normal">(faussement calme) </span></i><span style="font-weight:normal">Ne me dis pas que tu as laissé sur la table de nuit, à la maison, le papier que j'avais posé là avant de partir en te disant : « surtout t'oublieras pas de le prendre demain parce que sinon, on est dans la merde ».</span></font></span></span></p>
<p align="left" style="margin-bottom:0cm"><span style="font-style:normal"><span style="text-decoration:none"><font face="Arial, sans-serif"><b>FLORENCE : </b><i><span style="font-weight:normal">(s'insurgeant) </span></i><span style="font-weight:normal">Ça ne s'est pas passé comme ça ! Tu m'as dit, très exactement, et je me rappelle très bien parce que ça m'a </span><span style="font-weight:normal">franchement </span><span style="font-weight:normal">énervée que tu me dises ça comme ça ; tu m'as dit, très exactement : « fais-moi penser à prendre ce papier demain ».</span></font></span></span></p>
<p align="left" style="margin-bottom:0cm"><span style="font-style:normal"><span style="text-decoration:none"><font face="Arial, sans-serif"><b>ALEXANDRE : </b><i><span style="font-weight:normal">(défiant)</span></i><span style="font-weight:normal"> Admettons. Et ? Il est où ce foutu papier ?</span></font></span></span></p>
<p align="left" style="margin-bottom:0cm"><span style="font-style:normal"><span style="text-decoration:none"><font face="Arial, sans-serif"><b>FLORENCE : </b><span style="font-weight:normal">Je t'ai dit pendant qu'on prenait le petit-déjeuner, et je m'en rappelle très bien parce qu'à ce moment-là tu mâchais ta tartine avec la bouche ouverte alors que tu sais très bien que ça m'énerve </span><span style="font-weight:normal">(</span><i><span style="font-weight:normal">elle mime la scène)</span></i><span style="font-weight:normal">, je t'ai dit, texto : « Tu penseras à prendre ton papier sur la table de nuit ».</span></font></span></span></p>
<p align="left" style="margin-bottom:0cm"><span style="font-style:normal"><span style="text-decoration:none"><font face="Arial, sans-serif"><b>ALEXANDRE : </b><span style="font-weight:normal">Tu m'as jamais dit ça !</span></font></span></span></p>
<p align="left" style="margin-bottom:0cm"><span style="font-style:normal"><span style="text-decoration:none"><font face="Arial, sans-serif"><b>FLORENCE : </b><span style="font-weight:normal">Je te jure que je l'ai dit. Seulement tu m'écoutes jamais. </span><i><span style="font-weight:normal">(vexée, elle croise les bras en regardant devant elle)</span></i></font></span></span></p>
<p align="left" style="margin-bottom:0cm"><span style="font-style:normal"><span style="text-decoration:none"><font face="Arial, sans-serif"><b>ALEXANDRE : </b><i><span style="font-weight:normal">(montant d'un ton)</span></i><b><i> </i></b><span style="font-weight:normal">Tu m'as jamais dit ça !</span></font></span></span></p>
<p align="left" style="margin-bottom:0cm"><span style="font-style:normal"><span style="text-decoration:none"><font face="Arial, sans-serif"><b>FLORENCE : </b><i><span style="font-weight:normal">(solennelle) </span></i><span style="font-weight:normal">Je te jure, sur... Sur la tête des enfants que tu ne veux pas me faire, je te jure que je te l'ai dit, au moment où tu </span><span style="font-weight:normal">mâchouillais</span><span style="font-weight:normal"> tes tartines </span><i><span style="font-weight:normal">(elle mime avec sa bouche qui s'ouvre et se ferme exagérément).</span></i></font></span></span></p>
<p align="left" style="margin-bottom:0cm"><span style="font-style:normal"><span style="text-decoration:none"><font face="Arial, sans-serif"><b>ALEXANDRE : </b><span style="font-weight:normal">Mais c'est pas possible ! </span><span style="font-weight:normal">Voyager avec toi, je te jure ! Il me faudrait une médaille ! Comment on fait, maintenant, pour trouver l'endroit ?</span></font></span></span></p>
<p align="left" style="margin-bottom:0cm"><span style="font-style:normal"><span style="text-decoration:none"><font face="Arial, sans-serif"><b>FLORENCE : </b><span style="font-weight:normal">On n'a qu'à téléphoner.</span></font></span></span></p>
<p align="left" style="margin-bottom:0cm"><span style="font-style:normal"><span style="text-decoration:none"><font face="Arial, sans-serif"><b>ALEXANDRE : </b><span style="font-weight:normal">Et à qui ? </span><i><span style="font-weight:normal">(moqueur) </span></i><span style="font-weight:normal">Aux vénusiens ? T'as leur numéro ?</span></font></span></span></p>
<p align="left" style="margin-bottom:0cm"><span style="font-style:normal"><span style="text-decoration:none"><font face="Arial, sans-serif"><b>FLORENCE : </b><span style="font-weight:normal">À la Terre, idiot ! On leur dit qu'on a oublié les coordonnées...</span></font></span></span></p>
<p align="left" style="margin-bottom:0cm"><span style="font-style:normal"><span style="text-decoration:none"><font face="Arial, sans-serif"><b>ALEXANDRE : </b><span style="font-weight:normal">Et on va passer pour quoi ?</span></font></span></span></p>
<p align="left" style="margin-bottom:0cm"><span style="font-style:normal"><span style="text-decoration:none"><font face="Arial, sans-serif"><b>FLORENCE : </b><i><span style="font-weight:normal">(l'air de rien, en regardant ses ongles)</span></i><b><i> </i></b><span style="font-weight:normal">Et puis on leur dira aussi que t'as oublié de prendre des slips </span><span style="font-weight:normal">de rechange</span><span style="font-weight:normal">...</span></font></span></span></p>
<p align="left" style="margin-bottom:0cm"><span style="font-style:normal"><span style="text-decoration:none"><font face="Arial, sans-serif"><b>ALEXANDRE : </b><i><span style="font-weight:normal">(s'énervant)</span></i> <span style="font-weight:normal">Mais c</span><span style="font-weight:normal">'est pas vrai, tu ne vas pas remettre ça !</span></font></span></span></p>
<p align="left" style="margin-bottom:0cm"><span style="font-style:normal"><span style="text-decoration:none"><font face="Arial, sans-serif"><b>FLORENCE : </b><span style="font-weight:normal">Je dis ça, je dis rien...</span></font></span></span></p>
<p align="left" style="margin-bottom:0cm"><span style="font-style:normal"><span style="text-decoration:none"><font face="Arial, sans-serif"><b>ALEXANDRE : </b><span style="font-weight:normal">Ouais, dis rien. Ça vaut mieux que de dire des conneries. S'il te plaît... Mes vêtements, je les avais tous préparés et mis dans ma valise. C'est juste que... j'ai oublié </span><span style="font-weight:normal">de prendre</span><span style="font-weight:normal"> la valise.</span></font></span></span></p>
<p align="left" style="margin-bottom:0cm"><span style="font-style:normal"><span style="text-decoration:none"><font face="Arial, sans-serif"><b>FLORENCE : </b><span style="font-weight:normal">Ah !</span></font></span></span></p>
<p align="left" style="margin-bottom:0cm"><span style="font-style:normal"><span style="text-decoration:none"><font face="Arial, sans-serif"><b>ALEXANDRE : </b><i><span style="font-weight:normal">(corrigeant) </span></i><span style="font-weight:normal">Mais les slips, ils étaient dedans ! J'y avai</span><span style="font-weight:normal">s</span><span style="font-weight:normal"> pensé !</span></font></span></span></p>
<p align="left" style="margin-bottom:0cm"><span style="font-style:normal"><span style="text-decoration:none"><font face="Arial, sans-serif"><b>FLORENCE : </b><span style="font-weight:normal">En attendant, qui est-ce qui se farcit la lessive de ton unique slip, tous les jours depuis qu'on est partis ? C'est bibi.</span></font></span></span></p>
<p align="left" style="margin-bottom:0cm"><span style="font-style:normal"><span style="text-decoration:none"><font face="Arial, sans-serif"><b>ALEXANDRE : </b><span style="font-weight:normal">Oui </span><span style="font-weight:normal">mais</span><span style="font-weight:normal"> je pourrais très bien le garder plusieurs jours. </span><span style="font-weight:normal">Moi ça me fait pas peur...</span></font></span></span></p>
<p align="left" style="margin-bottom:0cm"><span style="font-style:normal"><span style="text-decoration:none"><font face="Arial, sans-serif"><b>FLORENCE : </b><span style="font-weight:normal">Pas question. Si tu chopes des microbes ici, qui c'est qui va te soigner ? Je te préviens, c'est pas moi... Déjà que je dois te supporter tout nu dans le lit pendant que ton slip sèche </span><span style="font-weight:normal">toute la nuit</span><span style="font-weight:normal">.</span></font></span></span></p>
<p align="left" style="margin-bottom:0cm"><span style="font-style:normal"><span style="text-decoration:none"><font face="Arial, sans-serif"><b>ALEXANDRE : </b><span style="font-weight:normal">Tu oublies de dire que c'est parce que tu veux pas qu'on le sèche dans le micro-onde. Y en aurait pour deux minutes !</span></font></span></span></p>
<p align="left" style="margin-bottom:0cm">-~-~-~-~-~-~-~-~-~-~-~-~-~-~-~-~-~-~-~-~-~-~-~-~</p>
<p align="left" style="margin-bottom:0cm">L'intégralité de la pièce peut-être téléchargée <a href="https://merome.net/index/public/DestinationVenus.pdf" hreflang="fr">en cliquant sur ce lien</a>. Si elle vous (dé)plaît, n'hésitez pas à m'expliquer pourquoi en commentaires, et à la diffuser aux troupes amateurs et professionnelles qui chercheraient à jouer une pièce drôle mais pas totalement débile, je crois.</p>https://merome.net/blog/index.php?post/2018/02/01/Destination-V%C3%A9nus#comment-formhttps://merome.net/blog/index.php?feed/atom/comments/1133La peste nucléaire ou le choléra fossileurn:md5:e4938982da5bcd945cc9fc661f304a912017-11-19T11:34:00+01:002017-11-19T11:35:55+01:00MeromeJeux de sociétéclimatconsommationdébatdécroissanceenvironnementhulotmédiasnucléairesantésciencesociététechnologievoitureécologie<p>À l'heure où <a href="http://www.futura-sciences.com/planete/actualites/climatologie-inedit-15000-scientifiques-lancent-cri-alarme-etat-planete-69220/" hreflang="fr">des milliers de scientifiques lancent un nouveau cri d'alarme au sujet du climat</a>, examinons ce choix cornélien.</p> <p>La Terre se réchauffe, de plus en plus vite, et la catastrophe annoncée n'en finit plus de se confirmer. En attendant une hypothétique prise de conscience politique, nous autres citoyens-consommateurs sommes pris entre deux feux : nucléaire ou pétrole ?</p>
<p><strong>Lobby contre lobby</strong></p>
<p>Il n'y a plus d'intérêt général, il n'y a plus que des lobbies et des guerres d'influence. La plupart des médias vivant de la publicité achetée par Areva ou Total (et bien d'autres), comment démêler la véritable information de la pure propagande ?</p>
<p>Le Financial Times a publié le 9 novembre dernier un article intitulé "<a data-trackable="link" href="https://www.ft.com/content/a22ff86e-ba37-11e7-9bfb-4a9c83ffa852">Green driving’s dirty secret</a>” ("Le sale secret de la conduite écologique") qui se basait sur <a href="http://pubs.acs.org/doi/full/10.1021/acs.est.6b00177" hreflang="fr">une étude du MIT</a> (le célèbre et respecté institut technologique du Massachusset) mettant en avant le fait qu'une voiture de type Tesla Model S émettait finalement plus de CO<sub>2</sub> qu'une petite berline thermique comme la Mitsubichi Mirage, contestant l'intérêt écologique généralement affirmé du mode de propulsion électrique.</p>
