On refait le blog - Mot-clé - agriculture2023-09-07T06:44:27+02:00Merome.neturn:md5:7c8a50b4481dc1924fb7cb3244c918b1DotclearL'approche systémiqueurn:md5:40e975847668376d1dc412feec7001a22019-01-17T10:48:00+01:002019-01-17T10:49:29+01:00MeromeJeux de sociétéagriculturebiodébatdémocratieenvironnementopinionsciencesociétéécologieélection<p>De la difficulté d'appréhender un problème dans sa globalité</p> <p>On attribue à Einstein cette maxime un peu simplette : "<em>Quand on a l'esprit en forme de marteau, on voit les problèmes en forme de clous</em>". Mine de rien cette phrase démontre toute la complexité de la pensée systémique, surtout quand on a l'esprit vaguement scientifique. J'ai déjà dit tout le mal que je pensais de <a href="https://merome.net/blog/index.php?post/2009/12/19/La-culture-du-chiffre" hreflang="fr">la politique du chiffre</a> et je vais donc un peu rabâcher tout ça sous une autre forme.</p>
<p>Les scientifiques eux-mêmes sont partagés entre deux approches qui donnent parfois des résultats bien différents, et qui ont toutes les deux des avantages et des inconvénients :</p>
<p><a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/M%C3%A9thode_scientifique#Analyse_r%C3%A9ductionniste" hreflang="fr">L'analyse réductionniste</a> consiste à décomposer le problème en unités indivisibles pour isoler les paramètres qui peuvent avoir une influence. Par exemple, pour tester l'efficacité d'un médicament, on va donner à deux groupes de patients atteints des mêmes pathologies des traitements différents (par exemple : un vrai médicament pour les uns, et un placebo pour les autres) dans les mêmes conditions, en veillant par exemple à ce que le médecin lui-même ne sache pas s'il donne un vrai médicament ou un placebo (test en double-aveugle), pour ne pas influencer le résultat. On essaie de ne faire varier qu'un seul paramètre pour s'assurer que c'est bien CE paramètre qui est la cause des résultats que l'on observe. En l'occurrence, que c'est bien le médicament prescrit qui a guéri les patients, et non l'attitude du médecin, pour simplifier.</p>
<p><a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/M%C3%A9thode_scientifique#Synth%C3%A8se_transdisciplinaire_syst%C3%A9mique" hreflang="fr">La synthèse transdisciplinaire systémique</a> va au contraire agréger les données de multiples disciplines pour s'attacher à comprendre la dynamique du système observé et apporter une réponse globale plutôt que de corriger ou améliorer un symptôme. L'exercice est beaucoup plus difficile et prête le flanc à des erreurs d'interprétations car on n'est jamais vraiment sûr d'avoir englobé toute la complexité d'un système et toutes les interactions ou boucles de rétro-actions qui le caractérisent.</p>
<p>Sous couvert de l'application de la "méthode scientifique", on peut donc commettre de lamentables erreurs et omettre des paramètres importants ou au contraire intégrer des caractéristiques parfaitement inutiles au problème que l'on souhaite résoudre.</p>
<p><a href="https://merome.net/blog/index.php?post/2018/04/01/La-collapsologie" hreflang="fr">La collapsologie</a> dont on parle de plus en plus s'attache à utiliser cette approche systémique en agrégeant les études de différents domaines de la science et cela nous fait éclater au visage une réalité que l'analyse réductionniste pourtant rigoureuse et parfaitement scientifique nous occultait complètement.</p>
<p>En agronomie, par exemple, la recherche scientifique s'est attachée à faire augmenter les rendements à l'hectare, avec un certain succès, mais sans se préoccuper des impacts systémiques des choix opérés. Encore aujourd'hui, il n'est pas rare de s'arrêter à la comparaison des rendements de l'agriculture bio et de ceux de l'agriculture conventionnelle pour conclure que le bio ne permettrait pas de nourrir l'humanité. L'impact sur la biodiversité, la durabilité des pratiques dans un contexte de raréfaction des énergies fossiles, n'entrent souvent pas en ligne de compte dans les recherches agronomiques. En ne faisant varier qu'un paramètre comme l'exige la méthode, <a href="http://www.changeonsdagriculture.fr/les-rendements-de-l-agriculture-biologique-un-quiproquo-tenace-a117529756" hreflang="fr">on va prendre par exemple la même variété de blé (généralement une variété sélectionnée depuis des décennies pour ses performances en agriculture conventionnelle) et lui appliquer une démarche conventionnelle et une démarche "bio" (avec moins d'intrants chimiques)</a>. Et on constate, ô surprise, que le blé conventionnel qui a été sélectionné exprès pour bien se comporter avec force pesticide et engrais, marche beaucoup moins bien quand on ne lui ajoute aucun intrant chimique. Si l'on avait sélectionné une autre variété de blé, mieux adaptée à l'agriculture biologique, on aurait fait varier plusieurs paramètres et la rigueur de l'analyse réductionniste n'aurait pas permis de conclure quoi que ce soit.</p>
<p>En matière politique, peu de gens comprennent que la crise des gilets jaunes ne peut se résoudre par l'élection d'un nouveau président qui décide tout à notre place. Le problème institutionnel (donc systémique) est ignoré au profit de solutions réductionnistes : les gilets jaunes n'ont qu'à se présenter aux élections.</p>
<p>D'une manière générale, c'est particulièrement compliqué de "sortir de la boîte" pour penser autrement le problème auquel on est confronté. Quelqu'un qui se demande quelle voiture serait la plus efficace / la moins chère / la moins polluante pour se rendre au boulot ou pour amener les gosses à l'école, pourrait "oublier" de se demander si la voiture est vraiment nécessaire, si le vélo ou le train ne serait pas plus judicieux.</p>
