Chroniques présidentielles - #unité2012 ou pas

Un certain nombre de blogueurs, pour la plupart estampillés PS ont lancé un appel à l'unité à gauche, pour assurer une place de la gauche au second tour.

J'en parlais il y a à peine quatre jours à la fin de mon article, et paf, la gauchosphère, comme on appelle l'ensemble des blogueurs ayant des affinités avec tout ce qui est à gauche du Modem, lance un vibrant appel à l'unité au premier tour en 2012.

En surfant sur la peur du 21 avril 2002, la lettre ouverte invite tous ceux qui font de la politique à gauche à se rassembler autour d'un projet commun, pour faire barrage contre Sarkozy et Lepen. Rien que ça.
Quand on voit comme chacun des partis, en interne, doit faire face à des divergences de courant à la limite du conciliable, on se demande comment Mélenchon, (Joly, Hulot ou Lhomme), et (Aubry, Hollande, Royal ou Montebourg) pourraient trouver un compromis et présenter un seul candidat.

Considérant la lecture que je fais du paysage politique aujourd'hui, il me semblerait beaucoup plus crédible de proposer une candidature unique PS+UMP, ces deux partis étant d'accord sur l'essentiel : pour la poursuite d'une politique de croissance économique, ayant voté oui au référendum sur la constitution européenne, favorables au maintien des centrales nucléaires, productivistes, cumulards, ... Là, oui, on peut parler de projet commun. Seule la forme diffère, le saupoudrage des miettes sur telle ou telle classe sociale.

Il s'agit là, bien sûr, d'une ultime manœuvre pour sauver le PS qui non content d'avoir touché le fond depuis plusieurs années, creuse encore son trou bien involontairement avec l'épisode DSK. Effectivement, le PS risque de ne pas être au second tour. Tout comme l'UMP. Si ce n'est pas pour 2012, ce sera 2017 ou au pire 2022, mais l'inéluctable se produira comme il s'est déjà produit avec les conséquences que l'on sait.
Partout, à tous les niveaux, les électeurs prennent conscience du gigantesque mur qui se dresse en face de nous. Un mur écologique, économique, démocratique, social, dans lequel nous précipitent les partis de gouvernements depuis des décennies. Face à la panique, trois méthodes :

Le repli sur soi et la défense coûte que coûte de son pré carré. C'est le choix des électeurs FN, et peut-être d'une frange très minoritaire de l'ultra gauche. En faisant perdurer le système actuel, mais en fermant les frontières et en montrant les dents, l'illusion pourra durer plus longtemps.

L'ignorance et le déni de la réalité cultivés par tout ce qui est entre le PS et l'UMP inclus. Niant les problèmes que leurs politiques ont elles-mêmes causés, les partis de gouvernement sont dans une impasse : soit ils reconnaissent avoir mené le pays à sa perte tout en profitant honteusement du système et se feront alors jeter, soit ils entretiennent l'illusion que tout va s'améliorer tout seul, en travaillant plus pour gagner plus d'un côté, ou en redistribuant mieux les "fruits de la croissance" pour les autres.

La prise de conscience, et l'adaptation défendus par les partis à gauche du PS, le PS non compris. C'est bien évidemment la seule voie "responsable", celle qui nous permettra de pouvoir regarder nos enfants dans les yeux, quelle que soit l'issue. Un projet de société beaucoup plus humain, démocratique et égalitaire.

Il ne peut y avoir unité qu'au sein-même de ces trois axes. Toute autre alliance est contre nature. Tout autre clivage, et notamment le fameux clivage gauche/droite est obsolète. Cet appel à l'unité à gauche est donc un non-sens et une perte de temps. Il ne fera que prolonger artificiellement la vie des partis moribonds qui sont aux affaires depuis des décennies.

Commentaires

1. Le lundi, 30 mai 2011, 18:27 par FilGB

Ok, tu fais chier Merome.

Tu fais passer toutes mes analyses politiques pour du grand-guignolesque, je trouve ça pas loyal :)

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