<p>Une semaine plus tard, <a href="https://www.amnesty.org/fr/latest/news/2017/11/industry-giants-fail-to-tackle-child-labour-allegations-in-cobalt-battery-supply-chains/" hreflang="fr">Amnesty International a alerté l'opinion au sujet de l'extraction du cobalt par des enfants</a> épinglant au passage le constructeur Renault dont les batteries des véhicules électriques utilisent ce matériau. De son côté le patron de Peugeot Carlos Tavarès ne manque pas une occasion d'écorner l'image de la voiture électrique pour continuer de vendre ses moteurs diesel cancérigènes.</p>
<p>Le MIT a fait publier un <a href="https://www.ft.com/content/d14b6c8a-c61e-11e7-b2bb-322b2cb39656" hreflang="fr">démenti au Financial Times</a> accusant le journal d'avoir trahi les conclusions de son étude qui, au contraire, montrait que même en tenant compte de la fabrication des batteries et de la fin de vie du véhicule, la voiture électrique avait un éco-bilan global bien meilleur que la voiture thermique dans l'immense majorité des cas. Le seul cas mis en avant par le journal étant celui d'une grosse sportive électrique en face d'une petite berline thermique et dans un état des USA réputé pour produire une électricité très fortement carbonée ! Cela rejoint par ailleurs <a href="https://www.transportenvironment.org/sites/te/files/publications/TE%20-%20draft%20report%20v04.pdf" hreflang="fr">les conclusions d'une étude de l'université de Bruxelles</a> qui montre que même en Pologne où les centrales à charbon tournent à plein régime, la voiture électrique garde un éco-bilan global positif.</p>
<p>Quant à l'extraction du cobalt par des enfants, on pourra s'étonner du fait que Renault équipe ses véhicules de batteries fournies par LG Chem et que cette société obtient une meilleure note que le constructeur dans le classement d'Amnesty International.</p>
<p><strong>L'énergie propre n'existe pas</strong></p>
<p>Produire et utiliser de l'énergie laisse des traces, quelle que soit la source utilisée. Les éoliennes et les panneaux solaires photovoltaïques utilisent des terres "rares" dont l'extraction est problématique. Les barrages hydrauliques bousculent les éco-systèmes quand ils ne déplacent pas des populations entières pour inonder leur lieu de vie. Le nucléaire produit des déchets et présente des risques importants. Les énergies fossiles altèrent le climat et emplissent l'air de particules nocives et cancérigènes.</p>
<p>D'abord et avant toutes choses, il faut <strong>réduire notre consommation</strong> pour diminuer notre impact sur l'environnement. À titre individuel, cela signifie baisser le chauffage (et mettre un pull), manger moins de viande (si si !), rouler moins vite, moins loin, moins longtemps en voiture, éviter l'avion et les loisirs polluants... Au niveau sociétal, cela signifie aménager l'espace différemment (moins de routes et plus de pistes cyclables), interdire les publicités et les enseignes lumineuses, réduire l'intensité et la durée de l'éclairage public... Nous avons des marges de manœuvres colossales pour réduire nos besoins aux usages les plus vitaux, les plus utiles.</p>
<p><strong>La fée électricité</strong></p>
<p>Si la production et le stockage électriques posent eux aussi des problèmes environnementaux, l'électrification progressive de nos besoins énergétiques, <strong>si elle s'accompagne bien d'une réduction de ces besoins</strong>, semble de nature à améliorer la situation globale.</p>
<p>D'abord, pour des questions de rendement. Un moteur électrique peut atteindre un rendement de 98% lorsqu'un moteur thermique plafonne à 45%. Bien sûr, le moteur électrique pâtit des pertes liées au transport et au stockage de l'électricité, mais globalement, reste le plus efficace.</p>
<p>Ensuite, le nucléaire n'est pas une fatalité. On sait, dès aujourd'hui, produire de l'énergie de différentes façons, plus ou moins propres et efficaces selon les régions. L'énergie solaire, bien qu'intermittente, est plus que suffisante. Au lieu de se fixer des dates pour sortir du nucléaire, <a href="http://www.20minutes.fr/politique/2170223-20171116-contraint-annoncer-revirement-nucleaire-hulot-pique-colere" hreflang="fr">et finalement les repousser</a> il serait bien plus judicieux de se fixer un objectif : 100% d'énergies propres, et de prendre toutes les mesures aujourd'hui pour s'en approcher, peu importe le temps que ça prend. Inversement, on ne sait pas remplacer le pétrole sauf par des agro-carburants qui privent des humains de surfaces à cultiver pour leurs besoins alimentaires. On peut imaginer des moteurs électriques utilisés massivement dans un monde sans une centrale nucléaire, tandis qu'on ne peut imaginer un moteur thermique sans ressource fossile.</p>
<p>La production nucléaire et les énergies fossiles souffrent toutes les deux d'une centralisation extrême, laissant quelques acteurs mondiaux se partager le gâteau et vivre sur la rente de nos besoins énergétiques. Vous n'aurez probablement jamais la "chance" de forer un puits de pétrole dans votre jardin, en revanche, vous pouvez d'ores et déjà produire une quantité significative d'électricité avec quelques panneaux solaires sur votre toit. En terme de résilience face au terrorisme ou aux abus des multinationales, l'énergie électrique est tout à fait intéressante.</p>
<p>Enfin, l'usage de l'électricité (au contraire de sa production) est généralement inodore et silencieuse. Localement, aucune pollution n'est à déplorer ce qui n'est pas négligeable dans les centres villes enfumés (<a href="https://www.la-croix.com/Sciences-et-ethique/Environnement/pollution-lair-provoque-500-000-deces-prematures-Europe-2017-10-11-1200883484" hreflang="fr">On estime que la pollution de l'air est responsable du décès prématurés de 500.000 personnes par an en Europe</a>)</p>
<p><strong>Face à l'urgence, le pragmatisme et la science</strong></p>
<p>Si nous n'étions pas dans l'urgence critique du changement climatique, il serait encore temps de tergiverser et débattre sur le meilleur mix énergétique du futur et de la part de nucléaire à (ne pas) accepter. De nombreuses associations écologistes obsédées par leur combat contre le nucléaire oublient que la production d'électricité n'est pas forcément sale et surtout que les dégâts de l'énergie fossile sont d'ores et déjà catastrophiques et que chaque litre de pétrole et de gaz brûlé ajoute des gaz à effet de serre et des particules dans une atmosphère déjà saturée.</p>
<p>Il ne s'agit pas de construire de nouvelles centrales nucléaires, ni même de fermer les yeux sur celles qui devraient déjà être démantelées, mais d'électrifier progressivement nos usages, tout en <strong>réduisant drastiquement nos besoins</strong> et en s'orientant au pas de course vers les énergies renouvelables.</p>https://merome.net/blog/index.php?post/2017/11/19/La-peste-nucl%C3%A9aire-ou-le-chol%C3%A9ra-fossile#comment-formhttps://merome.net/blog/index.php?feed/atom/comments/1129En ordre de grandeur...urn:md5:8b8ad127ae89cc964ffbecf6b5df7deb2017-11-07T22:32:00+01:002017-11-08T09:23:25+01:00MeromeJeux de sociétéconsommationcritiquedébatdécroissancedémocratieenvironnementnucléaireopinionpublicitérévolutionsociététechnologieécologieéconomie<p>Les limites des calculs de coin de table</p> <p>Je suis un grand fan de <a href="https://jancovici.com" hreflang="fr">Jean-Marc Jancovici (Manicore)</a> qui est à la fois cyniquement drôle, pédagogue, compétent et qui a parfois l'oreille des élus et des médias. J'ai énormément appris de choses en visionnant ses conférences et notamment je me suis rendu compte de la capacité énergétique incroyable de l'énergie fossile, qu'on ne retrouvera dans aucune énergie renouvelable, aussi pratique, aussi dense, aussi bon marché...</p>
<p>Pourtant, à force de lire et de relire, d'apprendre, de prendre un peu d'âge et d'expérience, je me rends compte aujourd'hui de certaines limites dans les raisonnements du polytechnicien. Dans deux de ses derniers articles, il me semble que Jancovici fait des erreurs grossières, d'ailleurs presque intentionnelles puisqu'il m'a confié par mail au sujet du premier article - il a répondu à mon mail en moins de dix minutes ! - que le trait était "délibérément caricatural".</p>
<p>Voyons ce qu'on peut tirer comme enseignement de tout ça.</p>
<h1 class="title-h1 gutter-1-2"><a href="https://jancovici.com/transition-energetique/transports/la-voiture-electrique-est-elle-la-solution-aux-problemes-de-pollution-automobile/" hreflang="fr">La voiture électrique est-elle LA solution aux problèmes de pollution automobile ?</a></h1>
<p>C'est le titre du premier article, et on peut y lire la phrase suivante :</p>
<p><em>Si le parc de voitures en France (environ 30 millions) devient 100% électrique, avec une batterie de 40 kWh par voiture (de quoi faire 250 km en gros), et que tout le monde se branche le soir en recharge rapide pour recharger son véhicule, en appelant donc 40 kW à ce moment là, on aurait besoin d’une puissance de… 1200 GW, soit 12 fois ce que fournissent les centrales pilotables en France actuellement.</em></p>
<p>Mathématiquement, tout est exact là-dedans. Pas de débat. En revanche, le raisonnement est bancal. D'abord on considère que, du jour au lendemain, ou presque, et en tout cas sans que l'outil de production d'énergie n'ait eu le temps de s'adapter à ce nouveau contexte, que <strong>tout le parc automobile est devenu électrique</strong>. Il est vraisemblable qu'on s'inquiète des coupures électriques inévitables bien avant cela et soit qu'on arrête de développer le parc automobile électrique, soit qu'on adapte le réseau et la production électrique pour que ça passe. Mais admettons. JMJ considère qu'il faudrait que <strong>tout le monde</strong> charge totalement sa batterie de 40 kWh <strong>tous les soirs. </strong>Soit de quoi faire <strong>250 km pour chaque bagnole chaque jour ! </strong>Quand on sait qu'en moyenne les voitures françaises parcourent 30 km par jour, on se demande ce qu'on va faire des 220 autres kilomètres d'autonomie ainsi récupérées. Ensuite, pourquoi diable tout le monde rechargerait sa voiture <strong>en même temps </strong>? Moi je charge en heures creuses, par exemple, de préférence. Mais les véhicules électriques professionnels chargeraient sans doute pendant l'heure de midi pour pouvoir assurer le service de l'après midi. Ceux qui ne roulent que le matin (La Poste...) pourraient charger l'après midi. Bref, il y aurait vraisemblablement un lissage de la consommation, avec certes des pics, mais pas au niveau ici estimé.</p>
<h1 class="title-h1 gutter-1-2"><a href="https://jancovici.com/transition-energetique/renouvelables/100-renouvelable-pour-pas-plus-cher-fastoche/" hreflang="fr">100% renouvelable pour pas plus cher, fastoche ?</a></h1>
<p>Dans ce deuxième article, on peut lire ceci :</p>
<p><em>L’exercice que je vous propose ci-dessous consiste non point à regarder quelle trajectoire permet d’arriver à une électricité 100% ENR, mais tout simplement combien d’argent il aura fallu investir une fois que l’on y sera, <strong>à consommation électrique inchangée</strong>.</em></p>
<p>Ben voyons... Commençons par prendre pour acquis que la consommation actuelle est un invariant et que personne ne voudra "sacrifier son confort" pour le plaisir d'avoir un bouquet d'énergie renouvelables. Par exemple, personne ne serait favorable à ce qu'on éteigne les enseignes lumineuses des grandes marques, les publicités sur écrans géants du métro, le chauffage/l'éclairage des bureaux la nuit,...</p>