<p>Bien que très conscient de ce problème, je me fais encore régulièrement avoir à réfléchir "réductionniste" là où l'approche systémique aurait bien plus de sens. Deux observations simples peuvent servir de signal d'alarme pour s'interroger sur la pertinence de basculer sur une analyse systémique :</p>
<ul>
<li>le problème que vous essayez de résoudre fait intervenir un facteur humain. Autrement dit, vous ne pouvez pas compter sur la rationalité de tous les acteurs du problème et vous devez prendre en compte des aspects psychologiques, affectifs, et/ou de l'ordre du ressenti</li>
<li>vous êtes en train de manipuler des tableaux de chiffres qui n'ont presque plus aucun sens ou au contraire, vous avez réussi à factoriser un problème complexe à tel point qu'il n'y a plus qu'un seul indicateur chiffré à maximiser ou minimiser.</li>
</ul>
<p>Si vous êtes dans l'un de ces cas : méfiance, le piège scientifique est peut-être en train de vous enfermer dans l'erreur.</p>
<p>Conclusion : la rationalité radicale peut conduire à de fausses certitudes. Faites gaffe à ça au moment de construire vos opinions et de prendre et justifier vos décisions.</p>https://merome.net/blog/index.php?post/2019/01/17/L-approche-syst%C3%A9mique#comment-formhttps://merome.net/blog/index.php?feed/atom/comments/1152Polimathématiqueurn:md5:77da34aa52a862caa45cbafc2916a40d2016-06-18T10:22:00+02:002016-06-18T09:23:19+02:00MeromeJeux de sociétéagriculturedébatenvironnementopinionpolitiquesociété<p>Politique et mathématiques ne font décidément pas bon ménage</p> <p>Je reviens une nouvelle fois sur cette tendance à se fier à des données chiffrées pour faire des choix politiques. Deux discussions récentes sur les rézosociaux me montrent à nouveau les dégâts que peuvent causer l'application d'une méthode soi-disant scientifique pour faire un choix politique.<br /><br /></p>
<p>Sur un forum lié à la voiture électrique, nous parlions de l'opportunité de se passer du nucléaire pour alimenter nos bagnoles. L'un de mes interlocuteurs me dit alors de "comparer les nuisances à puissance équivalente" (entre les énergies renouvelables et le nucléaire), pour déterminer ce qui est le plus judicieux/intéressant.<br />
De prime abord, cela ressemble à une démarche objective et neutre, propre à se forger une opinion éclairée. Mais en fait non. C'est une méthodologie <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9ductionnisme#Le_r.C3.A9ductionnisme_scientifique" hreflang="fr">réductionniste</a>.<br />
On part en effet du principe qu'entre deux sources d'énergie qui fournissent la même puissance, c'est forcément celle qui apporte le moins de nuisance qui est préférable. Sauf que pour comparer les nuisances, il faut tenir compte du contexte. Si l'endroit où l'on produit et consomme l'énergie est très ensoleillé, le bilan global du photovoltaïque sera meilleur. Sans cours d'eau à proximité pour le refroidir, un réacteur nucléaire ne pourra simplement pas fonctionner, même si sur le papier, sa capacité à produire de l'énergie est gigantesque.<br />
Par ailleurs, cette formulation sous-entend que nous sommes d'accord sur ce qu'est une nuisance. Or nous ne le sommes pas. L'intermittence des énergies renouvelables qui va occasionner des coupures, ou nécessiter des solutions de secours potentiellement polluantes, cette intermittence est-elle une nuisance plus ou moins importante que la gestion des déchets nucléaires sur plusieurs générations ?<br />
Pour se mettre d'accord sur ce qu'est une nuisance, les mathématiques ne suffiront pas, à la fin, il y aura un choix politique. Chacun, en fonction de sa propre perception des choses, aura à se positionner sur les risques et les intérêts de telle ou telle technologie.<br /><br /></p>
<p>Deuxième exemple, l'agriculture conventionnelle comparée à l'agriculture bio. <a href="http://www.changeonsdagriculture.fr/les-rendements-de-l-agriculture-biologique-un-quiproquo-tenace-a117529756" hreflang="fr">Jacques Caplat explique très bien</a> la chose suivante : lorsqu'on compare les rendements du bio et du conventionnel, on se contente généralement de prendre une semence sélectionnée pour sa faculté à être cultivée intensément (homogénéité du produit, adaptation au climat tempéré, résistance aux insecticides, réaction positive aux engrais...), et de la cultiver conventionnellement d'une part, et sans engrais ni pesticides d'autre part. Devinez qui l'emporte à chaque fois ?
Et les études "scientifiques" de conclure : l'agriculture bio ne permettrait pas de nourrir la planète, parce que les rendements sont tout pourris.<br />
Mathématiquement, c'est imparable, on trouve d'ailleurs des dizaines d'études parfaitement bien documentées et chiffrées pour expliquer tout ça.<br />
Mais l'agriculture bio, c'est d'abord et avant tout l'association de cultures, et la sélection de la semence la plus adaptée au contexte, au lieu d'adapter l'environnement à la semence. Les cultures multiples comme <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Trois_s%C5%93urs_(agriculture)" hreflang="fr">les trois sœurs</a> ont des rendements à l'hectare imbattables, mais qui ne correspondent à rien en agriculture conventionnelle car ce n'est pas mécanisable. Dès lors, les maths seules ne suffisent plus à déterminer ce qui est le meilleur pour l'Homme et/ou la planète. Il faut nécessaire en passer par la politique, au sens noble du terme c'est-à-dire l'organisation de la société que l'on souhaite.<br /><br /></p>
<p>Les exemples sont nombreux de "réductionnisme" pour faire échapper à la politique des décisions importantes. Le recul de l'âge de la retraite se base ainsi sur des calculs contestables de l'espérance de vie (fortement influencée par la mortalité infantile, donc sans rapport avec l'âge de la retraite).<br /><br />
