Critique du nouvel album des cowboys fringants



Hier, sortait en France le nouvel album des cowboys fringants sobrement intitulé "Que du vent". Je me suis précipité pour l'acheter et l'écouter deux fois de suite.
Globalement, je suis un poil déçu. Je rêvais d'une tuerie écologico-sociale-politique-musicale, avec des titres qui mettraient tout le monde d'accord, dans la lignée des Étoiles filantes ou de Plus rien, avec l'accessibilité de l'Expédition (leur dernier album majeur). Si l'on trouve bien des textes engagés parfois carrément bien sentis, des chansons qui restent dans la tête et des prouesses musicales ou vocales, on n'a pas la chance d'avoir un titre qui rassemble tout ça d'un coup. L'accent québecois nous empêche de comprendre les paroles de certaines chansons à la première écoute, alors que l'album L'expédition était parfaitement compréhensible. Aussi, je recommande à ceux qui ne connaissent pas le groupe de commencer par l'album de 2008.

Mon avis, chanson par chanson :

Télé : Une chanson au rythme disco bien entraînant qui raconte l'histoire d'une fille qui fait tout pour passer à la télé. Les chœurs psychédéliques qu'on retrouve sous différentes formes tout au long de l'album me plaisent bien. Le texte est moyen.

Paris-Montréal : Premier single de l'album, l'une des chansons les plus accessibles aux français, ce que les québecois ont d'ailleurs reproché au groupe (ils veulent garder les cowboys rien que pour eux, égoïstes !). Écrite par JF Pauzé (comme le reste de l'album) après une discussion Skype depuis Paris avec sa blonde restée à Montréal, la chanson raconte la difficile séparation heureusement provisoire d'un couple. Rythme déchaîné, des "ohohoho" qu'on croirait fait exprès pour être chanté par le public au concert, l'ensemble de l'album est beaucoup plus pêchu que l'Expédition qui était un peu tristounet.

Marilou s'en fout : Un portrait comme les cowboys en ont le secret. Une femme qui noie son chagrin et son mal-être dans l'alcool. Le thème de l'alcool est omniprésent dans tout le disque. Pour avoir lu un peu les chroniques de JF Pauzé pendant leur dernière tournée, les membres du groupe ne sont pas les derniers à s'adonner à la boisson. Le concept même de l'album semble même être le fruit d'une beuverie entre le bassiste et le guitariste. À mon goût, moi qui suis un buveur d'eau, c'est un peu trop alcoolisé.

L'horloge : Une ballade sur le temps qui passe, sur un air très proche de la chanson "Quatre murs et un toit" de Bénabar. La chanson est belle mais le texte un peu en-dessous de ce dont est capable l'auteur.

Que du vent : La chanson-titre de l'album traite du bruit qui nous empêche de percevoir ce qui est important dans nos vies. Chanson gentille et agréable, sans plus.

Classe moyenne (avec anchois) : Celle-ci est complètement dans l'air du temps. Ça cause de dette et de crise sur un mode ultra-festif qui n'est pas sans rappeler les premiers albums du groupe (et auxquels je n'ai jamais vraiment accroché). C'est drôle, parfois pertinent, déjanté, presque du scat par moment. Bref, ça décoiffe.

Comme Joe Dassin : Comme son nom l'indique, une ballade "à la Joe Dassin". Loin d'être désagréable malgré son petit air démodé. Peut-être une de mes préférées de cet album à ce moment, mais sans doute lassante à la longue.

Hasbeen : À part les choeurs psychédéliques qu'on retrouve ici, je n'apprécie guère la chanson. Une intro interminable et un texte nombriliste sur le groupe tel qu'il se voit dans plusieurs années, au crépuscule de leur succès.

Party ! : Un peu le même genre que la précédente sauf que celle-ci égratigne les gens qui ne trouvent leur plaisir que dans les loisirs motorisés, bruyants et polluants. Nous on s'fout des changements climatiques, autant que d'la crise économique, not' gros problème à nous, c'est les moustiques !. Pas mémorable à mon goût.

Shooters : Une chanson qui parle de la fermeture de l'usine Electrolux à l'Assomption, du difficile reclassement des travailleurs virés en presque fin de carrière. Très bon texte qui n'est pas sans rappeler "Par chez nous" de l'album "Sur un air de déjà vu". La voix de Karl soutient bien l'aspect dramatique de la situation de ces gens. L'alcool encore au centre de la chanson. Une bonne musique pour accompagner le tout.

On tient l'coup : Une jolie chanson sur le couple. On s'y retrouve tous un peu. Pas de grande innovation musicale, mais chanson très agréable au demeurant.

Et c'est déjà fini, l'album est court, JF Pauzé avoue qu'il a eu un peu de mal à trouver l'inspiration, et que l'album se voulait plus festif que les précédents, taillé pour la scène. C'est sans doute une réussite de ce point de vue. Du mien, c'est un peu décevant. J'attendais de grosses réflexions dans des textes ciselés. Dommage.

La prochaine fois peut-être ?

Commentaires

1. Le mercredi, 23 novembre 2011, 16:59 par FilGB

je te redonne mon adresse et tu me l'envoies ? :D

2. Le jeudi, 24 novembre 2011, 09:21 par agase

Faudrait peut être qu'un jour je me mette à écouter de la musique ?

3. Le jeudi, 24 novembre 2011, 10:08 par Merome

@FilGB : Fais-moi déjà une bonne critique sur ton blog et on verra. Sinon voilà : http://www.deezer.com/fr/music/les-cowboys-fringants/que-du-vent-1319011

4. Le vendredi, 25 novembre 2011, 02:39 par Alain

Ils ont déjà écris des chansons environnemental alors on n'a pas besoin d'autres...Et je trouve les textes de l'horloge magnifique comparer à çe qu'on entend à la radio de nos jours!

5. Le mercredi, 30 novembre 2011, 15:34 par wiwi

Plutôt d'accord avec ta chronique. je dois avouer que j'ai également été très déçu :

http://blog.chezwiwi.net/?p=448

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