<p><em><strong>Tant que la société est organisée de la même manière</strong>, avec des usines qui fonctionnent surtout le jour, et plus en semaine que le week-end, avec des gens qui regardent le journal télévisé de 20h à 20h , et pas à 4h du matin, avec des hôpitaux qui opèrent les cas non urgents de jour et pas de nuit, avec des magasins ouverts le jour et pas la nuit, avec des trains qui partent quand ils ont dit qu’ils partiraient et pas 3 heures après, etc, la courbe de demande de l’électricité changera peu.</em></p>
<p>L'organisation de la société et certains choix économiques ont été faits <strong>en fonction du contexte énergétique</strong> de l'époque. Tout le monde a en tête le boom du chauffage électrique alors que les centrales nucléaires fournissaient des quantités astronomiques d'énergie bon marché. La façon de travailler, de regarder ou pas le JT de 20h de se déplacer <strong>est déjà en train de changer</strong> et pourrait changer du tout au tout si l'on prenait comme boussole l'adoption massive des énergies renouvelables. Comme nous avons massivement installé du chauffage électrique parce qu'on le pouvait, nous pourrions télé-travailler davantage et travailler peut-être un jour de moins, déplacer les heures creuses en journée quand le solaire photovoltaïque est productif, recharger les voitures au bureau, utiliser plus volontiers les vélos et vélos électriques... si le contexte énergétique était différent.</p>
<h1 class="title-h1 gutter-1-2">De l'art de la Disruption</h1>
<p><a href="https://www.techniques-ingenieur.fr/actualite/articles/batteries-lithium-43384/" hreflang="fr">Dans cet article (peut-être exagérément) optimiste</a> il y a des réflexions tout à fait pertinentes qui me semblent montrer où Jancovici se trompe.</p>
<p>« <i>Pourquoi des personnes très intelligentes ne parviennent pas à anticiper les vagues disruptives ?</i> »<br />
(à propos de la ligne Maginot censée arrêter les chars allemands)<br />
<i>« Les politiques, les insiders et les experts qui pensaient que le futur était linéaire, incrémental, juste une extention du passé, ont sous-évalué l’arrivée d’une disruption technologique (l’aviation) et ont fait des choix pour le futur basés sur des notions mainstream du passé, avec des conséquences massives pour l’Europe et le monde pour les générations à venir »</i><br />
(...)<br />
<em>le groupe Volkswagen qui annonce vouloir faire des voitures à batterie tout en continuant en réalité à investir massivement dans la voiture diesel, se comporte comme quand Kodak parlait de la photo numérique tout en continuant à investir massivement dans la photo argentique. <a href="https://philippesilberzahn.com/tag/kodak/" target="_blank"><span class="s4">Kodak a fait faillite</span></a>.</em></p>
<p>Faire le choix des énergies renouvelables, ou de la voiture électrique, pour leurs qualités intrinsèques et <strong>sans omettre leurs limites ou leurs défauts</strong>, c'est parier sur <strong>un futur qui reste à construire</strong>. C'est parce qu'on savait notre parc nucléaire plus facilement pilotable en laissant tourner les centrales la nuit qu'on a mis en place le système des heures creuses. C'est parce qu'on a fait le choix du tout voiture que les centres commerciaux gigantesques se sont créés en périphérie des grandes villes au détriment des centres villes et des épiceries de village.</p>
<p>Plutôt que de calculer en ordre de grandeur ce qui serait possible de faire en changeant ceci ou cela mais en gardant l'essentiel, il serait bien plus judicieux de <strong>choisir un cap, démocratiquement, et de faire ensuite les choix qui sont optimaux et compatibles avec ce projet</strong>. Ce que chacun fait naturellement chez soi : quand on achète un lave-vaisselle, on ne le lance pas systématiquement à la fin de chaque repas sous prétexte que c'était l'usage quand on faisait la vaisselle à la main. Quand on prend son vélo, on ne s'attend pas à parcourir la même distance qu'à voiture sans fatigue. Quand on prend l'abonnement "heures creuses", on s'efforce de décaler sa consommation électrique dans la plage la plus favorable.</p>
<p>La résistance au changement et la peur du risque nous empêchent parfois de faire des choix intelligents. Les raisonnements "en ordre de grandeur" de Jancovici, malgré leur justesse mathématique, font partie de ces éléments qui nous paralysent.</p>https://merome.net/blog/index.php?post/2017/11/07/En-ordre-de-grandeur#comment-formhttps://merome.net/blog/index.php?feed/atom/comments/1126Un printemps à Tchernobylurn:md5:3dcd42d3437525ae9429d878f09f7dc32013-09-08T12:19:00+01:002013-09-08T12:19:00+01:00MeromeJeux de sociétéenvironnementnucléaireécologie<p>Ma critique de la BD de Emmanuel Lepage</p> <p>La bibliothèque du coin organise chaque trimestre un comité de lecture sur un thème. Cet automne, le thème sera "La nature" et ont été sélectionnés un certain nombre d'ouvrages, romans, documentaires, jeux qui tournent autour de ce thème. <a href="http://www.amazon.fr/Un-printemps-Tchernobyl-Emmanuel-Lepage/dp/2754807748" hreflang="fr">La bande-dessinée d'Emmanuel Lepage</a> figure dans cette sélection, c'est la raison pour laquelle je l'ai empruntée et je vais vous en parler un peu.<br /><br /></p>
<p><img src="http://ecx.images-amazon.com/images/I/61pVgpyj2yL._SY445_.jpg" alt="" /><br /><br /></p>
<p>Le dessinateur s'est rendu à Tchernobyl pour constater de lui-même l'ampleur du désastre. Il nous raconte en image ses découvertes, mais pas que, il réalise une véritable introspection et cherche à comprendre ce qu'il fait dans la zone interdite, bravant le danger sans courage mais sans peur.<br /><br /></p>
<p>Sa principale surprise fut de retrouver une nature luxuriante, belle, qui a recouvert la folie des hommes et dont le danger invisible ne peut pas être mis en image.<br />
Il rencontre aussi des hommes et des femmes qui vivent là, depuis toujours, et qui n'évacueront pas les lieux. Des jeunes qui vivent avec la menace de la maladie depuis leur naissance, des vieux qui ont participé à la liquidation de la centrale et sont encore miraculeusement vivants. Plus vivants que lui, peut-être.<br /><br /></p>
<p>La narration est agréable et nous fait réfléchir aux conséquences d'un tel accident, et à notre rapport au danger, à la vie. Le dessin au fusain accentue la noirceur du drame. Les pages en couleur ne sont pas les plus réussies selon moi.<br /><br /></p>
<p>Une lecture que je recommande, c'est un beau bouquin.<br /><br /></p>
<p>Et puisqu'on parle de ça, voyons les nouvelles de Fukushima. LeMonde.fr a réalisé <a href="http://www.lemonde.fr/japon/video/2013/09/07/comprendre-la-situation-a-fukushima-en-deux-minutes_3472694_1492975.html" hreflang="fr">une petite vidéo de 2 minutes pour faire le point sur ce qui s'y passe</a>, vous allez voir, c'est à se tordre de rire.</p>https://merome.net/blog/index.php?post/2013/09/08/Un-printemps-%C3%A0-Tchernobyl#comment-formhttps://merome.net/blog/index.php?feed/atom/comments/972La phrase chocurn:md5:4d8640235c431358d92ff3d522fffc692013-03-17T11:14:00+00:002013-03-17T11:14:00+00:00MeromeJeux de sociéténucléaireopinionécologie<p>Parfois, nos convictions sur un sujet donné vacillent à cause d'une seule phrase.</p> <p>Cette phrase, c'est la formule que tous ceux qui s'engagent, quel que soit le sujet, cherchent à trouver. Le concentré d'argumentaire qui fait mouche et qui ne souffre pas de contestation.<br /><br /></p>
<p>L'autre jour, je regardais <a href="http://www.rue89.com/rue89-planete/zapnet/2013/03/11/voici-quoi-ressemble-le-monde-apres-fukushima-240456" hreflang="fr">ce documentaire d'Arte</a> diffusé le 5 mars sur les conséquences de Fukushima. Une chaîne qui, il faut le souligner tant je critique la télévision à longueur d'années, diffuse ces temps-ci des brûlots tous azimuts, sur le gaz de schiste, l'aluminium, le nucléaire... J'applaudis des deux mains, et je remercie Arte pour ces émissions de qualité.<br />
Bref, je regardais ce documentaire et dedans, une de ces phrases choc. Une formule après laquelle on ne peut décidément pas être en faveur du nucléaire (même si j'en étais déjà convaincu personnellement) :<br /><br /></p>
<p><strong><em>Les victimes de Fukushima se sont pas toutes encore nées</em></strong><br /><br /></p>
<p>Disséquons ces quelques mots, que nous enseignent-ils ? Que Fukushima, deux ans après, fait toujours des victimes, bien sûr. L'accident n'est pas terminé, il continue, là, pendant que je parle. Des centaines de familles s'interrogent sur ce que doivent faire leurs enfants. Doivent-ils les laisser jouer dehors ? Par terre où la contamination est la plus forte ?<br />
Que parmi les victimes, il y a des enfants, par nature innocents, victimes de la folie des hommes et de leur inconséquence.<br />
Mais surtout que ces enfants ne sont même pas nés. On ne peut même pas leur "reprocher" d'avoir consommé l'électricité que Fukushima a produit, on ne peut pas leur demander de choisir entre la pénurie d'électricité et l'accident nucléaire. Ce choix, nous l'avons fait pour eux, et pour plusieurs générations sans doute !<br /><br /></p>
<p>Ce ne sont que quelques mots. Ils me bouleversent alors qu'ils ne m'apprennent rien que je ne sais déjà sur l'horreur nucléaire. Ils sont, je crois, de nature à imprégner les consciences de façon durable. En quelque sorte, ils sont eux-mêmes radioactifs. Je vous invite à les utiliser lorsque vous parlez énergie avec un pro-nucléaire.<br /><br /></p>
<p>Je me souviens, au lendemain de cette même catastrophe, du revirement de Nicolas Hulot, jusqu'alors plutôt favorable au nucléaire "faute de mieux". Il disait "<a href="http://tempsreel.nouvelobs.com/un-vert-pour-la-route/20111013.OBS2395/face-a-face-quand-hulot-replique-a-bruckner.html" hreflang="fr">lorsqu'une société n'est pas capable de contenir dans le temps et l'espace les conséquences d'un risque technologique, il faut arrêter</a>".<br />
C'est très exactement le même argument que celui de la phrase choc du documentaire d'Arte, mais je le trouve un peu moins percutant formulé ainsi. Pas vous ?<br /><br /></p>
<p>Je m'acharne à trouver des formules efficaces, sur tous les sujets que j'aborde. Parfois je m'en approche, mais souvent ça tombe à plat. Si vous avez des bombes (atomiques) de ce genre, sur n'importe quel sujet, n'hésitez pas à les lâcher en commentaire.</p>https://merome.net/blog/index.php?post/2013/03/16/La-phrase-choc#comment-formhttps://merome.net/blog/index.php?feed/atom/comments/935Rien à la téléurn:md5:0cd9af45464cfa4a2e9d78d88de334502012-11-19T22:02:00+00:002012-11-19T22:02:00+00:00MeromeJeux de sociétéagriculturebanquechouardclimatconsommationdettedébatdémocratiemonnaienucléaireopinionrévolutionsociétéwebécologieéconomie<p>Les longues soirées d'hiver se profilent et vous ne savez pas comment les occuper ? J'ai des idées pour vous.</p> <p>Depuis maintenant un an et demi, j'utilise ma pause de midi au boulot pour visionner des vidéos disponibles sur le web. Tout est dit en une phrase, mais vous n'imaginez pas les impacts que cela a pu avoir sur ma vision de certaines choses, voire sur mon comportement.<br />
Quand on a une famille, un boulot, c'est extrêmement difficile de trouver le temps de parfaire sa culture. Quand on habite en province, à la campagne, c'est mission impossible pour trouver des débats ou des conférences correctes sans faire plusieurs centaines de bornes. Avec le web, tout est accessible, disponible, gratuit. On peut couper une conférence en 12 morceaux et la regarder sur une semaine ou deux. On peut approfondir le sujet avec d'autres vidéos connexes, ou vérifier les dires de l'intervenant sur Wikipédia. On peut continuer le débat sur des forums et parfois même interpeller le conférencier par mail, échanger avec lui.<br /><br /></p>