Il faut donc bien garder en tête qu'une démonstration scientifique ne suffit pas à déterminer le meilleur choix politique. C'est un élément de décision, bien sûr, mais loin, très loin d'être suffisant.</p>https://merome.net/blog/index.php?post/2016/06/18/Polimath%C3%A9matique#comment-formhttps://merome.net/blog/index.php?feed/atom/comments/1103Hier j'ai vu Demainurn:md5:df1c4ebb9a449f154eb44f1ea218ad212015-12-22T10:23:00+01:002015-12-22T10:24:33+01:00MeromeJeux du cirqueagriculturebiochouardcinémaclimatconsommationcritiquedébatdécroissancedémocratieenvironnementmonnaiemédiasopinionpolitiquerévolutionsociétéécoleécologieéconomieéducationélection<p>Ma critique <a href="http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=229903.html" hreflang="fr">du film de Cyril Dion et Mélanie Laurent</a></p> <p><img src="http://fr.web.img6.acsta.net/r_160_240/b_1_d6d6d6/pictures/15/10/16/17/17/404473.jpg" alt="" /><br /><br /></p>
<p>Je critique assez souvent les artistes qui ne s'engagent pas assez pour saluer l'initiative de Mélanie Laurent et Cyril Dion. "Demain" est un film engagé qui parle de la nécessaire transition de nos modèles économiques, politiques, agricoles. Enfin ! Les idées qui circulent sur le web et dont je me fais l'écho ici depuis bientôt dix ans sortent à destination du grand public.<br />
Le film est découpé en six chapitres qui me rappellent ma propre prise de conscience progressive, et vous imaginez ce qu'il peut-être agréable de se voir confirmer en public ce qu'on essaie de vulgariser sans trop de succès depuis des années.<br /><br /></p>
<p><strong>I. L'agriculture</strong><br />
Le film évoque les <a href="http://lesincroyablescomestibles.fr/" hreflang="fr">Incredible edible</a>, les jardins urbains de Detroit, la permaculture avec <a href="http://www.fermedubec.com/" hreflang="fr">la ferme de Bec Hellouin</a>... Je n'aurais pas insisté sur les mêmes choses et j'aurais bien vu une intervention de Claude et Lydia Bourguignon pour enfoncer le clou, mais je suppose que ce n'était pas assez "positive attitude".<br /><br /></p>
<p><strong>II. L'énergie</strong><br />
À mon avis, le chapitre le moins bien documenté. On aurait aimé une interview de Jean-Marc Jancovici et une critique un peu plus poussée des modes de déplacements énergivores comme la voiture ou l'avion. Au contraire, à plusieurs reprises, on associe au voyage longue distance des vertus positives, les réalisateurs se filmant dans les portiques des aéroports ou rêvant de lieux touristiques (San Francisco et le Golden Gate...). Et l'idée qu'en mettant quelques éoliennes par ci par là, on règle le problème sans toucher à notre mode de vie.<br /><br /></p>
<p><strong>III. L'économie</strong><br />
J'ai jubilé en voyant qu'on expliquait enfin au grand public l'arnaque de la création monétaire par les banques privées. Des années que je prêche dans le désert sur ce sujet qui ne passionne pas les foules et qui est pourtant capital ! Le passage sur les monnaies complémentaires britanniques est intéressant.<br /><br /></p>
<p><strong>IV. La démocratie</strong><br />
David Van Reybrooke explique l'intérêt du tirage au sort en politique. Je l'ai connu plus convaincant et on aurait aimé un morceau d'Étienne Chouard beaucoup plus persuasif et incisif. On voit ensuite quelques exemples de démocratie directe dans des endroits où l'on peine à se projeter (l'Inde et son système de caste), c'est un peu dommage de s'arrêter là.<br /><br /></p>
<p><strong>V. L'Éducation</strong><br />
Un coup de projecteur sur le modèle scolaire Finlandais. Deux voire trois professeurs pour 15 élèves ! Des moyens faramineux et une logique aux antipodes de ce que l'on peut connaître en France. Tu m'étonnes que ça fonctionne mieux...<br /><br /></p>
<p><strong>VI. L'action</strong><br />
"Le secret de l'action, c'est de commencer" (Alain ou Émile Auguste Chartier), le film incite à se prendre en main et à commencer à faire quelque chose au lieu de se morfondre et d'attendre que les solutions viennent d'en haut.<br /><br /></p>
<p>L'intention est louable, mais je vois plusieurs défauts au film, qui m'empêchent, moi, d'être mobilisé plus que je ne le suis déjà.<br />
Pourtant je le répète, je souscris à l'essentiel des points qui sont abordés et j'apprécie à sa juste valeur l'effort de diffusion de ces idées au grand public, on a besoin de ça, que de plus en plus d'artistes s'emparent de ces idées et les diffusent à leur manière.<br /><br /></p>
<p>Mais le positivisme affiché dans le film, j'imagine à dessein pour ne pas rebuter les gens, tourne à l'angélisme quand il s'agit de critiquer l'inaction voire la contre-action des hommes politiques et des multinationales.<br />
Par exemple, les monnaies complémentaires sont amusantes et inoffensives tant qu'elles sont confidentielles. Gageons que si cela devenait une menace pour l'équilibre économique des monnaies "officielles", la rétorsion serait d'un tout autre ordre. Quand <a href="http://www.franceinfo.fr/emission/le-decryptage-eco/2015-ete/grexit-l-incroyable-plan-b-de-varoufakis-28-07-2015-08-57" hreflang="fr">la Grèce a envisagé de contourner l'euro</a> en émettant une monnaie complémentaire à grande échelle, les autorités ont eu tôt fait de faire capoter l'idée et les hommes qui la défendaient. Monsanto et les autres ne se laissent pas faire et les affaires Kokopelli et celle du purin d'ortie nous rappellent qu'il ne suffit pas de commencer à faire des choses dans son coin : la solution est éminemment politique et le système électoral et ses financeurs se défend plutôt violemment.<br /><br /></p>
