Ou comment faire d'un des défauts de l'être humain, l'individualisme, une force républicaine.

Un débat dans les commentaires du tout nouveau blog d'Etienne Chouard m'amène à une réflexion que j'avais déjà ébauchée par ici et par là.

Au départ, l'article d'Etienne Chouard concerne les médias d'information, l'importance de leur indépendance. Les commentaires, eux, ont tourné rapidement en un débat sur "Pour ou contre la propriété privée". Et il se trouve qu'avant ce débat dans le débat, j'avais moi-même dérivé avec un autre lecteur sur la nécessité ou non d'appartenir à un mouvement (politique ou associatif) pour agir plutôt qu'écrire bêtement dans un blog sans prendre le risque de se compromettre avec les idées des autres.
La suite du débat, a, je crois, apporté de l'eau à mon moulin, puisqu'on se rend rapidement compte que parmi les lecteurs d'Etienne Chouard, on trouve des gens de tous horizons, de tous bords politiques. Et forcément à ce titre, ils ne sont pas d'accord en tout point, malgré le fait qu'ils arrivent à être d'accord avec Etienne Chouard sur les sujets qu'il traite habituellement.

Je crois qu'il y a là matière à s'interroger sur ce que devrait être la politique, et plus exactement la démocratie aujourd'hui. Nous avons chacun des idées bien arrêtées, péchées à droite ou à gauche, nous nous entendons sur bien des points, mais sommes diamètralement opposés sur d'autres, au point de rendre idiote la simple idée d'une alliance, d'un mouvement commun, d'une candidature commune à une quelconque élection.
Les hommes (et les femmes) sont tou(te)s différent(e)s. Tenter de les ranger dans les cases de l'hémicycle de l'Assemblée Nationale n'a pas de sens. Je ne saurais vraiment pas où m'asseoir si on m'y invitait. Dès lors, à quoi rime de voter pour une personne, qui, sauf extraordinaire concours de circonstance, ne sera pas d'accord avec vous sur un nombre non négligeable de sujets importants ?

Voter pour des idées, voilà une idée qu'elle est bonne, je vote pour !

Et concrêtement, c'est l'informatique et l'internet qui le permettront, j'espère, un jour. Ce à quoi on me rétorquera que tout le monde n'a pas d'ordinateur à la maison, encore moins internet, que ça crée une fracture numérique, bla bla bla...

Foutaises : je n'ai jamais eu ni isoloir, ni urne à la maison. Cela ne m'a jamais empêché de voter.

Commentaires

1. Le jeudi, 19 janvier 2006, 19:32 par Le Monolecte

Tu ne votes pas pour un mec ou des idées, ou un programme qui rase gratis. Tu es sensé voter pour un modèle de société, une proposition de vivre-ensemble, car c'est cela la problématique de la démocratie : nous faire vivre tous ensembles, y compris et surtout si nous pensons différemment.
Le problème, c'est que le marketing politique a remplacé le projet de société, puisqu'à peu de choses près, tout le monde s'entend pour vendre fondamentalement la même soupe!

2. Le jeudi, 19 janvier 2006, 20:55 par Merome
Je ne crois pas qu'on puisse trouver deux personnes qui aient le même projet de société. Même entre Le Monolecte et moi, pourtant assez proches, il y a des différences majeures qui nous empêcheraient, je crois, d'adhérer au même parti, de faire un programme commun.
Heureusement, on ne nous le demande pas :) Et donc, on lance ou on reprend des idées, sur nos blogs respectifs. C'est déjà bien assez, et je crois que c'est tout ce qu'on peut demander à la démocratie : qu'on soumette des idées au vote.
Les Hommes se compromettent, ils changent, ils trahissent parfois. Les idées restent, telles quelles. Bonnes ou mauvaises, mais si une majorité les souhaite voir appliquer, on ne peut pas aller plus loin dans la démocratie, me semble-t-il...
3. Le vendredi, 20 janvier 2006, 10:24 par mariano

Le marketing politique n'est qu'un moyen d'acquérir des votes... et de faire croire que la soupe est la même partout.
Et c'est vrai qu'on devrait, en majorité, voter pour un projet de société, clairement défini ; sans le brouillard artificiel du marketing politique et des médias très marqués à droite pour la plupart, et qui ont donc surtout intérêt à ne pas révéler quelle société ils souhaitent.