<p>Toute la difficulté est de trouver les bonnes sources qui pointent vers les bonnes vidéos, et comme personnellement, j'ai gardé la trace de tout ce que j'ai pu voir, je me propose d'être l'une de vos sources ! Voici donc une première sélection de ce que vous ne devriez pas manquer de visionner dès que vous aurez un peu de temps :<br /><br /></p>
<p><strong>Ecologie</strong><br /><br /></p>
<ul>
<li><a href="http://www.dailymotion.com/video/x13fp" hreflang="fr">L'ile aux fleurs</a> (12 minutes de reportage au ton décalé)<br /></li>
<li><a href="http://www.youtube.com/watch?v=rEARiClRenc&feature=youtube_gdata" hreflang="fr">Nucléaire et climat quels choix pour la France</a> (1h12 de débat entre un pro nucléaire et un anti-nucléaire)<br /></li>
<li><a href="http://www.dailymotion.com/video/xqihuo_les-y-e-s-m-e-n-refont-le-m-o-n-d-e-1de2_webcam#.UKi243Y_Jpg" hreflang="fr">Les Yes men refont le monde</a> (Film des Yes Men, 1h25) <br /></li>
<li><a href="http://www.youtube.com/watch?v=pcrrA-Am6oQ" hreflang="fr">Vie et mort des sols</a> (Lydia et Claude Bourguignon - 11 minutes) <br /></li>
<li><a href="http://www.agoravox.tv/actualites/environnement/article/claude-bourguignon-aberrations-36078" hreflang="fr">Aberrations agricoles</a> - Claude Bourguignon (3 vidéos de moins de 5 minutes)<br /><br /></li>
</ul>
<p><strong>Pic de pétrole</strong><br /><br /></p>
<ul>
<li><a href="http://www.kewego.fr/video/iLyROoafJaye.html" hreflang="fr">Intervention de JM Jancovici à la Communauté d'agglomération de Bayonne sur le plan climat</a> (1h14) <br /></li>
<li><a href="http://www.youtube.com/watch?feature=endscreen&NR=1&v=pzE-MViGdeE" hreflang="fr">Carbonisés</a> (Reportage Arte de 52 minutes)<br /></li>
<li><a href="http://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=qzGUuyhwO50#" hreflang="fr">300 ans d'énergie fossiles en 300 secondes</a><br /></li>
<li><a href="http://videos.senat.fr/video/videos/2012/video12508.html" hreflang="fr">JM Jancovici au Senat</a> (1h31)<br /></li>
<li><a href="http://www.dailymotion.com/video/xjiwqf_4-jm-jancovici-colloque-assemblee-nationale-sur-le-pic-petrolier-janvier-2011_news" hreflang="fr">Jancovici à l'assemblée sur le pic pétrolier</a> (10'05) <br /></li>
<li><a href="http://www.dailymotion.com/video/xgga2s_jean-marc-jancovici-colloque-ou-va-le-monde_news" hreflang="fr">Jancovici, table ronde à l'invitation de Yve Cochet</a> (16'21)<br /><br /></li>
</ul>
<p><strong>Finances, crise économique, dette</strong><br /><br /></p>
<ul>
<li><a href="http://www.youtube.com/watch?v=LtJtNWMgym4&feature=player_embedded&utm_source=dlvr.it&utm_medium=twitter#!" hreflang="fr">Influence de l'argent sur l'homme</a> (5'53)<br /></li>
<li><a href="http://www.youtube.com/watch?v=S6eTuKRKDrw" hreflang="fr">La crise espagnole en 6 minutes</a><br /></li>
<li><a href="http://www.dailymotion.com/video/xbmtde_intervention-de-john-perkins-vostfr_news#from=embediframe" hreflang="fr">Confessions d'un assassin financier</a> (19'45)<br /></li>
<li><a href="http://www.youtube.com/watch?v=6AKYBAAjsrU&feature=email" hreflang="fr">La dette, c'est chouette</a> (3'53)<br /></li>
<li><a href="http://www.tagtele.com/videos/voir/72441/1/" hreflang="fr">Inside Job</a> (1h28)<br /></li>
<li><a href="http://www.les-crises.fr/interview-a-rim/?utm_source=feedburner&utm_medium=feed&utm_campaign=Feed%3A+les-crises-fr+%28Les-Crises.fr%29" hreflang="fr">Les crises - interview de Olivier Berruyer</a> (3h30)<br /></li>
<li><a href="http://www.youtube.com/watch?v=pOPCaXYXcqU&feature=youtu.be" hreflang="fr">Le processus de création monétaire</a> (12'27)<br /><br /></li>
</ul>
<p><strong>Politique, démocratie, société</strong><br /><br /></p>
<ul>
<li><a href="http://www.lazarus-mirages.net/democratie" hreflang="fr">Démocratie selon Lazarus</a> (5 minutes)<br /></li>
<li><a href="http://www.ted.com/talks/lang/fr/bunker_roy.html" hreflang="fr">Conférence de Bunker Roy</a> - Apprendre d'un mouvement va-nu-pied<br /></li>
<li><a href="http://www.youtube.com/watch?v=paaA0in8WjQ" hreflang="fr"> Frédéric Lordon, clivage gauche/droite</a> (2'48)<br /></li>
<li><a href="http://etienne.chouard.free.fr/Europe/forum/index.php?2012/08/31/251-colibris-12-juillet-2012-pas-de-solution-ecologique-sans-democratie-et-pas-de-democratie-sans-tirage-au-sort" hreflang="fr">La crise écologie est une conséquence</a> - (Etienne Chouard - 7 min)<br /></li>
<li><a href="http://etienne.chouard.free.fr/Europe/forum/index.php?2012/09/10/255-la-revolution-de-cheran-un-exemple-de-revolte-citoyenne" hreflang="fr">La révolution de Cheran</a> (18'28)<br /><br /></li>
</ul>
<p>Vous m'en direz des nouvelles...</p>https://merome.net/blog/index.php?post/2012/11/18/Rien-%C3%A0-la-t%C3%A9l%C3%A9#comment-formhttps://merome.net/blog/index.php?feed/atom/comments/908Foule électriqueurn:md5:a2937c842540ebe4be9e8bc3896c5e352012-08-11T11:25:00+01:002012-08-11T11:25:00+01:00MeromeMoi jeuconsommationnucléairevie quotidienneécologie<p>Depuis deux semaines, j'ai une voiture électrique dans mon garage.</p> <p>C'est pas souvent que le blog cause voiture, rassurez-vous, ça ne va pas durer. J'avais bien l'intention, en effet, de faire survivre mes deux voitures jusqu'à la dernière extrémité pour ne pas céder inutilement aux sirènes de la surconsommation, mais un élément nouveau a changé la donne. L'avenir dira si j'ai eu raison ou tort.<br /><br /></p>
<p>Jusqu'ici donc, j'avais deux véhicules, une 306 essence de 1999 et un Partner diesel de 2003, tous deux frôlant ou dépassant les 150.000 km mais remplissant leur rôle sans incident majeur, moyennant quelques visites périodiques chez le garagiste. Le vélo électrique, <a href="https://merome.net/blog/index.php?post/2007/04/07/314-vae-victis" hreflang="fr">acheté en 2007</a> <a href="https://merome.net/vae/" hreflang="fr">m'a évité d'ajouter plus de 15.000 km</a> au compteur des deux voitures, tout en économisant 1,5 tonnes de CO2 et un bon millier d'euros de carburant.<br />
Les voitures récentes n'avaient aucune raison d'attirer mon attention : les mêmes en plus lourdes, plus électroniques, moins fiables, je ne vois vraiment pas pourquoi je voudrais en changer.<br /><br /></p>
<p>Et puis Citroën a fait une offre bizarre, le 21 juin dernier. L'opération était prévue pour durer un mois, mais le 23 juin, j'étais déjà dans les derniers à pouvoir en bénéficier : une C-Zéro en location longue durée pendant 23 mois, à 90 € par mois.<br /><br /></p>
<p>La C-Zéro, pour ceux qui ne connaissent pas, c'est une Mitsubichi Miev rebadgée par Citroën, une voiture complètement électrique, 4 places, qui ressemble à ça : <br /><br /></p>
<img src="http://merome.net/dotclear/public/CZero/DSCN1350.JPG" width="100%">
<p><br /><br />
(In)Vendue 35.000 euros, avec, quand même, une prime écologique de 5000 euros qui ramène le prix à celui d'une grosse berline, sauf que la C-Zéro n'a qu'une autonomie officielle de 150 km, des performances ridicules, un équipement sommaire, pas d'espace intérieur... Bref, une aberration commerciale qui, logiquement, ne se vendait pas.<br /><br /></p>
<p>Citroën redoutant de ne pas pouvoir se débarrasser de la voiture avant la sortie de voitures électriques de nouvelles générations, notamment chez Renault (bien que la Zoé semble prendre du retard), a décidé de brader, mais pas n'importe comment : sous forme de location longue durée.<br /><br /></p>
<p>Et là, nous avons quelque chose d'un peu nouveau : une voiture électrique, certes, mais proposée en location longue durée, à un prix défiant toute concurrence (la moindre C1 est louée autour de 120 euros par mois, alors que la voiture jouit d'une autonomie bien supérieure, par exemple). Cerise sur le gâteau : Citroën propose de sous-louer la voiture, en passant par leur portail d'autopartage <a href="http://www.multicity.citroen.fr/" hreflang="fr">Multicity</a>, ce qui permet éventuellement de rentabiliser la voiture, voire de faire des bénéfices !<br /><br /></p>
<p>Bien sûr, il y avait des limites à l'offre : 20.000 km maximum en 23 mois, et surtout, seuls 200 véhicules étaient concernés par cette offre. Il fallait se jeter dessus sans réfléchir, ce que j'ai fait, grâce à la pression amicale de Marzi, que je remercie au passage pour le tuyau. Le 23 juin, je téléphonais à un premier concessionnaire Citroën qui avait à peine entendu parler de l'offre, j'étais le premier à l'appeler à ce sujet et il n'avait aucune info. Bon. La deuxième tentative fut la bonne : les 200 premiers véhicules étaient partis en 24h, mais si je montais le dossier complet, avec un peu de chance, en faisant pression sur Citroën France, on pourrait quand même obtenir gain de cause... J'ai tenté le coup et une semaine plus tard, j'avais la confirmation que ma commande était validée. Seule arnaque, qui m'a peut-être permis de bénéficier de l'offre malgré mon retard, j'ai pris (sans vraiment le savoir) une couleur plus chère, et au lieu de 90 euros par mois, je vais payer 108.09 par mois. Un moindre mal.<br /><br /></p>
<p>Le 30 juillet, je prenais possession du véhicule. Je n'avais jamais eu de voiture neuve jusqu'alors. J'ai déambulé au milieu de dizaines de modèles rutilants en cherchant du regard une C Zéro, mais rien. Pas même une affiche ou un prospectus présentant la bagnole, rien. Pas étonnant qu'elle ne se vende pas. Je finis par trouver l'endroit où l'on retire les voitures neuves. La secrétaire semble à peine connaître les détails de l'offre dont j'ai bénéficié, tout comme le mec qui me fait la "prise en main" du véhicule, j'en savais plus que lui sur l'autonomie, les recharges, l'équipement... Il m'explique vaguement le fonctionnement de la boite automatique (une première aussi pour moi), et pour le reste, je me renseignerai sur le web... Je crois qu'on n'est pas prêt du tout à vendre de la voiture électrique en France...<br /><br /></p>
<img src="http://merome.net/dotclear/public/CZero/DSCN1347.JPG" width="100%">
<p><br /><br /></p>
<p>Les premiers kilomètres sont assez bluffant. Déjà le silence, à faible vitesse. On se surprend à chuchoter pour parler aux passagers. On hésite à allumer l'autoradio. On s'amuse à guetter à quel moment les piétons nous entendent, et on s'inquiète de leurs réactions. Une fois qu'on les a dépassés, on les voit dans le rétro se gratter la tête en se demandant quelle espèce de voiture vient de les dépasser sans bruit.<br />
En rase campagne, la C Zéro atteint le 90 km/h sans aucun problème (vitesse max : 130 km/h), les bruits de roulements et du vent rendent l'expérience moins grisante, d'autant que la voiture est plutôt taillée pour la ville, avec ses 1200 kg et sa hauteur importante qui augmente la prise au vent, il faut s'habituer à une sensation de flottement à cette vitesse.<br /><br /></p>
<p>Le tableau de bord incite à zénitude et à l'économie :<br /><br /></p>
<img src="http://merome.net/dotclear/public/CZero/DSCN1344.JPG" width="100%">
<p><br /><br /></p>
<p>En haut à gauche, la jauge de "carburant", qui indique la charge des batteries. Chaque brique correspond à 8km d'autonomie environ, bien évidemment, cela dépend grandement de comment vous roulez.<br />