<p>Je regrette aussi qu'il n'y ait pas un mot sur la critique des médias. C'est un chapitre qui fait cruellement défaut au film car les médias sont la courroie de transmission qui manquent aux idées novatrices. J'imagine que s'attirer les foudres des médias ruinait le plan de comm' du film et rendait sa diffusion beaucoup plus difficile.<br /><br /></p>
<p>Je déplore donc le manque de radicalité du film. Le temps presse, l'ambiance se crispe dans des états d'urgence à rallonge, il n'est plus l'heure de se féliciter des petites initiatives (ce qui n'empêche pas de les encourager et d'y participer), mais il faut arrêter de dire que ça peut suffire. Il faut prendre tous ces problèmes à bras de le corps et s'attaquer à la racine, qui me semble être l'absence pure et simple de démocratie.<br /><br />
Par la démocratie on réinstaure une monnaie juste, on oriente l'agriculture et le bouquet énergétique, on revoit le système scolaire. C'est la clé. L'endroit prioritaire où il faut se battre. Comment ? Simplement en s'informant et en en parlant autour de soi. Il ne doit plus y avoir un repas de service, un repas de famille, une discussion sans aborder le sujet d'une façon ou d'une autre. Des milliers de ressources existent sur le web. Prendre le temps de les lire, les regarder et les diffuser sur les réseaux sociaux. Organiser des projections publiques ou familiales. Toutes les occasions sont bonnes et il suffit d'apprendre à les susciter. Mais je répète, il y a <del>état d'</del>urgence.</p>https://merome.net/blog/index.php?post/2015/12/22/Hier-j-ai-vu-Demain#comment-formhttps://merome.net/blog/index.php?feed/atom/comments/1087Rien à la téléurn:md5:0cd9af45464cfa4a2e9d78d88de334502012-11-19T22:02:00+00:002012-11-19T22:02:00+00:00MeromeJeux de sociétéagriculturebanquechouardclimatconsommationdettedébatdémocratiemonnaienucléaireopinionrévolutionsociétéwebécologieéconomie<p>Les longues soirées d'hiver se profilent et vous ne savez pas comment les occuper ? J'ai des idées pour vous.</p> <p>Depuis maintenant un an et demi, j'utilise ma pause de midi au boulot pour visionner des vidéos disponibles sur le web. Tout est dit en une phrase, mais vous n'imaginez pas les impacts que cela a pu avoir sur ma vision de certaines choses, voire sur mon comportement.<br />
Quand on a une famille, un boulot, c'est extrêmement difficile de trouver le temps de parfaire sa culture. Quand on habite en province, à la campagne, c'est mission impossible pour trouver des débats ou des conférences correctes sans faire plusieurs centaines de bornes. Avec le web, tout est accessible, disponible, gratuit. On peut couper une conférence en 12 morceaux et la regarder sur une semaine ou deux. On peut approfondir le sujet avec d'autres vidéos connexes, ou vérifier les dires de l'intervenant sur Wikipédia. On peut continuer le débat sur des forums et parfois même interpeller le conférencier par mail, échanger avec lui.<br /><br /></p>
<p>Toute la difficulté est de trouver les bonnes sources qui pointent vers les bonnes vidéos, et comme personnellement, j'ai gardé la trace de tout ce que j'ai pu voir, je me propose d'être l'une de vos sources ! Voici donc une première sélection de ce que vous ne devriez pas manquer de visionner dès que vous aurez un peu de temps :<br /><br /></p>
<p><strong>Ecologie</strong><br /><br /></p>
<ul>
<li><a href="http://www.dailymotion.com/video/x13fp" hreflang="fr">L'ile aux fleurs</a> (12 minutes de reportage au ton décalé)<br /></li>
<li><a href="http://www.youtube.com/watch?v=rEARiClRenc&feature=youtube_gdata" hreflang="fr">Nucléaire et climat quels choix pour la France</a> (1h12 de débat entre un pro nucléaire et un anti-nucléaire)<br /></li>
<li><a href="http://www.dailymotion.com/video/xqihuo_les-y-e-s-m-e-n-refont-le-m-o-n-d-e-1de2_webcam#.UKi243Y_Jpg" hreflang="fr">Les Yes men refont le monde</a> (Film des Yes Men, 1h25) <br /></li>
<li><a href="http://www.youtube.com/watch?v=pcrrA-Am6oQ" hreflang="fr">Vie et mort des sols</a> (Lydia et Claude Bourguignon - 11 minutes) <br /></li>
<li><a href="http://www.agoravox.tv/actualites/environnement/article/claude-bourguignon-aberrations-36078" hreflang="fr">Aberrations agricoles</a> - Claude Bourguignon (3 vidéos de moins de 5 minutes)<br /><br /></li>
</ul>
<p><strong>Pic de pétrole</strong><br /><br /></p>
<ul>
<li><a href="http://www.kewego.fr/video/iLyROoafJaye.html" hreflang="fr">Intervention de JM Jancovici à la Communauté d'agglomération de Bayonne sur le plan climat</a> (1h14) <br /></li>
<li><a href="http://www.youtube.com/watch?feature=endscreen&NR=1&v=pzE-MViGdeE" hreflang="fr">Carbonisés</a> (Reportage Arte de 52 minutes)<br /></li>
<li><a href="http://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=qzGUuyhwO50#" hreflang="fr">300 ans d'énergie fossiles en 300 secondes</a><br /></li>
<li><a href="http://videos.senat.fr/video/videos/2012/video12508.html" hreflang="fr">JM Jancovici au Senat</a> (1h31)<br /></li>
<li><a href="http://www.dailymotion.com/video/xjiwqf_4-jm-jancovici-colloque-assemblee-nationale-sur-le-pic-petrolier-janvier-2011_news" hreflang="fr">Jancovici à l'assemblée sur le pic pétrolier</a> (10'05) <br /></li>
<li><a href="http://www.dailymotion.com/video/xgga2s_jean-marc-jancovici-colloque-ou-va-le-monde_news" hreflang="fr">Jancovici, table ronde à l'invitation de Yve Cochet</a> (16'21)<br /><br /></li>
</ul>
<p><strong>Finances, crise économique, dette</strong><br /><br /></p>
<ul>
<li><a href="http://www.youtube.com/watch?v=LtJtNWMgym4&feature=player_embedded&utm_source=dlvr.it&utm_medium=twitter#!" hreflang="fr">Influence de l'argent sur l'homme</a> (5'53)<br /></li>
