Trois enfants dans la ville (partie 1 - le choix de la destination)

Cette année encore, vous n'échapperez pas à la description romancée de mes vacances.

Un an après "Trois enfants à la mer", tirant les leçons du passé, nous avons décidé cette fois de partir à la ville. Curieuse destination de vacances me direz-vous, et encore, je ne vous ai pas dévoilé le nom de la ville !

Intéressons-nous donc à cette prise de décision, qui conduit deux adultes et trois enfants à prendre une semaine de congés en pleine ville. Les vacances, je crois, sont l'occasion de chercher du dépaysement et du loisir. Ainsi, le parisien moyen qui seul a voix au chapitre dans les journaux estivaux de 13h, prend ses vacances à la mer, ou à la campagne, pour s'arracher un instant de sa triste condition de citadin.
Les campagnards que nous sommes, en revanche, ne cherchent pas forcément le calme et les beaux paysages qui, par chance, sont notre quotidien. Quant au soleil, il m'est formellement déconseillé par mon dermato, et il indispose d'autres membres de la famille, plus ou moins allergiques ou sensibles de ce côté.
Ce sont donc plutôt les activités et les loisirs qui vont guider notre choix. La mer et la plage étant fortement liées au soleil, on a fait une croix dessus. Numéro 1 ayant formulé le souhait de visiter un planétarium, nous avons choisi cet angle d'attaque pour arriver à la destination estivale de rêve : Saint Etienne !

Figurez-vous qu'il faut être fort, mentalement, pour annoncer à vos amis, et vos collègues une telle destination de vacances. En matière de vacances, comme pour tout type d'acte de consommation en général, la pression sociale est forte et je ne crois pas l'avoir dit une seule fois sans avoir en retour une remarque sur l'étrangeté de cette décision. En France, les vacances d'été, c'est forcément, la côte d'Azur, ou au pire, la Bretagne. Mais une ville de seconde zone, choisie au hasard sur la carte de France, ça ne le fait pas.

À force d'être limite considéré comme un bourreau qui séquestre ses enfants en ville pendant l'été, j'ai préfixé l'annonce de ma destination de vacances par deux adjectifs plus vendeurs : "culturelles et écologiques".
"Culturelles" parce qu'il s'agissait avant tout de visiter la ville et ses musées.
"Ecologiques" parce que cette année encore, il n'était pas question de prendre la voiture pour se déplacer.

Les 5 billets de train aller-retour m'ont coûté 150 euros au total, ce qui est tout à fait abordable, pour le confort et l'absence de risque qu'apporte le voyage en train. En revanche, cela limite les hébergements, puisqu'il faut trouver quelque chose d'accessible à pied, depuis la gare, au pire, avec les transports en commun.
Le gîte de La Passementière correspondait à ces critères, et nous nous y sommes rendus à pied en sortant du train, avec valises et sacs à dos, en un peu plus d'une demi-heure, en se trompant, naturellement.

La principale difficulté fut de gravir les trois cents marches d'escalier qui séparaient le gite du centre ville. Saint Etienne étant entourée de collines et le gîte étant au sommet de l'une d'elles. Heureusement desservi par une (petite) ligne de bus, le gite est un peu mal placé quand on est sans moyen de locomotion.

La première journée là-bas fut consacrée à l'inévitable prise de renseignements à l'office du tourisme local. Une partie du travail avait déjà été effectuée au préalable sur internet, mais rien ne vaut le conseil humain et les dernières nouvelles du front par les gens qui connaissent (et dont c'est le métier).

Rapidement, nous avons organisé et optimisé la semaine autour des activités que nous souhaitions mener à bien :
- Une sortie cinéma
- Une sortie piscine puis Max Aventure (aire de jeux pour enfants)
- Une sortie "centre-ville", pour dévaliser le magasin de jeux de société local, et ramener des souvenirs pour la famille.
- Une visite du musée d'art et d'industrie
- Une visite du musée de la Mine
- Une visite de l'Astronef, le planétarium de Saint Etienne
- Une visite du musée d'Art Moderne
- Une visite de la maison du patrimoine et de la mesure de la Talaudière.

Le tout en six jours au total, ce qui force le respect, car nous avions quand même trois enfants de 4 à 10 ans à trimballer dans les transports en commun pour faire tout ça.

Fatalement, je me suis posé une fois encore mille questions sur l'intérêt des vacances et la meilleure utilisation que l'on peut en faire. Fatalement, je n'ai, une fois encore, pas trouvé de réponses. Mes responsabilités éducatives, écologiques et individuelles étant chaque fois plus pesantes, tout est toujours affreusement lourd et fatiguant, même les vacances. Et plus je me dis ça, plus je m'interdis de me le dire tellement j'ai de la chance de n'avoir que ça comme soucis, alors que tant de gens deviennent chômeurs, ou s'inquiètent pour leurs finances, quand ils ont simplement eux-mêmes la chance de vivre dans un pays riche.

Bref, je vais essayer de vous livrer le fruit des diverses réflexions qui m'ont animées pendant cette semaine loin de chez moi au fil de quelques billets plus ou moins bien construits et intéressants, mais ça, vous en avez l'habitude.

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