Au centre, la vitesse instantanée s'affiche numériquement, l'aiguille rouge, elle, indique la consommation instantanée : dans la zone bleue "Charge", les batteries se rechargent grâce à l'inertie du véhicule (par exemple dans les descentes ou aux freinages). Dans la zone Eco, vous consommez peu, et l'autonomie annoncée sera respectée, au-delà, vous consommez plus que de raison, et l'autonomie va s'en ressentir.<br />
Là où une voiture "normale" incite plutôt à la vitesse, la C Zéro est ludique par sa course à l'économie. L'impression de rouler "gratuitement" quand à la fin d'un trajet de 10 km, l'autonomie restante est supérieure à celle du départ !<br /><br /></p>
<p>Au niveau des équipements intérieurs, rien de bien nouveau. Une climatisation automatique (qui vous ampute d'une vingtaine de km d'autonomie !), 4 vitres électriques, un autoradio-CD-USB standard, ... Bien que beaucoup plus étroite qu'une voiture habituelle (1m48), la C-Zéro a une habitabilité intérieure correcte, pour 4 personnes. J'ai un peu de mal à caser mon genou gauche entre le volant et les commandes de vitres électriques, par contre.<br /><br /></p>
<img src="http://merome.net/dotclear/public/CZero/DSCN1346.JPG" width="100%">
<p><br /><br /></p>
<p>Vient le moment de recharger les batteries. L'autonomie officielle est de 150 km. Dans les faits, après une charge complète, le compteur affiche 136 km au mieux, sachant que cette valeur dépend de vos trajets récents, si la clim est enclenchée ou non...<br />
Du coup, les premiers temps, on s'inquiète de savoir si on arrivera à bon port. Et si tout d'un coup l'autonomie annoncée chute de 40 bornes ? Il faut une petite période d'essai et de rodage pour prendre confiance en les indicateurs proposés.<br /><br /></p>
<img src="http://merome.net/dotclear/public/CZero/DSCN1340.JPG" width="100%">
<p><br /><br /></p>
<p>La recharge s'opère en branchant la voiture sur une prise normale, au rythme de 16 km d'autonomie par heure de charge. La charge complète s'effectue donc en huit heures, mais comme la batterie n'est jamais complètement vide, il suffit de laisser la voiture branchée le temps qu'il faut pour compenser les km que vous avez faits depuis la dernière charge.<br />
La batterie Lithium Ion étant sans effet mémoire, il n'est pas utile d'attendre le déchargement complet pour optimiser la charge.<br />
Mon compteur EDF indique une consommation instantanée entre 2000 et 2600 W lorsque la voiture est branchée. Je ferai des mesures plus poussées lorsque j'aurais emprunté le matériel qui va bien, mais on estime qu'un "plein" coûte environ 2 euros, ce qui nous amène le kilomètre à 1.53 centimes. En comparaison, ma 306 qui faisait du 6 litres au 100 km me coûtait 9.5 centimes par kilomètre, 6 fois plus cher !<br />
Une recharge dans une station spécialisée permet de regagner 80% d'autonomie en 30 minutes. La plus proche de chez moi est à une centaine de kilomètres !<br /><br /></p>
<p>Alors, c'est ici que les écolos m'attendent au tournant, et ils ont raison : cette voiture n'est guère plus écologique qu'une autre. Déjà, parce qu'elle remplace une voiture ancienne, et donc la fabrication de cette voiture neuve a un coût propre (l'énergie grise) qui est loin d'être négligeable, mais malheureusement non publique. Personne aujourd'hui n'est foutu de savoir ce que coûte la fabrication du véhicule et son acheminement chez le vendeur (en l'occurrence, la C Zéro est fabriquée chez Mitsubichi au Japon !). Selon les calculs, on estime que l'énergie dépensée pour fabriquer le véhicule équivaut à celle pour parcourir entre 20.000 et 100.000 km. La fourchette est énorme, mais il faut surtout retenir que c'est loin d'être négligeable et c'est donc presque toujours une mauvaise idée, écologiquement, de changer de véhicule pour émettre moins de CO2.<br />
Deuxième point critique : la fabrication des batteries. Ramenée à la durée de vie des batteries (qu'on ne connaît pas vraiment), <a href="http://www.econologie.com/forums/mitsubishi-miev-electrique-emissions-de-co2-41-g-par-km-vt6280.html" hreflang="fr">Mitsubichi estime que leur fabrication équivaut à une émission de 41g de CO2 par kilomètre</a>. A cela s'ajoute les émissions de CO2 de la production électrique elle-même, qui, en France, revient à 18g de CO2 par km, grâce au nucléaire. Virtuellement, la C-Zéro émet donc 59g de CO2 par kilomètre, ce qui est à la fois très peu par rapport à une voiture thermique classique qui tourne autour des 100g par kilomètre, mais énorme par rapport à ce qui est commercialement affiché : C-Zéro comme "zéro émission". Il faut comprendre, bien sûr "zéro émission directe".<br />
Ailleurs qu'en France (par exemple en Allemagne qui refuse le nucléaire), c'est potentiellement plus émetteur de CO2 qu'une voiture normale !<br /><br />
La voiture électrique pose évidemment la question du nucléaire, et je reste contre, <a href="http://www.courrierinternational.com/article/2012/08/10/energie-populaire-contre-energie-nucleaire" hreflang="fr">comme beaucoup de Japonais qui ne sont toujours pas écoutés par les pouvoirs publics, d'ailleurs</a>. Il est impensable de généraliser les véhicules électriques dans ces conditions et en louant celle-ci, je participe quelque part à rendre plus difficile la sortie du nucléaire.<br /><br /></p>
<p>Néanmoins, plusieurs éléments sont à prendre en considération et expliquent mon choix :<br />
- L'aspect "pédagogique" de la voiture, taillée pour les petites distances, incitant à l'économie, de taille réduite...<br />
- L'effet "Je peux le faire", qui montre que ce type de voiture correspond à un besoin qu'elle remplit parfaitement. Qu'on n'a pas besoin, forcément, de se déplacer en 4x4 surdimensionné pour faire 5 km en ville.<br />
- Le CO2 n'est pas le seul critère à prendre en compte : pas d'émission de particule, pas d'entretien coûteux (hors batterie), pas de niveau d'huile à vérifier et donc d'huile à vidanger et retraiter, pas de bruit (c'est aussi une pollution), ...<br />
- Le message donné aux constructeurs, aux vendeurs : oui, il y a une clientèle pour les voitures écolo, mais pas à 35.000 euros !<br />
- L'aspect location/sous-location/partage de véhicule. Même si le nombre de km est limité et m'empêchera sans doute de sous-louer, le principe est bien sûr à défendre, c'est l'avenir.<br /><br /></p>
<p>Voilà ce que je peux dire après deux semaines d'utilisation. Citroën a prolongé l'opération avec 200 C-Zero à 149 euros / mois. Elles sont toutes parties. Idem pour 200 nouveaux exemplaires à 199 euros par mois. Sachez par ailleurs que Peugeot a proposé au mois d'août la même voiture (Peugeot Ion) en vente à 10.900 euros (au lieu de 35.000 !) en tenant compte des nouvelles primes écologiques. Elles sont également parties comme des petits pains. C'est trop tard pour profiter de toutes ces offres, mais d'autres arriveront sans doute.<br /><br /></p>
<p>Quelques photos supplémentaires de cette C Zero "blanc nacré" (18 euros de plus par mois que la blanche "tout court" !)<br /><br /></p>
<p>Avec ma secrétaire pixellisée au volant :<br /></p>
<img src="http://merome.net/dotclear/public/CZero/DSCN1353.JPG" width="100%">
<p><br /><br />
L'intérieur flou :<br /></p>
<img src="http://merome.net/dotclear/public/CZero/DSCN1354.JPG" width="100%">
<p><br /><br />
En charge.<br /></p>
<img src="http://merome.net/dotclear/public/CZero/DSCN1341.JPG" width="100%">
<p><br /><br /></p>
<img src="http://merome.net/dotclear/public/CZero/DSCN1342.JPG" width="100%">
<p><br /><br /></p>
<img src="http://merome.net/dotclear/public/CZero/DSCN1343.JPG" width="100%">
<p><br /><br /></p>
<img src="http://merome.net/dotclear/public/CZero/DSCN1352.JPG" width="100%">
<p><br /><br /></p>https://merome.net/blog/index.php?post/2012/08/09/Foule-%C3%A9lectrique#comment-formhttps://merome.net/blog/index.php?feed/atom/comments/891Chroniques présidentielles : Unis les vertsurn:md5:eff1b36670c479339dfaab6dadfa5ddd2011-11-17T13:51:00+00:002011-11-17T13:51:00+00:00MeromeJeux de société2012chouarddébatnucléaireopinionpolitique<p><img src="http://www.connectionivoirienne.net/wp-content/uploads/2011/07/unilever.gif" alt="" /></p> <p>Unis les Verts ? Oui : derrière le PS.<br /><br /></p>
<p>Après des jours d'atermoiements et de fausses menaces, un accord à l'arraché a été obtenu entre Europe Écologie les Verts et le PS. Je n'ai pas suivi l'affaire en détail, pardonnez mes inexactitudes, mais vu d'ici, l'accord ressemble drôlement à une grosse arnaque. Cécile Duflot a martelé son exigence de sortie du nucléaire comme un mot d'ordre pendant toute la durée des négociations, mais comme on pouvait s'y attendre, pour espérer avoir quelques députés supplémentaires, EELV a dû s'asseoir sur son ultimatum et on assiste maintenant à un exercice de contorsionniste de part et d'autre pour que personne ne perde la face.<br /><br /></p>
<p>Cela m'amène à formuler quelques remarques, sans ordre particulier, en vrac : <br /><br /></p>
<p><strong>Voilà l'état de la démocratie en France</strong> : la logique des partis l'emporte toujours sur le combat politique. Les institutions étant mal foutues, pas étonnant qu'on ait une parodie de démocratie. Notez qu'Eva Joly ne prend pas part à la bagarre. Pour plusieurs raisons : l'écologie et le nucléaire, elle en a plutôt rien à battre, ce n'est pas son problème. Elle ce qu'elle veut, c'est mettre au pas des mecs corrompus, chacun sa marotte. Ensuite, elle est "au-dessus" des partis, en tant que présidentiable. La soupe interne pour avoir des sièges à l'assemblée, c'est pas son job.<br />
Je ne suis pas persuadé que Nicolas Hulot aurait fait mieux à ce niveau, même si je suis convaincu que lui au moins est intéressé par l'écologie.<br /><br /></p>
<p><strong>Voter EELV a la même portée écologique qu'arrêter son robinet quand on se lave les dents</strong>. C'est un de ces petits gestes qui ne font pas de mal, mais qui ne vont certainement pas régler les problèmes de la planète, ni même de la France. Ce n'est pas tant à cause des Verts eux-mêmes que de l'élection. Le mécanisme de l'élection est précisément ce qui amène ce genre de situation. Le vote utile, la logique de partis, les compromis à deux ronds sont des conséquences directes de l'élection, qui porte en elle, en plus, d'autres travers parfaitement inexcusable dans une démocratie, je vous renvoie à mes articles précédents et à Etienne Chouard si vous ne voyez pas de quoi je veux parler.<br /><br /></p>
<p><strong>EELV n'assume pas la décroissance, pourtant nécessaire</strong>. C'est <a href="http://www.europe1.fr/Politique/EPR-les-Verts-n-assument-pas-la-decroissance-814159/" hreflang="fr">Bruno Le Maire qui le dit</a>, et je suis d'accord avec lui : On ne peut pas réduire de moitié notre parc nucléaire sans procéder à une certaine forme de décroissance. Non seulement il faut le dire, mais il faut rendre ce concept désirable. Expliquer que pour cela, nous allons virer les enseignes de publicité lumineuses, réduire les factures de chauffage en isolant à mort, améliorer les transports en commun pour réduire les transports routiers, éteindre les immeubles de bureau la nuit, interdire les veilles sur les appareils, imposer des normes strictes sur tous les matériels électriques, etc etc ... Il n'y a pas à rougir de ça, c'est juste un projet de société bien différent de celui qu'on nous propose depuis des années, qui implique une organisation différente qui est loin d'être un retour à "l'âge de pierre". Bruno Le Maire a raison : assumons la décroissance !<br /><br /></p>