<li><a href="http://www.youtube.com/watch?v=S6eTuKRKDrw" hreflang="fr">La crise espagnole en 6 minutes</a><br /></li>
<li><a href="http://www.dailymotion.com/video/xbmtde_intervention-de-john-perkins-vostfr_news#from=embediframe" hreflang="fr">Confessions d'un assassin financier</a> (19'45)<br /></li>
<li><a href="http://www.youtube.com/watch?v=6AKYBAAjsrU&feature=email" hreflang="fr">La dette, c'est chouette</a> (3'53)<br /></li>
<li><a href="http://www.tagtele.com/videos/voir/72441/1/" hreflang="fr">Inside Job</a> (1h28)<br /></li>
<li><a href="http://www.les-crises.fr/interview-a-rim/?utm_source=feedburner&utm_medium=feed&utm_campaign=Feed%3A+les-crises-fr+%28Les-Crises.fr%29" hreflang="fr">Les crises - interview de Olivier Berruyer</a> (3h30)<br /></li>
<li><a href="http://www.youtube.com/watch?v=pOPCaXYXcqU&feature=youtu.be" hreflang="fr">Le processus de création monétaire</a> (12'27)<br /><br /></li>
</ul>
<p><strong>Politique, démocratie, société</strong><br /><br /></p>
<ul>
<li><a href="http://www.lazarus-mirages.net/democratie" hreflang="fr">Démocratie selon Lazarus</a> (5 minutes)<br /></li>
<li><a href="http://www.ted.com/talks/lang/fr/bunker_roy.html" hreflang="fr">Conférence de Bunker Roy</a> - Apprendre d'un mouvement va-nu-pied<br /></li>
<li><a href="http://www.youtube.com/watch?v=paaA0in8WjQ" hreflang="fr"> Frédéric Lordon, clivage gauche/droite</a> (2'48)<br /></li>
<li><a href="http://etienne.chouard.free.fr/Europe/forum/index.php?2012/08/31/251-colibris-12-juillet-2012-pas-de-solution-ecologique-sans-democratie-et-pas-de-democratie-sans-tirage-au-sort" hreflang="fr">La crise écologie est une conséquence</a> - (Etienne Chouard - 7 min)<br /></li>
<li><a href="http://etienne.chouard.free.fr/Europe/forum/index.php?2012/09/10/255-la-revolution-de-cheran-un-exemple-de-revolte-citoyenne" hreflang="fr">La révolution de Cheran</a> (18'28)<br /><br /></li>
</ul>
<p>Vous m'en direz des nouvelles...</p>https://merome.net/blog/index.php?post/2012/11/18/Rien-%C3%A0-la-t%C3%A9l%C3%A9#comment-formhttps://merome.net/blog/index.php?feed/atom/comments/908La fin d'un mondeurn:md5:dda7a43a5a4795ebc65451302e5ce1892012-09-20T14:49:00+01:002012-09-21T06:13:49+01:00MeromeJeux de sociétéagriculturedettedébatdémocratiemonnaiemédiasopinionpolitiqueécologieéconomie<p>En décembre 2010, je pondais un article un peu catastrophiste intitulé la <a href="https://merome.net/blog/index.php?post/2010/12/21/La-fin-du-monde" hreflang="fr">fin du monde</a>. Quoi de neuf deux ans après ?</p> <p>Au gré des actualités, mon humeur oscille entre la colère, l'espoir, la peur et la confiance. A la fois, on ne peut pas dire que les choses vont beaucoup mieux qu'il y a deux ans, en matière d'écologie, d'économie et de partage de richesses, mais en même temps, les prises de conscience s'accélèrent. En tout cas, je le crois.<br /><br /></p>
<p>Quelques commentaires sur les événements qui ont marqué l'actualité récente ou sur des reportages, interviews, débat que j'ai pu voir ou susciter :<br /><br /></p>
<p><a href="http://www.romandie.com/news/n/_Toxicite_des_OGM_Ne_pas_agir_de_toute_urgence_serait_irresponsable_64190920121753.asp" hreflang="fr">Les OGM sont dangereux</a>. C'est apparemment un scoop pour bon nombre de journalistes, alors qu'on sait depuis des années que les seules études qui ont été menées jusqu'à présent étaient financées par les producteurs d'OGM. Les OGM <a href="http://www.reporterre.net/spip.php?article705" hreflang="fr">ne réduisent donc pas l'utilisation de pesticides</a>, empêchent potentiellement les paysans de réutiliser leurs semences et <a href="http://www.bioalimentation.com/index.php?option=com_content&view=article&id=401" hreflang="fr">ne donnent pas de rendement meilleur que l'agriculture traditionnelle</a> ou bio.<br /><br /></p>
<p><a href="http://www.rue89.com/rue89-planete/2012/09/20/cancer-de-la-thyroide-fukushima-des-chiffres-manipules-235451" hreflang="fr">Le nucléaire est potentiellement radioactif, et les études sont truquées</a>, et là encore, on est sur le cul, car ça fait juste une trentaine d'années qu'on le sait, au moins. Du coup, <a href="http://lci.tf1.fr/science/environnement/en-2051-le-japon-sera-debarrasse-de-fukushima-6887504.html" hreflang="fr">le Japon prépare sa sortie du nucléaire</a>, la France s'apprête à fermer Fessenheim. Le nucléaire vacille sur son socle de béton, mais ce n'est pas encore gagné.<br /><br /></p>
<p>Dans le même genre, on apprenait il y a un mois ou deux <a href="http://www.lemonde.fr/sport/article/2012/09/05/dopage-lance-armstrong-avait-deux-ans-d-avance-sur-ce-que-les-autres_1755901_3242.html" hreflang="fr">que Lance Armstrong était dopé</a>. Si je m'attendais...<br /><br /></p>
<p>Au niveau économique, c'est la débandade. Les 1% les plus riches, ceux qui prêtent aux États, commencent à douter de la capacité de ceux-ci à rembourser. Ils font donc en sorte que ce soit le contribuable qui les rembourse, afin de ne pas courir le risque (qui pourtant justifie l'intérêt) de défaut. Ça nous donne l'occasion de voir de <a href="http://www.les-crises.fr/bfm-14-09-2012/" hreflang="fr">jolies passes d'armes</a> entre des gens qui n'ont toujours rien compris mais sont encore ultra-majoraitaires dans les médias, et quelques gens clairvoyants comme Olivier Berruyer sur BFM Business.<br /><br /></p>
<p><a href="http://www.liberation.fr/politiques/2012/09/17/la-popularite-de-l-executif-encore-malmenee_846877" hreflang="fr">Les élus continuent d'être conspués par les électeurs</a>, quelques mois seulement après leur élection. Tout se passe comme si les gens se rendaient compte qu'ils n'étaient pas en démocratie, et ils ont bien raison, puisque ce n'est pas le cas.<br /><br /></p>