4. Le vendredi, 20 janvier 2006, 10:48 par Le Monolecte

Un projet de société n'est pas un programme. La confusion est savamment entretenue.

La prédominance de la sphère économique et financière la vie quotidienne est un projet de société.
Satisfaire les besoins élémentaires de chaque personne sur cette planète est un autre projet de société.

Les projets de société définissent sur quel mode nous envisageons le vivre-ensemble : coopération ou compétition?
C'est donc très rassembleur.

Ensuite, tu commences à chercher des objectifs, des moyens d'action et des programmes qui permettent de rester cohérent avec le projet de société. Demander des solutions, des programmes avant de s'entendre sur un projet de société est réducteur et contre-productif et toute l'astuce est là.

Depuis 30 ans, nous vivons dans un projet de société unique : compétition et financiarisation dans tous les aspects de la vie humaine. Ce cadre est fixe et non remis en question.
Du coup, tu ne peux rien proposer qui sorte réellement de cette logique, puisque c'est le préalable, le substrat à toute réflexion.

Voilà pourquoi le champ des alternatives est bloqué et la pensée sclérosée.
Du coup, on maintient la confision entre les différents niveaux l'élaboration du vivre-ensemble, afin que jamais on ne sorte du cadre établi compétition-financiarisation-accumulation du capital. Du coup, nos désaccords se focalisent sur les détails de la mise en application de ce projet de société (en gros le choix se résume à : avec ou sans vaseline!) et nous restons éclatés, dispersés et sans projet propre.

Parce que si nous commençons à penser en terme de projet de société, tu verras, Merome, que nous sommes 100% d'accord sur les finalités de la société humaine et que nous sommes sacrément nombreux à penser de cette manière...

5. Le vendredi, 20 janvier 2006, 14:54 par Marzi

"(en gros le choix se résume à : avec ou sans vaseline!)"
=> tss, tu ne nous avais pas habitué à une telle vulgarité :)

6. Le vendredi, 20 janvier 2006, 15:39 par Le Monolecte

Je suis grossière!
La vulgarité, par exemple, c'est de s'auto-voter des augmentations d'émoluments conséquentes tout en expliquant aux plus démunis qu'ils va falloir qu'ils se serrent la ceinture de quelques crans de plus, et en silence, et avec le sourire avec ça!

7. Le mercredi, 20 décembre 2006, 19:03 par mlavie

Encore un brouillon mais je suis que c'est possible

VOILA LE PRINCIPE DE FONCTIONNEMENT DU SITE

Le projet civimove.com est une expérience basée sur un travail collectif. Le but est de reconstruire la source même de la démocratie en cherchant dans chaque individu sa vision de celle- ci. CIVIMOVE récolte ces infos et leur fait subir un traitement assez complexe dans une base de donnée. Le traitement consiste à faire subir un vote des plus démocratique grâce aux votes des internautes. A chaque connexion sur le site, le programme vous oblige à voter un texte pris dans sa base du plus ancien au plus réçent et s'assure bien que vous l'ayez bien lu avec une petite sécurité. Par la suite le texte est remis dans la base par ordre de points. Les textes les moins populaires finiront par disparaître après un certain temps. Si le site arrive à connaître un certain succès, le résultat peut être très intéressant car la tendance de l'idée générale reflétera notre société. Par la suite ces infos peuvent être une base de référence à de nombreux domaines comme le droit, la politique et bien d'autres .

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