<p><strong>La désinformation bat son plein</strong> : Si Fukushima a été l'occasion de remettre un peu en cause la solution nucléaire, on assiste maintenant à une contre-attaque musclée de ceux qui ont des intérêts dans ce business. Méfiez-vous, c'est assez sournois. Par exemple <a href="http://www.rtl.fr/actualites/politique/article/jean-louis-etienne-le-nucleaire-est-encore-a-l-age-des-boutons-7735842148" hreflang="fr">ce matin sur RTL</a>, Jean-Louis Etienne montait au créneau et défendait cette industrie encore jeune qui avait plein de progrès à faire. Jean-Louis Etienne, médecin, aventurier, explorateur, capital sympathie au top niveau, mais zéro légitimité pour parler de nucléaire. Alors pourquoi se retrouve-t-il à parler de ça ? Un petit tour <a href="http://jeanlouisetienne.com/conferences.cfm" hreflang="fr">sur son site web</a> nous informe immédiatement :<br /><br /></p>
<p><em>Expériences</em></p>
<pre></pre>
<p><em>Entreprises :</em><br />
<em>IBM, France Télécom. Société Générale, <strong>Areva</strong>, Adem,Stade de France, Air Liquide, Total, Groupe Leclerc, Véolia Environnement, Renault, Eco Emballage, Crédit Agricole, Gaz de France, Unilever…</em><br /><br /></p>
<p>Non, ce n'est pas un hasard, et non, ce procédé n'est pas extraordinaire, c'est le quotidien de l<em>'information</em> depuis plusieurs décennies maintenant. Je vous invite à regarder par exemple le documentaire "<a href="http://www.youtube.com/watch?v=2xuoa7tF-x8" hreflang="fr">PsyWar</a>" pour constater que pendant la seconde guerre du Golfe, des ex-militaires américains payés par le gouvernement venaient donner leur avis "d'experts" sur les opérations en cours au Moyen-Orient. Nous sommes, vous êtes, manipulés constamment. Des dizaines de gens apparemment compétents défilent sur les plateaux de télé et aux micros des radios pour nous expliquer comment régler la crise, ce qu'il faut mettre dans nos assiettes et derrière nos prises de courant. Leur crédibilité se renforce au fur et à mesure de leurs passages télé. Il est maintenant urgent que ça cesse.<br /><br /></p>
<iframe width="420" height="315" src="http://www.youtube.com/embed/2xuoa7tF-x8" frameborder="0" allowfullscreen></iframe>
https://merome.net/blog/index.php?post/2011/11/17/Unis-les-verts#comment-formhttps://merome.net/blog/index.php?feed/atom/comments/840Chroniques présidentielles - Coup de poingurn:md5:4a39dec9a5903d6b14bbb8716b46c9892011-10-20T11:37:00+01:002011-10-20T11:37:00+01:00MeromeJeux de société2012dettedébatdécroissancemonnaienucléaireopinionpolitiquerévolutionsociétééconomie<p>Petit exercice de radicalisation de mon propos</p> <p>Que s'est-il passé depuis le 10 juillet dernier, date à laquelle je publiais "<a href="https://merome.net/blog/index.php?post/2011/07/09/Ces-choses-dont-on-ne-vous-parlera-pas..." hreflang="fr">Chroniques présidentielles - les sujets tabous</a>" ?<br /><br /></p>
<p>Les choses se sont empirées, de partout. Le mouvement des indignés s'amplifie mais est toujours incompris des médias, les dettes se creusent, le monde de la finance s'enterre, les primaires PS sont présentées comme une révolution démocratique alors qu'elles ne sont qu'une resucée de notre mode de scrutin inique...<br /><br /></p>
<p>C'est cette citation du roi Loth tirée de Kaamelott qui m'est venue à l'esprit en pensant à la primaire PS et m'a poussé à écrire ce billet :<br /><br /></p>
<p><em>J’ai pas envie, de participer ! À rien ! C’est pas mon genre, de participer ! Jamais je participerai ! À part à vos obsèques, bande de cons !</em><br /><br /></p>
<p>Pendant que les journaux titrent, fort à propos, sur la naissance du fils de l’Élu, et que Fukushima continue de pourrir le Japon, je me demande vers quel mur on fonce, et parfois même si la future élection présidentielle va avoir lieu ou si quelque chose (un autre accident nucléaire ? une révolution ? une guerre ? un krach économique total ?) d'une violence sans précédent va balayer tout ça, pour le meilleur ou pour le pire.<br /><br /></p>
<p>Personne ne semble se détacher pour prendre les choses en main, Mélenchon et Joly tentent de timides allusions à des changements institutionnels qui, pour être efficaces, devraient être massifs et à l'initiative du peuple lui-même. On pressent que tout ce petit monde va retourner à la soupe dès la victoire du parti socialiste, la seule question étant la taille de la part du gâteau que celui-ci consentira à laisser.<br /><br /></p>
<p>Sans déconner, il faut foutre tout ça en l'air une bonne fois pour toutes. La primaire PS nous démontre une nouvelle fois que c'est celui qui passe le plus à télé qui gagne, <a href="http://blog.veronis.fr/2011/10/primaire-le-buzz-de-la-journee-de-vote.html" hreflang="fr">certains s'attachent à le prouver de manière quasi-scientifique</a> : comme en 2007 <a href="http://blog.veronis.fr/2007/04/2007-la-presse-fait-mieux-que-les.html" hreflang="fr">au premier</a> et <a href="http://blog.veronis.fr/2007/05/2007-la-presse-fait-nouveau-mieux-que.html" hreflang="fr">au second tour</a>, ce sont les passages dans les médias qui permettent de prédire les résultats de l'élection. Mieux que les sondages !<br />
Je ne vous apprend rien en disant que <a href="http://lou.quetiero.free.fr/ARCHIVES/2006-Medias-France.jpg" hreflang="fr">ces médias sont aux mains des industriels et des banquiers</a> qui ont tout intérêt à ce que rien ne change, ou plutôt que ça continue de changer en leur faveur.<br />
Et on devrait s'étonner de l'augmentation des inégalités, de l'aggravation de la dette publique au profit de quelques-uns, des catastrophes écologiques qui nous pendent au nez ?<br /><br /></p>
<p><strong>Ceci n'est pas une démocratie</strong>. C'en est même le strict contraire. Depuis des décennies, les choix qui sont faits sont aux antipodes de ce que la majorité souhaite. On a cru, pendant trop longtemps, que des gens compétents s'occupaient à notre place des affaires de l’État, ce fut une hérésie, une erreur totale. Non seulement ils ne sont pas compétents, mais ils sont maléfiques pour des raisons systémiques bien plus que personnelles.<br /><br /></p>
<p>Le système électif, cette espèce de suffrage universel qu'on nous présente comme le Saint Graal de la démocratie, <strong>EST UNE CONNERIE</strong>.<br />
La création monétaire par le crédit privé, qui nous force à nous endetter, et à nous endetter encore pour rembourser nos dettes, <strong>EST UNE ABERRATION</strong>.<br />
La croissance infinie, rendue nécessaire par ce système monétaire, <strong>N'EST TOUT SIMPLEMENT PAS TENABLE</strong>.<br /><br /></p>
<p>À partir de là, on peut s'exciter sur le candidat de tel ou tel parti, se gargariser de prises de positions soi-disant audacieuses : sans une remise à plat complète de ces mécanismes, il n'y a <strong>AUCUN ESPOIR</strong>.<br /><br /></p>
<p>Brûlez vos cartes du PS et de l'UMP, jetez vos cartes d'électeurs et attachez vos bretelles, il va y avoir du sport. Les mois qui viennent vont probablement être le théâtre d'une radicalisation politique sans précédent. Partout, les gens en ont ras la casquette, les profs s'immolent, les ouvriers dégustent, les classes moyennes s'étranglent, et on a l'impression que les politiciens essaient de nous amadouer avec des porte-clés et des calendriers 2012 gratuits.<br /><br /></p>
<p>Abandonnez l'idée que votre vote, quel qu'il soit, peut encore changer quelque chose. Nous sommes maintenant en prise directe avec la réalité, comme les Grecs, les Espagnols, les Américains, ... maîtres de nos destins et surtout <strong>MAJORITAIRES</strong>.</p>https://merome.net/blog/index.php?post/2011/10/20/Chroniques-pr%C3%A9sidentielles-Coup-de-poing#comment-formhttps://merome.net/blog/index.php?feed/atom/comments/832Chroniques présidentielles - Les sujets tabousurn:md5:dc19d8cb31a97797bc26a7a590844f382011-07-10T11:44:00+01:002011-08-05T10:49:54+01:00MeromeJeux de société2012débatdécroissancejtmédiasnucléaireopinionpolitiquesociététélé<p>Ces choses dont on ne vous parlera pas pendant la campagne pour les présidentielles de 2012.</p> <p>La présidentielle, c'est THE moment démocratique de la vie politique française. Pendant quelques mois, on devrait aborder sans détour les sujets les plus novateurs, porteurs d'espérance, originaux, étant entendu que pas mal d'indicateurs sont au rouge, y compris ceux pour lesquels les gouvernements successifs se sont battus bec et ongle depuis des décennies (Chomage, Croissance, Insécurité).<br /><br /></p>
<p>Puisque tout ce qu'on a essayé jusqu'ici ne marche manifestement pas, il serait judicieux, de la part des politiques comme des médias, de s'intéresser à toutes les théories, politiques et économiques, alternatives.<br />
Je vais vous confier une chose : cela ne se produira pas. Pour la plupart des gens qui ont voix au chapitre dans notre pays : <a href="http://merome.net/blog/index.php?post/2010/09/08/There-is-no-alternative" hreflang="fr">THERE IS NO ALTERNATIVE</a>.<br /><br /></p>
<p>Puisque les JT vont réchauffer les vieilles soupes dans les casseroles des hommes politiques, il ne reste plus que le web pour trouver du neuf, aussi je vous fais la liste de tout ce dont vous n'entendrez pas parler dans les médias, et qui vaut pourtant la peine de s'y intéresser :<br /><br /></p>
<p><strong>La décroissance</strong><br /><br /></p>
<p>Ça fait juste <a href="https://merome.net/blog/index.php?post/2005/11/12/151-je-suis-decroissant" hreflang="fr">cinq ans que j'en parle ici</a> et le mouvement existait déjà auparavant, c'est donc loin d'être une nouveauté, mais on n'en parle toujours pas plus que ça dans les médias dominants. Sauf bien sûr pour décrédibiliser le concept en présentant des allumés du retour à la terre, chantant des cantiques autour d'un feu de camp, ou fouillant dans les poubelles pour se nourrir des surplus de la société de consommation. <br />
Pourtant, une chose est sûre : la croissance infinie dans un monde fini est impossible. C'est juste un principe physique aussi indiscutable que la pesanteur, la relativité ou la poussée d'Archimède. J'ai du mal à comprendre pourquoi 98% de la classe politique continue à s'accrocher à la croissance comme une moule à son rocher, et pourquoi 95% des français y croient encore.<br /><br />
L'indicateur PIB est obsolète. S'il a pu représenter une certaine forme de progrès humain à une époque, ce n'est aujourd'hui clairement plus le cas. L'abandonner pour d'autres indicateurs plus pertinents est urgentissime. Je ne connais pas un seul journaliste qui interroge les politiques à ce sujet. <br /><br />
Pour en savoir plus, lisez ou écoutez Serge Latouche, Paul Ariès, Hervé Kempf. Des centaines de vidéos circulent sur le web, les bouquins sont disponibles en librairie. À vous de jouer.<br /><br /></p>
<p><strong>La création monétaire</strong><br /><br /></p>
<p>Un des thèmes les plus scandaleux du siècle, mais qui reste un mystère aussi bien gardé que le Da Vinci Code : qui crée la monnaie ? On a tous vaguement l'intuition que c'est l'Etat qui frappe la monnaie, et crée l'essentiel du pognon qui circule. On se trompe tous dans les grandes largeurs. 7% de la monnaie est fiduciaire et effectivement émise par la banque centrale.<br />
Le reste, <strong>93%</strong> est émise par des banques privées, au moment de l'accord de prêt. Si vous n'êtes pas familier avec cette théorie, vous devez la nier en bloc. C'est pourtant une réalité officielle : l'essentiel de l'argent qui circule est de <em>l'argent-dette</em>, créé de toutes pièces (si je puis dire), au moment où les banques privées accordent des prêts. Si, comme moi, vous ne comprenez rien à la finance et à la compta, ça vous indiffère sans doute. Nous avons tort. C'est sans doute un des points clés des dysfonctionnements de nos sociétés, à commencer par cette course effrénée à la croissance (voir plus haut).<br />