<p>Des élus qui ont montré une fois de plus leur ignorance crasse <a href="http://tempsreel.nouvelobs.com/topnews/20120828.AFP6964/carburants-les-prix-a-la-pompe-vont-baisser-de-6-centimes-par-litre-au-maximum.html" hreflang="fr">en faisant baisser le prix de l'essence</a>. Gain pour l'automobiliste quasi-nul, pertes importantes pour l’État, et surtout, un coup d'épée dans l'eau pour une ressource qui va fatalement se raréfier et coûter de plus en plus cher, en plus de polluer nos bronches. Le diesel s'est avéré cancérigène, on est au bout des ressources fossiles, il faut immédiatement stopper la production de moteurs thermiques et réfléchir à autre chose. Les industriels restent sans réponse. Ils essaient de faire tenir un modèle économique inadapté aux contraintes actuelles, <a href="http://www.journalauto.com/lja/article.view/14850/les-vehicules-a-hydrogene-font-leur-tour-d-europe/1/constructeurs" hreflang="fr">en s'appuyant sur des technologies qu'on sait déjà mauvaises</a>.</p>
<p>Il ne se passe pas un mois sans que je découvre de nouvelles initiatives qui cherchent à expliquer le fonctionnement inique de la monnaie. Bizarrement, depuis que le web nous permet de nous parler entre nous, sans passer par le filtre des médias, des mécanismes qui perduraient depuis 200 ans sont soudainement déballés au grand jour. <br />Franchement, si vous n'êtes pas encore au courant du fait que notre système monétaire est construit pour laisser de côté mécaniquement une partie de la population, que son écroulement à terme est inéluctable, <a href="https://merome.net/blog/index.php?post/2012/09/10/Simple-comme-bonjour" hreflang="fr">faites un effort pour le comprendre et le dénoncer à votre tour</a>.<br /><br /></p>
<p>C'est tout un monde qui s'écroule, une époque qui se termine, des repères nouveaux à trouver, un avenir à construire. Y êtes-vous prêt ?</p>https://merome.net/blog/index.php?post/2012/09/20/La-fin-d-un-monde#comment-formhttps://merome.net/blog/index.php?feed/atom/comments/897La fin du mondeurn:md5:347bbc8ecaced078adcc676d30ef4a022010-12-21T21:18:00+00:002010-12-21T21:18:00+00:00MeromeJeux de sociétéagricultureconsommationdébatdécroissancejtmédiasopinionsociétéécologie<p>À force de comprendre et d'essayer d'expliquer tout ce qui cloche dans nos sociétés, on en viendrait rapidement à souhaiter un bon gros clash pour que tout le monde comprenne.</p> <p><img src="http://images.forum-auto.com/mesimages/105607/tintin_3.jpg" alt="" /><br /><br /></p>
<p>Ça me gêne un peu de jouer les oiseaux de mauvaise augure, je suis d'un naturel plutôt optimiste et constructif. Mais plus je lis l'actualité, et plus j'entends ce qui se passe, plus je suis atterré de la tournure que prennent les choses. Permettez-moi de partager avec vous quelques-unes des actualités brûlantes des derniers jours, celles dont on ne parle pas forcément à la radio et dans les JT parce qu'il y a tout cette neige qui tombe du ciel comme ça d'un coup, et que ça empêche les gens d'aller consommer leurs cadeaux de Noël.<br /><br /></p>
<p>Il se passe un truc au niveau de la finance, par exemple. Une crise, paraît-il, mais comme ça fait depuis que je suis gosse qu'on nous parle de la crise, ça ne veut plus dire grand chose. Non, ces derniers temps, je vois plein d'articles qui traitent de l'éventualité, pour la France, d'une sortie de l'Euro. Vous imaginez le bordel ? Remarquez, je ne suis même pas sûr que ce serait un mal, au final. Comme monnaie locale, l'euro, on a vu mieux.<br />
Alors, je suis bien infoutu de vous expliquez pourquoi et comment la France devrait sortir ou pas de l'Euro. Je vous laisse lire les articles, ou même juste les titres qui montrent à eux seuls que la chose est au moins envisagé comme "pire scénario" :<br /><br /></p>
<p><a href="http://www.leblogfinance.com/2010/12/les-cds-sur-la-dette-francaise-a-leur-plus-haut.html" hreflang="fr">Les CDS (Credit Default Swap) sur la dette française à leur plus haut</a> qui explique en gros que nos finances sont à un niveau de santé de celles d'un pays comme le Panama.<br />
<a href="http://www.moneyweek.fr/20101244435/conseils/economies/cds-dette-france-inflation/" hreflang="fr">La « main invisible » donne une grosse baffe à la France</a> explique la même chose d'une autre façon : les finances françaises sont moins crédibles que celles de certains groupes privés (Carrefour, France Télécom...).<br />
Le Figaro titre, comme pour se convaincre, <a href="http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2010/12/20/04016-20101220ARTFIG00553-fin-de-l-euro-le-scenario-impensable-pour-la-france.php" hreflang="fr">Fin de l'euro : le scénario «impensable» pour la France</a>, pendant que les échos y vont de leur conseil pour <a href="http://lecercle.lesechos.fr/economie-societe/politique-eco-conjoncture/221132444/comment-sauver-leuro" hreflang="fr">sauver l'euro</a>.<br /><br /></p>
<p>Réjouissantes nouvelles, n'est-ce pas ? Mais ne vous inquiétez pas, le gouvernement gère :<br /><br /></p>
<p>L'argent est toujours employé à bon escient :
<a href="http://www.politique.net/2010122001-education-le-senat-retire-4-millions-d-euros-au-public.htm?utm_source=feedburner&utm_medium=feed&utm_campaign=Feed%3A+politique-net+%28Politique.net+%3A+A+la+Une%29&utm_content=Google+Reader" hreflang="fr">Education : le Sénat retire 4 millions d'euros au public pour financer 250 postes de profs dans le privé</a>.<br />
Et il n'y a pas de petites économies, chacun mettant la main à la poche : <a href="http://www.ladepeche.fr/article/2010/12/21/974751-De-7-600-a-22-000-en-fin-d-annee-le-jackpot-des-recteurs-d-academie.html" hreflang="fr">De 7.600 à 22.000 € en fin d'année : le jackpot des recteurs d'académie</a>.