Si l’État ne contrôle pas la création de sa propre monnaie, alors, il n'y a pas d’État. Et les institutions démocratiques qui entretiennent l'illusion que nous ne sommes pas en dictature, sont des marionnettes aux mains des puissances privées.<br /><br /></p>
<p>Une petite vidéo pédagogique (avec des bruitages agaçants, désolé) pour vous introduire sur le sujet : <br /></p>
<iframe frameborder="0" width="480" height="360" src="http://www.dailymotion.com/embed/video/xfuw5w"></iframe><br /><a href="http://www.dailymotion.com/video/xfuw5w_crise-2008-1-la-creation-monetaire_news" target="_blank">Crise 2008 - 1) La création monétaire -</a> <i>par <a href="http://www.dailymotion.com/moneylefilm" target="_blank">moneylefilm</a></i>
<p><br /><br /></p>
<p>D'autres documents à visionner : <a href="http://www.dailymotion.com/video/x75e0k_l-argent-dette-de-paul-grignon-fr-i_news" hreflang="fr">L'argent-dette</a> (en faisant abstraction du côté complotiste), <a href="http://www.dailymotion.com/video/xhsig6_the-american-dream-vost-1-2_news" hreflang="fr">The American Dream</a>, <a href="http://www.dailymotion.com/video/xihtuk_etienne-chouard-conference-sur-la-creation-monetaire-marseille_news" hreflang="fr">La conférence d'Etienne Chouard sur la création monétaire</a><br /><br /></p>
<p><strong>Le revenu de vie / revenu universel / revenu citoyen</strong><br /><br /></p>
<p>Solution directe au problème posé ci-dessus : et si on faisait le pari de distribuer la monnaie autrement, équitablement entre tous. Les avantages d'un revenu inconditionnel, que chacun de nous toucherait tout au long de sa vie, qui remplacerait toute autre forme d'allocation et qui viendrait en complément du revenu généré par son emploi, sont nombreux et séduisants.<br />
Mais catalogué comme "droit à la paresse", avec tout ce que ça peut avoir de péjoratif dans le monde du "travailler plus pour gagner plus", on n'est pas prêt d'en parler sérieusement à la télé. Tourné en ridicule par tous les financiers et les patrons qui n'ont évidemment aucun intérêt à ce que leur pression savamment entretenue sur l'emploi disparaisse, le débat sur le revenu de vie sera remis aux calendes grecques.<br />
Pourtant deux candidats à la présidentielles en parlent d'ores et déjà, et ils sont inattendus : Christine Boutin et Dominique de Villepin l'ont mentionné à plusieurs reprises, prouvant s'il en était besoin l'obsolescence du clivage gauche/droite dans le contexte actuel.<br />
Il est probable que ces deux candidats travestissent l'idée de base pour la vider de toute sa substance. Mais le fait qu'aucun journaliste n'ait eu l'idée d'interroger ces personnes plus profondément sur le sujet en dit long sur le sort qui lui sera réservé pendant la campagne.<br /><br /></p>
<p>Pour en savoir plus sur le sujet, suivez <a href="http://www.twitter.com/stanjourdan" hreflang="fr">@stanjourdan</a> et <a href="http://twitter.com/#!/galuel" hreflang="fr">@galuel</a> sur twitter. Et lisez la <a href="http://www.creationmonetaire.info/2011/06/theorie-relative-de-la-monnaie-20.html" hreflang="fr">Théorie Relative de la Monnaie</a> de ce dernier.<br /><br /></p>
<p><strong>Le tirage au sort</strong><br /><br /></p>
<p>Puisque le pouvoir est aux mains d'une oligarchie, on peut se poser la question du fonctionnement démocratique dans ce qu'il a de plus essentiel aujourd'hui : l'élection. À la base, l'élection est un mode de sélection des candidats qui n'a rien de démocratique. Seuls les meilleurs (les critères restants à définir) étant sélectionnés, forcément que les assemblées élues n'ont rien de représentatives, ni de démocratiques.<br />
On s'imagine souvent que le tirage au sort apporterait autant de problèmes que de solutions, mais c'est parce que nous restons dans une vision très simpliste de ce mode de sélection. Comme le dit fort justement Etienne Chouard : "on n'est pas obligé de le faire bêtement". Et de préciser tous les mécanismes qui permettent d'éviter qu'un crétin, un méchant, un dangereux, soit au pouvoir parce qu'il a été tiré au sort.<br />
On peut d'ailleurs noter que le système du tirage au sort fonctionne pour les jurés. Il n'y a aucune raison que cela ne soit pas aussi efficace pour les institutions.<br /><br /></p>
<p>Pour aller plus loin sur ce sujet qui, c'est absolument certain, ne sera abordé sur aucune radio et aucune télé, c'est encore <a href="http://www.dailymotion.com/video/xiyzhh_etienne-chouard-conference-le-tirage-au-sort-comme-bombe-politiquement-durable-contre-l-oligarchie_news" hreflang="fr">Etienne Chouard qu'il faudra consulter</a>.<br /><br /></p>
<p><strong>La collusion entre les médias, les politiciens et les industriels</strong><br /><br /></p>
<p>Si l'on ne voit pas tout ça à la télé, il y a une raison : journalistes, industriels et politiques partagent les mêmes intérêts. Par conséquent, il n'est même pas question de censure, mais plutôt d'auto-censure. Un journaliste, aujourd'hui, n'a aucune espèce d'intérêt à aller enquêter dans les coulisses du pouvoir, à poser des questions qui fâchent ou à déranger les industriels qui le payent indirectement.<br />
Le travail de Pierre Carles depuis des années est extrêmement éclairant à ce sujet. En réalisant des documentaires sur la télé, il s'est attiré rapidement les foudres de toutes les chaines qui refusent, du coup, de diffuser ses documentaires pourtant extrêmement intéressants.<br /><br />
À voir absolument dans cet ordre les trois documentaires : <a href="http://www.dailymotion.com/video/xf9j1_doc-pas-vu-pas-pris-1-2_news" hreflang="fr">Pas vu pas pris</a>, <a href="http://www.dailymotion.com/video/xg5vf_doc-enfin-pris-1-2_news" hreflang="fr">Enfin pris</a> et <a href="http://www.findeconcession-lefilm.com/" hreflang="fr">Fin de concession</a>.<br /><br /></p>
<p>Dans le même thème, saviez-vous que les industriels, politiques et gens de médias les plus influents se retrouvaient chaque dernier mercredi du mois pour un dîner ? Appelé <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Si%C3%A8cle" hreflang="fr">le Diner du Siècle</a>, on imagine qu'il s'y échange des propos assez loin de la réalité du terrain et du quotidien des français.<br />
Martine Aubry, qui fait partie du club, <a href="http://www.dailymotion.com/video/x74o89_martine-aubry-parle-du-siecle_news" hreflang="fr">s'en est expliquée sur BFM TV</a> (vous noterez que ce n'est pas le journaliste, mais un internaute qui a posé la question : d'ailleurs, les journalistes comme les politiciens, y compris Mélenchon, ignorent ou feignent d'ignorer l'existence de ces diners).<br /><br /></p>
<p>Bien sûr, le Siècle n'est pas le seul club à réunir le gratin parisien. Alain Minc a récemment donné une petite réception pour la même engeance ou presque, <a href="http://www.dailymotion.com/video/xjo735_petite-fe-te-entre-amis-de-l-oligarchie-sarkoziste_news" hreflang="fr">sous les objectifs des caméras de médiapart</a>. Vous noterez que même des journalistes de Marianne étaient invités. Ce qui me conforte dans l'idée que j'avais développée <a href="https://merome.net/blog/index.php?post/2011/06/09/Off" hreflang="fr">dans un article précédent</a>.<br /><br /></p>
<p><strong>La déroute du nucléaire</strong><br /><br />
Autre sujet à éviter absolument pour les journalistes : les suites de la catastrophe nucléaire de Fukushima. Pensez donc : quel que soit le vainqueur de 2012, il sera pro-nucléaire. Inutile donc de porter ce débat à la connaissance des français, il est déjà plié. <a href="http://www.2000watts.org/index.php/energytrend/nucleaire/accident-nucleaire-japon/626-catastrophe-nucleaire-le-fil-de-linformation-part-6.html" hreflang="fr">Les choses empirent doucement au Japon</a> et plus personne n'en parle. Fessenheim, la plus vieille centrale française, située sur une faille tectonique a été reconduite pour dix ans. Tout va pour le mieux.<br /><br /></p>
<p><strong>En revanche, vous entendrez parler de :</strong><br /><br />
L'immigration, sous toutes ses formes, fléau de notre société. Les étrangers sont violents, nuls à l'école, pas intégrés, chomeurs. Ils sentent pas bons et violent nos femmes aussi. Mais ça, ce sera pour plus tard dans la campagne.<br />
On parlera du chômage aussi, à outrance, pour bien rappeler à tous qu'il faut aimer son emploi et l'exercer jusqu'à la mort du mieux qu'on peut.<br />
La crise ne sera abordée que sous son angle le plus dramatique, afin de rappeler que les temps sont durs pour tout le monde et qu'il faut se serrer la ceinture. Pas une fois, la responsabilité des banquiers et des politiciens ne sera mise en cause.<br />
Les grèves, les manifestations de la jeunesse, les indignés seront toujours tournés en ridicule. On mettra un micro sous le nez du premier imbécile qui ne sait pas de quoi il parle pour en faire le porte parole d'une génération de décérébrés qui n'ont décidément rien compris.<br />
La grossesse de Carla continuera la série glamour des mariages princiers qui ont fait l'objet de centaines d'heures de direct inutiles.<br />
Les constructeurs automobiles, les vendeurs d'énergie, les fabricants de téléphones portables seront invités régulièrement sur les plateaux pour présenter leurs nouveautés qui vont changer le monde, en plus de nous abreuver de leurs pubs débilisantes.<br />
Toutes les dérives de la société, les suicides, les violences, les actes désespérés seront mises sur le dos d'internet puisque c'est le dernier endroit où l'on peut lire des informations dissonantes. Si l'on peut, on bâillonnera ce média, sinon, on en soulignera le danger pour la société.<br /><br /></p>
<p><strong>SAUF</strong><br /><br />
Sauf, bien sûr, si l'on se réveille et que, chacun à notre niveau, on fait en sorte que se diffuse l'information et que se tiennent les débats, sans les médias. Mais dans ce cas, il faut se grouiller. Le temps presse !</p>https://merome.net/blog/index.php?post/2011/07/09/Ces-choses-dont-on-ne-vous-parlera-pas...#comment-formhttps://merome.net/blog/index.php?feed/atom/comments/807Chroniques présidentielles - Hulot se lanceurn:md5:4dcf09f546d66304cd54e97b21bcd3e42011-04-13T19:29:00+01:002011-04-13T19:29:00+01:00MeromeJeux de société2012décroissancehulotnucléaireopinionpolitiquesociétéécologie<p>Examen en détail de la candidature Hulot.</p> <p>Cette fois, ça y est, Hulot est candidat à la candidature, c'est à dire candidat à la primaire d'Europe Ecologie Les Verts (EELV).<br /><br /></p>
<p>Depuis plusieurs semaines, je me bats contre un paquet de contre-vérités qui circulent sur le web au sujet du bonhomme et de son action. Je me retrouve à défendre un candidat qui n'est pas forcément celui que j'aurais choisi d'emblée, mais qui est, je le crois sincèrement, celui qui est le plus proche de mes idées parmi tous les candidats aujourd'hui déclarés.<br /><br /></p>
<p>Son discours d'aujourd'hui, et les différentes interviews que j'ai pu lire depuis le début de la semaine me confortent dans cette idée. Il ne me semble donc pas inutile de refaire le tour de ces fausses idées pour les démonter une à une :<br /><br /></p>
<p><strong>Nicolas Hulot est de droite</strong><br />
Ah bon ? Et depuis quand ? À ma connaissance, rien ne permet de l'affirmer et surtout pas les propos et les écrits de Nicolas Hulot. Et c'est quand même bien sur ça que l'on doit juger, me semble-t-il. Rien que sur son discours d'aujourd'hui, on peut relever plusieurs allusions claires quant au positionnement du candidat : "rompre avec le capitalisme sauvage", "s'affranchir du profit et du marché sans limite", "réhabiliter l'esprit public", "remettre la finance à sa place", "fuite en avant productiviste", "délires ultra libéraux"... J'aimerais entendre la même chose dans la bouche de Nicolas Sarkozy, voire même dans celle de Bayrou ou Borloo.<br /><br /></p>
<p><strong>Nicolas Hulot est vendu à TF1</strong><br />
TF1, le grand satan que je n'hésite pas à l'occasion à brocarder ici, n'a strictement rien à voir dans la candidature Hulot. Tous les salariés de TF1 ne doivent pas être des cons de libéraux. Hulot a profité de la chaine pour diffuser des idées écologistes depuis près de trente ans. Pour candidater, il a mis en suspens son contrat, interrompu l'émission Ushuaïa. À partir de là ? Que peut-on dire ?<br />
Noël Mamère vient de France 2. La plupart des politiciens ont eu des relations plus ou moins étroites avec des groupes privés ou publics. J'en ai rarement vu être aussi clair dès le départ et aborder le sujet sans aucune gêne.<br />
Je vous invite à visionner <a href="http://www.terra-economica.info/statique_Exclusif-Nicolas-Hulot-repond-aux,16833.html" hreflang="fr">l'interview excellente réalisée par Terra Eco</a> sur ce sujet (et d'autres).<br /><br /></p>
<p><strong>Nicolas Hulot est le commercial de L'Oréal</strong><br />
La marque Ushuaïa appartient à TF1. C'est la chaine qui a choisi d'en faire des produits dérivés, contre le gré de l'animateur, mais en lui versant des royalties. On peut dire qu'il a profité d'un système qu'il n'a pas souhaité mettre en place. Comme il le dit, cette aisance financière lui a permis de se consacrer à l'écologie pleinement.<br /><br /></p>
<p><strong>Nicolas Hulot est pro-nucléaire et porte parole d'Areva</strong><br />
Il considérait jusqu'à il y a peu que le nucléaire était inévitable, faute de mieux. Fukushima a achevé de le convaincre qu'il fallait sortir du nucléaire. Il le dit sans équivoque. Il dit aussi, qu'aujourd'hui, il n'a aucune idée de la façon dont on peut se passer du nucléaire dans un délai court. Et il a raison. <br /><br /></p>
<p><strong>Nicolas Hulot s'est compromis dans le Grenelle de l'environnement</strong><br />
Le Grenelle de l'environnement est, globalement, un échec. Je suis le premier à le dire. Mais c'est aussi une étape, qui était sans doute nécessaire, pour prouver à tous que l'écologie n'est pas compatible avec un modèle économique basé sur la croissance. En tant que responsable d'une ONG, Nicolas Hulot avait le DEVOIR de participer au Grenelle. il n'a également pas hésité à taper du poing sur la table lorsqu'on se foutait de la gueule des gens. Maintenant, depuis 2007, qui a eu le plus d'efficacité en terme d'écologie ? Nicolas Hulot et sa fondation ? Ou bien le journal la Décroissance qui passe son temps à organiser des contre-grenelle et des pactes contre Hulot ? On est en droit de se le demander.<br />
Entre la critique destructive, et la critique constructive, Hulot a choisi son camp.<br /><br /></p>
<p><strong>Nicolas Hulot est le candidat du greenwashing et du capitalisme vert</strong><br />
Le pacte écologique, écrit en 2006, détaille au contraire un programme politique tout à fait compatible avec l'idée que je me fais de la décroissance. Nicolas Hulot ne cesse de rappeler l'incompatibilité entre la société capitaliste telle que nous la connaissons aujourd'hui et un véritable projet écologique. Je rappelle également qu'il est soutenu chez EELV par Yves Cochet, qui est un des décroissants les plus connus. Il a également sorti un livre avec Pierre Rabbhi, qui n'a rien d'un libéral !<br /><br /></p>
<p><strong>Nicolas Hulot n'a aucune idée de ce que peut être un politique sociale</strong><br />
Au contraire, il explique dans les interviews récentes, comme dans le Pacte écologique, que la question sociale est intimement liée à la question écologique. Sans écologie, point de mesures sociales possibles car les tensions seront telles, quand les ressources commenceront à manquer, qu'il sera vain d'imaginer une politique sociale dans ce contexte.<br /><br /></p>
<p><strong>Sa fondation est mal gérée, les comptes pas clairs</strong><br />
Un rapport parlementaire particulièrement opportun a tenté de jeter le discrédit sur la gestion de sa fondation. Partiellement inexactes outotalement expliquables, les dérives qui ont été soulevées ont fait l'objet d'un démenti de la fondation. <a href="http://www.fondation-nicolas-hulot.org/blog/reaction-suite-au-rapport-parlementaire-du-020211" hreflang="fr">Je vous invite à le lire</a>.<br /><br /></p>
<p>Qu'on critique Hulot sur son programme, sur ses discours, et ses prises de positions. Je serai le premier à le faire ici. Mais rien ne m'insupporte plus qu'on jette le discrédit sur quelqu'un en disant des choses manifestement fausses.</p>https://merome.net/blog/index.php?post/2011/04/13/Chroniques-pr%C3%A9sidentielles-Hulot-se-lance#comment-formhttps://merome.net/blog/index.php?feed/atom/comments/783Et tant pis pour l'utopieurn:md5:f02b79bde98ee37622bcb4ae72afee8f2011-03-14T19:11:00+00:002011-03-14T19:11:00+00:00MeromeJeux de sociétédébatdécroissancenucléaireopinionpolitiquesociété<p>Comme il est difficile de proposer un changement.</p> <p>C'est une sorte de résistance au changement qui nous concerne tous à divers degrés et selon les domaines. Mais plus particulièrement en matières politique et sociale, la proposition d'un changement un peu important essuie immédiatement des levées de boucliers, même dans les rangs de ceux qui ne contestent pas le problème qu'il est censé réglé.<br /><br /></p>
<p>On s'attache toujours trop à ce que l'on connait, même quand ça ne marche pas ou plus. La catastrophe nucléaire du Japon devrait nous enseigner une extrême prudence quant à l'utilisation de l'atome pour produire de l'énergie. Mais quand <a href="https://merome.net/blog/index.php?post/2011/03/12/Tcherno-d%C3%A9bile" hreflang="fr">quelqu'un le dit</a>, il se fait immédiatement rétorquer que <a href="https://merome.net/blog/index.php?post/2011/03/12/Tcherno-d%C3%A9bile#c20333" hreflang="fr">ses propositions ne sont pas réalistes</a>. Le revenu de vie dont on entend parler partout sur le web reçoit le même accueil. Et c'est la même chose pour la décroissance, même si tout le monde sait aujourd'hui que le mode de vie actuel n'est pas tenable.<br />
Ce n'est malheureusement pas nouveau : déjà en 1936, les congés payés étaient une hérésie totale.<br /><br /></p>
<p>Grâce à cet immobilisme, <a href="http://cdurable.info/Herve-Kempf-l-oligarchie-ca-suffit-vive-la-democratie-Seuil,3147.html" hreflang="fr">l'oligarchie</a> nous la met bien profond à la moindre occasion en jouant sur la peur.</p>https://merome.net/blog/index.php?post/2011/03/14/Et-tant-pis-pour-l-utopie#comment-formhttps://merome.net/blog/index.php?feed/atom/comments/776Tcherno-débileurn:md5:14275e9cece212a5b7c377ea74379b4d2011-03-12T18:41:00+00:002011-03-12T18:41:00+00:00MeromeJeux de sociéténucléaireopinionsociétéécologie<p>Quand l'énergie propre vous pète à la gueule.</p> <p>"Le site pose des problèmes de sécurité en cas de séismes et d'inondations", "le tribunal a rejeté notre requête, mais il reconnaît que des incidents se multiplient à la centrale et qu'il y a des rejets chimiques", "la centrale est exposée de par son implantation sur une zone tectonique à potentialité élevée"...<br /><br /></p>
<p>Vous pensez que je sors ça d'un article sur le tremblement de terre au Japon ? Pas du tout, il s'agit d'<a href="http://www.actu-environnement.com/ae/news/atpn-tribunal-strasbourg-arret-fessenheim-lepage-rejet-12130.php4" hreflang="fr">un article sur la plus vieille centrale française, située à Fessenheim</a>, et il date de quelques heures avant les évènements dramatiques du Japon. Hasard du calendrier.<br /><br /></p>
<p>Fessenheim, c'est où ? Ici : <br /><br /></p>
<iframe width="425" height="350" frameborder="0" scrolling="no" marginheight="0" marginwidth="0" src="http://maps.google.fr/maps?f=q&source=s_q&hl=fr&geocode=&q=Fessenheim&aq=&sll=47.756868,7.783813&sspn=0.669339,1.234589&ie=UTF8&hq=&hnear=Fessenheim,+Haut-Rhin,+Alsace&ll=47.914386,7.538184&spn=1.380657,2.469177&t=h&z=9&output=embed"></iframe><br /><small><a href="http://maps.google.fr/maps?f=q&source=embed&hl=fr&geocode=&q=Fessenheim&aq=&sll=47.756868,7.783813&sspn=0.669339,1.234589&ie=UTF8&hq=&hnear=Fessenheim,+Haut-Rhin,+Alsace&ll=47.914386,7.538184&spn=1.380657,2.469177&t=h&z=9" style="color:#0000FF;text-align:left">Agrandir le plan</a></small>
<p>Soit à quelques centaines de kilomètres de chez moi à peine, sur une faille sismique connue, dans l'une des trois régions les plus dangereuses de France.<br /><br /></p>
<p><img src="http://www.rfi.fr/actufr/images/112/carte_seisme432.jpg" alt="" /><br /><br /></p>
<p>La France se vante régulièrement d'avoir 80% de son électricité produite sans émission de CO2, mais elle omet de prendre en compte les risques que cela engendre. On pouvait rigoler (jaune) de la mauvaise gestion communiste de Tchernobyl, mais ces pauvres japonais aussi capitalistes et sérieux que nous pouvons l'être n'ont rien pu faire contre un tremblement de terre un peu plus fort que les autres. On ignore encore les conséquences réelles de cet "incident" nucléaire, mais admettez qu'on est tous bien contents que ça se passe de l'autre côté de la planète.<br /><br /></p>
<p>L'énergie nucléaire est le symbole de l'irresponsabilité de nos choix économiques. Pour pouvoir alimenter les toujours plus nombreuses enseignes commerciales au néon, les futures voitures hybrides ou électriques, les climatisations à l'intérêt douteux, ... nous avons trouvé intelligent de nous doter d'un arsenal de centrales électriques prêtes à nous exploser à la gueule, couteuses à entretenir, et qui réchauffent les cours d'eau au point <a href="http://fr.wikinoticia.com/culture-science/52-l/5005-les-centrales-nucleaires-sont-de-tuer-des-millions-de-poissons-dans-les-etats-unis" hreflang="fr">d'y faire crever les poissons</a>.<br /><br /></p>
<p>Lorsque le pétrole, hors de prix, aura terminé de plomber l'économie au point de nous faire sombrer dans les dettes, je me demande, <a href="https://merome.net/blog/index.php?post/2007/04/11/323-nucleaire-non-merci" hreflang="fr">comme Hubert Reeves</a>, comment sera financé l'entretien de ces chaudières déjà bringuebalantes. Acculé par une soif de croissance insatiable, sans doute refuserons-nous d'arrêter d'exploiter des réacteurs pourtant au bord de l'explosion.
La rationalité n'a jamais eu sa place dans ces choix industriels faits au plus haut niveau et avec la pression de lobbies sympathiques et bienveillants.<br /><br /></p>
<p>J'aimerais qu'on enferme les dirigeants d'Areva et les hommes politiques de tous bords qui ont participé à ces choix et <a href="http://www.google.fr/url?sa=t&source=web&cd=2&ved=0CCEQFjAB&url=http%3A%2F%2Fwww.frontnational.com%2F%3Ftag%3Dnucleaire&ei=Ea17Tee4J867hAfC0cWBBw&usg=AFQjCNEFom3O4Q0QMJKQCuNx5HtV9ptTLg" hreflang="fr">qui continuent de les soutenir à mort</a> dans la centrale de Fukushima, afin qu'ils puissent constater de visu la propreté de leurs installations.</p>https://merome.net/blog/index.php?post/2011/03/12/Tcherno-d%C3%A9bile#comment-formhttps://merome.net/blog/index.php?feed/atom/comments/775