<br /><br /></p>
<p>Tout cet argent, d'où croyez-vous qu'il vienne ? C'est évident, voyons, pas de là : <br />
<a href="http://www.lesechos.fr/economie-politique/france/actu/0201015855389.htm" hreflang="fr">Total et Danone ne paieraient pas d'impôt sur les sociétés</a>.<br /><br /></p>
<p>Les grandes orientations de société sont par ailleurs parfaitement soutenues : <a href="http://www.bioaddict.fr/article/coup-de-frein-gouvernemental-sur-l-agriculture-bio-a1315p1.html" hreflang="fr">Coup de frein gouvernemental sur l'agriculture bio</a>.<br /><br /></p>
<p>Le tout étant orchestré par des élus irréprochables : <a href="http://www.lefigaro.fr/politique/2010/12/20/01002-20101220ARTFIG00537-patrimoine-des-elus-cope-et-jacob-contre-les-sanctions.php" hreflang="fr">Patrimoine des élus : Copé et Jacob contre les sanctions</a>.<br /><br /></p>
<p>La plupart de ces articles datent d'il y a moins d'une semaine. Chacun d'entre eux me révolte à sa façon. Et leur traitement, ou absence de traitement par les médias qui parlent de la météo achève de m'indigner. L'absence de réponse politique de l'opposition m'apparaît également comme une haute trahison. <br /><br /></p>
<p>Et cette fois, ce ne sont pas les américains qui vont nous sauver : <a href="http://www.lesmotsontunsens.com/une-centaine-de-villes-us-en-faillite-des-2011-8729" hreflang="fr">Plus de 100 villes US seraient menacées de faillite en 2011</a>.<br /><br /></p>
<p>Je vais malgré tout finir sur une note positive. L'alternative à tout ça est sous nos yeux, certains la pratiquent ou commencent à la pratiquer dès aujourd'hui. <a href="http://www.objecteursdecroissance62.fr/site/doku.php?id=20_nos_initiatives:19_decembre_2010_lens" hreflang="fr">Certains le font même avec humour</a>. <br /><br /></p>
<p><img src="http://www.objecteursdecroissance62.fr/site/lib/exe/fetch.php?cache=&w=640&h=480&media=20101219-decroissants62coralens-05.jpg" alt="" /><br /><br /></p>
<p>Vous l'avez compris : c'est la fin de la foi aveugle en la croissance et la consommation. Y êtes-vous prêts ?</p>https://merome.net/blog/index.php?post/2010/12/21/La-fin-du-monde#comment-formhttps://merome.net/blog/index.php?feed/atom/comments/751Solutions locales pour un désordre globalurn:md5:d12257d1d8293cb9711af3c3ea32c7f02010-04-18T10:46:00+01:002010-04-18T10:46:00+01:00MeromeJeux du cirqueagricultureconsommationsociétéécologie<p>Le dernier film-documentaire de Coline Serreau.</p> <p>Quand on fait un peu attention à son comportement vis à vis de l'écologie, on est très souvent confronté à ses propres contradictions. Je tenais à voir <a href="http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=146945.html" hreflang="fr">ce film de Coline Serreau</a> qui me semblait aller tout à fait dans le sens qui me correspond, mais la salle la plus proche qui le projetait était à 60 km de chez moi. Et évidemment, pas moyen de faire le voyage en train, compte-tenu des horaires de projection et du lieu géographique de la salle par rapport à la gare.<br />
60 km en bagnole pour aller voir un film, ce n'était pas raisonnable. On a donc profité du voyage pour faire un maximum d'autres trucs. Notamment, nous avions des vêtements à acheter. Les vêtements représentent le domaine dans lequel il est le plus difficile d'être éco-responsable. L'offre locale et bio est quasi inexistante. J'avais donc repéré un magasin de vêtements éthiques dans cette ville, mais après avoir fait deux fois le tour de la rue, pas moyen de le trouver, et nous nous sommes rabattus sur les magasins traditionnels où nous n'avons finalement presque rien acheté.<br /><br /></p>
<p>Mais revenons au sujet de cet article : le film de Coline Serreau, <a href="http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=146945.html" hreflang="fr">Solutions locales pour un désordre global</a> était présenté comme une suite logique des films de Yann Arthus Bertrand et Hulot qui ne faisaient que montrer, avec talent, le désordre global, mais sans apporter de solutions réelles et pratiques à mettre en place au quotidien. Après visionnage, ce n'est pas comme ça que je résumerais le film, qui est exclusivement centré sur l'agriculture mondiale, et ses effets sur l'économie, l'écologie, la santé, ...<br />
Inutile d'aller chercher dans le film des solutions écologiques pour votre vie de tous les jours, une seule piste est proposée par la réalisatrice, j'y reviens à la fin de cet article.<br /><br /></p>
<p>Le film est tourné par la réalisatrice elle-même avec une caméra numérique. Le résultat est tout pourri. C'est mal cadré, le son est moyen, c'est flou, et les travellings sont super saccadés. On est loin, très loin, des films de YAB et Hulot que je citais plus haut. Voilà pour les défauts du film. C'est dit.<br /><br /></p>
<p>Sur le fond, maintenant, je vais vous résumer ce que j'ai retenu du film. J'attire votre attention sur le fait que je n'ai pas vérifié la sincérité des discours des intervenants du film, que j'ai pris avec toute la distance nécessaire à la réflexion objective.<br /><br />
L'idée principale du film est que, dès la fin de la deuxième guerre mondiale, l'industrie s'est retrouvée avec un stock de produits chimiques et de nouvelles découvertes liées à ça, qu'il fallait écouler et rentabiliser. Le gaz moutarde ou l'agent orange, sont des produits militaires qui ont débouché sur des applications civiles dans l'agriculture.<br />
Le constat à l'issue de la guerre, qui avait d'ailleurs tué des centaines de milliers d'agriculteurs, était le suivant : l'agriculture n'achète que très peu de choses à l'industrie. Un tracteur par-ci par-là, mais elle est globalement autonome d'une année sur l'autre. L'idée issue de ce constat, c'est de faire en sorte que l'agriculture dépende de l'industrie et lui achète régulièrement des "consommables" (engrais, pesticides, semences), et en contrepartie, l'agriculture serait subventionnée par l'Etat.<br /><br />
Ce changement d'état d'esprit fait partie d'un tout que l'on a appelé la <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9volution_verte" hreflang="fr">révolution verte</a>. Une révolution qui s'est étendue notamment dans les pays en voie de développement, qui ont abandonné progressivement les multiples variétés des céréales et légumes qu'ils cultivaient de façon ancestrales, pour des semences sélectionnées, théoriquement, pour leur rendement et leur résistance.<br /><br />
Cette uniformisation n'est pas anodine. Les variétés de blé, de maïs, de riz qui étaient nombreuses et souvent adaptées au climat local des PVD, ont disparu, au profit de semences moins adaptées, mais qui donnaient plus de rendement grâce à l'utilisation massive d'engrais et de pesticides. Vous ajoutez à cela une forte demande de standardisation et d'industrialisation venant des pays riches, et vous avez une parfaite exploitation bien huilée des pays pauvres, obligés de produire pour nous des céréales mal-adaptées qu'ils nous achètent, à grand renfort d'engrais qu'ils nous achètent, et de pesticides qu'ils nous achètent. Qu'on ne vienne pas me dire qu'on a essayé de combattre la faim dans le monde. On a fait juste le contraire.<br /><br />
En France aussi, les agriculteurs se sont faits avoir, sur le même modèle économique. Les variétés adaptées au sol et au climat de chaque région ont disparu pour faire place à des "standards" convenablement répertoriés dans un catalogue national duquel il est INTERDIT de s'écarter. Il y avait des centaines de variétés de pommes il y a une cinquantaine d'années, de quoi remplir plusieurs volumes d'une encyclopédie. Aujourd'hui, seules quelques dizaines subsistent, et pas les meilleures. Par exemple, la golden a été importée des USA et sélectionnée pour son industrialisation aisée. Il se trouve qu'en plus c'est la pomme qui demande le plus de traitements car elle est très sensible à la tavelure du pommier. En revanche, elle a très peu de goût, mais ça, ça n'a aucune importance.<br />
Aujourd'hui en France, il est interdit de commercialiser des semences qui ne figurent pas au catalogue national. Officiellement, pour des raisons de sécurité sanitaire. Officieusement, pour permettre aux industries agro-alimentaires d'avoir un marché captif.<br />
La plupart des variétés du catalogue national sont hybrides, et donc stériles. Issues d'un croisement entre deux variétés, on ne peut pas en récupérer les graines pour ensemencer l'année suivante. C'est le système des licences informatiques et des DRM appliqué à l'agriculture. Vous achetez un produit, mais vous n'en disposez pas à votre guise, il faut le racheter chaque année, ou pour chaque utilisation différente que vous en faite.<br /><br />
Des organisations se chargent de conserver et distribuer, malgré l'interdiction, des semences "traditionnelles". <a href="http://www.kokopelli.asso.fr/boutic/index.html" hreflang="fr">Kokopelli</a> est la plus connue d'entre elles, mais elle doit faire face régulièrement aux attaques juridiques des multinationales de l'agro-alimentaire. L'agriculture bio, était elle-même interdite à ses débuts en raison de la "concurrence déloyale" qu'elle pouvait représenter face à l'agriculture intensive !<br /><br /></p>
<p>Le résultat de cette politique économique de l'agriculture est catastrophique, et <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Claude_Bourguignon" hreflang="fr">Claude Bourguignon</a> en parle de façon très imagée et très intéressante. Il est l'un des derniers micro-biologistes du sol en France, la discipline n'est plus enseignée nulle part (y compris à l'étranger). Globalement, les ingénieurs agronomes aujourd'hui ne savent même pas, selon lui, que la terre est vivante. L'apport régulier de compost et de fumier permet à la terre de vivre et tout un tas de micro-bestioles se chargent d'aérer la terre en creusant des milliers de galeries et en compostant les restes végétaux. À l'inverse, une terre inondée d'engrais et de pesticides devient imperméable et morte. Les eaux ruissellent dessus, provoquant par ailleurs des inondations et du ravinement. Finalement, dans l'agriculture intensive, le sol ne sert plus à rien. C'est juste un support comme un autre pour faire pousser des plantes sur de l'engrais.<br />
Avec le compost, c'est la terre qu'on nourrit. L'engrais ne nourrit que la plante, en détruisant le sol.<br /><br /></p>
<p>L'élevage n'est pas mieux lôti. En réalité aujourd'hui en France, tout est bien séparé, pour des raisons évidentes de rendement et d'organisation industrielle. Il y a les céréaliers d'un côté, les éleveurs de l'autre, les laitiers ... Auparavant, chaque exploitation était équilibrée entre l'élevage, la culture et même la forêt. Ce trio vertueux permettait à l'agriculteur d'être totalement autonome et de façon durable. On a fait croire aux gens, et notamment aux agriculteurs, que sans engrais ni pesticides, il n'était plus possible de faire pousser quelque chose, mais les forêts existent depuis des millénaires sans aucun apport extérieur.<br />
Les intrants chimiques donnent l'illusion de contrôler ce qui nous échappe. La météo capricieuse, les maladies des plantes, tout ce qui peut flinguer une récolte... Mais en réalité à terme, c'est l'inverse qui se produit, les sols imperméabilisés par l'usage des intrants chimiques accentuent les problèmes météorologiques, les insectes nuisibles résistent et s'adaptent, de nouvelles maladies apparaissent...</p>
<p>Ce qui interpelle, dans ce documentaire, c'est que cette vision des choses est partagée par des agriculteurs venant de tous pays. En Inde, au Brésil, en Afrique, tous font le même constat d'une agriculture "confisquée" par les multinationales, Monsanto en tête. Les OGM ne sont que la dernière étape vers une standardisation de force de toute l'alimentation mondiale, pour le profit de quelques-uns. On évoque souvent les risques sanitaires liés aux OGM, qui sont par ailleurs sujet à controverse dans le milieu scientifique. Plus rarement, malheureusement, on nous explique les conséquences économiques des plantes transgéniques. L'appropriation de l'ensemble des semences par des lobbies qui n'ont que faire des famines, du bien-être des gens, de l'autonomie des agriculteurs... Le véritable débat sur les OGM, il est là, et non pas dans le fait que des monstro-plantes vont attaquer les humains.<br /><br /></p>
<p>Le film montre des gens, partout dans le monde, qui s'organisent et se révoltent contre ces dérives. En boycottant les produits imposés par l'économie mondialisée, en redevenant totalement autonomes, en cultivant la différence, la variété, en laissant de côté le rendement à tout prix... <br />
Chaque consommateur a ce même pouvoir, et il est immense, de diriger l'évolution de la société, dans ce domaine de l'agriculture, comme dans les autres. À nous de refuser les produits contenant des OGM, ceux qui viennent de l'autre bout de la planète, ceux qui ont été cultivés dans l'irrespect total des agriculteurs et de la terre. À nous d'organiser une résistance en faisant circuler les semences interdites, et les idées qu'elles véhiculent. À nous de proposer à nos invités des légumes anciens, des variétés perdues, et faire redécouvrir le goût oublié des produits locaux et sains. Encore une fois, le salut ne viendra pas d'en haut. Aucun politicien ne s'élèvera contre des lobbies qui lui permettent d'être élu, et qui donnent l'illusion de créer des emplois. Aucun industriel ne réduira volontairement ses gains pour proposer une agriculture plus respectueuse. C'est donc bien à nous qu'incombe cette responsabilité de changer les choses. On attend quoi ?</p>https://merome.net/blog/index.php?post/2010/04/18/Solutions-locales-pour-un-d%C3%A9sordre-global#comment-formhttps://merome.net/blog/index.php?feed/atom/comments/658